Fracture temporelle est une histoire en bande dessinée de vingt-quatre planches scénarisée et dessinée par Don Rosa. Elle fut publiée pour la première fois le 17 mai 1996 dans Kalle Anka & C:o n°1996-21-22, en Suède. Elle met en scène Donald Duck, Riri, Fifi et Loulou Duck, Géo Trouvetou et Filament, ainsi qu'Arturius Riothamas et Myrddin.
Synopsis[]
Donald teste une nouvelle machine à remonter le temps conçue par Géo Trouvetou. Cependant, Riri, Fifi et Loulou l'informent de la dangerosité de l'expérience, et lui conseillent d'aller dans un endroit où il ne risque rien : c'est ainsi que les canards, Géo et Filament prennent la route pour Stonehenge, afin de réitérer l'expérience dans des conditions plus sûres. Mais la puissance de l'énergie contenue dans ce cercle de pierres va les emmener bien plus loin dans le temps que prévu...
Résumé complet[]
Riri, Fifi et Loulou Duck passaient devant le laboratoire de Géo Trouvetou, et entendaient celui-ci travailler sur un nouveau projet. Ils voulurent partir, afin d'éviter les dangereuses nouvelles inventions de Géo, lorsque Donald Duck fut précipité du laboratoire et projeté dans une boîte aux lettres. Les enfants l'aidèrent à en sortir, et le canard leur demanda quel jour il était. Apprenant qu'il n'était que mardi, il s'avoua désappointé, et déclara qu'il cherchait à s'expédier dans le passé, et que si cela marchait, il deviendrait riche. Ils rentrèrent dans le laboratoire, et Géo informa les enfants sur sa nouvelle invention : un casque pour remonter le temps sur de courtes périodes sans s'éloigner de chez soi. Géo et Donald voulaient vendre l'invention à des particuliers, celle-ci s'avérant être pratique dans de nombreuses situations quotidiennes. Néanmoins, Riri, Fifi et Loulou n'étaient pas rassurés et déclarèrent que c'était dangereux de voyager dans le temps sans être dans une machine. En effet, Donald n'était protégé par aucun véhicule, et pouvait très bien se matérialiser dans une personne ou un arbre qui aurait été à l'endroit où le canard était dans le temps présent. Celui-ci prit peur, et Géo pensa qu'il fallait trouver un endroit où il n'y ait aucun obstacle sur une période de cinq mille ans. Les enfants pensèrent alors à Stonehenge, car il n'y avait jamais eu d'arbres ou de constructions à l'intérieur du cercle.
Rapidement, le petit groupe - composé de Donald, de ses neveux, de Géo et de son assistant Filament - arriva, en pleine nuit, à Stonehenge, en Angleterre : se dressait sur une grande plaine un impressionnant cercle de pierres où étaient célébrés d'anciens rites solaires aujourd'hui disparus. Le laboratoire mobile de Géo, ainsi qu'un camion transportant tout le matériel, s'y garèrent : le groupe fut accueilli par un guide qui leur demanda de faire vite leur expérience avant que les touristes n'arrivent. En effet, Stonehenge était très visité, et les touristes venaient aussi pour découvrir la région où avait vécu le mythique roi Arthur. Géo plaça le casque sur la tête de Donald, et déclara que si l'expérience réussissait, il serait ramené automatiquement cinq minutes après dans le temps présent. On était le 22 septembre, le guide pensait que l'équinoxe d'automne était un jour intéressant pour visiter Stonehenge. Géo plaça le capteur solaire pour avoir l'énergie du soleil levant, et l'inventeur mit en marche l'appareil. Cependant, Donald resta entouré par Géo et ses neveux, et conclut que ça n'avait pas marché, bien qu'il ait eu l'impression d'avoir senti quelque chose. Cependant, ils remarquèrent que le labo mobile avait disparu, tout comme le guide. Donald pensa que celui-ci était un escroc qui était parti avec tout le matériel : mais sa Jeep avait aussi disparu, et le guide ne pouvait conduire deux véhicules à la fois... Le canard en déduisit qu'il avait un complice, et le groupe emprunta le camion qui était resté, pour poursuivre le guide. Cependant, ils ne trouvèrent pas la route qu'ils avaient emprunté peu de temps auparavant, et demandèrent à un paysan où elle était. Donald lui posa la question, mais celui-ci hurla de peur, et fuit à toutes jambes...
Ils continuèrent sur un chemin, et arrivèrent devant un immense camp fortifié sur une colline. Donald pensait qu'il s'agissait d'une section locale des Castors Juniors. Le fort était peuplé de soldats à l'air moyenâgeux, qui étaient étonnés du « chariot de métal » qui s'approchait d'eux, le prenant pour une tentative d'invasion Saxonne. Donald frappa à la porte du fort, et ordonna qu'on lui ouvre. Celle-ci s'ouvrit, mais de nombreuses mains prirent le canard et l'emmenèrent à l'intérieur du camp. Les enfants le suivirent, et Donald leur confirma qu'il se passait quelque chose d'étrange. Les hommes apportèrent le canard à celui qui semblait être leur chef : ce dernier fut étonné, Donald ne paraissant pas être saxon comme l'affirmaient ses hommes, et lui demanda qui il était réellement. Le canard lui retourna la question, et le barde peu avenant à côté du chef - nommé Myrddin - déclara qu'il s'agissait d'Arturius Riothamas. Riri, Fifi et Loulou virent dans leur manuel des Castors Juniors que ces deux hommes étaient en réalité le roi Arthur et Merlin l'enchanteur. Ils avaient en effet fait un bond de plusieurs siècles, et n'avaient pas le matériel nécessaire pour revenir au temps présent. Donald était surpris que « ce pouilleux dans sa peau d'ours malodorante » était le roi Arthur, et il fut emmené par des soldats qui voulaient l'exécuter pour ces propos insultants. Les enfants étaient étonnés que ce taudis soit Camelot, mais ils virent que les légendes sur le roi Arthur n'avaient été écrites que des siècles plus tard. Celui-ci n'était en fait que le chef d'une tribu de barbares, bien loin des légendes qui furent écrites plus tard sur lui.
Les barbares placèrent Donald sur une souche d'arbre, l'y attachèrent et un bourreau brandit sa hache pour le décapiter. Donald hurla aux enfants de l'aider, et de trouver un moyen désespéré de le sortir d'ici. Mais la situation paraissait insoluble, et des hommes s'emparèrent de Riri, Fifi et Loulou pour les vendre sur un marché d'esclaves. Géo Trouvetou, dans son camion, se demandait pourquoi ils prenaient tant de temps : il klaxonna, et le bruit effraya les barbares qui crurent à une attaque saxonne. Donald et ses neveux profitèrent de la distraction de leurs ennemis pour fuir et rejoindre Géo dans son camion. Ce dernier prit la route précipitamment pour Stonehenge, où l'inventeur devait réparer le casque temporel pour qu'ils puissent repartir. Les barbares se rendirent compte qu'ils avaient fuis, et se décidèrent à les poursuivre. Peu après, Géo planchait sur le casque qu'il devait réparer, mais objecta que cela allait être difficile, car il n'avait aucun instrument. Il pensait que cela allait lui prendre une heure ; au même moment, Filament montra à Donald l'armée d'Arturius qui se dressait devant Stonehenge, bien décidée à tuer ces « Saxons ». Géo et les canards remontèrent dans le camion en espérant échapper aux barbares, mais celui-ci était à court d'essence. Les hommes d'Arturius attaquèrent le camion, mais furent surpris des vitres qui protégeaient Géo et Donald. Cependant, ils firent prisonniers Riri, Fifi et Loulou qui étaient sur la remorque. Donald, oubliant qu'il était muni du casque temporel, se lança à leur poursuite, mais il tira sur le fil qui reliait le casque à la machine, et quelque chose sembla se passer.
Géo comprit alors que le cercle de pierres agissait comme une batterie astrale, et que cette puissante concentration d'énergie leur avait permis d'être emmenés à l'époque du roi Arthur. Grâce à cette puissance, Donald avait repoussé les barbares rien qu'avec son casque. Le capteur solaire de Géo sembla être pris d'une étrange énergie, et Arturius prit celui-ci pour une coupe magique, et voulut le posséder pour terroriser ses adversaires. Les barbares attaquèrent à nouveau Donald et Géo, mais ce dernier, en se concentrant avec le casque sur la tête, réussit à se rendre invisible en faisant tourner les rayons du Soleil autour du cercle de pierres. Les barbares prirent peur devant cette étrange « magie », et fuirent en ayant toujours Riri, Fifi et Loulou. Donald voulut les poursuivre, aidé de l'énergie du casque, mais celle-ci ne marchait qu'à l'intérieur du cercle de pierres... Géo eut alors l'idée de transformer le casque en récepteur sans fil, et de diriger la puissante énergie de Stonehenge sur lui. Ainsi, l'inventeur conçut un nouveau casque, et une cuirasse pour protéger Donald. Cependant, il demanda au canard de se dépêcher, car seul l'équinoxe d'automne avait permis une telle poussée d'énergie pour les emmener si loin dans le temps, et seul celui-ci pourra les ramener au temps présent : il devait donc ramener les enfants avant le coucher du Soleil. Géo donna un talkie-walkie à Filament, qui devait accompagner Donald pour ne pas que les ondes du talkie-walkie puissent parasiter le rayon apportant l'énergie au casque.
Le crépuscule approchait, et Riri, Fifi et Loulou étaient attachés sur un bûcher que les barbares devait bientôt allumer. Myrddin commençait une chanson braillarde pour célébrer cette exécution, quand la porte du fort sauta. Puis de nombreuses huttes furent détruites, et les barbares observaient ce spectacle d'un air étonné. Soudain, Donald apparut, muni de sa puissante armure ; il détruisit tout sur son passage, grâce au rayon lui apportant l'énergie de Stonehenge, faisant fuir les barbares effrayés. Riri, Fifi et Loulou se réjouissaient de l'apparition de leur oncle. Mais le canard trébucha sur Filament, et s'énerva contre le petit robot qui semblait le déranger : il lui prit le talkie-walkie et lui ordonna de partir. Mais une lance toucha Donald, qui lâcha le talkie-walkie. Arturius le prit, le prenant pour un « talisman magique ». Le rayon fut alors intercepté en partie par le talkie-walkie, et Arturius se sentit doté d'une puissance extraordinaire. Le barbare se lança alors dans un combat épique avec Donald, détruisant tout ce qui restait aux alentours. Le rayon s'était scindé en deux, si bien que les deux combattants avaient un pouvoir égal : le combat pouvait durer des jours. Soudain, Géo parla à travers le talkie-walkie pour ordonner à Donald de se dépêcher. Arturius crut qu'il était hanté par un démon, et le détruisit avec son épée sur un rocher. Ainsi, Donald récupéra toute l'énergie du rayon ; Arturius, alors qu'il avait réussit à fendre le rocher avec son épée Caliburne, n'arrivait pas à l'en retirer...
Alors que Donald libérait sereinement ses neveux, une pierre tomba sur lui et détruisit le casque. Il avait perdu son pouvoir, et se rendant compte de cela, les barbares l'arrêtèrent et l'attachèrent au bûcher. Ils demandèrent au roi Arturius d'allumer le bûcher, mais celui-ci tentait toujours de retirer son épée coincée dans le rocher, ne voulant pas que quelqu'un l'en retire à sa place et ne devienne le chef du royaume. Les canards cherchaient une autre façon de capter le rayon, mais ils avaient besoin d'un appareil électronique pour convertir le rayon en énergie. Le bûcher commençait à brûler, quand Filament eut une idée : il brandit l'antenne du casque détruit, et réussit à capter le rayon, étant lui-même un appareil électronique. Muni de cette extraordinaire énergie, il retira l'épée Caliburne du rocher où elle était coincée, puis fit fuir les barbares avec son arme. Filament trancha les liens des canards, qui purent se libérer à temps. Ils se mirent dans un char à bœufs, que Filament tira avec sa nouvelle force extraordinaire : celui-ci avança ainsi à une vitesse hallucinante vers Stonehenge. Arturius décida de les poursuivre à nouveau pour récupérer son épée, mais seul Myrddin osa l'accompagner avec deux autres chevaliers. Géo, de son côté, avait réparé le casque temporel, et espérait que le soleil couchant provoquerait une poussée d'énergie qui les ramènerait au temps présent. Soudain, il vit le très rapide char à bœufs arriver, et Donald lui ordonna de couper le puissant rayon.
Géo vit que l'énergie commençait à monter avec le Soleil couchant, et le groupe se regroupa pour être ramené dans le présent. Les quatre barbares approchaient de Stonehenge, bien décidés à récupérer l'épée. Néanmoins, les voyageurs dans le temps disparurent à temps aux yeux des barbares, et Arturius fut satisfait de voir que son épée était restée. Myrddin chanta de nouvelles louanges au roi, vantant son « impressionnant pouvoir » qui fit fuir leurs ennemis ; mais Arturius s'énerva, se rendant compte qu'il n'était qu'un petit seigneur de guerre qui faillit être vaincu par quatre canards et un « démon » (Filament). Le barde objecta alors qu'il pouvait créer des légendes à partir de rien, et que le roi Arturius pouvait devenir célèbre. Il pensa qu'il pouvait faire croire que c'était lui qui contrôlait le pouvoir du cercle de pierres, qui portait cette armure invincible et qu'il avait arraché l'épée du rocher. Il pourrait parcourir le pays pour chanter ses « exploits », et ses ennemis trembleraient à l'évocation de son nom. Arturius sembla sensible à cette idée, rêvant de devenir un héros légendaire : il imagina la légende du « roi Arthur et de ses chevaliers de la Table Ronde ». Il déclara à Myrddin que si ce canular prenait, il était un vrai magicien : le barde sembla apprécier cette remarque, pouvant apporter une touche magique à son personnage.
Quinze siècles plus tard, à Stonehenge, le guide invita les touristes à partir, le soleil se couchant. Soudain, il vit Géo, les canards et Filament revenir dans le cercle de pierres avec leur camion, et parut énervé, prétextant qu'ils avaient abandonné leur « camion rempli de ferraille » et qu'ils étaient tout de même revenus faire leurs « expériences stupides ». Il leur ordonna de partir, mais fut étonné de voir leur air satisfait. Géo demanda à Donald d'aller en ville chercher de l'essence, lui tendant un bidon vide, mais le canard ne voulait faire ce chemin seul dans le noir. Filament l'accompagna alors, lui éclairant la route, mais Donald lui fit porter le bidon, exprimant un certain dédain pour le petit robot. Il entendit alors le guide raconter les « exploits » d'Arthur à une touriste, notamment le fait qu'il ait extirpé la légendaire épée Excalibur de la pierre. Filament parut fier, et jeta le bidon à Donald : ce dernier accepta de le porter, estimant que le petit robot avait pris la grosse tête, celui-ci ayant accompli la plupart des exploits revendiqués ultérieurement par Arthur.
En coulisses[]
Cette histoire est l'adaptation « canardière » d'une aventure que Don Rosa avait déjà écrite des années auparavant, en mettant en scène son personnage Lance Pertwillaby, knighttime. Elle avait été publiée dans le fanzine The Rocket's Blast Comicollector. Don Rosa apprécie l'idée qu'Arthur et ses Chevaliers de la Table Ronde soit représenté d'une façon différente de l'habituelle, qu'il soit vu comme un seigneur de guerre barbare et non comme un légendaire chevalier à l'armure brillante et aux combats remarquables. Cependant, il trouve l'aventure trop « science-fictionnelle » pour une histoire de Donald Duck, et estime que les personnages de barbares représentés dans son histoire sont très peu Disneyens.
De plus, Don Rosa ne pense pas Géo Trouvetou capable de créer une machine à remonter le temps. En effet, pour lui, l'inventeur a un esprit assez pratique, et ne s'intéresse à des concepts aussi abstraits que le voyage dans le temps. Cependant, dans de nombreuses histoires européennes, Géo est montré comme maîtrisant parfaitement le voyage dans le temps, et les lecteurs peuvent être perturbés à l'idée que sa machine expérimentale ne puisse pas fonctionner correctement. L'aspect qui plaît réellement à Don Rosa dans son histoire est le fait que Filament en soit le véritable héros : Donald n'exprime que peu de respect pour le petit robot, le prenant d'un air supérieur, mais c'est finalement celui-ci qui le sauvera avec ses neveux. Et c'est le même qui retirera l'épée Excalibur du rocher fendu, exploit qui fut attribué plus tard au roi Arthur.
On note que le personnage du roi Arthur, bien loin du personnage héroïque dépeint dans les légendes, et beaucoup plus proche de la réalité médiéval, semble être entouré d'une odeur douteuse : en effet, deux mouches tournent toujours autour de lui, jusqu'à ce qu'elles ne soient tuées dans une explosion à la dix-huitième planche. Le titre en anglais est une référence à l'inscription qui se serait trouvée sur la tombe du roi Arthur : « HIC IACET ARTORIVS REX QVONDAM REXQVE FVTVRVS » (« Ici repose Arthur, l'ancien et futur roi » ; en anglais : The once and future king). Donald, en espérant une éclipse de soleil pour éviter de se faire décapiter, rappelle une aventure de Tintin, Le Temple du soleil, où c'est une éclipse qui permet au héros d'être sauvé. L'acronyme PRNDL figurant sur l'avant du casque de Géo fabriqué pour Donald est en fait une pièce de la boîte de vitesse automatique du camion. PRNDL signifie : Park, Reverse, Neutral, Drive, Low ; les cinq positions d'une transmission automatique.
Les arrières plans de Don Rosa[]
Il représente une grande partie des arrières plans :
Parutions françaises[]
Cette histoire a été publiée sept fois en France, dans :
- Picsou Magazine n°302, en mars 1997 ;
- Picsou Magazine n°388, en mai 2004 ;
- Les Trésors de Picsou n°2, en juin 2005 ;
- Les Trésors de Picsou n°5, en novembre 2007 ;
- Picsou Magazine n°490, en avril 2013 ;
- La Grande épopée de Picsou n°5, en janvier 2015 ;
- Les Trésors de Picsou n°51, en juillet 2020.
Galerie d'images[]
Précédée par | Fracture temporelle | Suivie par |
---|---|---|
1re parution : mai 1996 |