Je rejoins tout de suite Tim sur un point : l'épisode dans le restaurant de ramen est particulièremeSorties entre amis
La quête de Shouko se poursuit !
Je rejoins tout de suite Tim sur un point : l'épisode dans le restaurant de ramen est particulièrement savoureux ! d'autant plus qu'Agari sort pour un court instant de ses délires, ouf... :) Autres moments forts dans ce volume 2 : les challenges foireux que se donne Yadano Makeru m'ont bien fait rigoler (l'emporter contre Shouko dans... les examens médicaux :D), et bien amusé par la rencontre avec Omoharu Nakanaka, la Peter-Pan grandiloquente de cette histoire ! Enfin, le caractère rentre-dedans de Najimi Osana reste un ressort comique inépuisable ! Et... arrive Ren Yamai la monomaniaque qui jette un grand froid là-dessus. Étonné que l'héroïne finisse par l'accepter parmi son cercle d'amis. Cet épisode glauque permettra peut-être à Shouko de tracer une frontière plus nette entre les gens qu'elle souhaite avoir pour amis et les autres, à long terme ? Mais ç'a d'abord l'air d'être un moteur dramatique qui entretient une certaine tension parmi le groupe d'amis. Comme la future rencontre volcanique entre Omoharu et Ren le prouvera d'ailleurs......more
L'histoire de Shouko Komi, une lycéenne paralysée par son anxiété en présence de ses camarades de classe, et qui, pas découragée, se Affronter la peur
L'histoire de Shouko Komi, une lycéenne paralysée par son anxiété en présence de ses camarades de classe, et qui, pas découragée, se donne pour objectif de se faire 100 amis.
Lu dans l'édition française après avoir vu la série en japonais sous-titré anglais. Les personnages sont créés à partir de solides clichés mais leurs interactions font que la plupart dépassent plus ou moins cette nature de cliché, petit à petit. J'aime bien le fait que l'héroïne écrive ce qu'elle cherche à dire, un procédé qui rend la recherche de kanjis que l'on ne connaît pas encore très pratique dans l'adaptation ! Points bonus pour le personnage de Najimi Osana :)
Here is a captivating detective story set in picturesque 1889 Paris, when the mutilated corpse of a dancer recently found cast doubts on nTrompe-l'œil
Here is a captivating detective story set in picturesque 1889 Paris, when the mutilated corpse of a dancer recently found cast doubts on nearly everyone :) Who is the culprit? Is it the rowdy painter Toulouse-Lautrec? perhaps the shady English gynecologist Sir Henry Collingwood? Is it a jealous model? unless... :)
I'm no crack polar/whodunit reader, still, this one managed to engage me to the end with its colourful characters, lifelike popular Paris, well-paced twists and inventive plot! Well done!
[image] Au Moulin Rouge (1895) - Henri de Toulouse-Lautrec
[image] Au cirque Fernando, l'écuyère (1888)- Henri de Toulouse-Lautrec
[image] Une opération par le Docteur Péan à l’Hôpital International (1891) - Henri de Toulouse-Lautrec
[image] Man and Woman Riding through the Woods (1901) - Henri de Toulouse-Lautrec
[image] Cabezas en un paisaje, New York, collection Stanley Moss - Francisco José de Goya (entre 1819 et 1823)
C'est Incarnation de la pile à lire !
[image] Cabezas en un paisaje, New York, collection Stanley Moss - Francisco José de Goya (entre 1819 et 1823)
C'est l'histoire d'Alphonse Van Worden, un jeune aspirant aux Gardes wallonnes qui fait route vers Madrid pour obtenir le titre convoité et qui croise sur sa route, qui passe par la sinistre Sierra Morena, quantité de personnages et de prodiges. Son histoire se croise alors avec une myriade d'autres histoires et prend la forme d'un véritable roman polyphonique, et l'un des plus aboutis que j'aie lus jusqu'ici.
[image] La reproduction interdite - René Magritte (1937)
Cette édition, fondée sur la totalité des sources accessibles (view spoiler)[(Manuscrit F de Varsovie, manuscrit L de Saint-Pétersbourg, feuillets, versions préparatoires, manuscrit M de Pontarlier, manuscrit Q de la collection particulière du comte Marek Potocki, manuscrit S de Cracovie, manuscrit V de Varsovie, manuscrit K de Cracovie, manuscrit K' de Marek Potocki, manuscrit D de Paris, manuscrit C de Leipzig) (hide spoiler)], se propose de restituer une forme intégrale du texte de Jan Potocki dans sa langue originale. C'est un trésor.
[image] Portrait de Jean Potocki - attribué à Francisco José de Goya (1791), Varsovie, collection Marek et Charlotte Potocki
Les thèmes majeurs :
- Récits enchâssés, mise en abîme de l'histoire contée.
- Les intrigues souterraines et les souterrains, la filiation, les mystères, l'amour à parfum incestueux, la passion inassouvie, le simulacre, la feinte, le travestissement, l'échange de rôles, la confusion des identités : bandits d'honneur, princes perfides, vivants passés pour morts, sosies, la fluidité de l'identité : le chef des bohémiens change de métier, de religion, de personnalité à de nombreuses reprises.
- Une histoire complexe et multiforme dans un Empire espagnol complexe et multiforme, sous la Maison des Habsbourg.
[image]
[image] - Territoires de l'Espagne des Habsbourg dans le monde en 1598
- Dans ce livre, l'histoire est son propre moteur : une histoire en entraîne une autre, qui à son tour demande une autre histoire pour s'éclaircir. Les histoires se recoupent les unes les autres, se reflètent, les situations se font écho, les auditeurs et les raconteurs en sont les personnages à un moment ou à un autre, à tour de rôle, ensemble.
- L'influence des mythes sur l'interprétation du monde, interprétation qui donne naissance alors à autant de mythes. Voyage dans le temps, dans l'espace, et hors d'eux, dans le cadre du mythe.
[image] Cisnes reflejando elefantes - Salvador Dalí (1937)
0, a stammering 32 y.o, no longer willing or able to live in the family home, prey to exhausting seizures, undertake'No Man is an Island'
1. The story:
0, a stammering 32 y.o, no longer willing or able to live in the family home, prey to exhausting seizures, undertakes a three-year journey looking for penpals, with his blind dog Wajo. As the story begins, he has just met his 450th acquaintance on the road. He is still waiting for a letter.
Themes developped:
- The unquenchable need for approval, - unrequited love, rejection, ghosting - responsibility in interpersonal matters
2. My opinion on the story:
This is definitely a book that takes some time (and patience) before it gains momentum: in the first third or so, the narrator seems to dumb down many stories and observations for the reader, some dialogues feel a bit wooden, perhaps to better convey the feeling of uneasiness creeping in the characters. Still, it felt slightly redundant to me. However, while it is not without flaws, the questions raised by 0 as his journey progresses are more and more significant and the story has a powerful finale to offer :) So much so that it is a 3.5-4/5 for me, as far as numbers mean something when it comes to evaluating contrasted works like this one!
7th buddy read with Tara, 10/11/2020. Thank you again for the new occasion to celebrate our 'penpalship'! Also, I found it was a telling illustration of what Goodreads allows us members to share with one another as a community of readers :)
1970, Honda is now 80. He meets Toru, a young signalman he immediately surmises to be a reincarnation of Ying Chan, Isao and his deceaWISHFUL THINKING
1970, Honda is now 80. He meets Toru, a young signalman he immediately surmises to be a reincarnation of Ying Chan, Isao and his deceased friend Kiyoaki. A contemplative orphan, Toru also looks like Honda in terms of personality. Honda decides to adopt him, paving the way for a merciless strife for domination between the two men...
[image] Koishikawa Kōraku-en, Tokyo
MAJOR THEMES:
⬤ Universal decay. Be it trash, rotten vegetables, old flesh, everything comes down to be mere matter. Even angels rot. Everything is germinating, maggoty, eaten by corruption. Decay and corruption lie at the very heart of life. Life itself is corruption.
⬤ Futility of politics, pointlessness of time and absurdity of being. In the Sea of Fertility cycle, Nowhere else than in The Decay of the Angel are references to politics and contemporary events in Japan that scarce in the narrative.
The main reference to foreign affairs is one about the US military operations in Cambodia, which rings quite ironically, after reading The Temple of Dawn, taking place as the Japanese imperial army fights in the South-Eastern Asia area, a mere 25 years before.
⬤ Toru, a living embodiment of non-being.
⬤ Unescapable vulgarity, derision and debasement in Westernized Japan.
⬤ Set-ups and cover-ups.
- Toru has his fiancée working to her own demise, dictating her a letter exposing degrading motives behind her union with Toru : in this letter, her father is said to have worked this scheme of marrying his daughter to Toru because he is after Honda's money. - This story also displays crual plots designed by Honda and Toru against one another. Toru even resorts to gaslighting and blackmail... This sadistic and masochistic backgroung is not a little reminiscent of Spring Snow, the first book in the Sea of Fertility series, of Dangerous Liaisons or of The Seducer's Diary.
⬤ Obsessing over meaning: the ceaseless need to construe reality.
1970, Honda a maintenant quatre-vingt ans. Il fait la rencontre de Toru, un jeune observateur de navires et orphelin qui lui paraît immédiatement être la réincarnation de Ying Chan, d'Isao, et de son ami Kiyoaki. Contemplatif, il lui apparaît aussitôt qu'il est comme la copie crachée de sa propre personnalité. Il décide de l'adopter. S'engage alors une relation de domination et de surenchère à la cruauté entre les deux hommes, dont chacun n'existe qu'autant qu'il nie l'autre.
[image] Koishikawa Kōraku-en, Tokyo
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LES THÈMES :
⬤ Le pourrissement universel.
Tout se réduit ici à de la matière : déchets, pourriture, végétaux en décomposition et vieilles chairs plus particulièrement. Même les anges pourrissent. Tout est germinatif, véreux, mangé de corruption. Le pourrissement et la corruption existent au sein même de la vie. La vie même est corruption.
- Les personnages Honda et Keiko, vieillards, ont un dégoût pour la vieillesse affiché qu'accompagne une jalousie de la jeunesse. Ils s'appuient l'un sur l'autre pour tromper leur ennui et leur déclin.
⬤ Vanité de la politique, du temps et de l'être.
Il me semble que nulle part ailleurs que dans L'ange en décomposition la politique et les évènements contemporains sont si peu présents dans la narration.
La principale référence est celles des opérations armées des États-Unis au Cambodge. Ce qui, à peine 25 ans après Le Temple de l'aube : La mer de la fertilité III et les opérations militaires de l'armée impériale japonaise en Asie sud-orientale... laisse un arrière-goût amer d'éternel retour.
⬤ Toru et le non-être, Toru et l'anti-nature, Toru, contradiction vivante de la vie.
- Lorsque Honda rencontre Toru, il est presque renversé par la ressemblance de sa personnalité avec la sienne. Toru témoigne un mépris infini pour le monde. Il pratique une forme de solipsisme ultra-analytique très proche de celui de Honda, à la différence que pour Toru, il n'y a pas d'arrière-plan métaphysique ou mystique, seulement une immensité indigo indicible... Tous deux sont des voyeurs pratiquement dépourvus de volonté et qui mènent une vie sans enjeu, sans marées, "sans poésie et sans félicité". Du reste, Honda décèle le mal absolu en Toru et le reconnaît pour sien.
- Toru la conscience exacerbée, Kinué l'enfermement en soi ? Dans les deux cas, il y a refus du monde. Négation du monde extérieur, confondu avec le monde intérieur.
⬤ Vulgarité, affreuse dérision et contrefaçon des idéaux.
- Le sanctuaire de Mio, visité par Honda et son amie Keiko, est devenu un parc d'attraction bruyant. - Toru, incarnation dérisoire de la conscience Alaya ? - Toru détruit le journal de Kiyoaki. Il détruit et salit tout ce que Honda a pu rassembler.
⬤ Montages et mises en scènes.
- Toru fait collaborer sa fiancée Momoko à un stratagème qui va la perdre : il lui dicte une lettre qui avilit les motifs derrière son union avec Toru : il ne serait question que de faire un bon parti pour son père désargenté. - Mises en scènes cruelles de Honda et de Toru l'un contre l'autre. "Gaslighting", chantage... Chez les deux personnages, masochisme et sadisme. Qui ne sont pas sans faire penser à Neige de Printemps, aux Liaisons dangereuses ou au Journal du séducteur.
⬤ La manie d'interpréter.
- Arrivé à un point de l'histoire, la vieille amie Keiko s'entiche de culture japonaise traditionnelle et entend tout de travers, du moins l'interprète, erronément, à sa façon. Ce qui ne manque pas de faire doucement sourire Honda. C'est un thème qui revient obstinément. Qui est exempt de ces biais, de cette manière d'envisager le monde par le petit bout de la lorgnette, ou bien en s'affranchissant de ce qui vient contre notre façon de voir ?
- Sur la fin de ses jours, Honda connaît une invasion onirique. Dans le monde éveillé comme en sommeil, tout lui sert d'aliment à théorie, tout lui sert de signe, est perçu comme signal. Au point de ne plus bien faire la différence entre le signe, le signifiant et le signifié. Bref, entre le monde et ce qu'il veut bien en voir. Toru, lui, est visité par des visions inquiétantes qui le visitent sans prévenir. On dirait un peu les apparitions inquiétantes de Raskolnikov dans l'excellent Crime et Châtiment...
- Mishima lui-même, maître du grand montage, induit le lecteur en erreur en l'incitant à faire des rapprochements entre des évènements peut-être fortuits. En fin de compte, jusqu'à la prose de ce livre est désossée par ces rapprochements, ces perceptions gratuites mais toujours interprétées de la manière la plus concluante possible. Honda clôt le cycle en retournant à Gesshuji, où Satoko a passé sa vie comme abbesse. Il est accueilli par l'image du néant.
[image] Koishikawa Kōraku-en, Tokyo
MON AVIS :
A l'origine, je comptais terminer ce cycle en hiver, pour avoir une belle régularité dans la lecture de ses quatre livres : Neige de printemps en mai, Chevaux échappés en juillet, Le Temple de l'Aube en septembre et puis L'ange en décomposition pour cet hiver. Et puis je me suis dit : bah, à quoi bon patienter. J'en suis à un stade où clairement ce sont les lectures qui battent la mesure de ma vie, et ce cycle de La mer de la fertilité a donné forme à cette étrange année 2020, au moins autant que les évènements de politique intérieure et internationale.
Bref, je l'ai proprement dévalé, et n'était le travail, je l'aurais lu en une traite.
L'évolution de la personnalité de Honda m'a vraiment frappé à partir du Temple de l'Aube. Ici, impossible de ne pas garder en vue la date de remise du manuscrit, qui coïncide avec celle du suicide de Mishima. Il y a fort à parier que l'auteur y a mis beaucoup de sa conception du monde et de sa personne tout simplement. Je suis pris à la fois de sympathie et saisi par la vie étrange de cet homme. Cette étrangeté n'est pas la mienne, mais elle me permet de mieux remarquer combien étranges sont les vies que l'on mène. De combien de préconceptions et de raccourcis, par quels détours et quels rapprochements hasardeux, de quelle incohérence et de quelles contradictions nous nourrissons ce qu'il faut bien appeler sa vision du monde.
[image] ukiyo-e of Shinpūren Rebellion (24 October 1876)
THE STORY:
1932, that is, 19 yeaThe Faithful Departed
Chevaux échappés = Runaway Horses = 奔馬
[image] ukiyo-e of Shinpūren Rebellion (24 October 1876)
THE STORY:
1932, that is, 19 years after the events in Spring Snow took place.
This is the story of 19 y.o. Isao Iinuma, the son of Shigekuni Iinuma, Kiyoaki's former tutor, taking place in troubled times indeed — take the October Incident, in Octobre 21, 1931, led by Sakurakai secret society; the 'League of Blood' incident in March, 1932, resulting in the death of the Minister of the Finances & the leader of a party; a mutinery & failed coup in May 15, 1932...
In such dire times of political unrest, rise of militarism and concerning unemployment rates, young Isao Iinuma boils with indignation and wants the Emperor's powers to be fully restored. He can't stand Japan being run by a ring of powerful politicians, capitalists and magistrates, visibly unaffected by the surge of poverty in Japan, betraying what Isao sees as the old ways of Imperial Japan.
Reading 'The Society of the Divine Wind', an essay covering the events of the Shinpūren rebellion (1876) when former samurai rebelling against the loss of their status and the constitutional changes by newly formed Meiji government, Isao decides it is time for him to gather a secret society whose objective is to destabilize the economy and assassinate several of those zaibatsu leaders & influent people to carry out a restoration, giving back all powers to the Emperor of Japan. Only it doesn't turn out according to plan.
MY OPINION :
This second instalment of the Sea of Fertility tetralogy felt a little subpar to me when compared to Spring Snow, the first part. According to me, this is due to several underlying factors :
1) Honda's character arc felt a bit lacking, stiff and abrupt: he made nothing of personal significance since the death of his friend Kiyoaki, 19 years before, never bothering that much about Kiyoaki's last words, the meaning of his own position as a magristrat, which I find highly unlikely from a man questionning every facet of the law, history and human existence in Spring Snow.
2) Isao offered precious little surprise. There are passages where his dedication to the purity of his principles is compromised by his attachment for Makiko, others when he bluntly opposes his father & his Academy of Patriotism. If you except such passages, his personality proves monolithic to me.
More, 40 y.o. 'academician' Sawa warns him about the weakness of a faith ill-informed, ill-prepared, dealing with uncompromised, unadulterated figments of your own thinking. Honda, after reading 'The Society of the Divine Wind' openly disagrees with the principles advocated by the eponymous group, even more in 1932, half a century later. He proves impervious to such reasoning.
However, Honda's cautionary words felt immensely timely to me, in an age when statues are thrown in the river by the dozen, films rewritten and history considered as a convenience to be altered to appease irate activists:
'La Société du Vent Divin est un drame d'une perfection tragique. Ce fut une affaire politique si remarquable d'un bout à l'autre qu'on dirait presque une œuvre d'art. Ce fut un creuset où la pureté d'intention fut mise à l'épreuve d'une manière qu'on rencontre rarement dans l'histoire. Mais il ne peut être question de confondre ce conte d'autrefois, beau comme un rêve, avec ce qui constitue la réalité d'aujourd'hui.
En outre, il met l'accent avec tant d'insistance sur la pureté d'intention qu'il en sacrifie toute perspective. Ainsi, l'on perd de vue, non seulement le contexte général de l'histoire mondiale, mais aussi les nécessités historiques particulières qui conditionnaient le gouvernement Meiji que cette Société avait choisi pour ennemi. Ce qui fait défaut à ce livre, c'est le contraste. [...]
Cependant, afin de tirer profit de l'histoire, il ne faut pas se concentrer sur un chapitre isolé d'une époque donnée, mais au contraire, faire l'inventaire des multiples facteurs complexes et mutuellement contradictoires qui ont fait cette époque ce qu'elle fut. Il faut prendre le chapitre isolé et le remettre à sa place. Il faut apprécier les divers éléments qui lui ont donné un caractère particulier. [...]
Les leçons de l'histoire ne devraient jamais signifier que l'on s'attache à tel aspect particulier d'une époque particulière afin de s'en servir comme modèle pour réformer tel aspect particulier du présent. Sortir du jeu de patience du passé une pièce de telle ou telle forme, puis essayer de la caser dans le présent est une entreprise qui ne saurait aboutir à d'heureux résultats. C'est là jouer avec l'histoire, un passe-temps bon pour les enfants.'
3) As far as I can judge from the translation of a translation, Yukio Mishima's style offers formidable, otherworldly, larger-than-life images, for instance, ice creams shrieking, a huge golden thread vibrating against the eye of a colossal needle... all reminiscent of the gigantic koto in which 4 characters in Spring Snow felt they were rocked like tiny grains of sand. Unfortunately, some metaphors (pieces being moved on a chessboard, sweat trickling on someone's back,...) grow tedious when they are repeated, forced on the plot.
A Full-Fledged Flying Circus 3,5/5 rounded up to 4 for puns and general humor :)
The plot, or: How to get grounded in 10 easy lessons? : (disclaimer: no A Full-Fledged Flying Circus 3,5/5 rounded up to 4 for puns and general humor :)
The plot, or: How to get grounded in 10 easy lessons? : (disclaimer: no responsibility can be taken for direct or indirect damage resulting from the use of the information contained in the novel and/or review).
A US Army Air squadron on Pianosa Island, WW2. Captain Yossarian tries to make it out alive, while Colonel Cathcart constantly increases the number of required combat missions a soldier has to fly before they may return home.
Also, should you request an evaluation to be declared unfit to fight and be sent home, you must request the evaluation in the first place, this being considered proof enough of your own sanity. Catch-22. In other words, Yossarian is screwed.
And yet, Catch-22 is but the towering paradox, the absurdity of absurdities, the keystone of all nonsense happening in the course of this novel, and as you read on, you are witnessing all manner of other shenanigans, scams, schemes and petty feuds going on in between a full-blown pageant of ludicrously inept officers, frauds and patent con artists.
The unchronological, polyphonic form of the novel itself mirrors the abysmal failure of communication and the triumph of upstarts, disinformation and publicity (we call that 'faire-savoir' in French).
In the end, Catch-22 offers a grotesque carnival of conceit and malice, pettiness and callousness, cruelty and ambition. Mostly slapstick and zany in the early stages, darker undertones kick later, offering a variegated, complex novel.
[image] Above, the building block of Milo Minderbinder's syndicate
L'univers, les dieux, les hommes Greek myths told by historian and anthropologist Jean-Pierre Vernant, member of CNRS and professor in The Collège de France.
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C'est le portrait intérieur sympathique et ambitieux que Marguerite Yourcenar fait de l'empereur Hadrien, avec un certain succès à mon avis. J'ai eu beaucoup de plaisir à le lire.
Pour moi, ce livre témoigne d'une des aspirations les plus essentielles de la littérature : faire se rencontrer plusieurs subjectivités et se rencontrer à travers elles.
LIVRES AFFILIÉS :
Empire Un prétexte à voyage dans l'empire romain sous l'empereur Trajan (98-117), le prédécesseur d'Hadrien (117-138).
Histoire de la Rome antique Tout petit livre de la collection « Que-sais-je ? », c'est une introduction sympathique à la vie sociale, professionnelle, culturelle des Romains.
L'univers, les dieux, les hommes L'historien et anthropologue Jean-Pierre Vernant raconte les mythes fondateurs de la Grèce ancienne. Un plaisir sans mélange....more
À l'entrée dans la Grande Guerre, l'Empire d'Autriche-Hongrie est une vaste blague que le bonhomme Chvéïk est le seul à prendre au sérieux, l'innocentÀ l'entrée dans la Grande Guerre, l'Empire d'Autriche-Hongrie est une vaste blague que le bonhomme Chvéïk est le seul à prendre au sérieux, l'innocent. C'est tout son malheur.
[image] Charlie Chaplin, Les Temps Modernes (1936)
'– Je m’en vais faire la guerre, répondit Chvéïk d’une voix sépulcrale, l’Autriche est dans un pétrin abominable. (...) et voilà pourquoi l’Empereur m’appelle sous le drapeau. J’ai lu hier dans les journaux que de sombres nuées s’amassaient à l’horizon de notre chère Autriche-Hongrie. – Mais puisque vous ne pouvez pas bouger, M’sieur le patron ? – C’est pas un prétexte pour manquer à son devoir, M’ame Muller. Je me ferai pousser en petite voiture. Vous connaissez le confiseur du coin de notre rue? Eh bien, il en a, un petit truc comme ça. Il y a quelques années, il s’en servait pour faire prendre le frais à son grand-père. Vous irez le voir de ma part, et vous lui demanderez de me prêter sa voiture, et vous me roulerez devant ces messieurs.
(...)
'Une vieille femme poussait devant elle un ancien triporteur occupé par un homme qui, coiffé d’une casquette militaire qu’ornait « le petit François », brillant de mille feux, agitait frénétiquement une paire de béquilles. Ses béquilles toujours en bataille, l’homme criait à tue-tête par les rues de Prague: –À Belgrade! À Belgrade! Sa voiturette était suivie par une foule de badauds dont le nombre augmentait sans cesse. En route, Chvéïk constatait que les agents postés à divers carrefours lui faisaient le salut militaire.' - p.107-112
1. UNE SATIRE À L'HUMOUR FÉROCE
Qu'on l'interroge, qu'on le menace, qu'on le rudoie, en toute candeur, le bavard Chvéïk disserte, compare et rapporte tout à des exemples à lui : des potins ou la première rumeur qu'il attrape. Son bon sens relativise tout, nivelle tout. En les mettant face à leur absurdité, il démonte toute autorité, toute convention de la guerre. Comme un miroir qui ne réfléchirait que leurs ridicules les plus énormes.
'– Écoutez, Chvéïk, j’avais envie de vous déférer devant le conseil de guerre, mais je vois bien que vous seriez acquitté, parce que ces messieurs n’ont encore jamais eu affaire à un crétin de votre envergure. Regardez-vous bien là dans la glace, n’êtes-vous pas dégoûté de vous-même devant un visage aussi stupide que ça ? Vous êtes le phénomène naturel le plus renversant que j’aie jamais vu. Allons, Chvéïk, mais dites la vérité: est-ce que votre tête, elle vous plaît ?
– Je vous déclare avec obéissance, mon lieutenant, qu’elle ne me plaît pas du tout : elle a l’air dans cette glace d’une boule pointue. Ça ne doit pas être une glace biseautée. Une fois, ils avaient mis dans la devanture du marchand de thé Stanek une glace convexe et quand on s’y regardait on avait envie de vomir. On y avait la bouche de travers, la tête ressemblait à une poubelle, on avait le ventre d’un chanoine après une beuverie en règle, bref, on se voyait défiguré à se suicider sur place. Une fois, le gouverneur est passé par cette rue, s’est regardé dans cette glace et le magasin a été obligé d’enlever la glace.' - p.360
2. UNE CHARGE TERRIBLE CONTRE LA RELIGION D'ÉTAT ET LA GUERRE :
'Le sermon et la messe n’étaient pour eux qu’un moyen de se soustraire à l’ennui de la prison. Ce qui les attirait, c’était, non pas la ferveur des sentiments religieux, mais bien l’espoir de trouver, sur le chemin de la chapelle, des « mégots » semés dans les corridors. Le bon Dieu avait moins de charme qu’un bout de cigarette ou de cigare traînant dans la poussière. Mais la principale attraction était le sermon. Quelle pure joie il provoquait ! Le feldkurat Otto Katz était le plus charmant ecclésiastique du monde. Ses sermons se distinguaient par une éloquence à la fois persuasive et propre à susciter chez les détenus une hilarité interminable. Il était vraiment beau à entendre quand il s’étendait sur la miséricorde infinie de Dieu, quand il s’évertuait à relever le niveau moral des prisonniers, « victimes de toutes les corruptions », et quand il les réconfortait dans leur abjection. Il était vraiment beau à entendre, du haut de la chaire ou de l’autel, faisant pleuvoir sur ses fidèles des injures de toute sorte et des vitupérations variées. Enfin, il n’était pas moins beau à entendre quand il chantait Ite missa est, et après avoir dit sa messe d’une façon tout à fait curieuse et originale, en brouillant et bousculant les parties de la messe; quand il avait trop bu, il inventait même des prières et une messe inédites, tout un rituel à lui.' - p.151
'La messe, nouveau tour de force du feldkurat, fut suivie avec une grande attention par les prisonniers qui ne cachaient pas leur goût pour l’officiant. L’un d’eux paria même sa portion de pain contre deux gifles que le feldkurat allait faire tomber le Saint-Sacrement par terre. Il gagna son pari. Il n’y avait pas de place dans ces âmes pour le mysticisme des croyants ou la piété des catholiques convaincus. Ils éprouvaient un sentiment analogue à celui qu’on éprouve au théâtre quand on ne connaît pas le contenu de lapièce et qu’on suit avec patience les péripéties de l’action. Les prisonniers se plongèrent avec délices dans le spectacle que leur offraient les évolutions du feldkurat. Ils n’avaient d’yeux que pour la beauté de la chasuble qu’avait endossée à rebours le feldkurat et, pleins d’attention, suivaient avec ferveur toutce qui se passait à l’autel.' - p.164
Il y a des chapitres vraiment impayables dans cette histoire :) J'ai une pensée pour les dialogues épiques entre l'aumônier arsouille et Chvéïk l'innocent, devenu son aide... :)
'– C’est encore le type de tout à l’heure, monsieur l’aumônier. Je l’ai enfermé dans la baignoire pour que nous ayons le temps de dîner tranquillement. – Vous n’agissez pas bien, Chvéïk; qui reçoit un hôte reçoit Dieu. Aux temps anciens les seigneurs admettaient à leur table des bouffons monstrueux pour les divertir à leur festin. Apportez le type pour qu’il soit notre bouffon.' - p.261
C'est ensuite la messe qui est sans arrêt tournée en ridicule. Un jour que l'aumônier Katz a perdu plusieurs pièces de son mobilier liturgique (aux cartes ?), Chvéïk et lui improvisent des objets de culte : une coupe de sport fera bien l'affaire pour le calice, et puis l'huile de chènevis d'un magasin de peinture pour l'huile bénite. Pour achever de confondre l'auditoire, la messe se fait à coups de sifflements pour que Chvéïk suive bien son rôle d'enfant de chœur, en rythme.
La religion instituée, c'est aussi ce qui encadre et cautionne la guerre, en faisant une mission du chrétien. Jaroslav Hašek ne mâche pas ses mots devant une religion d'État servile et prête à tous les accommodements :
'C’est toujours au nom d’une divinité bienfaisante, sortie de l’imagination des hommes, que se prépare le massacre de la pauvre humanité. Avant de couper le cou à un prisonnier de guerre, les Phéniciens célébraient un service divin assez semblable à celui que célébraient encore leurs descendants quelques milliers d’années plus tard avant d’aller se battre. Les anthropophages des îles de la Guinée et de la Polynésie, avant de manger dans un festin solennel leurs prisonniers de guerre ou les gens qui les incommodent – missionnaires, explorateurs, négociants ou simples curieux –sacrifient à leurs dieux selon des rites divers. Notre civilisation ne s’introduisant chez eux qu’au ralenti, ils ne revêtent point de chasubles, mais ornent leurs reins de plumes aux couleurs éclatantes.' - p.219
'En Europe, les gens marchaient comme du bétail aux abattoirs où les conduisaient – dignes auxiliaires des empereurs bouchers, des rois et des généraux, – les prêtres de toutes les religions, qui leur donnaient leur bénédiction et leur faisaient jurer que « sur terre, sur mer, dans les airs, etc ». Les messes du camp avaient toujours lieu en deux occasions spéciales: avant le départ des soldats pour le front, et, au front même avant la tuerie. Je me rappelle qu’au front, à une de ces messes, un aéroplane ennemi jeta une bombe juste sur l’aumônier, dont il ne subsista que des loques sanglantes. Il passa aussitôt martyr, tandis que les aéroplanes autrichiens faisaient de leur mieux pour procurer cette même béatitude immortelle à des aumôniers de l’autre côté du front.' - p.221
3. CHVÉÏK L'INNOCENT : LA SUBVERSION INCARNÉE OU L'IMAGE DE LA RÉSISTANCE NON-VIOLENTE ?
Rusé naïf, roué de bonne foi ('pour vous faire plaisir', dit-il à l'aumônier Katz et au lieutenant Lucas), Josef Chvéïk est un mélange admirable de bon sens et d'énormités. Par un air dégagé et des paroles franches, qui prennent l'air d'insinuations ironiques, il tourne à la blague toutes les conventions qui ont cours sous l'Autriche-Hongrie pendant la Grande Guerre.
'– Ne me ménage pas, dit-il au soldat qui lui administrait le clystère; rappelle-toi ton serment. Si ton père ou ton frère étaient à ma place, tu serais obligé de leur foutre ton clystère la même chose. Mets-toi bien dans la tête que c’est de clystères comme celui-là que dépend le salut de l’Autriche, et tu verras, nous aurons la victoire.' - p.129
Bavard candide, pour toutes les formes d'autorité, il est impertinent et intolérable sans chercher à l'être. Bref, il parle des Habits neufs de l'empereur avec une tranquillité, un dégagement et une candeur superbes. ( Les Habits Neufs de L'Empereur ).
'Les yeux innocents et candides de Chvéïk ne désarmaient pas de leur douceur et de leur tendresse et reflétaient la sérénité de l’homme qui estimait que tout était pour le mieux, que rien d’extraordinaire ne s’était passé et que tout ce qui avait pu se passer était d’ailleurs pour le mieux, car il faut tout de même bien qu’il se passe quelque chose de temps en temps.' - p.356
4. POUR LE PLAISIR, UN EXTRAIT DU CHAPITRE DANS L'ASILE DE FOUS
'– Sérieusement, je ne comprendrai jamais pourquoi les fous se fâchent d’être si bien placés. C’est une maison où on peut se promener tout nu, hurler comme un chacal, être furieux à discrétion et mordre autant qu’on veut et tout ce qu’on veut. Si on osait se conduire comme ça dans la rue, tout le monde serait affolé, mais, là-bas, rien de plus naturel. Il y a là-dedans une telle liberté que les socialistes n’ont jamais osé rêver rien d’aussi beau. On peut s’y faire passer pour le Bon Dieu, pour la Sainte-Vierge, pour le pape ou pour le roi d’Angleterre, ou bien pour un empereur quelconque, ou encore pour saint Venceslas. Tout de même, le type qui la faisait à la saint Venceslas traînait tout le temps, nu et gigotant au cabanon. Il y avait là aussi un type qui criait tout le temps qu’il était archevêque, mais celui-là ne faisait que bouffer et, sauf votre respect, encore quelque chose, vous savez bien à quoi ça peut rimer, et tout ça sans se gêner. Il y en avait un autre qui se faisait passer pour saint Cyrille et saint Méthode à la fois, pour avoir droit à deux portions à chaque repas. Un autre monsieur prétendait être enceint, et il invitait tout le monde à venir au baptême. (...) Il y avait aussi un type qui ne quittait pas la camisole de force qu’on lui passait pour l’empêcher de calculer la fin du monde. (...) et un autre qui faisait tous ses efforts pour me persuader qu’à l’intérieur du globe terrestre il y en avait encore un autre, un peu plus petit que celui qui lui servait d’enveloppe. Tout le monde était libre de dire ce qu’il avait envie de dire, tout ce qui lui passait par la tête. On se serait cru au Parlement. Très souvent, on s’y racontait des contes de fées et on finissait par se battre quand une princesse avait tourné mal. Le fou leplus dangereux que j’y aie connu, c’était un type qui se faisait passer pour le volume XVI du « Dictionnaire Otto ». Celui-là priait ses copains de l’ouvrir et de chercher ce que le Dictionnaire disait au mot « Ouvrière en cartonnage », sans quoi il serait perdu. Et il n’y avait que la camisole de force qui le mettait à l’aise. Alors, il était content et disait que ce n’était pas trop tôt pour être mis enfin sous presse, et il exigeait une reliure moderne.' - p.70-71
5. UN MOT SUR L'AUTEUR :
Jaroslav Hašek a lui-même été incorporé dans l'armée autrichienne en 1915. Il est pris par les Russes, puis à leur capitulation, il passe dans une organisation pour l'indépendance tchèque. Marchand de chiens, journaliste anarchiste, fondateur du 'Parti du lent progrès dans les limites de la loi' et écrivain errant, son œuvre n'a pas reçu une reconnaissance unanime de son vivant et ce n'est que très récemment que cette histoire a été reconnue à sa juste importance.
Tragic figure, alcoholic British consul in Mexico, Geoffrey Firmin meets his ex-wife Yvonne and his brother Hugh on NovembeTo put a long story short :
Tragic figure, alcoholic British consul in Mexico, Geoffrey Firmin meets his ex-wife Yvonne and his brother Hugh on November 1, 1938, the Day of the Dead.
A STAINED PALIMPSEST :
This is a story about stories. There are a lot of narratives in Under the Volcano, be they personal or international, and they all intermingle. The story structure itself borrows from several sources :
1. It is an adventure story, though most of it is set in the past (Hugh's voyages on the sea, Yvonne's short-lived carreer as an actress, Geoffrey's obscure past).
2. A narrative on contemporary events and the evolution of society on the brink of war, it also develops a scathing if subdued criticism of amoral mercantilism and capitalism, as the characters wander from garish ads to deafening announcements. A world where though tragedy was in the process of becoming unreal and meaningless it seemed one was still permitted to remember the days when an individual life held some value and was not a mere misprint in a communiqué.'". Which is definitely a damper put on the quest for the absolute many characters pursued in the past.
3. To some extent, Under the Volcano is structured like a tragedy, complete with appropriate foreshadowing. Geoffrey, the main character, who is a parody of a consul, yields to the lure of the abasement and the catastrophe, making himself as miserable as possible and then relapsing into black melancholy as people shun him or even support him. His suffering ends up having the utmost importance to him, as it is a confirmation of his self, giving his life purpose, and a travesty of faith. In the larger picture, the main characters are largely codependent.
4. It has a lot in common with other books relying on the flow of consciousness technique : deceivingly calm dialogues are paralleled by an underlying, raging torrent of thoughts. The Consul is even prey to inner voices.
5. More significantly, the way the characters perceive one another and build a narrative on one another, often (view spoiler)[and ultimately (hide spoiler)] unable to truly communicate.
In the end, the characters are entangled in a palimpsest in which thwarted dreams, nostalgia, visions, contradictory cravings, wishful thinking, endless reinterpretation of events followed by the same absence of decisions firmly carried out all overlap and form as many symbols, without the characters being ever able to veer from this whirlwind. Past and future mingle, negating the present.
6. Last but not least, mescal inverts causes & effects, resulting in a (head-splitting) reshuffling of past events and dialogues, disjointed narratives rid of causality, temporality, will, or self. As the linear perception of time is abolished, everything can happen at the same time, and it does.
[image] Exploring Alcoholism - Lisa Kaiser, pixels.com
[image] - L'empire des Lumières, René Magritte (site : Artsper.com)
Qu'est-ce que c'est qu'un arrache-cœur ? C'est l'histoire d'Angel, de sa femme C[image] - L'empire des Lumières, René Magritte (site : Artsper.com)
Qu'est-ce que c'est qu'un arrache-cœur ? C'est l'histoire d'Angel, de sa femme Clémentine et de leurs faux triplés, dans leur petit village trouble où se tient tous les mercredis une foire aux vieux, où le menuisier préfère user ses apprentis que ses machines, où le curé organise des spectacles. Une petite rigole rouge s'écoule, la sournoise, le long des rues, sans que personne en parle...
La langue bien déliée de Boris Vian est fidèle au poste, ici pour la plus grande réussite d'une histoire à la noirceur grandissante, qui se met à gonfler comme une éponge de suie, jusqu'à éclabousser le lecteur tout partout.
Tout est grotesque, bête, servile et méchant. Terrible. Chacun fait le reclus chez soi pour s'adonner à sa perversion favorite derrière trois rangées de cloisons étanches (là où il y a de la gêne, il n'y a pas de plaisir). Les animaux, plus sensibles et raisonnables que partout ailleurs, font les frais de la médiocrité hargneuse et veule des adultes. Entre gens très corrects et appliqués, on vend ses parents comme on ne vendrait pas ses rogatons défraîchis, on traite son congénère comme un meuble, on se prend d'amour pour des machines et des rochers. On n'oublie pas d'aller à la messe, grand divertissement populaire pour mieux se dégommer et on jettera bien ses hontes au fond du ruisseau. On vivra heureux, on vivra opaques et indifférents les uns pour les autres.
(view spoiler)[Ou alors si on sort de cette stupeur, c'est pour ne plus vivre que par les autres, tel un Jaquemort vampire ou une Clémentine mère despotique. (hide spoiler)]
UN EXTRAIT
- Vous avez un joli jardin, dit Jacquemort, sans chercher mieux. Vous vivez ici depuis longtemps ?
- Oui, dit Angel. Deux ans. J'avais des désordres de conscience. J'ai raté pas mal de choses.
- Il restait de la marge, dit Jacquemort. Ce n'est pas fini avec ça.
- C'est vrai, dit Angel. Mais j'ai mis plus longtemps que vous à le découvrir.
Jacquemort hocha la tête.
- On me dit tout, remarqua-t-il. Je finis par savoir ce qu'il y a dans les gens. A propos, pourrez-vous m'indiquer des sujets à psychanalyser ?
- Il y en a plein, dit Angel. Vous aurez la nurse quand vous voudrez. Et les gens du village ne refuseront pas. Ce sont des gens un peu grossiers, mais intéressants et riches.
Jacquemort se frotta les mains.
- Il va m'en falloir des tas, dit-il, je fais une forte consommation de mentalités.
- Comment ça ? demanda Angel.
- Je dois vous expliquer pourquoi je suis venu ici, dit Jacquemort. Je cherchais un coin tranquille pour une expérience. Voilà : représentez-vous le petit Jacquemort comme une capacité vide.
- Un tonneau ? proposa Angel. Vous avez bu ?
- Non, dit Jacquemort. Je suis vide. Je n'ai que gestes, réflexes, habitudes. Je veux me remplir. C'est pourquoi je psychanalyse les gens. Mais mon tonneau est un tonneau des Danaïdes. Je n'assimile pas. Je leur prends leurs pensées, leurs complexes, leurs hésitations, et rien ne m'en reste. Je n'assimile pas ; ou j'assimile trop bien ... c'est la même chose. Bien sûr, je conserve des mots, des contenants, des étiquettes ; je connais les termes sous lesquels on range les passions, les émotions, mais je ne les éprouve pas.
- Alors, cette expérience, dit Angel. Vous avez tout de même le désir de cette expérience ?
- Certes, dit Jacquemort. J'ai le désir de cette expérience. De quelle expérience au fait ? Voilà. Je veux faire une psychanalyse intégrale. Je suis un illuminé.
Angel haussa les épaules.
- Ca s'est déjà fait ? dit-il.
- Non, dit Jacquemort. Celui que je psychanalyserai comme ça, il faudra qu'il me dise tout. Tout. Ses pensées les plus intimes. Ses secrets les plus poignants, ses idées cachées, ce qu'il n'ose pas s'avouer à lui-même, tout, tout et le reste, et encore ce qu'il y a par-derrière. Aucun analyste ne l'a fait. Je veux voir jusqu'où on peut aller. Je veux des envies et des désirs et je prendrai ceux des autres. Je suppose que s'il ne m'en est rien resté jusqu'ici, c'est que je n'ai pas été assez loin. Je veux réaliser une espèce d'identification. Savoir qu'il existe des passions et ne pas les ressentir, c'est affreux.
- Je vous assure, dit Angel, que vous avez au moins ce désir-là et que cela suffit à faire que vous ne soyez pas si vide.
- Je n'ai aucune raison de faire une chose plutôt qu'une autre, dit Jacquemort. Et je veux prendre aux autres les raisons qu'ils ont.
Ils s'approchaient du mur de derrière. Symétrique par rapport à la maison du portail par lequel Jacquemort avait pénétré la veille dans le jardin, une haute grille dorée s'élevait, rompant la monotonie des pierres.
- Mon cher ami, dit Angel, permettez-moi de vous répétez qu'avoir envie d'avoir des enfants c'est déjà une passion suffisante. La preuve, c'est que cela fait agir.
Le psychiatre caressa sa barbe rousse et se mit à rire.
- Cela prouve cependant en même temps le manque d'envies, dit-il.
- Mais non, dit Angel. Pour ne pas avoir de désirs ni d'orientations, il faudrait que vous eussiez subi un conditionnement social parfaitement neutre. Que vous soyez indemne de toute influence, et sans passé intérieur.
- C'est le cas, dit Jacquemort. Je suis né l'année dernière, tel que vous me voyez devant vous. Regardez ma carte d'identité.
Il la tendit à Angel qui la prit et l'examina.
- C'est exact, dit Angel en la lui rendant. C'est une erreur.
- Ca se complète très bien, dit Angel. Il est exact que ce soit écrit, mais ce qui est écrit est une erreur.
- J'avais pourtant une notice à côté de moi, dit Jacquemort. Psychiatre. Vide. A remplir. Une notice ! C'est indiscutable. C'est imprimé.
- Alors ? dit Angel.
- Alors vous voyez bien que ça ne vient pas de moi, ce désir de me remplir, dit Jacquemort. Que c'était joué d'avance. Que je n'étais pas libre.
- Mais si, répondit Angel. Puisque vous avez un désir, vous êtes libre.
- Et si je n'en avais pas du tout ? Pas même celui-là ?
- Vous seriez un mort.
- Ah zut ! s'écria Jacquemort. Je ne discuterai plus avec vous. Vous me faites peur.
Ils avaient franchi la grille et foulaient le chemin qui mène au village. Le sol était blanc et poussiéreux. Des deux côtés croissait une herbe cylindrique, vert foncé, spongieuse, comme des crayons de gélatine.
- Enfin, protesta Jacquemort, c'est le contraire. On n'est libre que lorsqu'on a envie de rien, et un être parfaitement libre n'aurait envie de rien. C'est parce que je n'ai envie de rien que je me conclus libre.
- Mais non, dit Angel. Puisque vous avez envie d'avoir des envies, vous avez envie de quelque chose et tout ça est faux.
- Oh ! Oh ! Oh ! s'exclama Jacquemort de plus en plus outré. Enfin, vouloir quelque chose, c'est être enchaîné à son désir.
- Mais non, dit Angel. La liberté, c'est le désir qui vient de vous. D'ailleurs.
Il s'arrêta.
- D'ailleurs, dit Jacquemort, vous vous payez ma tête, et c'est tout. Je psychanalyserai des gens et je leur prendrai des vrais désirs, des vouloirs, du choix et tout, et vous me faites suer.
- Tenez, dit Angel, qui réfléchissait, faisons une expérience : essayez un instant avec sincérité de cesser complètement de désirer les envies des autres. Essayez. Soyez honnête.
- J'accepte, dit Jacquemort.
Ils s'arrêtèrent au bord de la route. Le psychiatre ferma les yeux, sembla se détendre. Angel le surveillait avec attention.
Il se fit comme une brisure de couleur dans la tonalité de la figure de Jacquemort. Subtilement, une certaine transparence envahit ce qu'on voyait de son corps, ses mains, son cou, sa figure.
- Regardez vos doigts ... Murmura Angel.
Jacquemort ouvrit des yeux presque incolores. Il vit, à travers sa main droite, un silex noir sur le sol. Puis, comme il se ressaisissait, la transparence disparut et il se solidifia de nouveau.
- Vous voyez bien, dit Angel. En pleine relaxation, vous n'existez plus.
- Ah ! dit Jacquemort. Vraiment vous vous leurrez. Si vous croyez qu'un tour de passe-passe va avoir raison de ma conviction ... Expliquez-moi votre truc ...
- Bien, dit Angel. Je suis heureux de voir que vous êtes de mauvaise foi et insensible à l'évidence. C'est dans l'ordre des choses. Un psychiatre doit avoir mauvaise conscience.
Ils étaient parvenus à l'orée du village et, d'un commun accord, rebroussèrent chemin. L'arrache-cœur, Le livre de poche (Fév. 2018), pp. 39-42
Ésta es la leyenda increíble de la familia Buendía Iguarán en el pueblo mitico de Maconda durante 7 generaciones. No es un libro para leerse sino un lÉsta es la leyenda increíble de la familia Buendía Iguarán en el pueblo mitico de Maconda durante 7 generaciones. No es un libro para leerse sino un libro para vivirse.
LOS TEMAS : La memória de los hechos históricos, el tiempo haciendo vaivenes, la fatalidad, el ensimismamiento fundamental del individuo, el mistério y lo incomprensible.
La historia de los habitantes de la ciudad mágica, marcada por maravillas y calamidades, se revela bastante unica. Por ejemplo : la peste del insomnio, las 23 guerras civiles del coronel Aureliano Buendía, el galión continental, la apoteosis de Remedios la bella, el diluvio exterminador.
Para empezar, éste libro se apoya en una estructura descomunal : la narración hace vaivienes y sigue haciendo vaivenes, con repeticiones, elipses y reminiscencias ¡De hecho, hasta diversos miembros de la familia Buendía son homónimos! En cambio, algunos personajes apenas si ocupan un cuarto del libro, ¡mientras que otros no cumplen más de 3 capítulos!
Pero lo que más me impresionó sobre todo es el índole trágico de Cien años de soledad que le da al libro un alcance universal, tratando implícitamente del destino de todos los seres humanos.
REFERENCIAS VECINAS :
Noto un parecido formidable similaridad asombrosa con Cronicas Marcianas, hasta el episodio de la casa mecánica que se va pudriendo, hablando sola, o lo del ultimo hombre que vive en Marte, respondiendo a una mujer invisible en el teléfono, como lo hace Aureliano en el antiguo pueblo de la compañia bananera.
Otra obra próxima : La espuma de los días con su disminución progresiva del espacio familial de la pareja.
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Les recomiendo éste excelente árbol genealógico extracto de un articulo del periodico La Voz, Martes 30 de mayo de 2017 :
The appalling fall of Heinz Höfgen, or Hendrik Höfgen as he would have it, as he rises to the highest spheres of the IIIrd Reich. Mephisto gives a harThe appalling fall of Heinz Höfgen, or Hendrik Höfgen as he would have it, as he rises to the highest spheres of the IIIrd Reich. Mephisto gives a harrowing account on how the theatre actor debases himself and all he holds dear for the sake of fame and career.
As you begin reading the book, you can find it daring to open with a scene that could definitely close the book, the first chapter displaying the glaring falseness cementing the regime and the firm position Höfgen has managed to secure for himself in it. The actor's ascent speaks volumes about its shallowness, its hollowness and the scarcity of genuine value under the rule of absolute power and its necessary flipside : crowds of sycophants.
This misleading opening chapter makes you can wonder if the book to ensue is to be an extended polemical tract or a roman à clefs filled with sharp, unforgiving portrayals. Frankly, I was at a loss to grasp what was to follow. All the better for the ensuing read.
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If I had to single it out, the main strength of the book for me would be the Hendrick Höfgen's disquieting, and extremely unbalanced character.
As the story develops, Klaus Mann's antihero displays the most abhorrent combination of traits : envious and devious, insinuating, subservient with the powerful, spiteful with true friends, double-dealing, sleazy, elusive, opportunistic and inconsistent, ambitious and lacking any reliable moral compass.
A self-conscious defiler, Hendrik goes so far as to acknowledge, after some time, that he profanes every word passing his lips (p.253). He gets used to regarding everything as a token of distinction or future insurance against downfall or retribution, should the powers that be come to perish. He comes to consider his own preservation and hardly anything else.
This character, more or less loosely modeled after Gustaf Gründgens, has what it takes to make a horrific embodiment of unrestrained careerism and corruption.
Thank you heartily for your pertinent recommendation, Hanneke.
Books bearing some resemblance to Mephisto:
- Regarding the fraying of clans, ploys and internecine wars under the so-called IIIrd Reich : The Man in the High Castle
- A picture of impoverished, tense Weimar Republic before the heyday of National Socialism, also featuring likely heterodiegetic (?), metadiegetic (?) passages, somewhat prophetic about the fate of the main character : Berlin Alexanderplatz
- Another account on the years leading to Hitler's leadership : Goodbye to Berlin
- A rake going from rags to riches through influential women : Bel-Ami
[image] - avion d'observation Salmson 2, l'appareil de Thélis Vachon pendant la Première Guerre Mondiale
1. L'HISTOIRE
Première Guerre Mondiale. Jean[image] - avion d'observation Salmson 2, l'appareil de Thélis Vachon pendant la Première Guerre Mondiale
1. L'HISTOIRE
Première Guerre Mondiale. Jean Herbillon, aspirant observateur fraîchement débarqué dans l'aviation française, doit faire ses preuves auprès de l'escadre commandée par le capitaine Thelis. Dans la peau de Jean, on en apprend plus sur le lien particulier qui unit pilote et observateur, les deux membres d'un équipage. L'histoire porte sur la vie au front, sur les états d'âme changeants du bleu qui s'est engagé volontairement pour le prestige de l'arme et de l'uniforme. Et pour impressionner sa Denise. Chemin faisant, Jean se lie à Claude Maury, un lieutenant mal aimé de l'escadrille qui partage avec lui ses interrogations, ses peines de cœur, et même bien davantage qu'il ne l'aurait souhaité...
2. LES TRAITS DE L'ÉCRITURE DE JOSEPH KESSEL
L'équipage est porté par un style aussi entraînant que poétique. J. Kessel rend avec justesse et subtilité les états d'âme contradictoires qui peuvent se glisser dans l'esprit d'un jeune volontaire au front. D'emblée, le plaisir de lecture s'impose avec évidence :
<< Nous allons chez eux. >> Aussitôt il se prépara au combat, et, croyant voir surgir, de tous les points de l'espace, des avions ennemis, il les défia mentalement. Mais le vaste ciel était nu et, malgré le bruit du moteur, le jeune homme sentit le silence du crépuscule qui gonflait l'horizon. Le sol était rose et les tranchées devenaient des ruisseaux bleus. La cathédrale de Reims, parmi son peuple de maisons, ramassait sur sa détresse les derniers feux de ce soleil qu'Herbillon apercevait encore, alors qu'il avait disparu pour les regards terrestres. (...) Il ne sortit de cet enchantement que par un heurt brusque. Thélis piquait durement vers les tranchées; une gerbe sanglante jaillit de sa mitrailleuse et s'enfonça dans les boyaux. Puis Herbillon fut de nouveau jeté contre la tourelle et, comme une fusée, l'avion monta. Un bruit étouffé, dissous dans l'air, parvint alors aux oreilles du jeune homme qui se pencha. Sous le fuselage, une boule de fumée brune se balançait mollement. Une autre la doubla sur la gauche, une autre apparut au-dessus de l'appareil et toutes étaient denses et pommelées comme de jeunes arbres au printemps. Thélis se retourna pour voir l'effet que produisaient sur lui les premiers obus. (...) Les éclatements, loin de l'effrayer, lui plaisaient par leur éclosion imprévue, leur épanouissement régulier, et leur languissante ondulation qui en faisaient des ballonets légers fondant en mèches grises." - L'équipage, pp. 52-53
Un autre mérite : la capacité des personnages à l'introspection et à l'auto-critique, qui n'entrave pas pour autant leurs actes discutables.
Mais je crois que le bon ton s'arrête là. Passée la moitié du roman, à la faveur d'une permission, le ton donne franchement dans le vaudeville, et l'intrigue passe aux pertes et profits du triangle amoureux. Autant dire qu'on change de pilote... Un peu comme dans Le Hussard Bleu de Roger Nimier... L'invraisemblance outrancière et stéréotypée des propos de Denise et l'enchaînement de situations impossiblement grotesques dans un minimum de temps feraient presque de la vie de l'escadrille un décor et de la guerre un prétexte.
Pour moi, deux chapitres ressortent quand même de cette seconde moitié uniforme : la partie de cartes fatidique entre le commandant d'escadre et le sous-officier Narbonne, qui rappelle les meilleures scènes du genre (Dostoïevski si tu m'entends, Tes oreilles bourdonnent Burgess ?) et la description haletante de l'observation insensée engagée en pleine patrouille aérienne ennemie.
Hans Schnier is a clown on the way down. I need to let my impressions settle with this one.
1. 'That would be enough to carry me through the twenty-twoHans Schnier is a clown on the way down. I need to let my impressions settle with this one.
1. 'That would be enough to carry me through the twenty-two years I still still had to go till I reach the gutter.'
Somehow, The Clown is an account of the brutish life some of us may live, trying to fill up the void. No moral compass, ni bearings, no boundary between public life and private life (rituals, formal habits, without inherent value but their mind-numbing properties?). This is life lived through sheer willpower, in spite of an utter dejection & despondency. Imposition of a crude pattern not to lose your mind and keep going. Hans Schnier appears to be an obsessive nostalgic, using totems and mantras to anchor himself in the purposeless nothing.
Soon enough, habits & jobs become a second nature, filling in the gaping void of the existential one (without Marie, lost officially because of his non-compliance to 'abstract principles of order' : that is, to be married at a registry office and in Church, with written statement about their chidren's future upbringing).
2. "I am a clown...and I collect moments"
Schnier is a born listener & analyst, and a hell of an inwardly narrator. Mingles scenes from the past and the present. Lapses of memories from the past into present. Also a wishful thinker, re-enacting lost occasions, carrying them into completion in the light of the present. Essential trueness or righteousness of situations re-enacted in his acts?
He analyses past situations, dialogues, in the end he analyses life to death. (cf. Stepenwolf)
Delusional, he goes as far as to doubt his real experiences, inventing some because of the lack of socialization? Or is it an instance of disturbing gaslighting from Marie?
3. Principles of order being imposed on people, the counterpart being time off; the bliss of thoughtless being, leisure, idleness.
Hans Schnier feels he needs to put up an act for a living. Sensitive, even touchy, it seems H.S. is always watching himself... A salient trait is Hans' maladive perceptiveness. He fancies smells over the phone - offering extraordinary tense, descriptive sequences of phone conversations.
Duplication of personality & observing his own life from the outside. Also thinks about Marie's opinion (his opinion of what Marie's opinion is) before anything else. Most of the time, he conveniently takes Marie out of the equation. His life being snatched away from him by Marie & Züpfner. Hans is monogamous, possessive, a voyeur and very much keen on controlling relationships.
Not taking part in the official masquerade and exposing it, his clown acts never cease being about real situations.
Brooding, Hans Schnier can also be outspoken at times. Vindicative, accusatory, self-pitying&deriding, reviling, depreciating, exposing hypocrisy&double-dealing, converts, ungenerous, false people looking for excuses and situations&parties&faiths to explain away their behaviour. Living a hard, strained relationship with his parents (hardly behaving as parents, a shallow, cold, uncaring mother, a larger-than-life wealthy father) may account for Hans' wariness towards all sorts of faiths & commitments: Nazi Youths, Committee for the Reconciliation of Races, the Catholic Church...
A clown, Hans Schnier sees himself as most righteous & outright (vs frauds, cheats and quacks, a confederacy of repases and pharisees). Errs between lucidity&monomany? A lucid, self-righteous monomaniac?
4. Une volupté d'anéantissement (Poe, Baudelaire...)
A sponge on his brother Leo, H.S. is an outsider. The question lingers: what are Hans' motivations? Is he being a clown (a somewhat holistic profession - no time off as a clown) to spite his parents? In the end, is he playing on the steps of the Bonn train station to spite himself?
Impersonating Siegfried or Jesus, chanting an obsessive Litany. Syntax increasingly reckless&disorderly.
What is Marie to Hans? Actual disreagard for women when they are plain. His ideal of a compassionate woman? Hans revenges himself in thought vs Züpfner&Marie. Self-punishment?
Read when I was 27, i.e. incidentally the same age as Hans Schnier.
'Les animaux dénaturés' deals with an inquiry about the missing link in between simian and homo-sapien, it is also about sketching a universal definit'Les animaux dénaturés' deals with an inquiry about the missing link in between simian and homo-sapien, it is also about sketching a universal definition of the human species.
The Star Walk / The Walk to the Star involves a Moravian francophile citizen drawn to Paris and his tragic disilusion. It takes place during the 30s...
Les Animaux dénaturés : 4/5 La marche à l'étoile : 2/5
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Les animaux dénaturés traite d'une enquête sur le chaînon manquant entre simiesque et homo sapiens et de la recherche d'une définition universelle de l'espèce humaine.
La marche à l'Étoile met en scène un citoyen de Moravie poussé par sa francophilie extrême à partir à pied pour Paris à la fin des années 30 et porte sur sa tragique désillusion.
Les Animaux dénaturés : 4/5 La marche à l'étoile : 2/5...more