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Page:F.Douglass, Vie de Frédéric Douglass esclave Américain, 1848.djvu/43

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lagent, il est vrai, mais de la même manière que les larmes soulagent un cœur malheureux. Tel est du moins le résultat de mon expérience. J’ai souvent chanté pour étouffer ma tristesse, mais rarement pour exprimer ma joie. Il m’arrivait aussi rarement de pleurer de joie que de chanter de joie pendant que j’étais sous la verge de l’esclavage. On pourrait avec autant de raison considérer le chant d’un homme qui est jeté sur une île déserte, comme la marque du contentement et de la félicité, que le chant d’un esclave. C’est la même émotion qui inspire les chants de l’un comme de l’autre.


CHAPITRE III.


Le colonel Lloyd possédait un grand jardin bien cultivé, qui fournissait presque continuellement de l’emploi à quatre hommes, outre le principal jardinier (M. M. Durmond). Ce jardin était probablement ce qu’il y avait de plus attrayant dans cet endroit. Pendant les mois d’été, il venait du monde pour le voir de Baltimore, d’Easton et d’Annapolis.