pour les propriétaires d’esclaves du sud des États-Unis et surtout pour ses maîtres d’autrefois, qu’on a fait en Maryland les plus grands efforts pour réfuter sa relation et mettre en doute sa véracité. Douglass, avec la hardiesse d’un homme honorable qui ne craint pas les conséquences des investigations les plus minutieuses, a inséré, sans en retrancher un seul mot, dans l’appendice de la seconde édition de son livre publié à Dublin en 1846, une des lettres qui attaquent avec le plus de violence la crédibilité de son témoignage, et dont l’auteur est M. C. C. Thompson. Cette lettre intitulée Réfutation du mensonge, fut publiée dans le Delaware Republican, un des journaux des États à esclaves. Il est fort singulier que cette tentative, destinée à invalider l’effet du récit de Douglass, ait produit un effet tout contraire et ait puissamment confirmé les faits qu’il raconte. Un des arguments que fait valoir ce M. Thompson, c’est qu’un esclave qui n’a eu que l’éducation de Douglass, n’aurait pu écrire un tel ouvrage, objection qui peut paraître assez naturelle au premier abord, mais qui serait, au besoin démentie par des milliers d’Anglais qui ont entendu les discours éloquents ou la correspondance de cet homme vraiment extraordinaire. M. Thompson, qui s’est proposé de justifier la con-
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