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Pseudépigraphe

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Un pseudépigraphe (du grec ancien : ψευδεπίγραφος / pseudepígraphos, « qui porte faussement le titre de », de ψευδής / pseudḗs, « faux », et ἐπιγραφή / epigraphḗ, « inscription » ou « nom ») est un texte faussement attribué à un auteur qui ne l'a pas écrit[1].

Définition

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En général, l'ouvrage pseudépigraphe est attribué à une figure historique du passé, aussi bien dans le cadre de la littérature que dans le cas de plusieurs livres de la Bible[2]. Cette attribution erronée peut correspondre à une volonté d'édification religieuse ; ainsi Ernest Renan évoque-t-il, dans sa Vie de Jésus, les « innombrables productions pseudépigraphes de l'Inde »[1].

Durant l'Antiquité, ce processus était couramment employé, pour des raisons parfois obscures. Par exemple, de nombreux textes de l'époque hellénistique ont notamment été attribués à Hénoch, Noé, Moïse, Salomon, Baruch, et d'autres[3].

Des vendeurs peu scrupuleux proposaient des œuvres qu'ils avaient eux-mêmes écrites ou compilées, en prétendant qu'elles venaient d'auteurs illustres, comme Aristote ou Platon. De plus, les auteurs qui traitaient des mêmes matières étaient généralement regroupés dans les bibliothèques antiques. Une quantité prodigieuse de livres fut attribuée aux auteurs les plus illustres de l'Antiquité[4].

Une tablette cunéiforme assyrienne retrouvée au Proche-Orient contient un catalogue de textes et d'auteurs. Ce catalogue recense les textes les plus connus parmi les écoles de scribes, et donne pour chacun ce qui est perçu comme l'auteur et l'éditeur. La tablette mixe trois types d'auteurs : la déesse Ea, des personnages légendaires, et des érudits reconnus[5]. Ce texte assyrien peut être comparé au Talmud de Babylone, qui assigne un auteur illustre à chaque livre de l'Ancien Testament[6].

Pseudépigraphes et pseudo-auteurs

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Nombreux sont les textes de l'Antiquité faussement attribués à tel ou tel auteur. On les désigne également comme apocryphes. Le plus souvent, c'est dû à des erreurs lors de constitutions de manuscrits ou des paternités attribués par un style et des thématiques proches. Il est coutumier dans ce cas d'attacher au nom de l'auteur mis en avant le préfixe « pseudo ». La tradition historique applique le singulier pour désigner le pseudo-auteur, en sachant que souvent, la désignation concerne un ouvrage précis ; bien que le corpus apocryphe puisse concerner plusieurs personnes, plusieurs œuvres attribuées à tort sous un même nom d'auteur ont des différences stylistiques et chronologique trop marquées pour être attribués au même anonyme (par exemple Augustin et César). On peut citer[7] :

Nouveau Testament

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Plusieurs livres du Nouveau Testament sont jugés pseudépigraphes par la critique historique : la moitié des Épîtres pauliniennes ainsi que les évangiles selon Matthieu et selon Jean. Ces deux derniers ont longtemps été attribués aux apôtres Matthieu et Jean, thèse qui n'est plus retenue par les chercheurs[8].

Notes et références

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  1. a et b Informations lexicographiques et étymologiques de « pseudépigraphe » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales
  2. (en) Richard Bauckham, « Pseudo-Apostolic Letters » [« Lettres pseudo-apostoliques »], Journal of Biblical Literature, vol. 107, no 3,‎ , p. 469–94 (DOI 10.2307/3267581, JSTOR 3267581).
  3. Philippa Townsend et Moulie Vidas, Revelation, Literature, and Community in Late Antiquity, p. 35
  4. Jacques Matter, Histoire de l'école d'Alexandrie comparée aux principales écoles contemporaines, vol. I, Paris, Hachette, , 2e éd., 467 p. (BNF 30907572, lire en ligne), p. 125.
  5. Karel Van der Toorn, Scribal Culture and the Making of the Hebrew Bible. p. 42-43
  6. Karel Van der Toorn, Scribal Culture and the Making of the Hebrew Bible. p. 44
  7. Liste provenant en partie du catalogue de 2016 de la collection Budé des éditions Les Belles Lettres qui recense 15 auteurs grecs ou latin avec le préfixe « -Pseudo »
  8. Le Nouveau Testament commenté, sous la direction de Camille Focant et Daniel Marguerat, Bayard, Labor et Fides, 2012, p. 22.