Patricia Fara
Présidente de la British Society for the History of Science (d) | |
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Gregory Radick (d) Tim Boon (d) |
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Patricia Fara est une historienne des sciences britannique connue notamment pour ses travaux sur les femmes dans la science[1].
Elle est membre émérite du Clare College où elle était auparavant directrice des études d'histoire et de philosophie des sciences[2]. Elle a été également professeur à l'Université de Cambridge au Département d'histoire et de philosophie des sciences[3], et membre du Darwin College[2]. Entre 2016 à 2018, elle est présidente de la British Society for the History of Science (en). En 2016, elle est nommée présidente de l'Antiquarian Horological Society (en)[4],[5].
Patricia Fara est l'auteur de nombreux livres à destination du grand public portant sur l'histoire des sciences ; elle participe sur les ondes de la BBC Radio 4 à la série d'émissions sur la science et l'histoire, In Our Time[6].
Elle est diplômée de l'Université d'Oxford et fait son doctorat à l'Université de Londres[7].
Formation
[modifier | modifier le code]Fara commence sa carrière universitaire en tant que physicienne, puis redevient étudiante et se spécialise en histoire et philosophie des sciences. Elle complète sa thèse de doctorat à l'Imperial College de Londres en 1993[8],[9].
Recherches
[modifier | modifier le code]P. Fara s'intéresse surtout au rôle des femmes dans la science et à l'histoire des sciences en Angleterre au siècle des Lumières. Elle écrit sur de nombreuses femmes chercheuses dans les disciplines des mathématiques, de l'ingénierie et de la médecine, comme Hertha Ayrton, Lady Helen Gleichen, Mona Chalmers Watson, Helen Gwynne-Vaughan, Isabel Emslie Hutton, Flora Murray, Ida Maclean, Marie Stopes et Martha Annie Whiteley[8],[9],[10],[11],[12],[13]. En 2013, elle publie un article dans Nature soulignant le fait que les biographies de femmes scientifiques perpétuent d'anciens stéréotypes[14]. Elle plaide en faveur d'un accès élargi des mères aux services de garde d'enfants, un des moyens de favoriser les carrières féminines, notamment dans les sciences[4]. Elle a écrit et co-écrit un certain nombre de livres pour enfants sur la science.
A Lab's of One's Own[15]
[modifier | modifier le code]Ce livre de P. Fara paru en 2017 éclaire l'évolution de la position de nombreuses femmes scientifiques pendant la Première Guerre mondiale en Grande-Bretagne. Au début du XXe siècle, les femmes anglaises sont en butte à des préjugés confortés dans une certaine mesure par la théorie de la sélection sexuelle de Charles Darwin, qui leur attribue un crâne intermédiaire entre l'enfant et l'homme, et une intelligence inférieure à celle des individus masculins (voir Opinions de Darwin sur les femmes). Le départ des hommes pour le front laisse vacantes des places qui sont occupées par des femmes. Cependant lorsque pendant la guerre de 14-18 des femmes prennent le relais des hommes à des postes importants, comme Dorothea Bate au Musée d'histoire naturelle de Londres, elles demeurent sous-payées. Helena Gleichen qui sait réaliser des radiographies met sa vie en danger pour radiographier des milliers de soldats blessés par balles sur le front italien ; elle souffre de lésions causées par les rayonnements ; pourtant, elle est aujourd'hui une figure oubliée des commémorations de la Grande Guerre. Deux compagnes lesbiennes, Louisa Garrett Anderson et Flora Murray, anciennes suffragettes, ont dirigé à Londres un hôpital militaire employant exclusivement des femmes ; elles y ont entrepris des recherches médicales visant à prévenir certaines blessures de guerre. Martha Whitely qui suivait une formation en pharmacologie à l'Imperial College de Londres y a conduit pendant la guerre des expériences scientifiques visant à tester le gaz moutarde ; l'explosif « DW » a été ainsi nommé en son honneur («Docteur Whitely»).
L'ouvrage consacre également un portrait à Ray Costelloe, passionnée de mathématiques, qui fonde une école de soudure et milité en faveur du droit de vote des femmes ; ainsi qu'un autre à Marie Stopes, maître de conférence en sciences à l'Université de Manchester (la première femme à occuper ce poste), qui développe l'éducation à la contraception et diffuse dans ce but auprès de femmes et d'hommes les connaissances nécessaires relatives à la reproduction.
Récompense
[modifier | modifier le code]- 2011 : Dingle Prize, British Society for the History of Science ; ce prix récompense l'ouvrage Science: A Four Thousand Year History (2009)[16]; ce livre a été traduit en neuf langues[15].
Publications
[modifier | modifier le code]- Fara, Patricia, Sympathetic attractions : magnetic practices, beliefs, and symbolism in Eighteenth-Century England, Princeton University Press, (lire en ligne)
- Fara, Patricia, « Presidential portraits : Joseph Banks in the National Library », National Library of Australia News, vol. IX, no 3, , p. 7–10 (lire en ligne [archive du ])
- Patricia Fara (2002) An Entertainment for Angels: Electricity in the Enlightenment Icon Books
- Patricia Fara (2002) Newton: The Making of Genius Pan-MacMillan
- Patricia Fara (2002) Scientists Anonymous: Great Stories of Women in Science. Totem Books.
- Patricia Fara, Sex, Botany and Empire: The Story of Carl Linnaeus and Joseph Banks, Cambridge, Icon Books, (ISBN 9781840464443, lire en ligne)
- Patricia Fara (2004) Pandora's Breeches: Women, Science and Power in the Enlightenment Pimlico Books
- Patricia Fara (2005) Fatal Attraction: Magnetic Mysteries of the Enlightenment Icon Books
- Patricia Fara (2009) Science: A Four Thousand Year History Oxford University Press
- Patricia Fara, Erasmus Darwin : sex, science, and serendipity, Oxford, Oxford University Press, (ISBN 9780199582662, lire en ligne)[17]
- Patricia Fara, A Lab of One's Own: Science and Suffrage in the First World War, Oxford, Oxford University Press, (lire en ligne)[18],[19],[20].
- Patricia Fara. « Women in science: A temporary liberation ». Nature 511, no 7507 (): 25‑27. doi:10.1038/511025a.
- Patricia Fara « Women in Science: Weird Sisters? ». Nature 495, no 7439 (): 43‑44. doi:10.1038/495043a.
Émissions radiophoniques
[modifier | modifier le code]- BBC Radio 4 In Our Time Ada Lovelace, [21]
- BBC Radio 4 In Our Time 'Vitalism', [22].
- BBC Radio 4 In Our Time 'Baconian Science', [23].
- BBC Radio 4 In Our Time Calculus, [24]
- BBC Radio 4 In Our Time 'Women and Enlightenment Science', [25].
- BBC Radio 4 In Our Time 'Robert Hooke', [26].
- BBC Radio 4 The Forum Marie Curie - A Pioneering Life, [27]
- BBC Radio 4 In Our Time Rosalind Franklin, [28]
- BBC Radio 4 Science Stories Madame Lavoisier's Translation of Oxygen, [29].
Articles sur les publications de Patricia Fara
[modifier | modifier le code]Références
[modifier | modifier le code]- « Savoirs ENS », sur savoirs.ens.fr (consulté le )
- « Dr Patricia Fara - Clare College Cambridge », sur www.clare.cam.ac.uk (consulté le )
- (en) « Patricia Fara | People | HPS », sur www.people.hps.cam.ac.uk (consulté le )
- (en-GB) Ian Sample Science editor, « Keep women in academia by providing childcare, historian urges universities », The Guardian, (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
- (en) « The new President », Antiquarian Horology, vol. 37:2, , p. 178 (lire en ligne)
- (en-US) Alison Moulds, « Patricia Fara on In Our Time », The British Society for the History of Science (BSHS), (consulté le )
- (en-US) Dava Sobel, « Science's Invisible Women », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
- (en) Aut, « Q&A: Patricia Fara on the British women scientists who broke barriers », Physics Today, (DOI 10.1063/PT.6.4.20180810a)
- (en) « Magnetic England in the 18th Century », PHD Thesis, London, (lire en ligne)
- (en) Rachel Brazil, « Science, suffrage and misogyny », Chemistry World, (consulté le )
- (en) « Book Excerpt from A Lab of One's Own », The Scientist Magazine® (consulté le )
- (en) « Helena Gleichen: pioneer radiographer, suffragist and forgotten hero of WWI », The Conversation, (consulté le )
- (en) « Helen Gwynne-Vaughan: An extraordinary botanist whose problems of identity still confront female scientists today », BBC Science Focus Magazine (consulté le )
- (en) Patricia Fara, « Women in science: Weird sisters? », Nature, vol. 495, no 7439, , p. 43–44 (DOI 10.1038/495043a)
- « Comment la Première Guerre mondiale a permis aux femmes scientifiques de faire leurs preuves », sur National Geographic, (consulté le )
- Ferry, Georgina (2009) 'Under the Microscope' The Guardian 25 April 2009 Retrieved 16 August 2010
- Fara, Patricia (2012) Erasmus Darwin: Sex, Science, and Serendipity Oxford: Oxford University Press
- Moore, Wendy (2018) 'A Lab of One’s Own: Science and Suffrage in the First World War by Patricia Fara review – trailblazing feminist' The Guardian 03 January 2018
- Bruton, Elizabeth (2018) 'When Suffragettes kicked open the lab door' Nature 10 January 2018
- (en) Nast, « Briefly Noted Book Reviews », The New Yorker (consulté le )
- Ada Lovelace
- 'Vitalism'
- 'Baconian Science'
- Calculus
- 'Women and Enlightenment Science'
- 'Robert Hooke'
- Marie Curie - A Pioneering Life
- Rosalind Franklin
- Madame Lavoisier's Translation of Oxygen
- « Papy Darwin », sur Books, (consulté le )
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- Ressource relative à la recherche :