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NGC 4214

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NGC 4214
Image illustrative de l’article NGC 4214
La galaxie irrégulière NGC 4214
Données d’observation
(Époque J2000.0)
Constellation Chiens de chasse
Ascension droite (α) 12h 15m 39,2s[1]
Déclinaison (δ) 36° 19′ 37″ [1]
Magnitude apparente (V) 9,8[2]
10,2 dans la Bande B [2]
Brillance de surface 14,11 mag/am2[2]
Dimensions apparentes (V) 8,0 × 6,6[2]
Décalage vers le rouge 0,000971 ± 0,000003[1]
Angle de position 144°[2]

Localisation dans la constellation : Chiens de chasse

(Voir situation dans la constellation : Chiens de chasse)
Astrométrie
Vitesse radiale 291 ± 1 km/s [1]
Distance 2,979 ± 1,097 Mpc (∼9,72 millions d'al)[3]
Caractéristiques physiques
Type d'objet Galaxie irrégulière
Type de galaxie IAB(s)m[1],[4] IB[5] IBm[2]
Dimensions environ 9,53 kpc (∼31 100 al)[1],[a]
Découverte
Découvreur(s) William Herschel[4]
Date [4]
Désignation(s) NGC 4228
PGC 39225
UGC 7278
MCG 6-27-42
CGCG 187-32
KUG 1213+366
IRAS 12131+3636 [2]
Liste des galaxies irrégulières

NGC 4214 est une petite galaxie irrégulière magellanique rapprochée et située dans la constellation des Chiens de chasse à environ 13 millions d'années-lumière. Sa vitesse par rapport au fond diffus cosmologique est de 550 ± 18 km/s, ce qui correspond à une distance de Hubble de 8,11 ± 0,63 Mpc (∼26,5 millions d'al)[1], ce qui n'est certes pas la distance qui nous sépare de celle-ci, car elle est trop rapprochée du Groupe local. Cependant, à ce jour, 19 mesures indépendantes du décalage vers le rouge ont été réalisées et elles donnent une distance de 2,979 ± 1,097 Mpc (∼9,72 millions d'al)[3].

NGC 4214 a été découverte par l'astronome germano-britannique William Herschel en 1785. Cette galaxie a aussi été observée par l'astronome britannique John Herschel le et elle a été inscrite au catalogue NGC sous la désignation NGC 4228[4].

NGC 4214 a été utilisée par Gérard de Vaucouleurs comme une galaxie de type morphologique SAB(s)m dans son atlas des galaxies[6],[7].

Pour certains, il s'agit d'une galaxie irrégulière barrée[2],[5] et pour d'autres d'une irrégulière intermédiaire[4],[1]. Certaines sources qualifient NGC 4214 de galaxie naine irrégulière[8], mais avec un diamètre de 31 kal elle dépasse un peu la taille de cette catégorie de galaxies.

La classe de luminosité de NGC 4214 est V-VI et elle présente une large raie HI. Elle renferme également des régions d'hydrogène ionisé[1]. Selon la base de données Simbad, NGC 4214 est une galaxie à sursaut de formation d'étoiles[9].

La luminosité de la galaxie NGC 4214 dans l'infrarouge lointain (de 40 à 400 µm) est égale à 5,50 × 108  (108,74) et sa luminosité totale dans l'infrarouge (de 8 à 1 000 µm) est de 7,24 × 108  (108,86)[10].

Avec une brillance de surface égale à 14,11 mag/am2, on peut qualifier NGC 4214 de galaxie à faible brillance de surface (LSB en anglais pour low surface brightness). Les galaxies LSB sont des galaxies diffuses (D) avec une brillance de surface inférieure de moins d'une magnitude à celle du ciel nocturne ambiant.

Une galaxie à sursaut de formation d'étoiles

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On peut voir sur cette image prise en lumière visible et en infrarouge par l'instrument WFC3 (Wide Field Camera 3) du télescope spatial Hubble des motifs complexes et brillants d'hydrogène gazeux ionisé, des cavités soufflées par les vents stellaires et des amas ouverts de jeunes étoiles[8].

Une énorme cavité en forme de cœur, peut-être la caractéristique la plus attrayante de la galaxie, occupe le centre de l'image prise par le télescope spatial Hubble. À l'intérieur de cette cavité se trouve un gros amas ouvert de jeunes étoiles massives dont les températures de surface varient de 10 000 à 50 000 °C. Leurs vents stellaires intenses sont à l'origine de cette cavité. L'absence de gaz qui en résulte a stoppé la formation d'étoiles dans cette région[8].

La proximité de NGC 4214 et la grande variété d'étapes évolutives de ses étoiles en fait un laboratoire idéal pour l'étude de la formation et de l'évolution. Comme il y a peu de poussière entre nous et NGC 4214, les mesures obtenues en sont plus précises. NGC 4124 renferme une grande quantité de gaz constituant des pouponnières d'étoiles rougeoyantes que l'on peut voir sur l'image prise par le télescope spatial Hubble. Le plus jeune de ces amas est âgé d'environ deux millions d'années et il est situé dans la partie supérieure de cette image[8].

NGC 4214 est une galaxie à sursauts de formation d'étoiles avec deux grandes régions très actives près du centre de la galaxie, NGC 4214-I et NGC 4214-II. La région NGC 4214-I renferme un superamas stellaire riche en étoiles de type Wolf-Rayet. L'autre région plus jeune, moins de trois millions d'années, renferme plusieurs amas ouverts ainsi que des associations stellaires[11].

Les observations de cette galaxie ont aussi révélé la présence d'amas ouverts constitués d'étoiles supergéantes rouges beaucoup plus vieilles. Celles-ci brillent surtout dans l'infrarouge et sont peu visibles sur l'image du télescope spatial Hubble[8]. Deux superamas stellaires âgés ont fait l'objet d'une étude publiée en 2004. Ils sont âgés d'environ 200 millions d'années et leur masse respective sont de 2,6 × 105 et 15 × 105 [12].

Deux supernovas ont été découvertes dans NGC 4214 : SN 1954A et SN 2010U[13].

Cette supernova a été découverte le par l'astronome suisse Paul Wild de l'université de Berne. Cette supernova était de type Ib[14].

Une appararent supernova a été découverte le à Yamagata au Japon par l'astronome japonais Koichi Itagaki. Le phénomène observé était plutôt une étoile variable lumineuse bleue (en anglais LBV Luminous blue variable)[15], une étoile variable hypergéante très lumineuse dont les expulsions de matière peuvent donner lieu à des observations semblables à celles d'une supernova.

Groupe de NGC 4631

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Selon A.M. Garcia, la galaxie NGC 4190 fait partie d'un groupe de galaxies qui compte au moins 14 membres, le groupe de NGC 4631. Les autres membres sont NGC 4150, NGC 4163, NGC 4190, NGC 4244, NGC 4308, NGC 4395, NGC 4631, NGC 4656, IC 779, MCG 6-28-0, UGC 7605, UGC 7698, UGCA 276[16].

Selon Abraham Mahtessian, quatre des galaxies de ce groupe (NGC 4163, NGC 4190, NGC 4214 et NGC 4244) font partite du groupe de NGC 4214, la galaxie la plus brillante[17]. Mahtessian mentionne aussi appartenance de NGC 4395 au groupe de NGC 4631, mais il n'y figure que cinq galaxies. En plus de NGC 4935, de NGC 4631 et de NGC 4656, deux autres galaxies non présentent dans la liste de Garcia y figurent, soit NGC 4509 et NGC 4627 qui occupent les deux dernières rangées du tableau présenté sur la page du groupe.

Notes et références

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  1. Diamètre dans la bande POSS1.

Références

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  1. a b c d e f g h et i (en) « Results for object NGC 4214 », NASA/IPAC Extragalactic Database (consulté le ).
  2. a b c d e f g et h « Les données de «Revised NGC and IC Catalog by Wolfgang Steinicke», NGC 4200 à 4299 », sur astrovalleyfield.ca (consulté le )
  3. a et b « Your NED Search Results, Distance Results for NGC 4214 », sur ned.ipac.caltech.edu (consulté le )
  4. a b c d et e (en) Courtney Seligman, « Celestial Atlas Table of Contents, NGC 4214 » (consulté le ).
  5. a et b (en) « NGC 4214 sur HyperLeda » (consulté le )
  6. Atlas des galaxies de Vaucouleurs sur le site du professeur Seligman, NGC 4214
  7. (en) « The Galaxy Morphology Website, NGC 4214 » (consulté le )
  8. a b c d et e (en) « Galaxy NGC 4214: A star formation laboratory » (consulté le )
  9. (en) « Simbad, NGC 4228 -- Starburst Galaxy » (consulté le )
  10. D. B. Sanders, J. M. Mazzarella, D. -C. Kim, J. A. Surace et B. T. Soifer, « The IRAS Revised Bright Galaxy Sample », The Astronomical Journal, vol. 126, no 4,‎ , p. 1607-1664 (DOI 10.1086/376841, Bibcode 2003AJ....126.1607S, lire en ligne [PDF])
  11. PL. Ubeda, J. Maíz-Apellániz et J.W. MacKenty, « Massive Young Star Clusters in NGC 4214 », The Formation and Evolution of Massive Young Star Clusters, ASP Conference Series, vol. 322,‎ , p. 221 (Bibcode 2004ASPC..322..221U, lire en ligne)
  12. Søren S. Larsen, Jean P. Brodie et Deidre A. Hunter, « Dynamical Mass Estimates for Five Young Massive Stellar Clusters », The Astronomical Journal, vol. 128#5,‎ , p. 2295–2305 (DOI 10.1086/424538, lire en ligne)
  13. (en) « Central Bureau for Astronomical Telegrams » (consulté le )
  14. (en) « Other Supernovae images » (consulté le )
  15. (en) « Bright Supernovae - 2010 » (consulté le )
  16. A.M. Garcia, « General study of group membership. II - Determination of nearby groups », Astronomy and Astrophysics Supplement Series, vol. 100 #1,‎ , p. 47-90 (Bibcode 1993A&AS..100...47G)
  17. Abraham Mahtessian, « Groups of galaxies. III. Some empirical characteristics », Astrophysics, vol. 41 #3,‎ , p. 308-321 (DOI 10.1007/BF03036100, lire en ligne, consulté le )

Articles connexes

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Liens externes

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