Califat fatimide

Dynastie islamique chiite (909-1171)
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Le Califat fatimide était un califat islamique chiite ismaélien, mené par la dynastie des califes fatimides, qui régna depuis l'Ifriqiya (entre 909 et 969) puis depuis l'Égypte (entre 969 et 1171).

Califat fatimide
(ar) الدولة الفاطمية
(ber) ⵜⴰⵎⵏⴽⴷⴰ ⵏ ⵉⴼⴰⵟⵎⵉⵢⵏ

909–1171

Drapeau
Le vert[1] et le blanc[2] furent utilisés par la dynastie des Fatimides.
Description de cette image, également commentée ci-après
Évolution du Califat Fatimide.
Informations générales
Statut Califat, Empire
Capitale Raqqada / Kairouan (909-918)
Mahdia (918[3]-969)
al-Qâhira (969-1171)
Langue(s) Arabe
Religion Islam chiite
Monnaie Dinar et dirham
Superficie
Superficie (969[4]) 4 100 000 km2
Histoire et événements
909 Établissement
969 Conquête de l'Égypte, déplacement de la capitale vers Le Caire
1014 Sécession des Hammadides
1048 Sécession des Zirides
1091 Perte de la Sicile
fin XIe siècle Constitution des États latins d'Orient
1171 Démantèlement et proclamation de la dynastie ayyoubide
Calife
(1e) 909-934 Ubayd Allah al-Mahdi
(De) 1160-1171 Al-Adid

Fondé en 909 par Ubayd Allah al-Mahdi avec l'appui des tribus ketamas du Maghreb central acquises au chiisme, il englobe par la suite une grande partie de l'Afrique du Nord, la Sicile et une partie du Moyen-Orient.

Les Fatimides sont issus de la branche religieuse chiite des ismaéliens pour laquelle le calife doit être choisi parmi les descendants d'Ali, cousin et gendre du prophète de l'islam Mahomet et de Fatima Zahra, fille du prophète. Ils considèrent les Abbassides sunnites comme des usurpateurs de ce titre. Le califat prend son essor en Ifriqiya[5]Ubayd Allah al-Mahdi, qui arrive de Syrie, centre de la propagande fatimide[6], trouve un terrain préparé par des missionnaires propagandistes. En l'occurrence, Abu Abd Allah ach-Chi'i, envoyé en Afrique du Nord, sait gagner à sa cause les Berbères Ketamas, tribu qui était établie à l'est de l'actuelle Algérie, ce qui lui permet de renverser le pouvoir local aghlabide[7]. Après un intermède en Ifriqiya, les Fatimides s'établissent dans la ville du Caire qui, pendant leur règne, prendra un essor considérable. L'épopée fatimide vers l’Égypte est singulière : pour la première fois le mouvement de conquête part de l'Occident (berbère) vers l'Orient (arabe), laissant également un pouvoir berbère — les Zirides — au Maghreb.

Histoire

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Période maghrébine

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Les Fatimides sont une dynastie chiite ismaelienne qui fait remonter ses origines à Fatima, la fille du prophète Mahomet et épouse d'Ali ibn Abi Talib. La dynastie a été fondée en 909 par Ubayd Allah al-Mahdi, qui prétend être de lignée alide ismaélienne. Il donne naissance au mouvement en s'appuyant sur les tribus Ketamas de petite Kabylie[8],[9] puis du Constantinois qu'il a converties à l'islam chiite ismaélien.

Les ismaéliens s’intéressent à la région formée par l'ensemble composée de la Petite Kabylie, des Aurès et du Hodna, de la fin du IXe au milieu du Xe siècle[10]. Cette région, berceau de la révolte des ismaéliens dans l’Occident islamique, est qualifié de Dār al-hijra et comprend la zone d'implantation des Ketamas, piliers du régime fatimide[10].

À l'origine du mouvement fatimide on trouve le dâ`i ismaélien Abu Abd Allah ach-Chi'i, un Arabe yéménite. Entre la fin du IXe et le début du Xe siècle, il prêche au profit des Fatimides depuis Ikjan, dans les Babors en petite Kabylie où il trouve un écho favorable, parvenant à se rallier de nombreux partisans chez les Berbères. C'est à partir de cette région qu'il lance une révolte contre les Aghlabides de Kairouan[11].

En 909, Abu Abdallah parvient à délivrer l'imam ismaélien Ubayd Allah et à l'introniser. Ce dernier, contrôle une grande partie du Maghreb, de l'extrémité est du Maroc à la Libye (aujourd'hui Algérie, Tunisie, Libye) est alors suffisamment puissant pour contester l'autorité du calife de Bagdad.

À partir de l'année 911, les Fatimides lancent une vaste campagne militaire au Maghreb. Ils progressent rapidement et capturent la ville de Tahert[12], la capitale des Rostémides.

Le calife fonde la ville de Mahdiyya, sur une presqu’île du Sahel tunisien, et la choisit pour capitale. Il s'y proclame lui-même calife en 916 (ce qui devait d'ailleurs encourager l'émir de Cordoue à faire de même en 929, établissant un califat omeyyade en Espagne).

Après qu'une réorganisation de leur flotte a été initiée, et en réponse à une série de raids lancés par des rebelles depuis la Sicile, les Fatimides parviennent à asseoir leur domination sur cette île vers 916, malgré la forte résistance de la population civile locale[13],[14].

Après s'être concentrés pendant une période sur l'est du Maghreb, les Fatimides décident de pousser à l'ouest. Ils décident de s'appuyer sur les Meknassas[15] de la Moulouya[16] ou de la vallée du Chelif[17], avec à leur tête Messala ben Habbous, plus grand général du Mahdi[18]. Ce sont ces derniers qui chassent les Idrissides de Fès pour le compte des Fatimides[19]. Ils s'emparent également de Sijilmassa, qui était alors la capitale de l'émirat des Midrarides[12],[20],[21]. Lors de leur période maghrébine, les Fatimides ne se contentèrent pas de rêver d'Orient mais se projetèrent également dans un contexte méditerranéen[10].

Les Ketamas finissent cependant par perdre la confiance des Fatimides, qui leur préféreront les Zirides d’Ifrīqiya et les Kalbites de Sicile quand ils transféreront le cœur de leur pouvoir vers l’Orient[22].

En 960, une expédition menée par Jawhar le Sicilien et Ziri Ibn Menad permet aux fatimides de reconquérir et contrôler brièvement Tlemcen, Tihert, Fès, Sijilmassa et le Rif[23],[24],[25],[26],[27],[28],[29],[30],[31].

Période égyptienne

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En 969, les Fatimides conquièrent l'Égypte, grâce au général Jawhar al-Siqilli, sur ordre du calife al-Mu‘izz. Ils entrent à Fustât le 7 juillet 969, dans un pays désorganisé et en proie à la famine. Ils fondent, près de cette ville, une nouvelle capitale qu'ils nomment al-Qâhira (Le Caire), ce qui signifie « la Victorieuse ». Le Caire devient la capitale des Fatimides, qui s'y installent à la suite d'un soulèvement en Ifriqiya, mené par un chef berbère du nom d'Abu Yazid, et laissent les Zirides en tant que gouverneurs de leurs territoires en Afrique du Nord[32]. L'entreprise fatimide est originale en ce sens qu'elle constitue alors une conquête de l'Orient (arabe) par l'Occident (berbère) et qu'elle conduit à installer un pouvoir local berbère (les Sanhadja zirides) dans leurs possessions au Maghreb[33]. Les Ketamas, dépaysés depuis les montagnes du Maghreb central au Nil, finissent par se forger une nouvelle identité pour se fondre dans une origine mythique himyarite (du Yémen) officialisée par un ouvrage, Al-sıra al-Kutamiyya al-H˙imyariyya, du chroniqueur Haydara ben Muhammad ben Ibrahim. La puissante communauté tribale devient ainsi une communauté ethnique d'un quartier du Caire : la Hara des Kutamis[33].

Les Fatimides continuèrent à étendre leurs conquêtes jusqu'à la Syrie et parvinrent à s'établir à Malte et en Sicile, et à mettre temporairement un pied en Italie méridionale. Devenu cité impériale, avec les deux palais et la mosquée Al-Azhar, Le Caire est entouré d'un rempart de calcaire, à la fin du XIe siècle, par les architectes byzantins. Un siècle après, miné par la peste et l'inflation, l'Empire fatimide s'effondre sous les coups du Royaume franc de Jérusalem.

Les Fatimides acceptent dans leur administration, non sur des critères d'appartenance tribale, ethnique ou même religieuse, mais principalement sur le mérite et la compétence, les membres des autres obédiences de l'islam : ils sont admis aux plus hautes fonctions, et cette tolérance est même étendue aux juifs et aux chrétiens ; ainsi, plusieurs vizirs fatimides étaient chrétiens, et de nombreux juifs ont pu obtenir des postes au sein de la chancellerie[34].

 
Mosquée d'al-Hâkim au Caire.
Commencée sous le règne d'al-Azîz Billâh, elle fut terminée en 1013, sous celui de son fils al-Hâkim, dont elle porte le nom.

L'Empire continue à prospérer jusqu'au calife al-Hâkim dont le règne commence par l'achèvement au Caire de la grande mosquée entre Bâb al-Futuh et Bâb an-Nasr (la mosquée d'al-Hâkim), commencée sous le règne de son prédécesseur, al-Azîz Billâh. Contrairement à la tradition, celui-ci se mêle au peuple pour mieux en apprécier les sentiments.

On lui doit la fondation de la maison de la sagesse (en arabe : Dâr al-Hikma ou Dâr al-‘ilm), dans laquelle est favorisée l'étude des sciences hellénistiques. Juristes, médecins, astronomes, mathématiciens fréquentent son importante bibliothèque.

La seule exception à la politique de tolérance religieuse des Fatimides intervint sous le règne d'al-Hâkim. Ce dernier est mal dépeint dans les sources sunnites (Ibn al-Athîr, Ibn Khallikân, Ibn al-Sayrafî (en)…), souvent comme un dictateur et un tyran, ce qui rend l'étude de son règne difficile. P.K. Hitti, dans The Origins of Druze People and Religions, prend une attitude critique vis-à-vis de ces sources qu'il trouve trop négatives pour être totalement vraies.

Selon l’historien al-Maqrîzî (m. 1442), la vie économique et sociale s’était détériorée à cette époque. Le dâ`i ismaélien Hamîd al-dîn Kirmânî (m. 1021), dans son traité Al-risâlat al-wâ‘iza, a décrit cette période critique où une grande famine sévit de 999 à 1005. D'après P.J. Vatikiotis, plusieurs des mesures hostiles prises temporairement par al-Hâkim pouvaient être expliquées par le contexte historique. En effet, une partie de la population était perturbée par la prospérité croissante des Ahl al-Kitâb (juifs et chrétiens) et leur puissance grandissante dans l'État. Al-Hâkim voulait probablement contrecarrer l'Empire byzantin, qui menaçait la Syrie septentrionale. En 1009, al-Hâkim ordonna la destruction de l'église du Saint-Sépulcre à Jérusalem.

Une attitude rigide d'Al-Hâkim vis-à-vis des femmes, temporaire, fit suite à une intrigue de palais sur l'instigation de sa sœur Sitt al-Mulk. Selon al-Maqrîzî, en confisquant la propriété des femmes, al-Hâkim désirait restreindre sa mère et sa sœur qui, dépourvues d'argent, ne pourraient plus fomenter de nouvelles intrigues. Si l’on considère toute la période fatimide dans son ensemble, on doit souligner que les musulmans, les juifs et les chrétiens ont vécu paisiblement et ont travaillé ensemble pour le bien-être de l'Empire dans toute l'Ifrîqiyya.

Al-Hâkim disparaît le , lors d'une promenade nocturne sur le mont Muqattam, après s'être éloigné de deux écuyers auxquels il avait donné l'ordre de l'attendre. Cinq jours après, on retrouve ses vêtements lacérés de coups de poignards. Il aurait été assassiné à l'instigation de sa sœur Sitt al-Mulk, ou assassiné par un inconnu.

Les druzes, qui de nos jours subsistent au Liban, en Syrie, en Jordanie et en Israël, croient à une occultation (ghayba) d'al-Hâkim qui est resté célèbre pour le caractère divin que certains de ses partisans lui attribuèrent et qui devint le centre de la foi druze. Déjà en 1017, deux Persans avaient affirmé qu'al-Hâkim était la manifestation de l'intellect divin. Sa disparition renforça la croyance, et c'est ainsi qu'est née la religion des druzes. Pour eux, al-Hâkim est le « Messie islamique » (Mahdî) dont on attend le retour.

Déclin

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À partir de 1060, le territoire des Fatimides se réduit jusqu'à ne plus comprendre que l'Égypte. Aux Hammadides, indépendants depuis 1018, s'ajoutent les Zirides qui s'émancipent de la tutelle fatimide en 1048 et reconnaissent le Califat abbasside de Bagdad. En représailles, les Fatimides provoquent l'invasion du Maghreb par les Hilaliens. En 1073, les Turcs Seldjoukides s'emparent de Jérusalem. Leur intolérance religieuse devient l'un des facteurs de l'appel chrétien à la Croisade en 1095. Profitant des luttes internes et de la progression des croisés à travers l'Empire seldjoukide, les Fatimides récupèrent Jérusalem en 1098.

Toutefois, l'année suivante, les croisés chassent les Fatimides de Jérusalem. Vingt jours après la prise de Jérusalem par les croisés, l’armée d’Al-Afdhal, vizir fatimide d'Égypte, forte de trente mille hommes, atteint la Palestine et prend place près d'Ascalon, où le calife fatimide Al-Mustansir Billah avait fait construire l'année précédente un mechhed (arabe : مَشْهَد mašhad, « lieu d'un martyr ») pour y recevoir le crâne de Husayn, troisième imam chiite.

Le vizir Al-Afdhal envoie des émissaires à Godefroy de Bouillon, lui proposant un arrangement si celui-ci quitte la Palestine. Ce dernier refuse et marche sur l'armée égyptienne, qu'il met en déroute le , faisant dix mille victimes. Au bout d'un long siège, les croisés parviennent à s'emparer temporairement d'Ascalon, en 1102. Neuf ans plus tard, le frère cadet de Godefroy de Bouillon, Baudouin Ier, roi de Jérusalem, réussit à obtenir un tribut du gouverneur fatimide d'Ascalon. Mais, en juillet 1111, ce dernier est assassiné, et la population se révolte contre les croisés, qui ont pris le contrôle de la ville. Reprise par les Fatimides, Ascalon est leur dernier bastion en Palestine car elle est reprise par les croisés lors d'un second siège, en 1153, au cours duquel le maître de l'ordre du Temple, Bernard de Tramelay, meurt avec tous les templiers sous ses ordres.

À la mort du dernier calife fatimide al-Adîd, le , Saladin annexe le califat à celui de Bagdad, le rendant ainsi au sunnisme. Il reprend Ascalon à Richard Cœur de Lion en échange d'un traité de paix avec les croisés.

La culture sous la dynastie fatimide

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L'arrivée de la dynastie fatimide marque un renouveau culturel important. Les Fatimides portent un grand intérêt aux livres, aux bibliothèques et à la littérature. Ils installent une grande bibliothèque à l'intérieur même de leur palais, où ils accueillent de nombreux écrivains, historiens, juristes, savants et poètes, qui viennent se documenter, pour rédiger des ouvrages de littérature, d'histoire, de sciences ou des recueils juridiques. Véritables mécènes, ils entretiennent ainsi un grand nombre d'intellectuels, écrivains ou poètes, à qui ils attribuent d'importantes sommes d'argent et de nombreux cadeaux.

L'un des poètes les plus connus de cette époque, sous le règne du calife al-Mu‘izz, s'appelle Ibn Hâni’ al-Andalusî (m. 973). Il est réputé pour faire des descriptions très imagées, ainsi que pour son art des louanges, qu'il exprime dans des hagiographies, pas très fidèles à la réalité. Un autre poète dont l'histoire a retenu le nom, est Emara al-Yamane. Il vit à l'époque du calife Al-Fâ’iz qui régna de 1154 à 1160. Il fit l'éloge du calife, ainsi que celui de son ministre Al-Sâlih Talâ'i‘ Ibn Ruzzîk. Le grammairien ‘Uthmân Ibn al-Wazzin (m. 957), ‘Alî Ibn Muhammad al-Ayadi (m. 976), ou encore Muhammad Ibn Ja‘far Al-Kazzaz Tamîmî (m. 956), sont quelques-unes des figures marquantes de cette littérature fatimide.

L'art fatimide

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Liste des califes fatimides

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Arbre généalogique

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Notes et références

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  3. D'après Ibn Khaldoun ; cf. traduction de Slane de l'Histoire des Berbères, tome II, p. 525.
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  17. Amara, Allaoua, « Les Fatimides et le Maghreb central : littoralisation de la dynasti... », Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, Publications de l'Université de Provence, no 139,‎ , p. 107–126 (ISBN 979-10-320-0065-6, ISSN 0997-1327, DOI 10.4000/remmm.9460, lire en ligne, consulté le ).
  18. Emile Félix Gautier, L'islamisation de l'Afrique du Nord : Les siècles obscurs du Maghreb, (lire en ligne), p. 356.
  19. Grigori Lazarev, Virgilio Martínez Enamorado et Brahim Akdim, Le pays des Saddina, (lire en ligne), p. 60.
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  21. Robert Mantran, L'Expansion musulmane : VIIe/XIe siècle, Presses universitaires de France, (ISBN 2-13-039670-4 et 978-2-13-039670-3, OCLC 419298297, lire en ligne), p. 46.
  22. Chafik T. Benchekroun, Les Idrissides entre Fatimides et Omeyyades, (lire en ligne), p. 19.
  23. Ibn Khaldoun (trad. Baron de Slane), Histoire des berbères et des dynasties musulmanes de l’Afrique Septentrionale, vol. 2, Alger, edition Berti, , 492 p. (ISBN 978-9961-69-188-5), p. 450 :
    Il (Djuher) prit alors la route de Sijilmassa, ou Mohamed b. al Fateh b. Wasul gouvernait sous le titre d'émir Al Muminin. [...] Ce prince, averti de l'approche de l'ennemi , avait pris la fuite mais il fut fait prisonnier et livré à Djuher. L'armée fatimide se rendit ensuite jusqu'au bord de l'Océan Atlantique, soumettant tous les pays qu'elle traversait, et, revenu sous les murs de Fas, elle l'emporta d'assaut. Ziri Ibn Menad eut l'honneur de cette conquête, ayant escaladé la place pendant la nuit. Fas succomba en l'an 348 (959-60). Le gouverneur , Ahmed b. Bakr, tomba entre les mains des vainqueurs et fut remplacé par un serviteur de Djuher ; Tous les préfets que les Umeyades avaient établi dans le Maghreb en furent expulsés par ce général.
  24. 'Izz al-Din Ibn al Athir, Annales du Maghreb et de l'Espagne, Adamant Media Corporation, , 664 p. (ISBN 0-543-77948-3), p. 360 :
    Sur les conseils de ses compagnons, Djawher partit alors pour SIjilmasa, dont le prince Mohamed (b. el-Fath) b. Wasol, régnant depuis seize ans, avait pris le surnom d'Ech-Chakir-Lillah [...]. Il s'enfuit à l'approche de l'envahisseur, puis voulut faire un retour (offensif), mais il fut fait prisonnier et livré à Djawher. Celui-ci, poursuivant sa marche, arriva jusqu'à l'Océan Atlantique, où il fit pécher des poissons qu'il envoya dans des vases remplis d'eau à Al-Mo'izz. Après avoir parcouru et conquis toutes ces régions, il marcha de nouveau contre Fez, qu'il attaqua longtemps sans succès. Alors Ziri ben Mennâd choisit parmi ses gens des guerriers d'une bravoure reconnue, à qui il fit prendre des échelles et qui montrèrent ainsi jusqu'au point le moins élevé des murailles, tandis que les assiégés ne se méfiaient de rien. Ils massacrèrent les défenseurs qu'ils y trouvèrent, puis descendant à la seconde enceinte; ils ouvrirent les portes, allumèrent des torches et battirent du tambour. A ce signal, qui était convenu entre Ziri et Djawher, celui-ci s'avança à la tête de ses troupes et pénétra dans la ville. Le prince qui y régnait se tint caché pendant deux jours, mais il fut ensuite pris et alla rejoindre le prince de Sijilmasa dans sa prison. Cette conquête est de ramadan 348 (4 novembre 359). Les deux prisonniers furent mis chacun dans une cage et envoyés à Mehdiyya à El-Mo'izz.
  25. Ernest Mercier, Histoire de l'Afrique Septentrionale, vol. 1, Adamant Media Corporation, , 445 p. (ISBN 1-4212-5345-3), p. 360 :
    Il (Djouher) se décida à décamper et à marcher sur Sijilmassa, où le prince Mohammed-Chaker-l'-Illah, s'était déclaré indépendant [...]. Ce roitelet lui ayant été livré, Djouher le chargea de chaines; puis, après avoir rétabli dans ces contrées lointaines l'autorité fatemide, il conduisit son armée vers l'ouest et s'avança jusqu'à l'océan, en soumettant sur son passage les populations sahariennes. On dit que, des bords de l'océan, il envoya à son maître des plantes marines et des poissons de mer dans des urnes. De là; Djouher revint devant Fès et , à force de persévérance et de courage, réussit à enlever d'assaut cette ville, où Ziri-ben-Menad pénétra un des premiers par la brèche. Ahmed ben Beker fut fait prisonnier et la ville fut livrée au pillage. Après y avoir passé quelques jours, DJouher y laissa un gouverneur, et partit pour le Rif afin de soumettre les Edrissides. Abou-l'Aich-el-Fadel était mort et c’était El-Hassan-ben-Kennoun qui l'avait remplacé. Pour conjurer le danger, ce prince se réfugia dans le château de Hadjar-en-Necer et, de là, envoya sa soumission, au général fatemide, en protestant que l'alliance de sa famille avec les Omeiades avait été une nécessité de circonstance. Djouher accepta cette soumission et confirma Hassan dans son commandement du Rif et du pays des R'omara, en lui assignant comme capitale la ville de Basra.
  26. Charles André Julien, Histoire de l'Afrique du Nord, des origines à 1830, Editions Bibliothèque Historique Payot, , 865 p. (ISBN 978-2-228-88789-2), p. 403 :
    Son (le Calife EL-Mo'izz) général, Jawhar ancien esclave d'El Mançour, vint avec l'appui de contingents çanhadjiens de Ziri à bout d'un souverain midradide de Sijilmassa, qui était retourné à l'orthodoxie, avai pris le titre de prince des croyants et faisait battre monnaie. Il s'empara ensuite de Fès et soumit tout le pays jusqu'à Tanger et Ceuta (958).
  27. Gilbert Meynier, L'Algérie coeur du Maghreb Classique, éditions Barzakh, 2012 p. (ISBN 978-9931-325-18-5), p. 42 :
    [...]Al Mo'izz [...] entreprend la reconquête du Maghreb Occidental, passé sous le contrôle des MIknassa, vassaux des Omeyades de Cordoue. [...] De 958 à 960, conduite par Jawhar, et avec l'appui de contingents levés par Zirî, son armée s'avance dans le Tlemçenois, s'installe à Sijilmâsa, où demeurent les Banu Midrar vassalisés, puis Tanger, et réoccupe le Maghreb al Aqça.
  28. Philippe Sénac et Patrice Cressier, Histoire du Maghreb Médiéval VIIe-XIe siècle, Paris, éditions Armand Colin, , 218 p. (ISBN 978-2-200-27616-4), p. 92 :
    Une autre offensive fatimide se produisit vers 959-960 lorsqu'une importante armée s'avança vers le Maghreb occidental pour le replacer sous la domination fatimide. Dirigée par le général Djawhar accompagné de Zîrî b. Manâd et de Muhammad b. Khazar, elle s'empara de Tihert [...] puis de Sijilmâsa où l'émir midradide Muhammad b. Fath b. Wasûl venait d'embrasser le malikisme et de se proclamer calife. L'armée se dirigea ensuite vers Fès, dont le chef du moment, Ahmad b. Abî Bakr, venait de se soumettre au calif Ommeyyade. [...]. Tandis que Djawhar soumettait diverses tribus du nord du Maroc, Zîrî b. Manâd maintint le siège de la capitale jusqu'à la soumission d'Abû Bakr en novembre 959.
  29. Ch. Huart et W. Marçais, « Le califat fatimide », sur Cosmovisions.com (consulté le ).
  30. Encyclopédie Larousse, « Fatimides », sur larousse.fr (consulté le ).
  31. Site officiel du Ministère de la défense nationale tunisien, « L’armée et la marine de guerre au temps des Fatimides et des Zirides », sur hmp.defense.tn (consulté le ).
  32. Marianne Barrucand, L'Égypte fatimide : son art et son histoire : actes du colloque organisé à Paris les 28, 29 et 30 mai 1998, (ISBN 2-84050-162-7 et 978-2-84050-162-6, OCLC 50663577, lire en ligne).
  33. a et b Ibrahim Jadla, « Les Fatimides et les Kutāma : une alliance stratégique ou un mal nécessaire? », Mélanges de l'école française de Rome, vol. 115, no 1,‎ , p. 503–512 (DOI 10.3406/mefr.2003.9302, lire en ligne, consulté le ).
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Bibliographie

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  • Marianne Barrucand, L'Égypte fâtimide, son art et son histoire, Presses universitaires de France, Paris, 1999.
  • Michael Brett, The Rise of the Fatimids, Brill, Leyde, 2001.
  • Diana Steigerwald, « The Multiple Facets of Isma‘ilism », Sacred Web: A Journal of Tradition and Modernity, vol. 9, 2002, p. 77-87.
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Annexes

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Articles connexes

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Liens externes

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