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Zombie (philosophie)

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Dans le vocabulaire contemporain de la philosophie de l'esprit, on entend par zombie (philosophical zombie ou p-zombie en anglais) un être physiquement et extérieurement indiscernable d'un être conscient, par son comportement comme par sa constitution physique, mais qui, cependant, n'a aucune conscience de son existence ou du monde, aucun ressenti ni aucun vécu personnel. Bien qu'il se comporte comme s'il éprouvait des émotions, le zombie n'en éprouve aucune, alors même que les processus biologiques et physiques qui déterminent son comportement sont ceux d'une personne qui éprouve des émotions.

Dans son usage philosophique, cette notion est très éloignée de son usage courant associé à la légende ou au cinéma, dans la mesure où il est posé par principe qu'un zombie ne peut être distingué d'une personne vivante et consciente. Son existence – purement fictive mais logiquement possible – n'est postulée que dans le cadre de certaines expériences de pensée destinées à montrer la pertinence du dualisme corps-esprit ou l'insuffisance du physicalisme.

C'est à George Stout en 1921 que l'on doit la première description d'un monde qui sera qualifié plus tard de « monde-zombie »[1] : un monde imaginaire où les processus physiques sont identiques aux nôtres de telle façon que les êtres humains se comportent et agissent exactement de la même manière que dans la réalité, sauf que dans ce monde là, les êtres humains ne sont pas des êtres conscients et ne ressentent absolument rien. Toutefois, c'est seulement dans les années 1970 que cette notion a émergé à la suite d'une expression utilisée par Keith Campbell – « Imitation man » – pour décrire un homme « dont les états cérébraux sont exactement comme les nôtres par leurs propriétés physico-chimiques », mais qui, contrairement aux véritables humains, ne ressent aucune douleur ni ne voit aucune couleur[2].

Le terme de « zombie » est ainsi apparu dans le contexte d'un débat sur la validité du physicalisme, et en particulier, sur la validité d'une version forte du physicalisme : la théorie de l'identité esprit-cerveau, défendue entre autres par les philosophes David Lewis et David Armstrong[3]. La première mention du mot « zombie » dans un texte qui en développe le concept a été faite par Robert Kirk en 1974 dans un article intitulé : « Zombies vs. Materialists »[4].

Principe d'indiscernabilité

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Dans sa définition philosophique, un zombie est une personne qui se comporte d'une manière qui est indiscernable de celle d'une personne consciente à la lumière de tous les tests possibles, ce qui inclut non seulement les réponses à des questions du type de celles du test de Turing, mais aussi des tests psychologiques, neurophysiologiques, et tous tests que n'importe quelle science de la nature pourra concevoir[5].

David Chalmers, à qui l'on doit la notion de « jumeau zombie », définit son propre équivalent zombie (son double strictement physique) de la façon suivante :

« Il est identique à moi à la molécule près, identique jusqu'aux dernières propriétés de niveau inférieur postulées par une physique achevée, mais il est complètement dépourvu d'expérience consciente […] Sur un plan fonctionnel,  il sera sûrement identique à moi ; il traitera le même genre d'information, il réagira de la même manière que moi aux inputs, et ses configurations internes seront modifiées de manière appropriée jusqu'à ce qu'en résulte un comportement indiscernable du mien […] Le problème est que rien dans ce fonctionnement ne sera accompagné de la moindre expérience consciente réelle. Il n'existera pas pour lui de ressenti phénoménal. Il n'y aura nul effet que cela fait d'être un zombie. »[6]

Bien que le zombie ainsi défini soit parfaitement semblable à un être conscient, il existe une réelle différence entre une personne consciente et son équivalent zombie, puisque celui-ci n'est pas conscient. Pour ceux qui admettent l' « intuition du zombie »[7], la faiblesse fondamentale affectant toute théorie physique de la conscience se trouve dans son incapacité à rendre compte de cette différence capitale[8].

Le zombie de David Chalmers

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C'est à David Chalmers que l'on doit la réactualisation et le développement de l'« argument du zombie ». Cet argument est avancé par Chalmers pour montrer l'insuffisance des explications en termes de processus physiques lorsqu'elles portent sur les aspects subjectifs de la conscience. Il s'agit d'un argument de type modal[9] qui s'appuie sur ce qui est concevable ou logiquement possible : un monde d'humains physiquement indiscernable du nôtre mais où la conscience n'existerait pas est concevable et donc logiquement possible. Il n'y a pas de contradiction au scénario selon lequel il existerait un univers physiquement semblable au nôtre en tous points, bien que les créatures qui en feraient partie soient totalement dépourvues de conscience.

David Chalmers considère un tel scénario comme une pure expérience de pensée dont on ne peut tirer un argument décisif. Mais la possibilité logique du zombie montre que les faits relatifs à la conscience ne se réduisent pas logiquement aux faits physiques tels que nous les concevons et pourraient bien être des phénomènes fondamentalement différents. Si tel est le cas, et puisque nous savons que nous sommes conscients, nous devrions reconnaître que notre monde contient plus que des entités physiques du type de ceux qui ont une masse ou une charge électrique par exemple : il comprend également une conscience non physique, ou bien une conscience physique mais entendue en un autre sens que celui donné par les sciences physiques actuelles.

Parce qu'aucune théorie physique ne rend compte de la possibilité logique du zombie, David Chalmers en appelle à une « théorie fondamentale » de la conscience à partir de laquelle on pourrait conclure de façon décisive que les zombies sont physiquement impossibles[10]. Selon lui, il existe une loi fondamentale de la nature, encore à découvrir, qui associe les expériences conscientes à l'organisation fonctionnelle du cerveau de telle sorte qu'un cerveau qui fonctionne comme le nôtre ne peut être celui d'un zombie. Dans un monde imaginaire mais logiquement possible dit « monde-zombie », cette loi n'existe pas, bien que toutes les autres lois de la nature existent.

Philosophie politique et morale

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Si on ne peut pas parler, au sens strict, d’un concept de zombie en dehors de la philosophie anglo-saxonne, il y a bel et bien un usage métaphorique et allégorique du zombie en philosophie. Celui-ci est utile en philosophie politique et morale afin d'interroger les limites et l'avenir de notre humanité. Le zombi fonctionne alors comme un repoussoir spéculatif et métaphorique, comme un «révélateur »  dit Maxime Coulombe dans sa « Petite philosophie du Zombie (ou comment penser par l’horreur) (PUF)[11] :

« Il est parfois des images qui fonctionnent comme les révélateurs d'une époque. À lire l'époque à l'aune de celles-ci, à la plonger dans le bain acide de ces images, elle gagne en contrastes, en clarté aussi. Le propos de ce livre est simple : faire du zombie un Virgile, un guide pour regarder notre société occidentale. Guide singulier, certes. On dira que ce Virgile, à la différence de celui de Dante, ne nous fait voir que l'enfer de notre temps et nos travers les plus sombres : le zombie semble pointer du doigt les angoisses et les peurs de notre société occidentale, bien plus que ses espoirs ou ses rêves. Et puis, a-t-on déjà vu guide plus grotesque ? »

En ce sens, la figure du zombie apparaît régulièrement dans le corpus philosophique à la marge ou au voisinage d’autres problématiques. En effet, en tant que métaphore le zombie offre un point de vue intéressant sur les questions de l’individualité, de la conscience, et soulève de nombreux enjeux éthiques, moraux et politiques au croisement de la sociologie, de la politique et de la morale. Par exemple, Emmanuel Todd, en 2015 dans son ouvrage Qui est Charlie ? Sociologie d’une crise religieuse (Seuil)[12], propose l’expression de « catholiques zombies » afin de décrire la survivance de pratique culturelles indépendamment de la croyance des acteurs. Cette survivance n’est pas seulement un ensemble d’habitudes plus ou moins mortes ou folkloriques mais véritablement des manières de penser et d’agir (des mentalités) qui influencent profondément le comportement et les valeurs politiques (comme le vote, les choix de scolarité ou le nombre d’enfants).

Maxime Coulombe, remarque qu’« Il n'est de zombies que sur fond « d'inquiétante étrangeté », telle que l'entendait Freud : le zombie ressemble à un humain auquel on aurait arraché la conscience. » En ce sens, le Zombie n’est un monstre qu’en tant qu’il renvoie à la figure du double et incarne « les limites de la condition humaine, celle de la conscience, de la mort, de la civilisation ». Le Zombie, selon Coulombe, nous pose la question politique par excellence « sommes-nous en voie de retourner à l’état de nature ?  

G. Romero lui-même, en déterminant le zombie comme une figure politique, a ouvert la porte à une telle voix allégorique.  Dès La nuit des morts-vivants, Comme le remarque Grégoire Chamayou. (Les chasses à l’homme. La fabrique éditions. 2010[13]) Romero déplace le cadre de son film d’horreur vers une fable politique : « Dans le cinéma nord-américain, les films de zombies peuvent être interprétés comme un retour du refoulé esclavagiste. »  (p. 90) Voilà pourquoi, est si révélatrice « la chasse à l’homme finale où le personnage noir, après avoir réchappé à la zombification, est abattu par des chasseurs blancs : vie de mort-vivant ou mort dans la fuite, telle est l’alternative laissée à la conscience noire. » (note p. 232).

Par la suite, dans le film Zombies (Dawn of the dead), Romero rejoint à sa manière les problématiques de la philosophie de l’esprit en proposant l’allégorie de survivants entourés de zombies dans un supermarché, qui se comportent exactement de la même manière que nous autres consommateurs, continuant à errer sans fin dans les couloirs en poussant encore leurs caddies, tel le « supermarket lady » de Duane Hanson.

Le Zombie, en ce sens, en tant qu’il est malgré tout incarné et pourrissant se distingue clairement des figures du "revenant" ou du "spectre" plus métaphysique et littéraire. Certes, le zombie est un "revenant", mais tout revenant n'est pas un zombie. Le spectre, en ce sens, rejoint plutôt les problématiques de l'image, au sens où Derrida, à propos de Marx, nomme « l'espace virtuel de la spectralité » qui hante notre culture. Notre actualité est hantée par des traces, des survivances et des rémanences à l'oeuvre dans l'histoire et dans la philosophie[14].

L'évolution artistique de la figure du zombie tend alors à rejoindre les angoisses post-modernes et malthusiennes de fin du monde à travers les problématiques de la surpopulation, des flux mirgratoires, des infections et pandémies. De manière significative, au cinéma ou dans la culture populaire, le Zombie perd au tournant du 21ème siècle sa dénomination pour devenir plus indistincts des vivants en se nommant « l’infecté » (28 days later) ou le « marcheur » (the walking dead). En quelque sorte, sa figure devient de plus en plus descriptive et comportementale. Désormais, les zombies vont vites, cours et prolifèrent jusqu’à paraître des masses informes (World War Z).

Raphaël Mandin (La philosophie survivaliste, Ovadia Editions[15]) nous rappelle que le concept de Zombie trouve un écho tout particulier dans le survivalisme contemporain au point d'en être devenu un "concept" :

"Tous ceux qui font aujourd’hui le jeu du « système » et se reposent sereinement (donc aveuglement) sur l’avenir, il (Le survivaliste) les nomme des « zombis » parce qu’ils sont comme morts, déjà morts sans le savoir (dead man walking). Ils sont morts car, si le système s’effondre, ils sont tellement anesthésiés, accrochés à leur confort, biberonnés par la société de consommation et sa promesse indéfinie de bonheur qu’ils ne pourront pas réagir le moment venu et même s’ils pouvaient, ils ne sauraient pas réagir. Cependant, même affaiblis par le lien social, inaptes à survivre par eux-mêmes, les « zombis » sont dangereux. En effet, en cas de catastrophe, sans l’État pour les soutenir (la police et les pompiers etc.), sans leurs habitudes et leur confort social (l’électricité, le chauffage, la nourriture etc.) ils sont voués à la panique ou à la famine, voués à errer comme des moutons apeurés, rapidement promis à une déchéance morale et politique (car ils peuvent aussi devenir les instruments ou les vecteurs de réactions politiques mortifères et insensées)."

Mandin propose alors, dans le prolongement de cette vision politique, une interprétation morale et existentielle de la figure du "zombie philosophique". Pour Mandin, le Zombie n'est pas tant un révélateur des luttes politiques ni de notre aliénation sociale que l'expression d'un un désir d’irresponsabilité morale et juridique. Le Zombie, en effet, est parfaitement semblable à nous sauf qu’il dévore et tue sans culpabilité. Par définition, au sens étymologique du terme irresponsable, il ne répond plus de lui-même. Si le Zombie est un monstre, c’est parce qu’il nous fascine : il exprime notre désir de meurtre refoulé et notre volonté d’en finir avec le poids de la conscience morale. :

« Ce n’est sans doute pas un hasard si les films de morts-vivants, qui prolifèrent aujourd’hui sur nos écrans, ne sont plus simplement une allégorie du consommateur « zombi » aliéné par la société capitaliste (...) mais d’abord et avant tout des « survivals » meurtriers, des récits hantés par la survie et la mise à mort. En effet, ce qui détermine aujourd’hui le succès de la plupart des films d’horreur c’est la fascination qu’entretiennent nos sociétés pour la perte de leurs repères moraux. Le zombi est avant tout, à nos yeux, en tant que fantasme, une figure moderne de la déresponsabilisation et de l’innocence apolitique. Il est l’envers parfait de nos âmes surchargées, gavées d’affects et de sentiments, de devoirs, de normes et de valeurs. Le zombi en décomposition, le revenant mimétique et bruyant, est à la fois notre vérité intime mais aussi le schème honteux de nos désirs : quantité sans qualité, corps sans vie, bruit sans information, conscience sans langage, commerce sans échange, survivance sans existence. Dans l’indifférenciation même de ce que signifie être vivant ou mort (déjà mort – encore vivant), le zombi symbolise le survivant absolu et incarne paradoxalement la « désincarnation ». En ayant survécu à la mort elle-même, il a perdu toute caractérisation politique ou existentielle. Il n’existe plus en « humanité ». Ce qui importe alors dans ces films, ce n’est pas tant le contenu narratif (telle catastrophe ou péripétie, par définition redondante en survie), ni même simplement le thème (la survie comme cadre), que l’acte réitéré et compulsif qui consiste à pouvoir faire spontanément ce qui était autrefois interdit : tuer. Le zombi est cette vie comme morte que l’on peut éliminer en toute impunité, cette « vie nue » dépourvue de valeur. Les scénarios jouent ad nauseam de ce ressort dramatique : votre femme, vos parents, vos enfants sont devenus des zombis, c’est-à-dire qu’ils sont encore « là », en chair et en os, mais ils ne sont plus là en tant que personnes. Ce sont désormais des êtres nuisibles et dangereux que vous pouvez tuer sans le moindre remords, malgré le fait qu’ils aient été autrefois le visage de la plus haute valeur. Le zombi, en tant que figure dominante dans notre culture contemporaine, en tant que fantasmatique, est donc d’abord un prétexte pulsionnel révélateur de nos frustrations et de notre rapport désincarné à la mort. »

Ainsi quel que soit le sens donné au zombie (moral, politique, anthropologique) celui-ci est une figure riche de notre modernité qui questionne en profondeur nos sociétés contemporaines. Deleuze et Guattari, en ce sens, vont même jusqu’à affirmer que « le seul mythe moderne, c’est celui des zombis »[16].

Notes et références

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  1. Cf. G. F. Stout, Mind and Matter (1921), Cambridge: Cambridge University Press, 1931.
  2. Cf. K. Campbell, Body and Mind, London: Macmillan, 1970.
  3. Voir par exemple T. Nagel, « Armstrong on the Mind », Philosophical Review, 79, 1970, p. 394–403.
  4. R. Kirk in Procedings of the Aristotelian Society, 48, 1974, p. 135-152.
  5. D. Dennett, De beaux rêves (2005), Editions de l'Eclat, Paris-Tel Aviv, 2008, p. 37.
  6. D. Chalmers, The Conscious Mind (1996), p. 35, repris et traduit dans Dennett, 2008, p. 84.
  7. Dennett, 2008, p. 35.
  8. Cf. S. Bringsjord cité par Dennett, 2008, p. 305 : « Tout le problème se résume aux zombies » (« Dennett versus Searle on Cognitive Science : It All Comes Down to Zombies and Searle is Right. », article présenté à l'APA, 1994)
  9. D. Chalmers, « Materialism and the Metaphysics of Modality », Philosophy and Phenomenological Research, 59, 1999, p. 475–496.
  10. David J. Chalmers, The Conscious Mind: In Search of a Fundamental Theory, New York and Oxford: Oxford University Press, 1996, tr. fr. Stéphane Dunand, L’esprit conscient. À la recherche d’une théorie fondamentale, Ithaque, 2010.
  11. Maxime Coulombe, Petite philosophie du zombie: Ou comment penser par l'horreur, Paris, puf
  12. Emmanuel Todd, Qui est Charlie ? Sociologie d’une crise religieuse, Paris, Seuil,
  13. Grégoire Chamayou, Les chasses à l’homme. Histoire et philosophie du pouvoir cynégétique, Paris, La fabrique éditions,
  14. Jacques Derrida, Spectres de Marx, Galilée
  15. Raphaël Mandin, La philosophie survivaliste, Ovadia Editions
  16. Deleuze et Guattari, L’Anti-Œdipe, Paris, Minuit

Bibliographie

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en français

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  • David Chalmers, L'esprit conscient. À la recherche d’une théorie fondamentale, [The Conscious Mind: In Search of a Fundamental Theory, 1996], Les Éditions d'Ithaque, 2010.
  • Daniel Dennett, De beaux rêves. Obstacles philosophiques à une science de la conscience [Sweet Dreams: A Philosophy of Mindfulness and Somaesthetics, 2005], Éditions de l'Eclat, Paris-Tel Aviv, 2008.
  • John Searle, Le mystère de la conscience [The Mystery of Consciousness, 1997], Paris, Odile Jacob, 1999, voir en particulier l'échange entre Searle et Chalmers.
  • Daniel Dennett, « The Unimagined Preposterousness of Zombies », Journal of Consciousness Studies, 2, 1995, p. 322–6.
  • Daniel Dennett, « The Zombic Hunch: Extinction of an Intuition? », Royal Institute of Philosophy Millennial Lecture, 1999.
  • Robert J. Howell, Consciousness and the Limits of Objectivity: the Case for Subjective Physicalism, Oxford: Oxford University Press, 2013.
  • Robert Kirk, Zombies and Consciousness, Oxford: Clarendon Press, 2005.
  • Robert Kirk, The Conceptual Link from Physical to Mental, Oxford: Oxford University Press, 2013.
  • Jack Lyons, 2009, Perception and Basic Beliefs: Zombies, Modules and the Problem of the External World, New York and Oxford: Oxford University Press, 2009.
  • Michael Tye, Consciousness Revisited: Materialism without Phenomenal Concepts, Cambridge, MA: MIT Press, 2008.

Articles connexes

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