Alice Weidel

Alice Elisabeth Weidel naît le 6 février 1979 à Gütersloh, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie^[1].

Son père est représentant commercial dans le domaine du mobilier ; sa mère tient le foyer familial. Elle grandit à Harsewinkel, dans le même Land, avec son frère et sa sœur aînés (dix ans plus âgés)^[1],[2].

Un de ses grands-pères était un juge nazi^[3].

Au terme de ses études secondaires à Versmold, achevées en 1998, Alice Weidel fait des études d'économie et de gestion d'entreprise à l'université de Bayreuth^[1]. Elle obtient plus tard un doctorat en 2011^[4]. Sa thèse, rédigée sous la direction de l'économiste Peter Oberender (de), est consacrée à l'avenir du système de rentes en Chine^[1],[2].

Elle obtient son premier poste chez Goldman Sachs et travaille également chez Allianz Investors. Considérée comme une spécialiste de l'Asie, elle améliore son mandarin lors de six années passées en Chine. Après avoir quitté le monde de la banque et de la finance, elle entame une carrière de consultante indépendante pour des startups^[5].

D'abord membre du Parti libéral-démocrate (FDP)^[6], Alice Weidel adhère à l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) en 2013 pour ses positions eurosceptiques, ce qui constitue alors la ligne principale du parti, avant que les questions d'immigration ne prennent par la suite le dessus. En 2017, Le Figaro indique qu’elle est « reconnue pour son intelligence et son tempérament », qu’elle est libérale économiquement et admire Margaret Thatcher^[7].

En 2017, alors qu'elle était inconnue du grand public un an plus tôt, elle est choisie par l'ancien député CDU Alexander Gauland pour mener avec lui la campagne des élections fédérales pour l'AfD. Elle apparaît alors plus moderne et intransigeante que les dirigeants du parti Bernd Lucke et Frauke Petry, qui sont écartés pour leur modération et leur manque de charisme.

Elle est élue présidente du groupe parlementaire AfD au Bundestag^[8].

Weidel est désignée candidate de son parti au poste de chancelière fédérale pour les élections fédérales de 2025^[9].

Alice Weidel se déclare opposée à l’islam, qui est selon elle « incompatible avec l’Allemagne » et qui « menace » le pays. Elle prône « une immigration qualifiée »^[7]. Elle accuse les Églises catholique et protestante, hostiles à l'AfD et favorables à l'immigration en Allemagne, de rejouer le « même rôle peu glorieux qu'elles ont joué » sous le nazisme, lorsqu'elles ne se sont pas opposées à ce régime^[10].

Membre de la Fondation Friedrich von Hayek, elle défend une conception monétariste qui lui fait considérer les dépenses publiques et sociales comme néfastes. Selon L'Humanité, elle déplore « les boulets que constitueraient les pauvres et les migrants »^[11].

Elle souhaite que la chancelière Angela Merkel soit déférée devant la justice pour sa politique d'accueil durant la crise migratoire en Europe^[6].

Selon Der Spiegel en 2025, Alice Weidel est « est la feuille de vigne parfaite pour le parti » accusé de proximité avec les néonazis, parce que « quand quelqu'un dit que l'AfD est misogyne, homophobe ou raciste, les cadres rétorquent qu'ils ont Alice Weidel et que donc l'AfD ne peut pas l'être, même si elle l'est en réalité ». Pour Anna-Sophie Heinze, politologue de l'université de Trèves, « En tant que femme, de l'ouest de l'Allemagne et homosexuelle, elle a quelques problèmes à faire le lien avec l'idéologie de son parti ». Selon le professeur Wolfgang Schroeder de l'Université de Kassel elle fait partie de la branche modérée de l'AfD « qui aspire à une existence indépendante, à droite des conservateurs » et non à l'aile plus radicale, identitaire et nationaliste. Cependant et contrairement à certaines personnalités « expurgées », elle est resté au parti malgré sa radicalisation continue et « son image de modération s'estompe » suite à la pression de Björn Höcke de aile identitaire de l'AfD. En entretien avec Elon Musk, milliardaire proche de Donald Trump qui la soutient, elle qualifie Adolf Hitler de « communiste » et de « socialiste », ce pour quoi elle est accusée de révisionnisme historique. Son discours en janvier 2025 au congrès de l'AfD à Riesa est considéré comme le plus radical par la chaîne N-tv. Elle déclare soutenir la remigration, c'est à dire « l'expulsion massive de personnes étrangères ou d'origine étrangère ». Sa stratégie est celle de la « polarisation maximale » contrairement aux autres partis d'extrême droite européens^[12].

Alice Weidel veut relancer la production d'énergie à partir du nucléaire et du charbon et abandonner les énergies renouvelables : « Nous reboiserons nos belles forêts défigurées par ces éoliennes que nous détruirons. Avec moi, ce sera la fin des énergies renouvelables. »^[13].

Lesbienne, Alice Weidel a pour compagne une citoyenne suisse d'origine sri-lankaise, Sarah Bossard, qui est productrice de cinéma^[14]. Elles ont deux enfants, qu'elles élèvent en Suisse^[7], à Einsiedeln, dans le canton de Schwytz depuis 2019^[15],[16]. Bien qu'étant hostile à l'accueil des migrants, elle aurait, selon le magazine Der Spiegel, employé illégalement une réfugiée syrienne à son domicile suisse^[6].

Elle déclare que sa vie personnelle a influencé son engagement politique. Selon elle « L’immigration homophobe musulmane est un risque pour notre avenir », et déclare en avoir fait l'expérience depuis l'enfance, dans « un petit village qui a été submergé par une immigration musulmane »^[7].

• (de) Das Rentensystem der Volksrepublik China : Reformoptionen aus ordnungstheoretischer Sicht zur Erhöhung der Risikoresistenz, Bayreuth, P.C.O.-Verlag, coll. « Schriften zur Nationalökonomie », 31 mai 2011, 256 p. (ISBN 978-3941678255)
• (de) Widerworte. Gedanken über Deutschland, Kulmbach, Éditions Plassen (de), 2019, 152 p. (ISBN 978-3-86470-631-8)

• Sites officiels : (de) alice-weidel.de et (de) www.alice-weidel.de 
• Ressource relative à la vie publique  :
  • Bundestag
• Ressource relative à l'audiovisuel  :
  • IMDb
• Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes  :

  • Brockhaus
  • Deutsche Biographie
  • Munzinger
  • Store norske leksikon
• Notices d'autorité  :

  • VIAF
  • GND
  • Pologne

•   Portail de l’Allemagne
•   Portail de la politique