Armand
by Emmanuel Bove
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Armand, now living with a woman of means, is reminded of his recent poverty by an unexpected visit from Lucien, an old friend.Tags
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Emmanuel Bove est un auteur de la première moitié du XXème siècle qui n’est pas passé à la postérité. Pourtant il a bénéficié de patronages prestigieux. Son premier roman, Mes amis, est publié sur les instances de Colette. Et après la guerre, peu de temps après sa mort, alors que l’on demandait à Samuel Beckett quel était l’auteur méconnu dont il recommandait la lecture, il citait Emmanuel Bove, dont il disait qu’« il a comme personne le sens du détail touchant ». Un auteur paré de telles références, ma curiosité était piquée et je n’ai pas attendu longtemps avant de commencer cette lecture.
Oui, c’est certain, Emmanuel Bove a le sens du détail. Il mène la moindre de ses descriptions avec une show more maestria que je n’ai jamais rencontré jusqu’ici au cours de mes lectures. Difficile d’expliquer cela, difficile de décrire la sensation créée par ces descriptions… Le moindre geste, même à peine esquissé, est noté, monté en épingle, décortiqué, analysé comme s’il avait la plus importante des signifiances. Emmanuel Bove applique aux gestes, aux haussements d’épaule, aux poignées de main, aux clignements d’yeux,, au croisement et au décroisement des jambes, ce que d’autres appliquent à la parole. Décortiquer, analyser, comprendre, donner un sens, mettre derrière chacun de ces gestes une volonté, consciente ou inconsciente de la part de celui qui l’exécute.
Et cela court sur 200 courtes pages, sur trois bonnes heures de lecture. Je ne m’en suis pas lassée et j’ai continué ma lecture avec une certaine avidité, une soif que ce type de livre ne déclenche pas chez moi d’habitude (une soif que ce type de livre n’est pas sensé déclencher chez quelque lecteur que ce soit me semble-t-il), et c’est bien étrange. Le sujet est inintéressant au possible, l’action est on ne peut plus mince, mais on ne lit pas ce type de livre pour ces raisons.
D’ailleurs, je me suis surprise à être intéressée par le style et non par l’histoire. Je suis restée comme extérieure à moi-même pendant toute la lecture, je me suis regardée lire, je me suis contemplée en train d’apprécier le style d’un livre dont l’histoire me laissait complètement indifférente. Etrange sensation de lectrice, une première je crois pour moi.
Voilà en définitive un livre que j’ai aimé pour son intérêt stylistique, pour les particularités du style de son auteur. Je n’ai rien apprécié d’autre mais cela m’a suffi. Je sais aussi que je ne renouvellerai pas l’expérience. J’ai goûté au style d’Emmanuel Bove, j’ai touché du doigt ce qui le rend unique, cela me suffira pour un bon bout de temps.
Un livre à recommander donc à ceux que les descriptions ne rebutent pas et à ceux qui s’intéressent avant tout au style d’un auteur, où aux livres qui sont comme des pierres blanches dans l’histoire de la littérature, de ces livres qu’on lit pour se rendre compte, pour toucher du doigt, pour tenter de comprendre ce qu’est la littérature. show less
Oui, c’est certain, Emmanuel Bove a le sens du détail. Il mène la moindre de ses descriptions avec une show more maestria que je n’ai jamais rencontré jusqu’ici au cours de mes lectures. Difficile d’expliquer cela, difficile de décrire la sensation créée par ces descriptions… Le moindre geste, même à peine esquissé, est noté, monté en épingle, décortiqué, analysé comme s’il avait la plus importante des signifiances. Emmanuel Bove applique aux gestes, aux haussements d’épaule, aux poignées de main, aux clignements d’yeux,, au croisement et au décroisement des jambes, ce que d’autres appliquent à la parole. Décortiquer, analyser, comprendre, donner un sens, mettre derrière chacun de ces gestes une volonté, consciente ou inconsciente de la part de celui qui l’exécute.
Et cela court sur 200 courtes pages, sur trois bonnes heures de lecture. Je ne m’en suis pas lassée et j’ai continué ma lecture avec une certaine avidité, une soif que ce type de livre ne déclenche pas chez moi d’habitude (une soif que ce type de livre n’est pas sensé déclencher chez quelque lecteur que ce soit me semble-t-il), et c’est bien étrange. Le sujet est inintéressant au possible, l’action est on ne peut plus mince, mais on ne lit pas ce type de livre pour ces raisons.
D’ailleurs, je me suis surprise à être intéressée par le style et non par l’histoire. Je suis restée comme extérieure à moi-même pendant toute la lecture, je me suis regardée lire, je me suis contemplée en train d’apprécier le style d’un livre dont l’histoire me laissait complètement indifférente. Etrange sensation de lectrice, une première je crois pour moi.
Voilà en définitive un livre que j’ai aimé pour son intérêt stylistique, pour les particularités du style de son auteur. Je n’ai rien apprécié d’autre mais cela m’a suffi. Je sais aussi que je ne renouvellerai pas l’expérience. J’ai goûté au style d’Emmanuel Bove, j’ai touché du doigt ce qui le rend unique, cela me suffira pour un bon bout de temps.
Un livre à recommander donc à ceux que les descriptions ne rebutent pas et à ceux qui s’intéressent avant tout au style d’un auteur, où aux livres qui sont comme des pierres blanches dans l’histoire de la littérature, de ces livres qu’on lit pour se rendre compte, pour toucher du doigt, pour tenter de comprendre ce qu’est la littérature. show less
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- Canonical title*
- Armand
- Original title
- Armand
- Original publication date
- 1927 (Frans) (Frans); 1983 (Nederlands) (Nederlands)
- People/Characters*
- Armand; Jeanne; Lucien
- Important places*
- Parijs, Frankrijk
- Original language*
- Frans
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- Paper, Audiobook
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