Annexe:Liaison en français
La liaison est un procédé linguistique consistant à prononcer la consonne finale d’un mot (qu’elle soit au départ muette ou non) avec la voyelle ou le h muet du mot suivant, comme si les deux ne formaient qu’une seule syllabe. Ce procédé, assez typique de la langue française, suit théoriquement des règles qui présentent bien des exceptions… En alphabet phonétique international (API), la liaison se note par le signe « ‿ ».
Si, en règle générale, la consonne finale garde sa prononciation originale, certaines lettres se trouvent par contre transformées. Par exemple, neuf ans se prononce \nœ.v‿ɑ̃\, alors que neuf avions se prononce \nœ.f‿a.vjɔ̃\. De même, second empire se prononce \sə.ɡɔ̃.t‿ɑ̃.piʁ\.
Certains mots engagés dans des liaisons —notamment les adjectifs— prennent la prononciation du féminin, comme par exemple premier élève qui se prononce \pʁe.mjɛ.ʁ‿e.lɛv\ ou ancien empire qui se prononce \ɑ̃.sjɛ.n‿ɑ̃.piʁ\.
Liaisons obligatoires
[modifier le wikicode]- Entre un nombre et un nom :
- deux enfants : \dø.z‿ɑ̃.fɑ̃\
- cinq arbres : \sɛ̃.k‿aʁbʁ\
- dix avions : \di.z‿a.vjɔ̃\
- Entre un pronom personnel et un verbe :
- il est parti : \i.l‿ɛ paʁ.ti\
- nous avons gagné : \nu.z‿a.vɔ̃ ɡa.ɲe\
- ils ont perdu : \il.z‿ɔ̃ pɛʁ.dy\
- Entre un déterminant et le groupe nominal :
- les oiseaux : \le.z‿wa.zo\
- un animal : \œ̃.n‿a.ni.mal\
- Entre un adjectif se terminant par d, n, r ou t et un substantif :
- petit avion : \pe.ti.t‿a.vjɔ̃\
- dernier arrêt : \dɛʁ.njɛ.ʁ‿a.ʁɛ\
- Moyen Âge : \mwa.jɛ.n‿ɑʒ\
- Dans certains mots composés et locutions figées plus ou moins lexicalisées :
- c’est-à-dire : \sɛ.t‿a.diʁ\
- de temps en temps : \dɘ tã.z‿ã tã\
- premier avril : \pʁɘ.mjɛ.ʁ‿a.vʁil\
Liaisons optionnelles
[modifier le wikicode]Ce sont des liaisons qui sont parfois prononcées, mais dont l’absence ne gêne pas la compréhension du discours.
- Entre un auxiliaire et un participe passé :
- il est attendu : \i.l‿ɛ a.tɑ̃.dy\ ou \i.l‿ɛ.t‿a.tɑ̃.dy\
- nous avions espéré : \nu.z‿a.vjɔ̃ ɛs.pe.ʁe\ ou \nu.z‿a.vjɔ̃.z‿ɛs.pe.ʁe\
- Entre un adverbe et un adjectif ou un verbe :
- il a trop avancé : \i.l‿a tʁo a.vɑ̃.se\ ou \i.l‿a tʁo.p‿a.vɑ̃.se\
- j’ai beaucoup à dire : \ʒ‿ɛ bo.ku a diʁ\ ou \ʒ‿ɛ bo.ku.p‿a diʁ\
- Entre les formes du verbe être et l'attribut du sujet :
- ils sont incroyables : \il sɔ̃ ɛ̃.kʁwa.jabl\ ou \il sɔ̃.t‿ɛ̃.kʁwa.jabl\
- c’est impossible : \se ɛ̃.pɔ.sibl\ ou \se.t‿ɛ̃.pɔ.sibl\
- Entre une préposition (surtout monosyllabique) et son régime :
- sous un abri : \su ɛ̃n‿a.bʁi\ ou \su.z‿ɛ̃n‿a.bʁi\
- dans un salon : \dɑ̃ ɶ̃ sa.lɔ̃\ ou \dɑ̃.z‿ɶ̃ sa.lɔ̃\
- Plus rare, entre une préposition polysyllabique et son régime :
- après une heure : \a.pʁɛ yn‿œʁ\ ou \a.pʁɛ.z‿yn‿œʁ\
- pendant un siècle : \pɑ̃.dɑ̃ ɶ̃ sjɛkl\ ou \pɑ̃.dɑ̃.t‿ɶ̃ sjɛkl\
- Entre un nom au pluriel et l'adjectif qualificatif qui le suit :
- des bois immenses : \de bwa i.mɑ̃s\ ou \de bwa.z‿i.mɑ̃s\
- des pays imaginaires : \de pe.i i.ma.ʒi.nɛʁ\ ou \de pe.i.z‿i.ma.ʒi.nɛʁ\
- Entre un verbe et ses compléments :
- elle prend un billet : \ɛl pʁɑ̃ ɶ̃ bi.jɛ\ ou \ɛl pʁɑ̃.t‿ɶ̃ bi.jɛ\
- je crois en Dieu : \ʒə kʁwɑ ɑ̃ djø\ ou \ʒə kʁwɑ.z‿ɑ̃ djø\
Liaisons interdites
[modifier le wikicode]- Après et
- et ainsi : \e ɛ̃.si\
- Devant un mot débutant par un h « aspiré »
- un haricot : \œ̃ a.ʁi.kɔ\
- Il y a enfin des liaisons qui sont également dites abusives.
- j’ai oublié, prononcé à tort \ʒe.z‿u.bli.je\