disait : « Il y a deux jeunes avocats, au barreau de Lyon, qui parlent. aussi bien que Jules Favre : Mer Juif et Ozanam. » C’était fort exagéré de tous les deux. D’opinions extrêmes, et un peu illuminé de socialisme, Juif fut compromis dans l’insurrection de Lyon en juin 1849 ; s’enfuit à l’étranger, et revint à la suite de l’amnistie impériale. Le conseil de l’ordre ne voulut pas le réinscrire. Un journal de Paris blâma le conseil. Procès en diffamation de la part de celui-ci. Dufaure vint défendre le journal dans une plaidoirie demeurée célèbre au palais de Lyon. Juif ne fut pas réintégré, et alla se fixer à Paris, où il est mort avant 1870.
4 Avocat. Procureur de la République en 1848. Se montra très courageux et faillit tomber sons les coups des Voraces qui, le 18 mars, l’avaient saisi et emmené à la Croix-Rousse, où ils le retenaient comme otage. Relâché sur parole, il revint se constituer prisonnier. Nommé par Marie avocat-général à Besançon, tout son courage ne l’empêcha pas d’être disgracié quand vint M. Rouher qui le rélégua juge à Napoléon-Vendée ; on espérait sa démission, mais il n’avait pas de fortune et se rendit à son poste, où il resta jusqu’en 1870. La révolution le nomma conseiller à Poitiers. Il mourut peu après.
5 Avocat. On lit dans un ouvrage portant pour titre ; A travers le palais, paru en 1881 : « L’ex-avocat-général Lardière (il n’avait été que substitut, mais comme le lieutenant-colonel, il prenait le titre de colonel). » Au moment du Baccarat, il était avocat. Il passait pour être du dernier bien avec Déjazet, qui, plus tard (elle avait bien alors septante ans) lui offrît sa photographie avec cet ex-dono ; « A Me Lardière, défenseur de l’innocence et de Dumollard. » Il avait en effet défendu Dumollard, son compatriote, dans une plaidoirie célèbre, « après s’être, disait-il en commençant, agenouillé sur le tombeau de sa mère, au cimetière de Dagneux ». D’avocat, il devint en 1848 substitut du procureur général à Lyon, puis procureur impérial à Philippeville, puis substitut du procureur général à Limoges, puis avocat à Paris ; puis, je crois, plus rien. Mort récemment, quoique enterré dans les journaux plusieurs années avant sa mort, par synonymie de nom avec un préfet de 1870.