cette ville plusieurs fois prise et livrée au pillage que se décida la grande querelle entre Clovis et Gondebaud, roi des Burgondes. En vain Gondebaud fugitif appela-t-il à son aide les Goths d’Italie, il mourut sans avoir pu affranchir son royaume du tribut imposé par Clovis. Les fils de Clovis n’en rencontrèrent pas moins dans le pays une vive résistance quand ils voulurent en faire la conquête. Clodomir, roi d’Orléans, périt dans la célèbre victoire de Vézeronce (524), remportée sur le roi Godomar près des marais de Morestel et rappelée aux générations actuelles par un tumulus que les gens du pays appellent Mollard de Koën (Kœnig) et tombeau du roi Virgo. Clotaire et Childebert vengèrent la mort de Clodomir, dont ils devaient cependant massacrer les enfants, et achevèrent la conquête de la Bourgogne (536).
Après les Burgondes et les Francs, le pays Viennois eut à subir les ravages des Sarrasins et des Lombards. Charles Martel le délivra des Sarrasins ; Pépin le Bref et Charlemagne le sauvèrent des Lombards. Par malheur, lors du partage définitif de l’empire de Charlemagne, au traité de Verdun en 843, l’ancienne Allobrogie fut une des provinces détachées de la Gaule et abandonnées à l’empereur Lothaire. Lothaire reçut, avec l’Italie, les pays compris entre la Meuse et le Rhin, entre la Saône et le Jura, entre le Rhône et les Alpes, pays trop divers pour former un État, pays arrachés à leur cadre naturel, la Gaule, qui ne lui sont pas tous revenus et lui laissent encore au flanc des blessures saignantes.
Bien que s’autorisant de leur titre pour étendre leur suzeraineté sur la vallée du Rhône où s’était formé un second royaume de Bourgogne, dit Bourgogne cisjurane, les Césars allemands ne purent établir leur autorité dans ces régions trop éloignées du centre de leur puissance. Les vrais maîtres du pays viennois, c’étaient les évêques de Vienne et de Grenoble, les anciens officiers royaux, les propriétaires de vastes domaines. Isarn, évêque de Grenoble, avait fondé la puissance temporelle de son siège ; les comtes d’Albon affermissaient leur pouvoir dans le Graisivaudan ; les Alleman, les Béranger, les