Lettre de François Ier préservant les droits de la Bretagne lors de l'Union avec la France
« François, par la grâce de Dieu Roi de France, père et légitime administrateur et usufruitier des biens de notre très cher et très aimé fils le Dauphin, Duc et propriétaire des pays et Duché de Bretagne, à tous présents et à venir, salut.
Comme en la présente assemblée des États desdits pays et Duché tenus et assemblés, nous et notre dit fils le Dauphin présents en nos personnes en cette ville de Vannes, lesdits gens desdits États nous ayant très humblement suppliés et requis que, unissant perpétuellement à toujours ce pays et Duché de Bretagne à nos Royaumes et Couronne de France, notre bon plaisir soit de les entretenir, garder et observer dans leurs privilèges, franchises, libertés et exemptions anciennement octroyées et accordés par les Ducs de Bretagne nos prédécesseurs, et dont ils ont toujours joui, tant en, l'état de l'Église, noblesse et peuple dudit pays, qu'en la Justice, villes, lieux et communautés de celui-ci, et de ces privilèges, exemptions, franchises et libertés leur octroyer et concéder nos lettres de confirmation, et sur ce leur impartir nos grâces et libéralité; savoir faisons que nous, voulant et désirant de tout notre cœur gratifier et favorablement traiter des gens desdits trois États, en considération également de l'entière obéissance, singulier amour, loyauté et fidélité qu'ils nous ont toujours portés et portent, et semblablement notre fils le dauphin leur Duc propriétaire, afin qu'en ces loyauté et fidélité ils continuent et persévèrent comme nos bons, loyaux, fidèles sujets, au bien dudit pays et de toute la chose publique de celui-ci, à ces gens des trois États, pour ces causes et autres bonnes et grandes considérations qui nous y incitent, nous avons continué, confirmé, loué, ratifié et approuvé, et par la teneur de ces présentes, de notre grâce spéciale, pleine puissance et autorité Royale et Ducale, nous confirmons, louons, ratifions et approuvons tous et chacun lesdits privilèges, exemptions, franchises et libertés à eux octroyés et concédés, comme il est dit, par nos dits prédécesseurs Ducs de Bretagne, et dont ils ont toujours joui en chacun desdits États, et pareillement au fait et administration de la Justice, villes, lieux et communautés de ces pays et Duché, voulant qu'ils en jouissent dorénavant et par la suite perpétuellement et toujours, ainsi et dans la forme et de la manière qu'ils ont antérieurement bien et dument fait, jouissent et usent encore à présent, réservé toutefois ce que les gens mêmes desdits États nous pourrons requérir être réformé ou changé pour le bien, profit et utilité dudit pays.
Aussi nous ordonnons par ces mêmes présentes à nos aînés et fidèles les lieutenant Général et Gouverneur audit pays, présent et à venir, gens tenant notre Parlement et conseil de Bretagne, sénéchaux, alloués, et à tous nos autres justiciers, officiers et sujets desdits pays et duché, que de nos présentes grâces, ratification, approbation et confirmation ils fassent, souffrent et laissent les gens desdits trois États jouir et user pleinement et paisiblement, sans leur faire, mettre ou donner, ni souffrir être fait, mis ou donné aucun trouble ou empêchement contraire; car tel est notre plaisir. Et afin que ce soit toujours chose ferme et stable, nous avons fait mettre notre scel à cesdites présentes, sauf en autres choses notre droit et l'autrui en toutes.
Donné à Vennes au mois d'Août l'an de grâce 1532, et de notre règne le dix-huitième »