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Utilisateur:Mandariine/les varsoviennes

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La Varsovienne
La Varsovienne de 1831,
en polonais
Warszawianka 1831 roku
Image illustrative de l’article Mandariine/les varsoviennes
Lithographie de l'édition de La Varsovienne
chez Launer, éditeur et marchand de musique à Paris, 14 boulevard Montmartre.

Genre Chant patriotique
Musique A. Meissonnier
Texte Casimir Delavigne
Langue originale Français, traduction en polonais
Dates de composition 1831
Commanditaire Louis-Philippe Ier
Versions successives

Traduction de Karol Sienkiewicz,
musique de Karol Kurpiński

Représentations notables

La Varsovienne est un chant national composé par Casimir Delavigne, poète ordinaire du roi Louis-Philippe Ier, à l’instigation de ce dernier, pour faire suite à la Parisienne, qui avait été la Marseillaise de 1830.

La chanson est traduite en polonais et devient le symbole musical de l'insurrection de Novembre. Elle porte le titre de « Warszawianka 1831 roku » qui la distingue d'un nouveau chant révolutionnaire de même nom, « Warszawianka 1905 roku », « La Varsovienne de 1905 ».

Contexte historique

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Louis-Philippe avait donné, lors de la guerre polono-russe de 1830-1831, l’exemple de ces sympathies presque générales pour les Polonais et pour leur révolution[1]. Louis-Philippe avait eu beau faire dire au tsar Nicolas, il lui avait même écrit de sa propre main, qu’il ne songeait pas le moins du monde à intervenir dans les affaires de Pologne, et qu’il s’en rapportait absolument, pour la pacification de ce pays, à la sagesse et à la magnanimité de son souverain, comme pour démentir ses démonstrations de désobligeance envers la Russie, le « roi-citoyen », comme on le surnommait alors, s’était inscrit à la tête des souscripteurs en faveur de la Pologne insurgée contre les Russes[1]. Plus d’une fois, il avait même électrisé la Garde nationale de Paris, en lui annonçant d’éclatantes victoires remportées par l’héroïsme polonais, même si celles-ci se trouvaient toujours fausses[1].

Le tsar Nicolas avait lieu de s’étonner et de se plaindre du subit changement de politique française, qui faisait du roi des Français le défenseur avoué, l’auxiliaire sérieux des rebelles polonais[1]. Il crut reconnaitre, dans cette insistance, l’action personnelle de Louis-Philippe, et il prit à cœur la contrariété qu’on paraissait vouloir lui faire éprouver, par compensation ou par représailles[1]. Vivement blessé de cette intrusion persistante de la politique étrangère dans les affaires de son gouvernement, et bien déterminé à ne pas souffrir la moindre atteinte à ses droits de souverain, il fit tomber tout son ressentiment sur « le roi des barricades » (c’est ainsi qu’il avait qualifié Louis-Philippe), qui lui était peu sympathique depuis la révolution française de 1830[1]. De cette époque date l’antipathie, l’aversion, le ressentiment, que Nicolas a conservé pendant son règne contre la personne même de Louis-Philippe, et qu’il ne s’est jamais donné la peine de cacher vis-à-vis de ses ministres, ni dans le cercle de sa vie privée, ni devant son entourage intime[1]. Ses sentiments de mésestime n’avaient, par ailleurs, que pu que s’augmenter et s’enraciner, avec le sort réservé à la duchesse de Berry, à la suite de la tentative d’insurrection royaliste dans l’Ouest de la France de 1832, où celle-ci s’était vue forcée d’épouser un petit gentilhomme italien pour recouvrer sa liberté, en renonçant à tous ses droits de tutrice et de mère du duc de Bordeaux[1].

De Paris à Varsovie

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Partition de La Varsovienne de Casimir Delavigne, p. 1.
Partition de La Varsovienne de Casimir Delavigne, p. 2.

Casimir Delavigne, poète ordinaire du roi Louis-Philippe Ier compose en 1830, juste après la Révolution de Juillet et en hommage à celle-ci, La Parisienne, chanson qui connaît un grand succès jusqu'à devenir l'hymne national de la France. À la demande du roi, il compose en février 1831, dans le contexte des relations entre Louis-Philippe et le tsar Nicolas 1er et en référence à l'insurrection de Varsovie, un nouveau chant national intitulé la Varsovienne en imitation à la fois de La Parisienne et de « La Marseillaise ». Il est chanté dans les rues de Paris avec autant de passion que la Parisienne[2].

Un mois après sa rédaction, on trouve le texte de la Varsovienne en tract à Varsovie, en Pologne. Fin mars, il est traduit par le poète et historien Karol Sienkiewicz (oncle de Henryk Sienkiewicz) qui le publie dans la revue de Varsovie « Polak Sumienny ». Il est aussitôt mis en musique par le compositeur d'opéra, directeur et chef d'orchestre de l'opéra de Varsovie, Karol Kurpiński. Publiquement exécutée pour la première fois, le , pendant le spectacle d’opéra au Théâtre national, la chanson est accueillie avec enthousiasme par le public, et deviendra, pour les décennies ultérieures, l’un des principaux symboles du mouvement national polonais.

En 1918-1927, jusqu'à la proclamation officielle de « La mazurka de Dąbrowskil » comme hymne de la Pologne, « La Varsovienne » est un des cinq candidats au titre d'hymne national. Pendant l'entre-deux-guerres, les premières mesures servent d'indicatif au second programme de la radio polonaise. Cette chanson est la plus populaire de l'insurrection de Varsovie de 1944.

Le titre polonais de « Warszawianka 1831 roku », « La Varsovienne de 1831 », lui a été donné au début du XXe siècle pour la distinguer d'un nouveau chant révolutionnaire de même nom qui porte le titre de « Warszawianka 1905 roku », « La Varsovienne de 1905 ».

Le texte et le commentaire

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Le texte mentionne les événements suivants : la révolution de juillet en France (« soleil de juillet »), l'établissement comme drapeau national français du drapeau tricolore révolutionnaire (« l'arc-en-ciel de France »), le passage de l'armée russe dans les montagnes balkaniques pendant la guerre russo-turque (1829) (le commandant de cette marche Ivan Dibich était supposé commander l'armée déplacée contre la Pologne), l'amnistie proposée par Nicolas Ier aux insurgés ; le massacre de Praga en banlieue de Varsovie, la participation polonaise aux guerres napoléoniennes, l'intervention supposée de la Russie contre la révolution en Europe, que l'insurrection polonaise a empêchée.

Il existe de fortes nuances entre la version polonaise et la version française, par exemple « Bracia, my wam krew dawali / Dziś wy dla nas nic – prócz łzy » qui se traduirait en « Frères, nous vous avons donné notre sang / Aujourd'hui vous n'êtes rien pour nous – à part des larmes », à mettre en regard avec « N'aurez-vous que des larmes ? / Frères, c'était du sang que nous versions pour vous ! ».

Paroles en polonais Traduction française

Oto dziś dzień krwi i chwały,
Oby dniem wskrzeszenia był!
W tęczę Franków Orzeł Biały
Patrząc, lot swój w niebo wzbił.
Słońcem lipca podniecany
Woła do nas z górnych stron:
"Powstań, Polsko, skrusz kajdany,
Dzis twój tryumf albo zgon!"

Refren :
Hej, kto Polak, na bagnety!
Żyj, swobodo, Polsko, żyj!
Takim hasłem cnej podniety
Trąbo nasza wrogom grzmij!
Trąbo nasza wrogom grzmij!

Na koń, woła Kozak mściwy,
Karać bunty polskich rot,
Bez Bałkanów są ich niwy,
Wszystko jeden zgniecie lot.
Stój! Za Bałkan pierś ta stanie,
Car wasz marzy płonny łup,
Z wrogów naszych nie zostanie,
Na tej ziemi, chyba trup.

Refren

Droga Polska, dzieci Twoje,
Dziś szczęśliwszych doszły chwil,
Od tych sławnych, gdy ich boje,
Wieńczył Kremlin, Tybr i Nil.
Lat dwadzieścia nasze męże,
Los po obcych ziemiach siał,
Dziś, o Matko, kto polęże,
Na Twem łonie będzie spał.

Refren

Wstań Kościuszko! Ugodź serca,
Co z litością mamić śmią,
Znałże litość ów morderca,
Który Pragę zalał krwią?
Niechaj krew tę krwią dziś spłaci,
Niech nią zrosi grunt, zły gość,
Laur męczeński naszej braci
Bujniej będzie po niej rość.

Refren

Tocz Polaku bój zacięty,
Ulec musi dumny car,
Pokaż jemu pierścień święty,
Nieulękłych Polek dar,
Niech to godło ślubów drogich,
Wrogom naszym wróży grób,
Niech krwią zlane w bojach srogich,
Nasz z wolnością świadczy ślub.

Refren

O Francuzi! Czyż bez ceny
Rany nasze dla was są?
Spod Marengo, Wagram, Jeny,
Drezna, Lipska, Waterloo
Świat was zdradzał, my dotrwali,
Śmierć czy tryumf, my gdzie wy!
Bracia, my wam krew dawali.
Dziś wy dla nas nic – prócz łzy.

Refren

Wy przynajmniej coście legli,
W obcych krajach za kraj swój,
Bracia nasi z grobów zbiegli,
Błogosławcie bratni bój.
Lub zwyciężym – lub gotowi,
Z trupów naszych tamę wznieść,
By krok spóźnić olbrzymowi,
Co chce światu pęta nieść.

Refren

Grzmijcie bębny, ryczcie działa,
Dalej! dzieci w gęsty szyk,
Wiedzie hufce wolność, chwała,
Tryumf błyska w ostrzu pik.
Leć nasz orle, w górnym pędzie,
Sławie, Polsce, światu służ!
Kto przeżyje wolnym będzie,
Kto umiera, wolny już!

Refren

Il s'est levé, voici le jour sanglant ;
Qu'il soit pour nous le jour de délivrance !
Dans son essor, voyez notre aigle blanc
Les yeux fixés sur l'arc-en-ciel de France
Au soleil de juillet, dont l'éclat fut si beau,
Il a repris son vol, il fend les airs, il crie :
"Pour ma noble patrie,
Liberté, ton soleil ou la nuit du tombeau !"

Refrain :
Polonais, à la baïonnette !
C'est le cri par nous adopté ;
Qu'en roulant le tambour répète :
À la baïonnette !
Vive la liberté!

Guerre ! À cheval, cosaques des déserts !
Sabrons, dit-il, la Pologne rebelle :
Point de Balkans, ses champs nous sont ouverts ;
C'est le galop qu'il faut passer sur elle.
Halte ! n'avancez pas ! Ses Balkans sont nos corps ;
La terre où nous marchons ne porte que des braves,
rejette les esclaves
Et de ses ennemis ne garde que les morts

Refrain

Pour toi, Pologne, ils combattront, tes fils,
Plus fortunés qu'au temps où la victoire
Mêlait leurs cendres aux sables de Memphis
Où le Kremlin s'écroula sous leur gloire:
Des Alpes au Thabor, de l'Ebre au Pont-Euxin,
Ils sont tombés, vingt ans, sur la rive étrangère.
Cette fois, ô ma mère!
Ceux qui mourront pour toi, dormiront sur ton sein.

Refrain

Viens Kosciusko, que ton bras frappe au cœur
Cet ennemi qui parle de clémence;
En avait-il quand son sabre vainqueur
Noyait Praga dans un massacre immense ?
Tout son sang va payer le sang qu'il prodigua,
cette terre en a soif, qu'elle en soit arrosée;
Faisons, sous sa rosée,
Reverdir le laurier des martyrs de Praga.

Refrain

Allons, guerriers, un généreux effort!
Nous les vaincrons; nos femmes les défient.
O mon pays, montre au géant du nord
Le saint anneau qu'elles te sacrifient.
Que par notre victoire il soit ensanglanté;
Marche, et fais triompher au milieu des batailles
L'anneau des fiançailles,
Qui t'unit pour toujours avec la liberté.

Refrain

À nous, Français! Les balles d'Iéna
Sur ma poitrine ont inscrit mes services;
À Marengo, le fer la sillonna;
De Champ-Aubert comptez les cicatrices.
Vaincre et mourir ensemble autrefois fut si doux!
Nous étions sous Paris... Pour de vieux frères d'armes
N'aurez-vous que des larmes?
Frères, c'était du sang que nous versions pour vous!

Refrain

O vous, du moins, dont le sang glorieux
S'est, dans l'exil, répandu comme l'onde,
Pour nous bénir, mânes victorieux,
Relevez-vous de tous les points du monde!
Qu'il soit vainqueur, ce peuple; ou martyr comme vous,
Sous le bras du géant, qu'en mourant il retarde,
Qu'il tombe à l'avant-garde,
Pour couvrir de son corps la liberté de tous.

Refrain

Sonnez, clairons! Polonais, à ton rang!
Suis sous le feu ton aigle qui s'élance.
La liberté bat la charge en courant,
Et la victoire est au bout de ta lance.
Victoire à l'étendard que l'exil ombragea
Des lauriers d'Austerlitz, des palmes d'Idumée!
Pologne bien-aimée,
Qui vivra sera libre, et qui meurt l'est déjà!

Refrain

Notes et références

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  1. a b c d e f g et h P. L. Jacob‬, Histoire de la vie et du règne de Nicolas Ier, empereur de Russie, t. 6‬, Paris, L. Hachette et Cie, 1871‬ (lire en ligne), p. 294-5.
  2. Daniel Stern, Histoire de la révolution de 1848, t. 3, Paris, Sandre, , 383 p. (lire en ligne), p. 13.

Liens externes

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