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Utilisateur:Kõan/Congrégation des Wikipédiens

Une page de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

À l’orée du XXIe siècle, sur l’île de Wikimédia (37°N 127°E) (Sysop Island, 系统操作员海岛), est apparu un groupe religieux fervent du nom de Wikipédia. Ses membres s’appelaient entre eux « Wikipédiens ».

Les adeptes

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Selon les documents qu’il nous reste de cette ère révolue, les nouveaux adeptes prenaient automatiquement un nom de code du type IP 86.120.125.897 avant d’avoir le droit de porter le fameux pseudonyme qui faisait du novice un disciple intégré à la communauté.

Les gourous

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Un Sysop et quelques IP

Le groupe était conduit avec fermeté et sagesse par les Sysops, un groupe de sages élus pour leur clairvoyance et une tendance à ne jamais (O grand jamais) se mettre en colère (la plupart pratiquaient un rituel initiatique secret du nom de WikiLove) et à toujours (O grand toujours) servir le bien de la communauté (ils se retrouvaient entre eux pour faire du channelling, dont le grand médium s’appelait canal IRC, et le cercle privé ainsi constitué s’appelait « La Cabale », un nom qu’il était apparemment interdit de prononcer en présence des concernés).

Les Sysops suggéraient aux adeptes surmenés une cure de réjuvénation très prisée à l’époque appelée WikiBreak (mais généralement assez peu scrupuleusement suivie, la dépendance à Wikipédia était si grande chez les adeptes que l’éloignement leur était insupportable).

Malgré l’amour incommensurable de ces êtres, il leur arrivait de juger certains indésirables (ou vandales, contraction de « vendeurs de cabales », voir plus bas) régulièrement punis par le terrible « revert », suivi d’un blanchiment pour restaurer la pureté originelle.

Les « fôné » (dont le sens semble être celui de « ne pas être vraiment né au sein de la secte ») étaient particulièrement honnis par la communauté et l’expression était devenue synonyme de paria ou d'espion.

L'ouvrage collectif

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Les Sysops et leurs pseudonymes passaient leur temps à constituer un ouvrage monumental sacré qu’ils appelaient l’encyclopédie et dont le contenu devait être maintenu dans un état de perpétuel changement à l’image de la vie même. Rien n’y était jamais fixe, la connaissance d’un jour pouvait être le contraire de celle du lendemain, le vandalisme des uns était le savoir des autres, mais toujours, selon le règlement sacré, « il fallait remonter à la source ». La connaissance coupée de sa source divine était jugée sans valeur et pouvait être supprimée manu adminitari. Les Sysops étaient intransigeants à ce sujet et le CAr (une milice privée au service des Sysops) pouvait punir sévèrement les contrevenants. Le travail était constamment surveillé par des « patrouilles rc » (escouades terrestre du CAr) et parfois récompensé par un label AdQ (« archivé dans le quarto ») et un joli bandeau.

L'encyclopédie et quelques IP qui cherchent à comprendre les instructions pour l'aborder.

Les pseudonymes (les Sysops en étaient dispensés) devaient prononcer fréquemment le mot sanscrit « amha » qui manifestait leur conscience de n’être que de misérables vermisseaux aux pieds (on disait « bot ») des Sysops.

Le péché capital était appelé POV (et parfois PDV par une clique appelée les « francocentrés »). Le POV consistait à confondre plus ou moins intentionnellement savoir et élucubration personnelle. Le plus délicat au sujet de ce péché était son caractère (une particularité de l’encyclopédie) mouvant. Parfois, même une « contribution sourcée » (connectée à la source de vie, voir plus haut) pouvait être un POV. Mais quand la contribution sourcée qui s’était révélée être un POV était en réalité un copyvio (selon le principe sacré : une contribution ne devait jamais (O grand jamais) être la copie d’un travail existant, mais elle ne devait jamais non plus (O grand jamais non plus) être un travail qui n’existait pas). On dit que certains sont morts d’épuisement pour avoir tenté de résoudre cette énigme. On pense aujourd’hui que cette règle paradoxale avait été édictée afin de maintenir les pseudonymes dans la servitude et la conscience de leur insignifiance (amha).

Les Sysops et les pseudonymes poussaient parfois un cri sauvage dans les moments d’unité mystique, on dit qu’ils plussoyaient. Nous n’avons malheureusement pas d’enregistrement nous renseignant sur la sonorité particulière de ce cri.

La congrégation, perçue comme une démocratie utopique de l’extérieur et comme une sysopcratie de l’intérieur, s’est dissoute spontanément à la fin de l’année 2008 (après la féroce bataille dite « des 10 Sions ») phagocytée par un autre groupe religieux fervent : le citizendium.