Une lettre de la maison
Une lettre de la maison | ||||||||
Épisode | ||||||||
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Auteur | Keno Don Rosa | |||||||
Personnages principaux | Balthazar Picsou | |||||||
Pays | Danemark | |||||||
Titre original | Tempelriddernes skat | |||||||
Autres titres | A Letter from Home | |||||||
Éditeur | Egmont | |||||||
Première publication | 2004 | |||||||
Nombre de pages | 24 | |||||||
Albums de la série | ||||||||
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Une lettre de la maison est une histoire en bande dessinée de Keno Don Rosa. Elle met en scène Balthazar Picsou avec ses neveux Donald Duck, Riri, Fifi et Loulou. Elle se déroule au château du clan McPicsou, en Écosse.
Elle est la suite de l'histoire de Don Rosa, La Couronne des croisés, et fait apparaître un des personnages de la Jeunesse de Picsou, la sœur de celui-ci, Matilda.
Synopsis
[modifier | modifier le code]Picsou et ses neveux se rendent au château du clan McPicsou pour chercher le trésor des Templiers, dont un de ses ancêtres fut le protecteur après les persécutions par le roi de France. Sur place, Picsou découvre que la gardienne est sa sœur Matilda, avec qui il est en froid depuis un quart de siècle.
Elle l'aide néanmoins, mais Picsou est talonné par Molay et Maurice du Conseil monétaire international et garants de l'héritage des Templiers. Cependant, Molay montre de plus en plus une volonté d'enrichissement personnel : il a volé la couronne des croisés laissée par Picsou dans un musée d'Haïti.
Ignorant la présence de ce dernier, Picsou franchit au fur et à mesure les obstacles qui le séparent du trésor. Arrivé au dernier, il finit par apercevoir Molay avec sa sœur, Matilda mais il est confronté à un dilemme.
Fiche technique
[modifier | modifier le code]- Histoire n°D 2003 081.
- Éditeur : Egmont.
- Titre de la première publication : Tempelriddernes skat (danois), Kirje kotoa (finlandais), Jakten på tempelridderskatten (norvégien), Brev hemifrån eller Den gamla borgens nya hemlighet (suédois).
- Titre en anglais : A Letter from Home (ou The Old Castle's other Secret).
- Titre en français : Une Lettre de la maison (ou Le Secret des Templiers).
- 34 planches.
- Auteur et dessinateur : Keno Don Rosa.
- Premières publications : Donald Duck & Co (Norvège), Anders And Co (Danemark), Aku Ankka (Finlande) et Kalle Anka & Co (Suède), no 9 à 11 datés de février-.
- Première publication aux États-Unis: Uncle Scrooge no 342, .
- Première publication en France : Picsou Magazine no 393, .
Références à Carl Barks
[modifier | modifier le code]Le Conseil monétaire international et ses deux principaux membres, Molay et Maurice, ont été créés par Carl Barks dans La fabuleuse pierre philosophale, publié aux États-Unis en 1955. Ils avaient confisqué la pierre à Picsou pour éviter un effondrement des cours de l'or. Don Rosa les avait déjà repris dans La Couronne des croisés en 2002.
Le château du clan McPicsou est apparu pour la première fois dans Le Secret du vieux château en 1948, deuxième apparition de Picsou et qui présentait plusieurs de ses ancêtres. Cette histoire de Barks révélait la mort de Scottie, le gardien ; il a été remplacé par la sœur de Picsou, à l'insu de celui-ci.
Matilda apparaît sur un arbre généalogique dessiné par Barks et conservé dans ses outils de travail. Ce document explique les liens de parenté entre Picsou, Grand-Mère Donald, Donald et Gontran.
Le trésor des templiers recèle notamment des joyaux issus des mines du roi Salomon, plus beaux que ceux que Donald et les siens y avaient trouvé, d'après ses dires. Il s'agit d'une allusion à une de leurs précédentes aventures, Les mines du roi Salomon[1].
Une suite adulte de la Jeunesse de Picsou
[modifier | modifier le code]Dans cette histoire, Don Rosa reprend de nombreux éléments de sa biographie de Picsou, et raconte la fin de l'histoire de plusieurs personnages. L'auteur se servit de cette histoire de trésor pour régler la question des rapports de Picsou avec ses parents et ses sœurs. En effet, Matilda tient encore rigueur à Balthazar pour les avoir chassés vingt-cinq ans auparavant (voir Le Bâtisseur d'empires du Calisota, avant-dernier épisode de la Jeunesse), préférant apparemment vivre de son argent qu'avec sa famille. Le bédéiste devait ainsi en une seule histoire résoudre les relations familiales dysfonctionnelles de Picsou et lui faire trouver un vaste trésor, ce qui représentait un défi[1].
Peu avant la mort de leur père Fergus McPicsou, Matilda et Hortense suivirent leur frère à Donaldville. Hortense est la mère de Donald et la grand-mère de Riri, Fifi et Loulou ; Matilda leur grand-tante. Don Rosa renonça à faire apparaître Hortense car il aurait été obligé d'expliquer où elle se trouvait depuis vingt-cinq ans et pourquoi elle avait abandonné sa famille à Donaldville. À ce problème, il ne trouvait aucune solution agréable ou facile. Il décida donc de ne faire apparaître que Matilda ; peut-être écrirait-il un jour une histoire expliquant ce mystère, s'il en trouve l'inspiration. Ce personnage est toutefois rapidement évoqué dans l'histoire, lorsque Matilda fait allusion à la rancune qu'elle éprouve envers son frère. Dans la dernière case de la cinquième planche, elle déclare à Rifi, Fifi et Loulou que « Hortense et [elle ont] juré de ne plus jamais lui parler »[1].
Cependant, l'histoire fait exception car elle adopte un ton triste pour évoquer ces douloureuses histoires de famille, alors que l'éditeur danois Egmont ne souhaite pas évoquer les morts autour des personnages actuels. Dès l'arrivée au château, Picsou se recueille sur la tombe de ses parents et s'interroge sur ce qu'ils auraient pensé de son parcours ; Matilda, elle, ne cachant rien de son opinion. La disparition de Della, fille d'Hortense et donc sœur de Donald, est évoquée rapidement lorsque Picsou dit à Matilda que « [Donald] avait recueilli chez lui ses trois neveux ».
Le final, avec cette fameuse « lettre » du titre, réconcilie Balthazar avec sa famille, notamment son père. Don Rosa lui fait même dire à Matilda ce que de nombreuses histoires de cet auteur annonçaient : son envie de vivre en famille, et qu'il réussit à accomplir depuis sa rencontre avec Donald et ses neveux, au moment de Noël 1947 dans Noël sur le mont Ours de Barks et le Canard le plus riche du monde de Don Rosa.
Néanmoins, Donald et sa malchance placent l'humour nécessaire pour que l'histoire reste accessible aux jeunes lecteurs : comment il est grondé par Matilda, la scène de la tasse de thé, ses chutes dans les latrines, etc.
En , le site internet allemand DuckMania a publié des réponses de Don Rosa à des questions de fans ([1]). L'auteur confirme le sérieux de l'histoire en affirmant que : "I sure wish I coulda done it with a bit more humor and action" ("j'aurais vraiment aimé pouvoir l'avoir fait avec un peu plus d'humour et d'action").
Le dessin de plusieurs scènes de la Jeunesse fait apparaître cette histoire comme un résumé rapide des principaux thèmes de la vie de Picsou[1] :
- Le jour où, en Écosse, il gagna son premier sou en tant que cireur de chaussures, son sou fétiche, dans Le Dernier du Clan McPicsou ;
- Quand il gagna un dollar d'argent de la main de son oncle John McPicsou, auquel l'aventure qu'ils avaient vécu ensemble lui conférait une plus grande valeur, dans Le Roi du Mississippi ;
- Lorsque Théodore Roosevelt lui apprit le goût du dur labeur et de l'aventure lorsque tous deux étaient dans le Dakota du Sud, dans Le Cow-boy des Badlands ;
- La fois où il refusa de voler l'énorme opale appartenant aux aborigènes d'Australie, préférant gagner honnêtement sa fortune, dans Le Rêveur du Never Never ;
- Le moment où, devenu cupide, il échangeait des mines de diamants contre de la verroterie et brûlait des villages en Afrique pour s'enrichir, dans Le Bâtisseur d'empires du Calisota.
Références historiques et culturelles
[modifier | modifier le code]Bien que cette histoire fasse essentiellement allusion à l'univers des Templiers, d'autres thématiques sont également abordées[1] :
Les Templiers et leur trésor
[modifier | modifier le code]Avec cette histoire, Don Rosa poursuivit dans la veine des chasses aux trésors légendaires de Picsou et ses neveux. Il voulut aller plus loin en faisant chercher à ses personnages un des plus célèbres et importants trésors, celui des Templiers. Cette quête avait d'ailleurs débuté dans La Couronne des croisés. Pour nourrir ces deux histoires, il dut effectuer un travail documentaire titanesque, le plus vaste qu'il ait accomplit en dix-sept ans de travail sur les histoires des canards de Disney. D'habitude, pour ses histoires, il n'emploie que le dixième du fruit de ses recherches ; ici, il n'en a utilisé que le centième ! Don Rosa se sert ainsi des réalités et mythes entourant les Templiers (ou chevaliers de l'ordre du Temple) et leur trésor.
Don Rosa explique que ce trésor était constitué de l'accumulation de leurs pillages et des tributs reçus d'Europe, du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord. De plus, des légendes affirment qu'il contiendrait également des objets légendaires découverts par les Templiers dans les chambres à trésor souterraines du Temple du roi Salomon, à Jérusalem. Parmi eux se trouveraient la pierre philosophale, des joyaux des mines de Salomon, son trône d'or et d'ivoire (orné de son sceau), l'Arche d'Alliance et le Saint-Graal. Pendant longtemps, le bédéiste reçut des demandes de fans de la série, insistant pour qu'il envoie Picsou chercher ce dernier trésor. Le problème est qu'en faisant cela, il était obligé d'expliquer à ses lecteurs ce qu'est cette relique, ce qui est compliqué dans une bande dessinée non-religieuse. Finalement, il le résolut en partant du principe que le Saint-Graal et l'Arche d'Alliance faisaient partie d'un trésor plus vaste que son personnage rechercherait. Ainsi, il ne serait pas obligé d'entrer trop dans les détails sur cet objet religieux ; si un lecteur désirait en savoir plus, il pourrait effectuer ses propres recherches.
Dans l'histoire précédente, le bédéiste faisait rechercher aux canards la couronne des Croisés. Celle-ci constitue la clé pour trouver le trésor, caché en Écosse. Selon de nombreux historiens, c'est en effet dans ce pays, où les Templiers étaient présents, qu'ils auraient fui et caché leur trésor.
Dans l'histoire présente, pour accéder à la chambre le renfermant située sous le château des McPicsou, les protagonistes doivent résoudre des énigmes. Celles-ci font référence à l'univers de l'ordre du Temple :
- La première d'entre elles se trouve sur la pierre tombale du Templier Sir Simon Mc Picsou, ornée d'une tête de mort et, juste à côté, de deux os croisés. Ces deux symboles seraient à l'origine du Jolly Roger, pavillon utilisé par les pirates et les corsaires.
- Dans une pièce secrète du château est écrit, sur un mur, un message crypté par le code des Templiers, le même que celui rédigé sur la couronne. Il s'agit du code secret que les chevaliers ont utilisé pour dissimuler leurs secrets, basé sur le chiffre de Cornelius Agrippa.
- Une autre énigme évoque la date la plus sacrée, ainsi que la date la plus noire pour les Templiers. C'est respectivement le 24 juin, jour de la fête de la Saint-Jean et le (1307), jour de l'arrestation des leurs par le roi de France Philippe le Bel.
- Dans le long tunnel sous les cachots, pour ouvrir une porte, il est nécessaire de n'enfoncer que certaines dalles, en imitant les prêtres entrant dans le Temple de Salomon (Premier Temple de Jérusalem). Selon le Manuel des Castors Juniors, les grands prêtres qui y pénétraient s'arrêtaient et priaient dans l'escalier, sur le troisième, le huitième et le quinzième symbole.
- Ensuite, une vaste caverne abrite une sorte de kiosque avec huit piliers, à l'instar du Temple. L'édifice comporte aussi une coupole, à l'intérieur de laquelle se tient une statue figurant le shamir de Salomon (en). Il s'agit d'une créature en forme de ver dont le roi se servit pour tailler les pierres, étant donné que selon la légende, Dieu lui défendit d'employer des outils pour bâtir son temple. Pour déclencher sa chute et briser la dalle menant à la salle du trésor, il faut bouger les épées des neuf statues des premiers Templiers, dans cet ordre :
- Hugues de Champagne ;
- Rossal de Clairveaux ;
- André de Gondemare (pt) ;
- Geoffroi Bissol ;
- Archambault de Saint-Amand ;
- Nivard de Montdidier ;
- André de Montbard ;
- Godefroy de Saint-Omer ;
- Hugues de Payns.
Inventions de l'auteur et canular
[modifier | modifier le code]La seule information qu'inventa Don Rosa fut le lien entre le clan fictif McPicsou et les Templiers. Tandis que le Conseil Monétaire International est une invention de Barks.
Don Rosa reconnut toutefois que des informations sur lesquelles ils se basa étaient fausses. Comme le fameux Prieuré de Sion, mentionné dans nombre de livres d'histoire, s'est révélé être un canular d'historiens.
Autres
[modifier | modifier le code]- Le journal haïtien annonçant le vol de la couronne s'intitule La Gazette de Port-au-Prince. Son nom fait référence à la capitale d'Haïti.
- Après que Donald eut malencontreusement brisé le Graal, il demande si ses neveux n'auraient pas du chatterton pour le réparer. Il s'agit d'un ruban adhésif inventé par Jonathan Edwards Chatterton.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]À noter la mention de Sir Simon Mc Picsou, membre du clan jusqu'à présent jamais mentionné, même dans l'arbre généalogique établi par Don Rosa lui-même. Dans l'histoire, il est dit qu'il était né en 1437, pour mourir en 1509 et fut trésorier des Templiers lorsque la coursonne des croisés fut confiée à Christophe Colomb (voir La Couronne des croisés).
Lien externe
[modifier | modifier le code]- (en) Base INDUCKS : A Letter From Home
Références
[modifier | modifier le code]- Intégrale Don Rosa, La grande épopée de Picsou, Tome VII - Le Retour du Chevalier noir et autres histoires, Glénat
- « The Old Castle's Other Secret. Commentary by Don Rosa », publié dans Uncle Scrooge no 342, . L'auteur explique le choix du trésor recherché par Picsou et le récit en deux histoires de sa quête (La Couronne des croisés et Une lettre de la maison).