The Köln Concert
Sortie | 1975 |
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Enregistré |
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Durée | 66 min 5 sec |
Genre | Jazz, musique improvisée |
Producteur | Manfred Eicher |
Label | ECM |
Albums de Keith Jarrett
The Köln Concert (en français : Le concert de Cologne) est un album du pianiste de jazz américain Keith Jarrett, publié en 1975 chez ECM.
The Köln Concert est l'enregistrement d'un concert entièrement improvisé donné par le pianiste à l'Opéra de Cologne. Il s'agit de l'album le plus connu et reconnu de Jarrett, ainsi qu'un album important dans l'histoire du jazz. Avec à peu près 4 millions d'exemplaires, c'est l'album de jazz en solo qui s'est le mieux vendu, ainsi que l'album de piano qui s'est le mieux vendu.
Historique
[modifier | modifier le code]À partir de 1973, Keith Jarrett entame une tournée européenne. Le , il est programmé à l'Opéra de Cologne, en Allemagne.
Keith Jarrett, alors âgé de 29 ans[1], est ce soir-là dans un très mauvais état d'esprit, fatigué de sa tournée, en manque de sommeil. De plus, le Bösendorfer model Imperial 290, un des meilleurs pianos de concert, n'est pas disponible, à cause d'une grève, et le pianiste est réduit à jouer sur un piano d'étude fatigué[2],[3]. Jarrett, en particulier, n'aime pas le son dans les extrêmes, raison pour laquelle il jouera surtout dans le registre medium et grave[1],[3]. Vera Brandes, l'organisatrice du concert, réussit à le convaincre de maintenir le concert.
Le soir venu, il démarre le concert, à la surprise générale, avec les premières notes de la sonnerie de rappel de la salle de Cologne[4],[3]. La salle, comble[3], passé un moment d'étonnement amusé[5], se laisse prendre par l'improvisation autour de ce thème et Jarrett enregistre l'un de ses concerts les plus importants[6].
La production de l'album est difficile, notamment à cause de la mauvaise qualité du piano. Le producteur Manfred Eicher et l'ingénieur du son Martin Wieland passent plusieurs jours aux studios Bauer pour améliorer la qualité des bandes[2].
Très grand succès populaire, cet album ouvre les portes du jazz à un public qui n'y est pas habitué. Il s'agit de l'un des disques de jazz les plus vendus au monde et de l'album de piano solo, quel que soit le genre, le plus distribué de tous les temps[7],[6] avec ses 3,5 millions d'exemplaires vendus[4].
À propos de la musique
[modifier | modifier le code]« Quand on entend, les rumeurs du public, Keith Jarrett chanter par-dessus la ligne mélodique du piano et métamorphoser progressivement un thème et son accompagnement hypnotique, on a l’impression d’être dans la salle de concert mais aussi dans la tête du pianiste. On assiste à la naissance d’une œuvre, on effleure du doigt le mystère de la création. »
— Max Dozolme[3]
Au moment de la sortie du Köln Concert, le monde du jazz est alors en pleine vague de jazz fusion et de free jazz. Jarrett, avec un simple piano acoustique, apporte de la simplicité, du lyrisme, ainsi qu'une approche de l'improvisation révolutionnaire[8].
Jarrett base son improvisation sur de petits motifs, un jeu rythmique et des ostinatos[3]. À cause des limitations du piano, Jarrett se concentre sur le registre medium, et compense les faiblesses dans le grave par des figures rythmiques répétitives[3].
Pour certains critiques, on trouve dans l'approche de Jarret l'influence de Peace Piece, morceau entièrement improvisé sur un ostinato par Bill Evans, publié sur l'album Everybody Digs Bill Evans (1959)[6].
Liste des morceaux
[modifier | modifier le code]Le concert original était composé de deux mouvements d'environ 30 minutes chacun; plus un rappel de 7 minutes[4] qui furent pour l'enregistrement discographique décomposés en quatre mouvements individuels[8] :
No | Titre | Durée |
---|---|---|
1. | Köln, January 24, 1975 Part I | 26:02 |
2. | Köln, January 24, 1975 Part IIa | 14:54 |
3. | Köln, January 24, 1975 Part IIb | 18:13 |
4. | Köln, January 24, 1975 Part IIc | 6:59 |
Le dernier mouvement Part IIc correspond au rappel du concert. Il s'agit d'une réinterprétation d'une composition de Keith Jarrett, Memories of Tomorrow[9], que l'on peut entendre lors d'un concert en trio avec Gus Nemeth (contrebasse) et Paul Motian (percussions) donné à Oslo en et diffusé en 1972 sur la chaîne de télévision publique norvégienne NRK1[10].
Postérité
[modifier | modifier le code]En 1993, Nanni Moretti utilise la mélodie de la première partie du concert dans son film Journal intime.
En 2006, le pianiste polonais Tomasz Trzcinski enregistre une nouvelle interprétation du Köln Concert sur l'album Blue Mountains[1]. Le pianiste canadien John Roney réinterprète à sa façon le Köln Concert en 2015[1].
L'album reçoit, en 2011, le Grammy Hall of Fame Award[11].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Daniel Lemay, « John Roney «réinvente» le Köln Concert de Jarrett », La Presse, (consulté le ).
- Entretien avec Manfred Eicher par Bertrand Dermoncourt, « Une histoire de musique et de liberté », Classica no 115, septembre 2009, p. 70.
- Max Dozolme, « The Köln Concert : Keith Jarrett à l’opéra », MAXXI Classique, sur France Musique, (consulté le ).
- (en) « A jazz night to remember », The Wall Street Journal, 11 octobre 2008.
- Les rires du public surpris sont audibles sur l'enregistrement.
- (en) « 50 great moments in jazz: Keith Jarrett's The Köln Concert », The Guardian, 31 janvier 2011.
- Paola Genone, « Keith Jarrett, le magicien », L'Express, (lire en ligne).
- (en) Thom Jurek, « The Köln Concert », sur AllMusic (consulté le ).
- « John Roney «réinvente» le Köln Concert de Jarrett », sur La Presse, (consulté le )
- (no) « Jazz med Keith Jarrett trio », sur tv.nrk.no, (consulté le ).
- (en)« Grammy Hall of Fame Award », sur grammy.com
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (en) Peter Elsdon, Keith Jarrett's The Köln Concert, New York, Oxford University Press, , 192 p. (ISBN 978-0-19-977926-0)
- (en) The Köln Concert : Original transcription, Schott Music, 88 p. (ISBN 978-3-7957-9519-1). Transcription complète de la musique.
Liens externes
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- Ressources relatives à la musique :