Scorpion Ier
Scorpion Ier | |
Nom en hiéroglyphe | ![]() |
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Transcription | Wḥˁ / Srḳ[1] Ouhâ / Serq Scorpion ? |
Période | Période prédynastique |
Dynastie | dynastie 0 |
Fonction principale | roi |
Dates de fonction | XXXIIIe siècle / XXXIIe siècle[note 1] |
Sépulture | |
Emplacement | Tombe U-j, Oumm el-Qa'ab à Abydos. |
Date de découverte | 1988 |
Découvreur | Günter Dreyer |
Objets | mobilier et deux cents étiquettes |
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Scorpion Ier (ancien égyptien : peut-être Serq ou Ouhâ[1]) est un roi de la période prédynastique égyptienne qui a régné pendant la seconde moitié du IVe millénaire avant l'ère commune[note 1].
Tombe (U-j)
[modifier | modifier le code]Dans le cimetière U d'Abydos, on a retrouvé plusieurs serekhs anonymes dont un seul contenait une inscription permettant, selon certains, d'identifier un roi Scorpion. Selon Gwenola Graff la tombe est celle du roi Scorpion III[2].
Dans la tombe (U-j), datée vers 3200 avant notre ère[3] et découverte en 1988 par une expédition allemande, se trouvait du mobilier et « cent cinquante étiquettes [en ivoire, en os et en ébène] perforées, probablement attachées à des paquets de textiles de grande valeur qui avaient été déposées là ». Il y avait aussi sept cents jarres originaires de Palestine, mille jarres de vin et de bière, ainsi qu'un fragment de sceptre Heka, symbole de la royauté. Selon Agut et Moreno-Garcia, 2016 : « L'une de ces jarres de terre cuite porte, tracé à l'encre, un scorpion. Est-ce une manière de désigner le propriétaire de la tombe ? Ou, au contraire, cela renvoie-t-il au domaine où le produit que contenait cette jarre avait été élaboré ? »[4]. Des égyptologues comme Pierre Tallet analysent ceci non pas comme un nom royal mais un symbole permettant de désigner le roi en tant que fonction, le nom royal particulier n'étant peut-être apparu qu'à partir d'Iry-Hor un certain temps plus tard[3].
Les étiquettes découvertes permettent de prouver l'existence très ancienne d'une sorte de proto-écriture déjà relativement complexe, qui évoluera petit à petit en le système hiéroglyphique complexe bien connu aux époques dynastiques[5]. Cependant, il n'est pas assuré que les symboles utilisés représentent des éléments d'une langue en particulier, dans le sens où le dessin d'une vache représente une vache dans n'importe quelle langue[6].
Historique
[modifier | modifier le code]Le personnage enterré dans cette tombe a vécu indubitablement un certain temps avant Narmer, premier roi de la Ire dynastie, ainsi que des prédécesseurs immédiats de ce dernier, Iry-Hor et Ka[7].
De part le fait qu'une grande partie du matériel funéraire de la tombe U-j provenait de Basse-Égypte, certains chercheurs pensent que le roi régnait sur l'ensemble du pays, et ce, dès cette haute époque[3]. Cependant, ce point de vue n'est pas partagé pas tous les chercheurs, certains n'y voyant qu'un roitelet du proto-royaume thinite, l'unification égyptienne n'étant intervenue que sous le règne de Narmer[8],[9].
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- En termes de chronologie absolue, la détermination de dates exactes de début et de fin de règne est impossible pour un roi d'une aurri haute époque ; tout au plus une date approximative peut être donnée. Tallet et al. indique par exemple 3200 avant l'ère commune (cf. Tallet et al. 2023, p. 77).
Références
[modifier | modifier le code]- Dessoudeix 2008, p. 27.
- ↑ Gwenola Graff 2015.
- Tallet et al. 2023, p. 77.
- ↑ Agut et Moreno-García 2016, p. 86-87.
- ↑ Tallet et al. 2023, p. 76.
- ↑ Stauder 2023, p. 36.
- ↑ Tallet et al. 2023, p. 76-77.
- ↑ Wilkinson 1999, p. 68.
- ↑ Agut et Moreno-García 2016, p. 92-93.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Damien Agut et Juan Carlos Moreno-García, « de Narmer à Dioclétien 3150 av. J.-C. - 284 apr. J.-C. », dans Joël Cornette, L'Égypte des pharaons, Paris, Belin, coll. « Mondes anciens », (réimpr. 2018), 847 p., 24 cm (ISBN 978-2-7011-6491-5) ;
- Sophie Desplancques, L'Égypte ancienne, PUF, coll. « Que sais-je ? », (1re éd. 2005), 127 p., 18 cm (ISBN 978-2-7154-0255-3) ;
- Michel Dessoudeix, Chronique de l'Égypte ancienne : Les pharaons, leur règne, leurs contemporains, Arles, Actes Sud, , 780 p. (ISBN 978-2-7427-7612-2)
- Image, écriture et communication en Égypte pré-pharaonique [vidéo], Gwenola Graff (, 30 minutes), Les Tables Rondes de l'Arbois, consulté le
- Nicolas Grimal, Histoire de l'Égypte ancienne, Fayard, , 602 p. [détail des éditions] (ISBN 978-2213021911) ;
- Andreas Stauder, « Origine et premiers développements de l'écriture hiéroglyphique égyptienne », dans Stéphane Polis, Guide des écritures de l'Égypte ancienne, Le Caire, IFAO, (ISBN 978-2724708363), p. 34-41 ;
- Pierre Tallet, Frédéric Payraudeau, Chloé Ragazzoli et Claire Somaglino, L'Égypte pharaonique : Histoire, société, culture, Malakoff, Armand Colin, , 2e éd. (1re éd. 2019), 482 p. (ISBN 978-2-200-63527-5) ;
- (en) Toby Wilkinson, Early Dynastic Egypt, Londres, Routledge, , 413 p. (ISBN 978-0-415-26011-4).