Sécurité durant les Jeux olympiques et paralympiques d'été de 2024
La sécurité durant les Jeux olympiques et paralympiques de 2024 est particulièrement complexe à gérer par les différents acteurs, étant donné l'ampleur des évènements, la très forte affluence attendue et les variétés des menaces potentielles.
Contexte de la sécurité en France
[modifier | modifier le code]Émeutes de l'été 2023 et attentats terroristes
[modifier | modifier le code]Comme tout événement de grande ampleur, les Jeux olympiques et paralympiques (JOP) 2024 feront face à des menaces et des risques spécifiques. Mais la caisse de résonance médiatique des JOP accentue les revendications politiques comme ce furent le cas lors des Jeux olympiques de 1936 ou en 1972 avec la prise d'otages des Jeux olympiques de Munich[1]. L'image française est encore atteinte par l'organisation de la finale de ligue des champions 2022 qui avait viré au drame. L'attente internationale est donc importante lors des deux compétitions.
Les émeutes de l'été 2023 ont créé un trouble à l'échelle nationale et internationale quant à la capacité qu'à la France, à un an de la date butoir, à pouvoir accueillir les jeux en toute sérénité[2]. Ces émeutes ont endommagé de manière légère la piscine olympique de Saint-Denis, sans pour autant changer la date de livraison de cette dernière.
Le 2 décembre 2023, L'attentat du pont de Bir-Hakeim rajoute de l'incertitude quant à la faisabilité de la cérémonie d'ouverture en plein air. Cependant, la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra assure que « On n’a pas de plan B, on a un plan A dans lequel il y a plusieurs plans bis ».
Après l'attentat du Crocus City Hall, le 22 mars 2024, le plan Vigipirate est relevé à son niveau maximum[3].
Loi « sécurité globale » puis « loi olympique »
[modifier | modifier le code]Par ailleurs, l’élaboration de la loi « sécurité globale » avait partiellement pris en compte la complexité de la sécurité des JOP avec une disposition sur les sociétés de sécurité privée. Le député Jean-Michel Fauvergue, à l'origine du texte au parlement déclare : « Sur les JO, il nous faudra au bas mot 24 ou 25 000 agents de sécurité privée. On est loin du compte »[4].
La loi du (seconde « loi olympique »), dont la moitié des 29 articles de la du ont trait à la sécurité[5]. autorise l'expérimentation jusqu’au [5] de la vidéosurveillance algorithmique qui prévoit notamment l'installation de caméras, le déploiement de drones et la connexion de leur flux vidéo à des intelligences artificielles (IA). Ces dernières pourront détecter les mouvements de foule et les goulets d'étranglement dans les transports, ainsi que traquer des suspects prédéterminés. Le texte adopté indique que les images obtenues auront « pour unique objet de détecter, en temps réel, des événements prédéterminés susceptibles de présenter ou de révéler ces risques et de les signaler »[6],[7]. Le dispositif n'a pas vocation à identifier des individus, le recours aux techniques de reconnaissance faciale ou d’identification biométrique étant exclu[5]. Les scanners corporels pourront être utilisés pour le contrôle d'accès aux sites olympiques[5]. Les sanctions en cas d'intrusion dans une enceinte sportive ou sur un terrain de sport sont alourdies[5]. Durant la période des JOP, le préfet de police de Paris est l’unique préfet responsable de la sécurité et de l’ordre public en Ile-de-France[5].
Organisation
[modifier | modifier le code]Mobilisation de forces de sécurité
[modifier | modifier le code]Dans la zone de responsabilité privée, le comité d’organisation des JOP prévoit 45 000 volontaires et estime un besoin de 22 000 agents de sécurité[4]. En effet, la mobilité des foules étant un facteur majeur d’ordre public, le filtrage et l’orientation des foules seront majeures. Pour faire face à l’ensemble des risques (comme une catastrophe naturelle) et diverses menaces, le dispositif de sécurité est réparti entre trois zones. D'après le contrat du 12 janvier 2021 entre l'État et le COJOP, le comité d'organisation est responsable de la sécurité dans les sites de compétitions, le village olympique ainsi que le village des médias qui sont des zones de responsabilité privée[8]. L'État se charge lui des zones de responsabilité publique (transports, voies de circulations...) et les collectivités locales se chargent de leur site de célébrations respectif.
Forces de l'ordre
[modifier | modifier le code]Forces militaires
[modifier | modifier le code]Près de 20 000 militaires, principalement de l'Armée de terre, seront déployés partout en France. Près de la moitié, 10 000 soldats seront uniquement dédiés à l'Île-de-France[9]. Une base provisoire sera aménagé sur la pelouse de Reuilly à Paris. Elle permettra d'héberger 4 500 soldats, sous le commandement de Christophe Abad, gouverneur militaire de Paris qui dirigera les opérations depuis l'École Militaire[9]. Le déploiement de ces forces militaires se fera dans la continuité de l'opération Sentinelle. De plus, les militaires auront pour mission la sécurisation de la zone en amont de la cérémonie d'ouverture, avec l'embarquement sur les bateaux à Ivry-Charenton[9].
Fin mars 2024, il est officiellement prévu que plusieurs pays étrangers, comme la Pologne par exemple, envoient des militaires et notamment des équipes cynophiles pour assurer la sécurité de l'événement[3].
Sécurité civile
[modifier | modifier le code]Sécurité privée
[modifier | modifier le code]-
Policiers et Guardia Civil à la station de métro Saint-Denis Pleyel.
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Unité franco-allemande en patrouille autour de la Tour Eiffel durant les JO.
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Véhicule de réserve affecté au Nord de la France, déployé à Paris pour l'évènement.
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Déploiement de l'Armée de l’Air à Paris.
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Police britannique d'une unité de chiens policiers, aux abords de la Tour Eiffel.
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Police nationale de la Corrèze envoyé sur la capitale, près de Saint Denis Pleyel.
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Navette quittant le village olympique, scellé par des adhésifs rouges pour éviter les contrôles durant les trajets.
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Pompiers du SDIS du Calvados, en renfort sur une caserne de la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « JO : une tribune politique », sur Les yeux du monde, (consulté le )
- « Emeutes urbaines : à un an des Jeux olympiques, organisateurs et autorités tentent de rassurer », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Sonia Delesalle-Stolper et Laure Bretton, « JO 2024 : Paris dément la création d’une «coalition internationale» pour sécuriser les Jeux, mais plusieurs pays enverront des soldats », sur Libération (consulté le )
- « La sécurité privée mieux encadrée, un enjeu clé avant les JO de Paris 2024 », sur Le HuffPost, (consulté le ).
- Pierre Villeneuve, « Loi du 19 mai 2023 : quels effets pour les collectivités territoriales ? », sur lagazettedescommunes.com, (consulté le )
- Source AFP, « Paris 2024 : la vidéosurveillance algorithmique adoptée par le Parlement », sur Le Point, (consulté le )
- Par David Charpentier Le 23 mars 2023 à 17h00, « Paris 2024 : il y aura bien des caméras « intelligentes » pour les Jeux olympiques », sur leparisien.fr, (consulté le )
- « L'immense défi de la sécurité privée pour les JO 2024 », sur L'Équipe (consulté le )
- Par Romain Baheux et Gaëtane Morin Le 21 février 2024 à 16h00 et Modifié Le 21 Février 2024 À 16h20, « « On fait sortir une vraie ville de terre » : le plan du gouverneur militaire de Paris pour les JO 2024 », sur leparisien.fr, (consulté le )