La rue Montmartre est distincte du quartier de la butte Montmartre, mais en était l'ancienne route qui permettait de s'y rendre.
Cette étymologie vient-elle de mons Martis, « mont de Mars » , parce qu'il existait sur ce mont, du temps de la domination des Romains dans les Gaules, un temple dédié à Mars ?
Ou bien de mons Martyrum, « mont des Martyrs », parce que l'on croit généralement que saint Denis et ses deux compagnons, Rustique et Éleuthère, furent martyrisés sur ce mont vers le milieu du IIIe siècle ?
Les historiens sont partagés entre ces deux opinions. Jean de La Tynna croit plutôt que Montmartre vient de « Mont-Martroi », parce que, sous les Romains, on exécutait les criminels sur des hauteurs près des grandes villes.
La rue Montmartre est distincte du quartier de la butte Montmartre, mais était l'ancienne route qui permettait de s'y rendre.
Elle prit forme quand Louis VI, vers 1137, créa le marché des Halles. Elle rejoignait un ancien chemin descendant de la butte Montmartre et devint l'un des axes majeurs du quartier.
La partie située à l’intérieur de la muraille de Philippe Auguste était appelée « rue de la Porte Montmartre », laquelle se situait aux environs du no 30 de la rue.
Une décision ministérielle, en date du 23 brumairean VIII (), signée Quinette, fixe la moindre largeur de cette voie publique à 10 mètres. Les arrêtés préfectoraux des et fixent la moindre largeur de la rue Montmartre à 15 mètres.
Parmi les voies perpendiculaires à la Seine, la rue Montmartre est depuis des siècles une des plus importantes de Paris. C'est évidemment le courant naturel de la circulation entre les quartiers du nord et les Halles Centrales. Aussi, dès l'année 1844, le Conseil Municipal avait il résolu de lui assigner une largeur convenable de 15 mètres. Une ordonnance royale du , porte ce qui suit:
Article 3 : En conséquence, la Ville de Paris est autorisée à acquérir, soit à l'amiable, soit par la voie de l'expropriation, les immeubles compris dans les limites ci-dessus indiquées, le tout conformément aux divisions décrétées dans la délibération du Conseil Municipal de Paris, des et .
L'élargissement en question n'a été réalisé que jusqu'à la rue Mandar, en 1847, 1848, 1851 et 1852[7].
L'élargissement de la partie située de la rue Mandar jusqu'à la rue Neuve-Saint-Eustache n'était pas encore terminée en 1863[7].
Assassinat de Jaurès : l'ambulance et la foule devant le Café du Croissant en juillet 1914.
La rue Montmartre aux approches des grands boulevards en 1929.
No 129 : vers 1935, il s'agissait du Club de la Bourse, où Lino Ventura se produisait comme lutteur[10].
No 136 : immeuble appelé à l’origine hôtel de Mantoue, édifié par l’architecte Edmond Navarre dans le style Restauration[11], malheureusement dénaturé par les boutiques installées au rez-de-chaussée. La façade comporte huit niches abritant chacune une statue de plâtre évoquant l'Antiquité.
Le no 136.
No 140 : éditeur de partitions de musique Pascal Tralin (Baubigny 1835 - Maisons-Alfort 1893) connu sous le nom « P. Tralin ».
No 142 : siège du journal L'Humanité à partir de 1913. En 2011 y ouvre le club privé Silencio, conçu par le réalisateur David Lynch[12].
No 144 : immeuble à journaux qui a remplacé le marché Saint-Joseph, qui avait lui-même remplacé la chapelle Saint-Joseph, construite en 1640 et détruite au commencement de la Révolution et le cimetière Saint-Joseph où ont été enterrés Molière, en 1673 et La Fontaine, en 1695[13]. La chapelle était située au no 144, au coin de la rue Saint-Joseph, et le marché était au même numéro, rue Saint-Joseph et rue du Croissant. C'est dans cet immeuble, construit en 1883 par l'architecte Ferdinand Bal pour le journal La France, que fut imprimé le numéro de L'Aurore avec l'article « J'accuse… ! » d'Émile Zola, prenant la défense d'Alfred Dreyfus ; une plaque commémorant cet évènement est apposée sur la façade en 2006[14]. Il a également abrité d'autres journaux, tels que Le Radical (de 1884 à 1915) et le Paris. En 2007, dans les sous-sols qui abritaient les imprimeries, ouvre la boîte de nuit Social Club[12], renommée Sacré en 2019[15].
No 65, le Café Noir, et l'entrée de la rue d'Argout.
No 167.
Dans cette rue se trouvaient au milieu du XVIIIe siècle les bureaux des banquiers Biost, Horion & Cie, spécialistes des traites et des remises de place en place[17].
La rue Montmartre a inspiré de nombreux romanciers. Honoré de Balzac disait, au début de son roman Ferragus : « Quelques rues, ainsi que la rue Montmartre, ont une belle tête et finissent en queue de poisson[18]. »
Ici, la tête de la rue est le haut de la rue, où se trouvait, à l'époque de Balzac, l'hôtel d'Uzès, tandis que la queue correspond aux premiers numéros actuels, au quartier des Halles[19].
Le no 125, rue Montmartre est situé dans un quartier à l’époque dédié avant tout à la presse. D’où le titre du film 125, rue Montmartre, film policier de Gilles Grangier, sorti en 1959 où Lino Ventura tient le rôle de Pascal, le crieur de journaux[20].
L’adresse de Bernard et Nathalie (indiquée dans Les Bronzés font du ski) est le 10, rue Montmartre.
↑Tugdual de Langlais, L'Armateur préféré de Beaumarchais, Jean Peltier Dudoyer, de Nantes à l'Isle de France, Éd. Coiffard libraire, 2015, 340 p. (ISBN978-2-919339-28-0), p. 28.
↑Roland Chollet, « Notes et variantes pour Ferragus », La Comédie Humaine, tome V, La Pléiade.
↑Virginie Descure et Christophe Casazza, Ciné Paris. 20 balades sur des lieux de tournages mythiques, Éditions Hors Collection, 2003, 167 p. (ISBN2-258-06019-2), p. 22.