Portrait du cardinal d'Auvergne
Artiste | |
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Date |
1732 |
Type | |
Technique |
huile sur toile |
Dimensions (H × L) |
142 × 113 cm |
Mouvement |
Le portait d'Henri Oswald de La Tour d'Auvergne (1671-1747) a été exécuté en 1732 par le peintre français Hyacinthe Rigaud pour répondre à une commande du modèle.
Historique de l'œuvre
[modifier | modifier le code]Le principal portrait du cardinal d'Auvergne a été peint par Hyacinthe Rigaud afin de commémorer la nomination du modèle comme premier aumônier du roi en 1732. Le paiement des 3000 livres[1] que coûta le tableau intervient d'ailleurs en cette même année dans les livres de comptes du peintre.
Retrouvé en 2005[2], il avait été gravé en contrepartie et avec quelques différences par Claude Drevet, en 1749[3]. Le peintre fut probablement amené à peindre le visage du prélat sur une petite toile carrée, au sein de son atelier parisien ; toile qu'il fit coudre ensuite sur une plus grande afin de prendre le temps de réaliser le décor. La couture se voit d'ailleurs très nettement sur le tableau.
Description
[modifier | modifier le code]Jusqu'en 2005, on ne pouvait guère que compter sur l'existence de l'estampe de Drevet, dont la beauté, certes, et la prouesse technique furent d'ailleurs relevées par le Mercure de France de 1749.
Alors archevêque de Vienne, Henri Oswald est représenté ici assis dans un large fauteuil à accotoirs de feuilles d'acanthe, élément récurrent des effigies « en pied » chez l'artiste à cette époque.
Vêtu de l'habit traditionnel du grand Prévôt du Chapitre de la Cathédrale de Strasbourg, il porte sur ses épaules un rabat d'hermine parsemé de petit-gris. Sur la table, la mitre et la crosse rappellent ses fonctions.
Certaines différences apparaissent entre la gravure et l’huile sur toile. Si dans cette dernière, l’archevêque tient bien dans l’une de ses mains, et qui est posé sur une table, le Pallium que le pape lui avait confié le [4], il porte cependant un anneau à la main droite absent de l’estampe. De plus, la grande croix de Lorraine visible dans le fond, est remplacée dans le tableau par la crosse archiépiscopale.
Ce portrait a été vendu à Paris le 4 avril 2016 par l'étude L'Huillier pour 650.000 euros hors frais[5].
Copies et travaux
[modifier | modifier le code]La version conservée à Dijon[6] ne s’inspire pas du tout de la toile de 1732, même si elle en reproduit fidèlement la physionomie. Elle s’inspire plutôt des portraits en buste de prélats habituels chez le catalan mais traité ici avec certaines maladresses, notamment dans les drapés. Sans être exempte de charme, ce buste pourrait avoir été réalisé par une aide d’atelier d’après le masque inventé par Rigaud.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Roman 1919, p. 208.
- Stephan Perreau, « Quand Hyacinthe Rigaud peint Monseigneur d'Auvergne ou genèse d'un chef d'oeuvre », sur hyacinthe-rigaud.over-blog.com, (consulté le ).
- Au-dessous de l’image, sur la face du cadre striée horizontalement, de part et d’autre d’une composition aux armes : Henri Oswald - Cardinal d’Auvergne / Archevêque de Vienne, - Abbé de Cluni, Chanoine et / Grand Prévôt de Strasbourg, - Commandeur de l’ordre du St. Esprit. Sur le plat du cadre, en bas, respectivement à gauche et à droite : Peint par Hyacinthe Rigaud, Chevalier de l’ordre de St. Michel - Gravé par C. Drevet 1749. Sous le trait carré : Hanc effigiem, venerationis munumentum incidi curavit J. F. C. Vallant, regix utriusque aulx equestris, et equitatus gallix, madicus ordinarius, ac Eminentissimi Principis Clinicus.
- Louis Moreri, Supplément au dictionnaire historique, pour servir à la dernière édition de 1732, tome 2, Paris, Veuve Lemercier, , p. 396.
- « Hyacinthe Rigaud, portrait de Henri Oswald de La Tour d'Auvergne », sur lhuillierparis.com, (consulté le ).
- Notice no 01370005615, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Charles Le Blanc, Manuel de l'amateur d'Estampes, t. II, Paris, 1856, p. 141.
- Ambroise Firmin Didot, Le graveurs de portrait en France, t. I, 1877, p. 184, n° 515.
- Charles-Gilbert Morel de Vindé, Cabinet de M. Paignon-Dijonval, Paris, Huzard, 1810, p. 256.
- Jules Letellier & Paul Collinet, « Inventaire sommaire de la collection de notes & documents sur l'histoire des Ardennes, réunis par le marquis Olivier de Gourjaultet déposés à la Bibliothèque de Sedan », Revue d'Ardenne et d'Argonne, t. X, 1910, p. 96.
- Joseph Roman, Le livre de raison du peintre Hyacinthe Rigaud, Paris, Laurens, .
- Claude Colomer, La Famille et le milieu social du peintre Rigaud, 1973, p. 97.
- Stéphan Perreau, Hyacinthe Rigaud, le peintre des rois, Montpellier, 2004, p. 155, 232, 242.
- Gilberte Levallois-Clave, Pierre Drevet (1663-1738), graveur du roi et ses élèves Pierre-Imbert Drevet (1697-1739), Claude Drevet (1697-1781) (thèse), université Lyon II, 2005 (lire en ligne).