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Percy Sledge

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Percy Sledge
Description de cette image, également commentée ci-après
Percy Sledge au Alabama Music Hall of Fame.
Informations générales
Naissance
Leighton, AL, États-Unis
Décès (à 74 ans)
Bâton-Rouge, LA, États-Unis
Activité principale Chanteur
Genre musical Soul et rhythm and blues
Années actives années 1960 et années 2000
Labels Atlantic Records
Capricorn Records
Monument Records (en)
Point Blank Records
Diablo Records
Sledgehammer Records

Percy Sledge est un chanteur de soul afro-américain né le à Leighton, dans l'Alabama, et mort le à Bâton-Rouge (Louisiane), connu pour des ballades déchirantes, et l’un des morceaux les plus connus de ce genre musical, When a Man Loves a Woman.

Percy Sledge, dont le père meurt alors qu'il n'a que deux mois, grandit à Leighton en Alabama[1]. Alors qu'il ambitionne de devenir un joueur de baseball[2], il quitte tôt l'école pour effectuer de petits emplois saisonniers dans les champs avant d'être engagé comme aide-soignant par le Colbert County Hospital, hôpital de Sheffield[3],[4]. Sledge commence à chanter à l'église, puis, à partir de quinze ans, pratique la musique durant son temps libre avec différents groupes locaux[5]. En 1965, il est recruté par The Esquires, une formation de rhythm and blues interprétant des reprises[3],[6], notamment de la Tamla Motown[7].

Percy Sledge sur scène en 1974.

Grâce à Quin Ivy (en), à qui il a été recommandé par un patient de l'hôpital de Sheffield qui l'a entendu chanter pendant qu'il travaillait[8], Percy Sledge enregistre When a Man Loves a Woman, alors qu'il vient de perdre et son emploi dans le bâtiment et sa petite amie, partie à Los Angeles alors qu'il n'a pas d'argent pour la suivre[9]. Avec son chant déchirant, le single atteint en 1966 la 1re place du classement rhythm and blues et du Billboard Hot 100 et devient un morceau emblématique de la Southern soul[6],[10]. À l'étranger, il se classe 4e du UK Singles Chart[4]. Cependant la chanson est issue d'une improvisation en concert, sur une suite d'accords jouée par ses accompagnateurs : en reconnaissance, Percy Sledge leur en a cédé les droits, ce qu'il a qualifié plus tard de « plus mauvaise décision de [sa] vie »[11].

Durant les années 1960, Sledge enregistre quatre albums pour le label Atlantic Records[10]. Il connaît de nouveau le succès avec des titres comme Warm and Tender Love et It Tears Me Up[3],[12], qui se classent dans le Top 10 des charts R&B[13]. Sa chanson My Special Prayer entraîne un immense succès en Afrique du Sud dès 1969, où il devient un symbole de la lutte contre l'apartheid[7], avec deux disques qui en découlent, dont Percy Sledge in South Africa. Il rejoint Capricorn Records, label pour lequel il enregistre I'll Be Your Everything en 1974[10].

La popularité de Percy Sledge décline à partir des années 1970. Les tournées de plus en plus longues et lointaines (avec une moyenne de 100 concerts par année[8], notamment aux Pays-Bas, en Allemagne et en Afrique du Sud) affectent sa santé, et il doit y mettre un terme dès 1974[7].

Néanmoins, When a Man Loves a Woman est devenu un classique, utilisé au cinéma (Les Copains d'abord, The Crying Game, ou Pour l'amour d'une femme, dont le titre original anglais est celui de la chanson[14]) et dans des spots publicitaires[13], dont une publicité pour Levi's 501[9]. Le titre est réédité et se classe 2d du UK Singles Chart en 1987[4] après avoir été repris dans la bande-son du film Platoon, d'Oliver Stone[14]. Il est classé par le magazine Rolling Stone 53e des 500 plus grandes chansons de tous les temps[9].

Le chanteur est invité dans des shows télévisés, dont Saturday Night Live[15], et se produit régulièrement sur scène jusque dans les années 1990. N'ayant enregistré aucun album depuis 1974, il retourne en studio en 1994 pour sortir l'album Blue Night, auquel participent des musiciens comme Steve Cropper et Mick Taylor. Le disque est nommé aux Grammy Awards et remporte un W. C. Handy Award[4],[13]. Une compilation de ses succès est éditée par Rhino en 1998[5]. Le neuvième et dernier album de Percy Sledge, Shining Through the Rain, sort en 2004. Comme Blue Night, il est produit par Saul Davis et Barry Goldberg[16].

Vie privée

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Percy Sledge s'est marié deux fois et révèle dans une interview en 2008 qu'entre ces deux mariages, il a eu douze enfants[17].

Il était reconnaissable à son sourire aux dents de devant écartées[14]. Il était également reconnu pour sa gentillesse[14].

N'ayant pas déclaré tous ses revenus, il est condamné en 1994 à une amende et un rattrapage de 96 000 dollars, à cinq ans de probation et à une peine de six mois en maison de transition (en)[17],[14].

Percy Sledge meurt le dans sa maison de Bâton-Rouge en Louisiane. Son agent Steve Green déclare qu'il « se battait contre un cancer du foie depuis plus d'un an »[4].

Récompenses

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En 1989, la Rhythm and Blues Foundation lui décerne un prix pour l'ensemble de sa carrière (Career Achievement Award)[10]. Sledge est élu au Rock and Roll Hall of Fame en 2005[12].

Style musical et influences

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Dans sa jeunesse, Percy Sledge est influencé par des chanteurs de country comme Hank Williams, dont la musique est diffusée à la radio[5]. Au cours de sa carrière il enregistre des titres de soul souvent signés par Spooner Oldham et Dan Penn (en). Le chanteur interprète également de la country soul[13] et a notamment chanté avec Kris Kristofferson[9].

Discographie

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  • 1966 : When a Man Loves a Woman (Atlantic Records)
  • 1966 : Warm and Tender Soul (Atlantic)
  • 1967 : The Percy Sledge Way (Atlantic)
  • 1968 : Take Time to Know Her (Atlantic)
  • 1968 : The Best of Percy Sledge (Atlantic)
  • 1970 : Percy Sledge in South Africa (Atlantic)
  • 1974 : I'll Be Your Everything (Capricorn Records)
  • 1983 : Percy! (Monument Records (en))
  • 1994 : Blue Night (Point Blank Records)
  • 2004 : Shining Through the Rain (Varèse Sarabande)

Références

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  1. (en) Joseph Murrells, The Book of Golden Discs, Barrie and Jenkins, , p. 213
  2. Anthony M. Musso, Setting the Record Straight : The Music and Careers of Recording Artists from the 1950s and Early 1960s, AuthorHouse, , p. 267
  3. a b et c (en) « Percy Sledge, Who Sang 'When A Man Loves a Woman,' Dies », Associated Press,
  4. a b c d et e Olivier Nuc, « Percy Sledge, décès du soulman », Le Figaro,
  5. a b et c (en) Robert Hilburn, « roving There's Much More to Sledge, Burke Than a Hit Single », Los Angeles Times,
  6. a et b Peter Guralnick (trad. de l'anglais par Benjamin Fau), Sweet Soul Music : rhythm and blues et rêve sudiste de liberté, Éditions Allia, , 509 p. (ISBN 978-2-84485-130-7, lire en ligne), p. 240-242
  7. a b et c Christian Eudeline, « Percy Sledge, l’homme qui aimait les femmes », sur Les Echos, (consulté le )
  8. a et b (en-GB) « Soul singer Percy Sledge dies aged 74 », BBC News,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. a b c et d « Percy Sledge, l'interprète de "When a man loves a woman", est mort », sur Franceinfo, (consulté le )
  10. a b c et d (en) « Percy Sledge Biography », Rock and Roll Hall of Fame
  11. Jean-Yves Dana, « When a Man loves a Woman de Percy Sledge, un tube de légende », sur lacroix.com,
  12. a et b (en) Henry Hanks, Todd Leopold, « R&B singer Percy Sledge dies at 73 », CNN,
  13. a b c et d (en) Stephen Thomas, « Biographie de Percy Sledge », AllMusic
  14. a b c d et e (en-US) « Percy Sledge, who sang 'When A Man Loves a Woman,' dies », sur AP News, (consulté le )
  15. (en) Tom Aswell, Louisiana Rocks! : The True Genesis of Rock and Roll, Pelican Publishing, (ISBN 978-1-4556-0783-9, lire en ligne), p. 165-167
  16. (en) Bud Scoppa, « Shining Through the Rain », Rolling Stone,
  17. a et b (en) Paul Farrell, « Percy Sledge Dead: 5 Fast Facts You Need to Know », sur heavy.com,

Liens externes

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