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Parti communiste de Turquie/marxiste-léniniste

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Parti communiste de Turquie/marxiste-léniniste (TKP/ML)
(tr) Türkiye Komünist Partisi/Marksist-Leninist (TKP/ML)
Image illustrative de l’article Parti communiste de Turquie/marxiste-léniniste
Logotype officiel.
Présentation
Secrétaire général 1/ İbrahim Kaypakkaya
2/ Süleyman Cihan
3/ Kazım Çelik (en)
4/ Mehmet Demirdağ
5/ Inconnu (actuellement)
Fondation
Scission de Parti révolutionnaire ouvrier et paysan de Turquie
Fondateur İbrahim Kaypakkaya
Branche armée Armée de libération des ouvriers et des paysans de Turquie (TiKKO)
Organisation de jeunesse Union de la jeunesse marxiste-léniniste de Turquie (TMLGB)
Journaux Komünist
İşçi-Köylü Kurtuluşu
Positionnement Extrême gauche
Idéologie Communisme
Marxisme-léninisme-maoïsme
Affiliation nationale Mouvement révolutionnaire uni des peuples (anciennement)[1],[2]
Affiliation internationale Coordination internationale des partis et organisations révolutionnaires
Conférence internationale des partis et organisations marxistes-léninistes (correspondance de presse internationale)
Mouvement révolutionnaire internationaliste (anciennement)
Ligue communiste internationale
Bataillon international de libération
Site web partizan-online.netVoir et modifier les données sur Wikidata
Drapeau du Parti communiste de Turquie/marxiste-léniniste.

Le Parti communiste de Turquie/marxiste-léniniste (Türkiye Komünist Partisi/Marksist-Leninist, abrégé TKP/ML) est une organisation turque clandestine, de tendance maoïste, qui mène une lutte armée dans certaines provinces du Kurdistan turc. Elle a été fondée en 1972 par İbrahim Kaypakkaya[3].

L'organisation est mentionnée sur la liste officielle des organisations terroristes de la Turquie sous le nom de TKP/ML- Konferans (TKP/ML - Conférence)[4].

À la suite du coup d'État militaire de 1971, le nouveau gouvernement turc réprime les mouvements de gauche et d’extrême gauche.

Emblème de l'Armée ouvrière et paysanne de libération de la Turquie, branche armée du TKP/ML

Le Parti révolutionnaire ouvrier et paysan de Turquie (TIIKP), un parti communiste pro-chinois, se divise sur l'attitude à suivre. Les partisans du passage à la lutte armée, emmenés par İbrahim Kaypakkaya, entrent en conflit avec la direction du TIIKP qu’ils accusent d'opportunisme. Ils décident de scissionner et créent le le Parti communiste de Turquie/marxiste-léniniste (TKP/ML). İbrahim Kaypakkaya en devient le premier Secrétaire général.

Se basant sur le concept maoïste de guerre populaire, le TKP/ML se lance dans la lutte armée contre l’État turc à travers des actions armées en créant un groupe de guérilla, qu'il baptise Armée de libération des ouvriers et des paysans de Turquie (TIKKO). L'organisation s’impose rapidement comme le mouvement insurrectionnel de référence en Turquie et mène de nombreuses actions victorieuses de guérilla à l’encontre des forces de sécurité et autres cibles d’intérêt[5]. Les autorités turques traquent les militants du TKP/ML et parviennent à arrêter İbrahim Kaypakkaya, qui est assassiné dans la nuit du 17 au après avoir été torturé pendant plusieurs mois.

En 1973, à la suite d'une vague d’attentats et d'affrontements armés avec la police, les membres du comité exécutif sont arrêtés. Kaypakkaya meurt en prison. Le mouvement éclate en tendances rivales: MK (comité central), Dabk (comité uni d'Anatolie orientale), et Partisan, opérant sous l'appellation générique de TKP-ML-Tikko[6].

L'organisation continue néanmoins ses activités, s'implantant fortement à l'est dans les régions du Kurdistan de Turquie et de la Mer Noire, où son influence est toujours forte actuellement[réf. nécessaire].

Cependant le TKP/ML va traverser des périodes difficiles, avec le coup d'État du 12 septembre 1980 et plusieurs scissions amenant à la création d'autres organisations comme le Parti bolchévique (Kurdistan du Nord-Turquie) (en) en 1978 ou le Parti communiste maoïste en 1994.

C'est à partir des années 2000 que le TKP/ML se renforce malgré des coups durs portés à ses activités par les autorités, notamment contre ses infrastructures en Europe en 2007. Il est implanté dans les quartiers de bidonvilles d'Istanbul, dans les régions de Dersim, de la mer Égée et d'Ankara. Depuis la bataille de Kobané en 2014, la guérilla du TiKKO est présente au Rojava (Kurdistan de Syrie) auprès des Unités de protection du peuple kurde (YPG), dans la lutte contre l’organisation État islamique (Daesh). Depuis 2015, elle fait partie de la coalition créée par les différentes forces révolutionnaires internationalistes appelée Bataillon international de libération[réf. nécessaire].

Le TKP/ML affiche aussi une présence en Europe. En France, des sympathisants se font remarquer lors du mouvement des Gilets jaunes, qui est soutenu par le TKP/ML et le TiKKO. En Allemagne, la même année, plusieurs journaux germanophones considèrent que le parti bénéficie de 1 300 sympathisants[7].

Organisation

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Dès sa création, le TKP/ML crée une branche armée, dénommée Armée de libération des ouvriers et des paysans de Turquie (en turc Türkiye İşci ve Köylü Kurtuluş Ordusu, abrégée TIKKO). Des unités de la TiKKO sont présentes dans les régions de Dersim, de Tokat et d'Erzincan. Il existe des groupes de milices urbaines à Istanbul et Ankara[réf. nécessaire]. À partir de 2014, la TiKKO participe au bataillon international de libération au Rojava dans le conflit syrien où il combat au côté des forces kurdes. En Turquie, depuis , les combattants du TiKKO participent à la défense des villes de Cizre et de Nusaybin occupées par l'armée turque[réf. nécessaire].

Actions importantes depuis 2014 :

  •  : attaque contre le poste de police de Cemisgezek (Dersim) - pour le meurtre de Berkin Elvan
  •  : attaque contre le poste de gendarmerie de Bilgeç (Dersim)
  •  : incendie du convoi de matériel du chantier du barrage du Munzur (Dersim)
  •  : incendie du poste de gendarmerie protégeant le chantier du barrage du Munzur à Ovacık (Dersim)
  • -  : participation à la bataille de Kobané (Rojava/Syrie)
  •  : participation à la libération de Tall Abyad / Girê Spi (Rojava/Syrie)
  •  : attaque conjointe avec le MLKP contre 2 locaux de parti dans le quartier de Gazi (Istanbul) - en mémoire des martyrs du massacre de Suruç[pas clair][réf. nécessaire]
  •  : attaque du comité de femme du TiKKO contre la base militaire de Geyiksuyu (Dersim) - pour le meurtre d'Ekin Wan
  •  : attaque conjointe avec le PKK contre la base militaire de Geyiksuyu (Dersim)[8].
  •  : attaque contre la base militaire d'Amukta (Dersim) - en mémoire des martyrs du massacre d'Ankara
  •  : affrontement avec l'armée à Şahverdi (Erzincan)
  •  : attaque contre la base militaire d'Amukta (Dersim) - en mémoire des trois combattants du TiKKO morts à Şahverdi[9].
  •  : participation à la libération d'Al Hol (Rojava/Syrie)
  •  : attaque sur une opération de l'armée à Hozat (Dersim)[10].
  •  : participation à la libération du barrage de Tişrîn (Rojava/Syrie)
  •  : destruction d'un local islamiste dans le quartier de Pendik (Istanbul)[11].
  •  : participation à la libération d'Al-Chaddadeh (Rojava/Syrie)
  •  : participation à la défense de Nusaybin

Union de la jeunesse marxiste-léniniste

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En 1987, le parti fonde une organisation de jeunesse : l'Union de la jeunesse marxiste-léniniste de Turquie (en turc Türkiye Marksist-Leninist Gençlik Birligi, abrégé TMLGB). La direction est alors assumée par Mehmet Demirdağ, qui deviendra par la suite le 4e Secrétaire Général du TKP/ML. Avec cette organisation de jeunesse, le TKP/ML a accéléré son implantation dans les zones urbaines grâce à son travail dans les usines, les lycées et les universités[réf. nécessaire].

Le TKP/ML édite le journal Partizan (Partisan).

Notes et références

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  1. (en) « Peoples' United Revolutionary Movement established for a joint struggle » [archive du ], sur anfenglish.com, (consulté le ).
  2. (en) « STATEMENT OF OUR PARTY, COMMUNIST PARTY OF TURKEY/MARXIST-LENINIST (TKP-ML) », sur tkpml.com.
  3. « Syrie, Turquie, Kurdistan : rencontre avec un guerillero maoïste de la TiKKO », sur ocml-vp.org, (consulté le ).
  4. « egm.gov.tr/temuh/terorgrup1.ht… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  5. « Les organisations révolutionnaires d’extrême-gauche en Turquie : une histoire particulièrement riche et encore vivace aujourd’hui (1/2) », sur lesclesdumoyenorient.com
  6. Jean-Marc Balencie, Arnaud de La Grange [sous la dir. de], Mondes rebelles : guérillas, milices, groupes terroristes : [l'encyclopédie des acteurs, conflits et violences politiques], Paris, Ed. Michalon, , 1677 p. (ISBN 2-84186-142-2), p. 1320.
  7. Aurélie Sipos, « Des «partisans kurdes» ont-ils participé à la manifestation des Gilets jaunes à Paris ? », sur Le Parisien, .
  8. « Action conjointe du PKK et du TiKKO à Geyiksuyu », sur nouvelleturquie.com, (consulté le ).
  9. « Action du TIKKO en hommage aux Martyrs de Şahverdi », sur nouvelleturquie.com, (consulté le ).
  10. « Dersim : Action de la guérilla contre une opération militaire », sur nouvelleturquie.com, (consulté le ).
  11. « A Istanbul les militants du TiKKO ont brûlé un local soutenant les djihadistes en Syrie », sur nouvelleturquie.com, (consulté le ).

Liens externes

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