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Ocarina

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Ocarina
Image illustrative de l’article Ocarina
Ocarina

Variantes historiques tlapitzalli, pututu, xun, flûte globulaire
Classification Instrument à vent
Famille Bois
Ocarina, vers 1900. au musée de la Musique de Barcelone.

Un ocarina est un instrument de musique à vent ovoïde sans clé, un type de flûte globulaire qui serait descendant des premiers sifflets.

Étymologie et dénominations

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Le mot ocarina dérive de ucaréṅna, qui signifie « petite oie » en dialecte bolonais, tandis que le mot oca dérive du latin auca, qui est une oie domestique[1].

L'ocarina porte différents noms en fonction des cultures, régions, ethnies et tribus.

Chez les autochtones d'Amérique on retrouve : huilacapiztli en nahuatl[2], terme qui désigne dans cette langue à la fois l'ocarina et le sifflet[1].

Il semblerait que l'ocarina ait été implanté au sein de nombreuses cultures il y a 12 000 ans, et il revêt historiquement une importance particulière en Chine et dans les cultures meso-américaines. Il était alors globulaire et possédait 6 trous. Ensuite, l'ocarina s'est étendu chez les Incas, les Mayas et les Aztèques. Dans l'actuel Pérou, il a pris une forme ovoïde et possédait désormais 8 trous. Cet ocarina a été oublié au XVIIe siècle mais un mathématicien anglais, John Taylor, a repris ce modèle au milieu du XXe siècle. Il est, de nos jours, joué par les enfants et porte également le nom d'ocarina anglais. Il a 6 trous dessus et deux dessous et permet de jouer la gamme chromatique plus un ton.

Différentes expéditions en Mésoamérique, dont celle menée par Cortés, ont permis l'introduction de l'ocarina dans les cours européennes. Les Mayas et les Aztèques ont tous deux produit des versions de l'ocarina, mais ce sont les Aztèques qui ont apporté en Europe le chant et la danse qui accompagnaient l'ocarina. L'ocarina est devenue populaire dans les communautés européennes en tant qu'instrument de jeu[3].

L'un des plus anciens ocarinas découverts en Europe provient dans la région slave de Rudnik, au Kosovo. L'ocarina de Runik est un instrument à vent néolithique ressemblant à une flûte et est le plus ancien instrument de musique préhistorique jamais enregistré au Kosovo. L'ocarina européen moderne remonte au 19e siècle, lorsque Giuseppe Donati de Budrio, une ville près de Bologne, en Italie, a transformé l'ocarina d'un jouet, qui ne jouait que quelques notes, en un instrument plus complet (connu comme le premier ocarina « classique »). La forme la plus ancienne était connue en Europe sous le nom de gemshorn, qui était fabriquée à partir de cornes d'animaux de chamois (en néerlandais : gems)[4]. L'ocarina semble cependant avoir été tombé en désuétude en Europe jusqu'à sa redécouverte en Mésoamérique et en Amérique du Sud suite à la colonisation de l'Amérique.

En 1527, une troupe de musiciens danseurs a été emmenée pour jouer devant le roi Charles Quint qui trouva cela fabuleux. Cette troupe a ensuite fait des démonstrations dans toute l'Europe. À Rome, un boulanger a adoré le son de l'ocarina et il a décidé d'en fabriquer un (à l'époque, les boulangers faisaient de petits objets en terre cuite dans leurs fours pour ne pas gaspiller le reste des cendres encore chaudes). C'est ainsi qu'il créa l'ocarina à 10 trous, capable de jouer 11 notes. Les ocarinas ont été considérés comme des jouets pour l'apprentissage de la musique pour les enfants. Mais, tout cela a changé lorsque Giuseppe Donati, un jeune musicien et boulanger, a créé l'ocarina traversier ou classique à 10 trous puis à 12 trous, en 1860, à Budrio (près de Bologne). L'ocarina est depuis considéré comme un instrument de musique et non plus comme un jouet pour enfant. Giuseppe l'a nommé « ocarina » qui signifie « petite oie » car il ressemblait ainsi à une oie.

Ocarina monochambre à 12 trous.

Au XXe siècle, pendant les deux guerres mondiales, les militaires se munissaient parfois d'ocarina de poche pour se remonter le moral. Mais après la seconde Guerre Mondiale, l'ocarina fut abandonné pour la flûte à bec qui coûtait moins cher. L'ocarina fut plongé dans l'oubli pendant plusieurs années[réf. nécessaire], mais a réussi à survivre grâce aux jeux The Legend of Zelda: Ocarina of Time sur Nintendo 64, Wonder boy V sur Mega Drive ou dans le dessin animé Albator. Ce jeu l'a rendu populaire en Asie et aux États-Unis. Existent aussi le double ocarina (inventé par les Italiens) et le triple ocarina (inventé par les Japonais).

Au XXIe siècle, l'ocarina est connu en Italie, au Japon, en Chine et aux États-Unis. Les Chinois ont inventé le quadruple ocarina entre 2007 et 2009. L'ocarina continue d'évoluer car de nouveaux modèles naissent (en mai ou juin 2009 : triple ocarina basse). L'ocarina s'étend surtout dans l'Amérique centrale et latine et dans les pays anglophones. Il s'étend difficilement dans les pays francophones.[réf. nécessaire] En France, un musicien a consacré un site internet uniquement à l'ocarina anglais et a écrit deux méthodes d'initiation en tablature.[réf. nécessaire]

Il existe plusieurs théories. Pour certains, l'ocarina remonte à l'Amérique préhispanique, où elle a été documentée archéologiquement dans diverses cultures comme la culture maya, c'est-à-dire au Mexique, au Belize et au Guatemala ; C'est un instrument courant en Bolivie, au Pérou, en Équateur, en Colombie, au Venezuela, dans le nord du Chili, dans le nord de l'Argentine, en Méso-Amérique et au Mexique. D'autres théories lui attribuent une origine européenne, une troisième voie le considère comme originaire d'Asie d'Extrême-Orient, même si l'on croit fortement qu'il s'agit d'un dérivé du pututu.

Giuseppe Donati.
Ocarina ovoïde du Pérou.

L'ocarina est un résonateur de Helmholtz[5] et est classé dans la famille des flûtes globulaires à conduit car le jeu se fait en soufflant dans une embouchure de flûte et non comme pour le xun chinois en soufflant sur un trou ouvert. Son corps est muni de trous de jeu permettant de produire différents sons.

Kiokioca : ocarina à 5 trous fabriqué à partir d'une graine de haricot géant

Le matériau utilisé pour sa fabrication peut être : terre cuite, porcelaine, os[6], plastique, métal, pierre, cuivre. Il en existe aussi en végétaux : bois, écorce, graine, bambou, coque de fruit. Sa taille peut varier et mesurer jusqu’à une quinzaine de centimètres, approximativement la longueur de la main. L’ocarina est percé d’un nombre de trous variable (4, 5, 6, 8 ou 12 le plus souvent), ces derniers permettant de varier la hauteur des sons en soufflant dans un bec situé au milieu de l’instrument. Les types d'ocarinas varient par leur forme et le nombre de trous.

Types d'ocarinas

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Les principaux types d'ocarinas sont les suivants :

  • L'ocarina anglais à 6 trous (10 notes), globulaire.
  • L'ocarina du Pérou à 8 trous (11 notes), ovoïde.
  • L'ocarina linéaire à 10 trous, qui a la même capacité de jeu que l'ocarina du Pérou mais est plus simple à jouer. Il est souvent considéré comme le mélange entre l'ocarina du Pérou et l'ocarina à 10 trous (non linéaire).
  • L'ocarina à 12 trous (13 notes) qui est le premier ocarina considéré comme un instrument.
  • Le double ocarina (17 notes) qui possède deux embouchures, inventé en Italie.
  • Le triple ocarina (21 notes) qui possède trois embouchures, inventé au Japon.
  • Le quadruple ocarina (24 notes), probablement inventé entre 2007 et 2009 en Chine, qui possède quatre embouchures.

Autre classification de types

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  • "Transversal" est le modèle d'ocarina le plus connu. Il a une forme arrondie et se tient à deux mains en position horizontale. En fonction du nombre de trous, le musicien n'a qu'à ouvrir un trou plus petit que le précédent pour monter sur l'échelle des tons. Les deux ocarinas transversales les plus courantes sont celle à dix trous (créée par l'Italien Giuseppe Donati) et celle à douze trous.
  • "Pendentifs", il en existe deux types :

Le pendentif anglais, petit et maniable. Il utilise un système de doigté anglais comportant quatre à six trous.

Le pendentif péruvien, précolombien et d'origine inca, utilisé comme instrument de musique lors des fêtes, rituels et cérémonies. Il est généralement accompagné de motifs d'animaux, mais il existe également de nombreux spécimens ovales traditionnels à huit trous.

  • "En ligne", aussi appelé "fusion" (de l'accrochage et du transversal). Ils sont petits et compacts, mais ont plus de trous que les pendentifs et vous permettent de monter en hauteur comme dans le modèle à doigts linéaires au lieu de combinaisons de doigts.
  • "Multi-chambres", mieux connues sous le nom d'ocarinas "doubles" et "triples" et avec une plus grande richesse tonale. Ils sont conçus pour jouer des accords et obtenir une plus grande richesse harmonique.
  • "À clés", fabriqués expérimentalement à partir de la fin du 19ème siècle.

Le son de l'ocarina est mélancolique, nostalgique voire pourrait être qualifié de douloureux.

Autres informations

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L'ocarina a des caractéristiques similaires au xun (塤), un autre instrument chinois important (mais il est différent dans la mesure où l'ocarina utilise un conduit interne, tandis que le xun est soufflé sur le bord extérieur)[7].

L’instrument est tenu entre les mains et on y souffle par l’un des trous en forme d’embout afin de produire les sons en bouchant les autres trous ou non. Il existe aussi des ocarinas possédant plusieurs embouchures où le joueur sera obligé de déplacer l'ocarina pour pouvoir changer d'embouchure.

Les ocarinas sont généralement construits pour correspondre aux tonalités de do majeur, fa majeur et sol majeur. L'ocarina a un timbre très varié (mélancolique, joyeux, gai, langoureux,...) mais convient rarement à une humeur bucolique.

Utilisation en musique savante

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L'ocarina fait son apparition dans la musique savante à partir de la fin du XIXe siècle. Les compositeurs suivants l'ont utilisé :

  • Leoš Janáček l'emploie dans son cycle Říkadla, pour chœur de chambre et ensemble de dix instruments (1927).
  • György Ligeti fait appel à quatre ocarinas dans le deuxième mouvement de son Concerto pour violon (1990-1993). Il utilisera aussi cet instrument dans ses mélodies pour mezzo-soprano et percussionnistes Sippal, dobbal, nadihegedűvel (2000).

Par région du monde

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Le niwawu ou ocarina hui

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Le « niwawu » ou « tête de bœuf », en forme d'ocarina ou de flûte d'argile, est un instrument de musique traditionnel de l'ethnie Hui du Ningxia, région autonome de la république populaire de Chine. En 2005, cette ocarina a été inscrite sur la Liste du patrimoine culturel immatériel[8].

Le plus connu des ocarinas du continent américain est l'instrument andin (variante andine). Dans les cultures, civilisations et tribus andines, en plus d'être utilisés pour l'accordage musical, les ocarinas étaient fabriqués pour imiter les sons d'animaux, en particulier les voix d'oiseaux. Parmi les formes d'ocarinas existants, retrouvés et/ou attestés il en existe des zoomorphes (en forme d'animaux) - notamment lama[9], oiseau (ornitomorphe), réptile (réptiliomorphe)[10], félin[11], poisson (pescomorphe)[12], tortue[13], chauve-souris[14], escargot[15], chrysalide[16],[17] -, en forme de créatures mythiques et mythologiques amérindiennes, de forme anthropomorphe (en forme d'humain)[18],[19], anthropozoomorphe (en forme mi-humaine mi-animale)[20], en forme de crâne ou tête humaine.

Ocarinas mésoaméricains

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Le huilacapiztli est une sorte d'ocarina aztèque en terre cuite ou en os avec quatre trous latéraux[21]. Ils sont connus pour être fabriqués en forme d'oiseaux[22].

L'ocarina nuiñe est une ocarina mixtèque de type aérophone globulaire transversal, originaire du Cerro de las Minas, Huajuapan, Oaxaca. Il a été analysée en détail par Gonzalo Sánchez. Il comporte trois volets, un en bas où se trouve l'embouchure et les deux autres sur le côté supérieur. La forme de son résonateur serait excellente pour produire des sons de haute qualité acoustique. Dans "l'Histoire de l'Ocarina", il est dit qu'elle a été inventée en 1870 à Budrio, en Italie, mais en réalité son dessin globulaire transversal existait déjà plusieurs siècles auparavant dans plusieurs anciennes cultures mexicaines, comme la Mixtèque[23].

Culture populaire

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Ocarina - face.

Notes et références

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  1. a et b https://dgifa.aefcm.gob.mx/recursos/secartartesa/secartartesa_4.pdf
  2. S. Martí, Instr. mus. prec., 1968:368; Stevenson, Music in Aztec and Inca Territory, 1968:40
  3. « Ocarina History | OcarinaForest.com », sur web.archive.org, (consulté le )
  4. Perono Cacciafoco, Francesco (December 2019). "A Prehistoric 'Little Goose': A New Etymology for the Word 'Ocarina'". Seria Stiinte Filologice. 41 (1–2). Analele Universitatii din Craiova: 456–469.
  5. (en) « Les ocarinas : étude théorique et réalisation pratique (septembre 2002) », Les études acoustiques de B.B. Ninob (consulté le )
  6. (es) Jorge Dájer, Los artefactos sonoros precolombinos, FONCA, (lire en ligne)
  7. « The Chinese Xun », sur OcarinaForest.com, (consulté le )
  8. El Niwawu. Consultado el 18 de mayo de 2012.
  9. https://mybet7.wordpress.com/tag/bolivia/
  10. (es) Andrés Gutiérrez Usillos, Dioses, símbolos y alimentación en los Andes, , 473 p. (ISBN 9789978222805, lire en ligne), p. 71.
  11. (es) Germán Pinilla Higuera, Cosmografías musicales prehispánicas del Suroccidente colombiano, , 79 p. (ISBN 9789585164314, lire en ligne), p. 32.
  12. (es) Andrés Gutiérrez Usillos, Dioses, símbolos y alimentación en los Andes, , 473 p. (ISBN 9789978222805, lire en ligne), p. 71.
  13. (es) Andrés Gutiérrez Usillos, Dioses, símbolos y alimentación en los Andes, , 473 p. (ISBN 9789978222805, lire en ligne), p. 71.
  14. (es) Andrés Gutiérrez Usillos, Dioses, símbolos y alimentación en los Andes, , 473 p. (ISBN 9789978222805, lire en ligne), p. 71.
  15. (es) Andrés Gutiérrez Usillos, Dioses, símbolos y alimentación en los Andes, , 473 p. (ISBN 9789978222805, lire en ligne), p. 71.
  16. (es) Andrés Gutiérrez Usillos, Dioses, símbolos y alimentación en los Andes, , 473 p. (ISBN 9789978222805, lire en ligne), p. 71.
  17. (es) Andrés Gutiérrez Usillos, Dioses, símbolos y alimentación en los Andes, , 473 p. (ISBN 9789978222805, lire en ligne), p. 71.
  18. https://m.soundcloud.com/museoprecolombino/mchap-ce-473
  19. https://es.m.wikipedia.org/wiki/Archivo:Ocarina,_four_holes,_Costa_Rica,_ceramic_-_Meso-American_collection_-_Peabody_Museum,_Harvard_University_-_DSC05971.jpg
  20. https://artsandculture.google.com/asset/ocarina-antropozoomorfa-sierra-nevada-de-santa-marta-periodo-tairona/cQEi8nmV67XIGA?hl=es
  21. (es) Arturo Melgoza Paralizábal, El crepúsculo de los últimos gigantes, SEP, (ISBN 978-968-856-214-7, lire en ligne)
  22. (es) Samuel Martí, Instrumentos musicales precortesianos, I[nstituto] N[acional de] A[ntropología e] H[istoria], (lire en ligne)
  23. « [http://www.tlapitzalli.com/gsxochipilli/mixtec/mixteca.html Construcci�n de una Ocarina Nui�e Mixteca] », sur www.tlapitzalli.com (consulté le )

Lien externe

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