Nordgau (comté)
(la) comitatus Nortgowa
vers – XIIe siècle
Statut |
Comté et gau : - Royaume des Francs (c. -) - Empire carolingien (-) - Francie médiane (-) - Lotharingie (-) - Francie orientale (-) - Germanie (911-XIIe siècle) - Saint-Empire (962-XIIe siècle) |
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Capitale | incertaine |
Langue(s) | Alémanique/alsacien, allemand et latin médiéval |
Religion | Christianisme |
c. | Création du comté au sein du duché d’Alsace |
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Attribution du comté de Nordgau à la Francie médiane (Traité de Verdun) | |
Attribution à la Francie orientale (Traité de Meerssen) | |
Rattachement au duché de Souabe par Henri l'Oiseleur | |
Assassinat de Hugues VI et fin de la dynastie Étichonides |
(1er) c. - | Adalbert d'Alsace |
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(Der) - | Gottfried de Metz |
Entités précédentes :
Entités suivantes :
Le Nordgau (en latin : comitatus Nortgowa[1], Nortgowe[2] ou Nortgovia[3]) est un ancien comté et une subdivision territoriale de plusieurs monarchies au Moyen Âge, notamment le royaume des Francs et le Saint-Empire romain germanique.
Créé vers [4], ce domaine constitue tout d’abord la partie septentrionale du duché d’Alsace qui comprend également le comté de Sundgau à l'époque mérovingienne. À la disparation du duché vers , le Nordgau demeure un fief au sein de l’Empire carolingien puis des royaumes qui lui ont succédé. Le territoire est dirigé par la famille des Étichonides, notamment la branche qui descend de Eberhard Ier de Nordgau[5].
Rattaché au duché de Souabe en , il disparaît au cours du XIIe siècle au profit du landgraviat de Basse-Alsace.
Histoire
[modifier | modifier le code]Au Ve siècle, avant le règne Clovis Ier[4], la partie méridionale de la plaine d'Alsace (en latin : pagus méridionalis) est comprise dans la Gaule lyonnaise, pays des Séquanes (aussi nommée Gaule celtique) qui devient plus tard le comté de Sundgau ou Haute-Alsace[6]. La partie septentrionale (pagus septentrionalis) forme, quant à elle, le Nordgau (en français : comté ou gau du nord) puis la plus tard la Basse-Alsace[6] qui constitue l'ancien territoire des Médiomatriques au sein de la province romaine de Germanie première[6]. Il faut cependant distinguer ce comté du margraviat de Nordgau situé en Bavière et remplacé au XIe siècle par l'évêché de Bamberg.
Le comté de Nordgau est constitué de trois canton principaux : le pays de Kircheim (ou de Troningue), le pays de Haguenau et le Vasgau (ou Wasgovia)[3].
- Le pays de Kircheim : nommé aussi Troningue dans un diplôme de Dagobert II, il s'étend de Sélestat jusqu'à la rivière la Sour. Le château de Kircheim s'y dresse non loin de « Marleim » (probablement Marlenheim, entre Strasbourg et Saverne)[3]. Les lieux importants sont Strasbourg, Marleim, Herinstein, Sélestat, Eboresheim, Hohembourg, Haselach, Andlau, Altorf et Bischem[3].
- Le pays de Haguenau : situé entre les rivières Moter et Sour, il est constitué de grandes forêts habitées par des ermites lui donnant ainsi le nom de « Forêt sainte »[3]. Les principaux lieux sont Haguenau, Saloissa, Surbourg et Biblisheim[3].
- Le Vasgau : ce territoire s'étend au nord-est des Vosges jusqu'à Weissembourg. Les lieux importants sont Saverne, Neuvillers, Cella Leobardi et Dabo[3].
À l'époque mérovingienne, le Nordgau appartient au royaume d'Austrasie[6]. Sous le règne de Charlemagne, les deux comtés de la plaine d'Alsace (Nordgau et Sundgau) sont unies pour former à nouveau un duché sous l'autorité de Lothaire Ier. Ce duché est appelé ducatus Helisacensis[6]. Le comté du Sundgau revient à la maison de Habsbourg ; celui du Nordgau, après avoir eu ses landgraves laïques jusqu'en 1359, passa sous la domination des évêques de Strasbourg[6].
Les comtes sont subordonnés aux ducs et administrent la justice sur un territoire nommé pagus ou gau[7]. Ils sont assistés de sept ou douze échevins et de centeniers qui occupent le rôle de bailli et qui jugent en première instance les causes des citoyens[7]. À cela s'ajoutent les Missi dominici ou commissaires royaux chargés de parcourir les comtés et de veiller à ce que la justice soit bien administrée ; ils sont sous la surveillance des évêques[7]. Le comte palatin, qui est juge de la cour, préside les appels en dernier ressort[7]. En temps de guerre le comte commandait d'ailleurs les troupes qu'il lève et s'il se situe sur les frontières on le nomme alors margrave[7].
Références
[modifier | modifier le code]- Viton de Saint-Allais 1819, p. 33
- Droysen 1886, p. 22-23
- Wastelain 1761, p. 98
- d'Harmonville 1842, p. 141
- Borgolte 2003
- Borel d'Hauterive et Reverend 1851, p. 326
- Pfeffel 1776, p. 106
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- André Borel d'Hauterive et Albert Reverend, Annuaire de la noblesse de France et des maisons souveraines de l'Europe, vol. 8, Paris, chez Dentu, , 393 p. (lire en ligne)
- Michael Borgolte, « Etichons », sur hls-dhs-dss.ch, (consulté le )
- André-Marcel Burg, Le duché d'Alsace au temps de sainte Odile, Wœrth, Éditions Sutter, , 114 p.
- (de) Gustav Droysen, Allgemeiner historischer Handatlas: in sechsundneunzig Karten mit erläuterndem Text, Bielefeld ; Leipzig, Velhagen & Klasing, , 88-92 p. (OCLC 493469922)
- A. L. d'Harmonville, Dictionnaire des dates, des faits, des lieux et des hommes historiques ou les tables de l'histoire, t. 1, Paris, Alphonse Levavasseur et Cie, , 1179 p. (lire en ligne)
- Philippe Dollinger (dir.), Histoire de l’Alsace, [Toulouse], Privat, (1re éd. 1970), 524 p. (ISBN 2-7089-1695-5 et 978-2-70891-695-1).
- Paul Ginglinger, D'Etichon duc d'Alsace aux comtes d'Eguisheim, Éguisheim, Société d'histoire d'Éguisheim, , 228 p.
- François-Jacques Himly, Chronologie de la Basse Alsace : Ier – XXe siècle, Strasbourg, [Archives départementales du Bas-Rhin], , 350 p.
- Guy Perny, Adalric duc d'Alsace : ascendants et descendants, Colmar, J.Do Bentzinger, , 93 p. (ISBN 2-8496-0023-7 et 978-2-8496-0023-8)
- Christian Friedrich Pfeffel, Nouvel abrégé chronologique de l'histoire et du droit public d'Allemagne, t. 2, Paris, chez Delalain, , 648 p. (lire en ligne)
- Chrétien Pfister, Le duché mérovingien d'Alsace et la légende de Sainte Odile : suivis d'une étude sur les anciens monuments du Sainte-Odile, Paris, Nancy, Berger-Levraut et Cie., , 270 p. (lire en ligne).
- Nicolas Viton de Saint-Allais, L'Art de vérifier les dates des faits historiques, des chartes, des chroniques et autres anciens monuments, depuis la naissance de Notre-Seigneur, t. 14, Paris, Valade, , 494 p. (lire en ligne).
- Bernard Vogler (dir.), Nouvelle histoire de l'Alsace : une région au cœur de l'Europe, Toulouse, Privat, , 381 p. (ISBN 978-2-7089-4776-4)
- Charles Wastelain, Description de la Gaule-Belgique selon les trois âges de l'histoire, l'ancien, le moyen et le moderne, Lille, chez la veuve de C. M. Cramé, , 502 p. (lire en ligne)
- Christian Wilsdorf, « Les Etichonides aux temps carolingiens et ottoniens », Bulletin philologique et historique jusqu'à 1610 du Comité des travaux historiques et scientifiques, , p. 1-33 (ISSN 0071-8408)
- Christian Wilsdorf, « Le Monasterium Scottorum de Honau et la famille des ducs d’Alsace au VIIIe siècle, vestiges d’un cartulaire perdu », Francia : Forschungen zur westeuropäischen Geschichte, vol. 3, , p. 1-87 (ISSN 0251-3609)
- Christian Wilsdorf, L’Alsace des Mérovingiens à Léon IX : articles et études, [Strasbourg], Société savante d'Alsace et des régions de l'Est, , 408 p. (ISBN 2-904920-43-9).