Mithraeum de Koenigshoffen
Mithraeum de Koenigshoffen | |
![]() Tauroctonie de Koenigshoffen | |
Localisation | |
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Pays | ![]() |
Région | Grand Est |
Département | Bas-Rhin |
Type | Mithraeum |
Coordonnées | 48° 34′ 42″ nord, 7° 42′ 52″ est |
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Le mithraeum des Koenigshoffen est un mithraeum découvert à Koenigshoffen, un quartier de Strasbourg, dans le département du Bas-Rhin[1],[2].
Historique
[modifier | modifier le code]Le mithraeum a été découvert en 1911/1912 lors de la construction de l'église Saint-Paul de Koenigshoffen. les vestiges trouvés du sanctuaire consacré au dieu indo-iranien Mithra ont été placés au Musée archéologique de Strasbourg.
Il avait été construit aux abords du camp romain d'Argentoratum.
Description
[modifier | modifier le code]Selon le rapport de l'archéologue Robert Forrer dans le CIMRM 1335 le premier sanctuaire aurait été construit vers 145 apr. J.-C. et ne mesurait que 14 m de long sur 7 m de large. On accédait à la cella (nef centrale de 2,25 m de large), en descendant sept marches et était flanqué de banquettes latérales où se tenaient les adeptes (parties B et C du plan). Á l'autre extrémité une marche menait à la statue du culte (voir partie A du plan)[3].
Au courts d'une seconde période (vers 225 apr. J.-C.) le sanctuaire du culte de Mithra fut achevé. Le bâtiment mesurait 31 m de long sur 8,75 m de large. Son agrandissement se fit dans son prolongement (partie F sur le plan) et devint le spelaeum (la caverne mithraïque) mesurant 16,50 m de long sur 8,75 m de large. Sa nef centrale (partie F de 12 m de long sur 3,30 m) de large ainsi que ses banquettes (parties M et N) étaient recouverts de bois. Au bout de la nef centrale, deux marches conduisaient à la tauroctonie derrière lequel subsiste un étroit espace[4]. Deux colonnes dont des fragments sont encore conservés se dressaient probablement de chaque côté du bas-relief cultuel. Le premier mithraeum fut utilisé comme pronaos et un apparatorium (pièce annexe) fut construit à côté. Un toit en bois, soutenu par des poutres, couvrait l'ensemble du sanctuaire.
Sous le règne d'Aurélien (270-275 apr. J.-C., d'autres modifications furent apportées au mithraeum (indiqué sur le plan par des pointillés).
Le mithraeum fut détruit par les chrétiens, probablement à la fin du IVe siècle, au déclin de l'Empire romain d'Occident et au départ de la légion romaine d'Argentoratum.
La tauroctonie
[modifier | modifier le code]Les 360 fragments du bas-relief en grès de la tauroctonie ont pu être rassemblés. Il mesurait plus ou moins 2,30 m de haut sur 1,80 m de large et d'une épaisseur de 0,36 m[5].
En raison de sa très belle qualité, il a été attribué à une équipe de sculpteurs venus d'Italie et ayant œuvré à Strasbourg au milieu du IIe siècle apr. J.-C. Ce bas-relief était rehaussé de couleurs, comme l'atteste la dédicace faite par le soldat C. Celsinius Matutinus, qui l'a fait repeindre à ses frais au temps de l'empereur Sévère Alexandre.
Dédicace
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Une plaque gravée (23 cm de long sur 33,5 cm de large), rapporte la restauration de la peinture colorée du bas-relief principal du mithraeum par un vétéran de la Legio VIII Augusta[6]. La plaque porte une inscription de six lignes qui permet de la dater du règne de Sévère Alexandre, entre 222 et 235 apr. J.-C. Cet acte de dédicace par un vétéran de la Legio VII, Caius Celsinius Matutinus, commémore le financement de la restauration de la peinture colorée du bas-relief cultuel du Mithraeum, confirmée par des traces de polychromie observables
« In h(onorem) d(omus) d(ivinae) deo Invic/to M(ithrae) C(aius) Celsinius / Matutinus veter(anus) / leg(ionis) VIII Aug(ustae) Alexan/drianae typum / de suo repinx(it) »
« En l'honneur de la maison divine, du dieu invincible Mithra. Caius Celsinius Matutinus, vétéran de la légion VIII Augusta [Alexandriana], a repeint ce relief à ses frais. »
Galerie
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Reproduction de la tauroctonie (musée).
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Fragments du bas-relief.
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Cautopatès.
Notes et références
[modifier | modifier le code]Références
[modifier | modifier le code]- ↑ Mithraeum de Strasbourg - Site mithraeum.eu.
- ↑ Tauroctonie de Strasbourg - Site mithraeum.eu.
- ↑ CIMRM 1335 - Mithraeum de Königshoffen.
- ↑ Tautoctonie de Koenigshoffen - CIMRM 1359/60.
- ↑ Tauroctonie de Koenigshoffen - Site mithraeum.eu.
- ↑ Inscription de dédicace du Mithraeum de Koenigshoffen - Site mithraeum.eu.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Musées de la ville de Strasbourg et INRAP, Strasbourg-Argentorate : Un camp légionnaire sur le Rhin (Ier au IVe siècle après J.-C.), t. 8, Strasbourg, Musées de la Ville de Strasbourg, coll. « Fouilles récentes en Alsace », , 152 p. (ISBN 978-2-35125-086-0, BNF 42308926).
- Franz Cumont, Le Mithréum de Kœnigshoffen à Strasbourg ». Revue des Études anciennes (1918).