Mariolâtrie
La mariolâtrie est un terme péjoratif qui désigne une forme d'adoration envers Marie, la mère de Jésus, qui place celle-ci à l'égal de Dieu[1]. Le terme est employé en 1855 par le pasteur protestant Edmond de Pressensé[2].
Dans le catholicisme, la mariolâtrie n'a aucune existence officielle. En effet, l'Église catholique distingue la piété rendue aux saints (culte de dulie), du culte de latrie, réservé à Dieu seul, tout en réservant à la Vierge Marie le culte d'hyperdulie[1]. Cependant on peut observer un dévoiement du culte marial dans la demande faite par certains théologiens, évêques ou fidèles de nouvelles définitions ambiguës, comme celui de Marie corédemptrice, ou encore dans l'idée que Marie bénéficierait d'une « union hypostatique » avec l'Esprit Saint chez Leonardo Boff. Pour Bernard Seboüé, une certaine piété populaire, qui tend à accorder une importance excessive aux dévotions et aux apparitions mariales, s'éloigne des orientations de Vatican II[3].
Références
[modifier | modifier le code]- Michel Dubost (dir.) et Stanislas Lalanne (dir.), Le Nouveau Théo : l'encyclopédie catholique pour tous, Mame, , 1462 p. (ISBN 978-2728912643, lire en ligne)
- ↑ Edmond de Pressensé, L'Immaculée Conception, histoire d'un dogme catholique-romain, ou comment l'hérésie devient un dogme, Paris, Librairie Ch. Meyrueis, (lire en ligne), p. 15 :
« L'élan reçu d'en bas est maintenant imprimé d'en haut aux esprits dans le sens de ce que nous appellerons la Mariolâtrie. On voit quels progrès effrayants a fait depuis cinquante ans l'adoration de la Vierge. Elle va immanquablement devenir toujours plus la divinité importante aux yeux des masses superstitieuses. Le christianisme trouvera son emblème dans ces tableaux déjà mis sur les autels , où Jésus-Christ n'est qu'un petit enfant dans les bras de la Madone. La croix disparaîtra complètement sous les couronnes de fleurs apportées à Marie. Les regards seront ramenés constamment sur elle et détournés du divin Crucifié. La religion entière prendra quelque chose de mou, d'affadi, absolument en désaccord avec l'austérité divine de l’Évangile. »
- ↑ Bernard Sesboüé, « Peut-on encore parler de Marie ? : pour une présentation crédible », Christus, no 183, (lire en ligne)