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Marc-Antoine Jullien

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Marc-Antoine Jullien
Fonction
Député français
Drôme
Biographie
Naissance
Décès
(à 77 ans)
Pizançon
Sépulture
Nom de naissance
Marc-Antoine Jullien
Surnom
Jullien de la DrômeVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activité
Conjoint
Enfant
Parentèle
Auguste Jullien (petit-fils)
Pierre-Alexandre-Adolphe Jullien (petit-fils)
Édouard Lockroy (arrière-petit-fils)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Mercure de France (-)Voir et modifier les données sur Wikidata
Archives conservées par
Vue de la sépulture.

Marc-Antoine Jullien, dit Jullien de la Drôme né à Bourg-de-Péage le et mort à Pizançon le , est un pédagogue et homme politique français.

Il est le fils aîné de Marc Antoine Jullien, chirurgien à Bourg-de-Péage, et de Claire Larat, qui ont eu 14 enfants.

Ayant des ambitions littéraires, Marc-Antoine Jullien se rend à Paris: en décembre 1763, il écrit à Jean Jacques Rousseau que depuis quatre mois, il « étudie en rhétorique au collège des Grassins sous M. Le Beau cadet...»[1]; l'année suivante, il obtient le "premier prix des nouveaux" en amplification française[2]. Ses succès lui valent la protection de l'abbé Mably, qui le présente à Marie Louise Nicole de La Rochefoucauld duchesse d'Enville (1716-1797) ; celle-ci le charge en 1766 de l’éducation de son petit-fils, le prince de Léon, charge qu'il exerce au moins jusqu'en 1768[3]. Marc-Antoine Jullien est aussi lié à l'avocat général au parlement de Grenoble, Joseph Michel Antoine Servan (1737-1807)[4].

Vers 1774, il épouse Rosalie Ducrolay, fille d'un négociant de Pontoise, avec laquelle il a deux fils dont le cadet, Marc-Antoine, deviendra un proche de Robespierre durant la Révolution. Celle-ci a laissé une importante correspondance[5] publiée en partie en 1881 par son arrière-petit-fils, Édouard Lockroy[6].

En 1779, ils sont les parrain et marraine de Marc Charles Camille Nugues, fils de Claude Etienne Nugues, négociant à Romans, et de Charlotte Enfantin[7].

Un couple engagé dans la Révolution

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Jullien accueille avec enthousiasme la Révolution, et entretient une active correspondance avec ses compatriotes du Dauphiné, où transparaissent ses sentiments sur les événements parisiens. Cela lui vaut une réputation de patriote dans le département de la Drôme, qui l’élit député suppléant à l’Assemblée législative (1791) et président de l’assemblée électorale du département (1792).

Le , il est élu député de la Drôme à la Convention (1er sur 9 avec 395 voix sur 468)[8]. Siégeant sur les bancs de la Montagne, il dirige sa première motion contre le général de Montesquiou, que « tous les soldats de son armée regardaient comme un traître ». Le , il prononce un discours véhément, plusieurs fois interrompu par des cris, pour appuyer la motion de Duhem, qui avait demandé que Louis XVI soit jugé sans désemparer, mais l’Assemblée passe à l’ordre du jour. Lors du procès de Louis XVI, il vote pour la mort sans appel ni sursis, assurant, au troisième appel : « J’ai toujours haï les rois, et mon humanité éclairée a écouté la voix de la justice éternelle ; c’est elle qui m’ordonne de prononcer la mort contre Louis Capet ». Adversaire des Girondins, il réplique à Lanjuinais, qui attaquait les auteurs de la révolution du 31 mai, qu’il calomnie les habitants de Paris.

Il est dénoncé par Tallien et Carrier après la chute de Robespierre comme l’agent et le protégé de Robespierre, parce que son fils, Jullien de Paris, avait été membre du Comité exécutif de l’instruction publique[9].

Après la session, Jullien vit à l’écart des affaires publiques. Résidant à Paris, il se consacre à la littérature et à la poésie, publiant quelques opuscules dans le Mercure en 1802 et en 1803.

Sous la Restauration, il se retire dans ses propriétés de la Drôme. Ayant refusé de signer l’Acte additionnel durant les Cent-Jours, il échappe, en 1816, à la loi contre les régicides, et son exil se borne à quelques mois de résidence surveillée à Barcelonnette.

Mort accidentellement en tombant d’un balcon, il est inhumé au cimetière de Pizançon. Il était le grand-père du journaliste et diplomate Auguste Jullien, de l’ingénieur Adolphe Jullien et l’arrière-grand-père d’Édouard Lockroy.

Les papiers personnels de la famille Jullien de la Drôme sont conservés aux Archives nationales sous la cote 39AP[10].

Notes et références

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  1. Lettre n° 3073, du 20 décembre 1763 reproduite dans Correspondance complète de Jean Jacques Rousseau, édition critique établie et annotée par R.-A. Leigh, Oxford, The Voltaire Foundation, tome XVIII, 1973, p. 226.
  2. Suite de la Clef, septembre 1764, p. 215. En ligne.
  3. Sur les conseils donnés par Mably au jeune gouverneur, voir René Galliani, « Quelques lettres inédites de Mably », Studies on Voltaire and the Eighteenth Century, Volumes 98 à 99, 1972, p. 183-197 (lettres de 1766 à 1768).
  4. Lettre n°6379bis d'Antoine Joseph Michel Servan à Marc Antoine Julien, du 16 juillet 1768, reproduite dans Correspondance complète de Jean Jacques Rousseau, édition critique établie et annotée par R.-A. Leigh, Oxford, The Voltaire Foundation, 1965, p. 17 (« Vous m’auriés fait grand plaisir, je vous l’assure, de me confier vos idées sur l’éducation du fils de me d’Enville ; j’aurais vu comment on peut former un grand Seigneur honete homme »).
  5. Voir Marie-Louise Jacquot-Hustache, Le Moi et l'Histoire dans les correspondances de Rosalie Jullien, 1794-1799, Université Lumière-Lyon II, 1992.
  6. Journal d'une bourgeoise de Paris pendant la Révolution : 1791-1793, Paris, Calmann-Lévy, 1881.
  7. Archives Nationales, base Léonore, LH/2008/8, dossier de Légion d'honneur de Marc Charles Camille Nugues (avec extrait de baptême). Numérisé.
  8. Fiche de Marc Antoine Jullien sur le site de l'assemblée Nationale
  9. En fait, Marc-Antoine fils est responsable de leur rappel, à l’un et à l’autre, au printemps 1794), mais la Convention ne donne pas suite à ces accusations.
  10. Archives nationales

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Bibliographie

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Sources primaires
Autres sources
  • Alphonse de Beauchamp, Biographie moderne : ou Dictionnaire biographique de tous les hommes morts et vivans qui ont marqué à la fin du 18e siècle et au commencement de celui-ci, par leurs écrits, leur rang, leurs emplois, leurs talens, leurs malheurs, leurs vertus, leurs crimes, et où tous les faits qui les concernent sont rapportés de la manière la plus impartiale et la plus authentique, Leipzig, Paul-Jacques Besson, , in-8°. Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Adolphe Robert, Gaston Cougny (dir.), Dictionnaire des Parlementaires français de 1789 à 1889, tome III, Bourloton, Paris, 1889, p. 447. Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Jacques-Alphonse Mahul, Annuaire nécrologique, ou Supplément annuel et continuation de toutes les biographies ou dictionnaires historiques, 2e année, 1821, Paris, Ponthieu, 1822, p. 226-8 [1].
  • « JULLIEN (Marc-Antoine) », dans J. Brun-Durand, Dictionnaire biographique et biblio-iconographique de la Drôme, Genève, Slatkine Reprints, 1970, tome 2, p. 27-29. En ligne. (notice très précise)
  • Albert Mathiez, « La fortune de Jullien de la Drôme », Annales historiques de la Révolution française, 1921, p. 150-151.
  • voir aussi les ouvrages consacrés à son fils Marc Antoine Julien de Paris

Articles connexes

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Liens externes

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