Méthode de Galerkine
En mathématiques, dans le domaine de l'analyse numérique, les méthodes de Galerkine sont une classe de méthodes permettant de transformer un problème continu (par exemple une équation différentielle) en un problème discret. Cette approche est attribuée aux ingénieurs russes Ivan Boubnov (1911) et Boris Galerkine (1913).
Approximation de fonctions
[modifier | modifier le code]Cette méthode est couramment utilisée dans la méthode des éléments finis.
On part de la formulation faible du problème. La solution appartient à un espace fonctionnel satisfaisant des propriétés de régularité bien définies. La méthode de Galerkine consiste à utiliser un maillage du domaine d'étude et à considérer la restriction de la fonction solution sur chacune des mailles.
D'un point de vue plus formel, on écrit la formulation faible sous la forme :
- Trouver telle que
où est une forme bilinéaire, et une forme linéaire.
L'ensemble étant généralement de dimension infinie, on construit un espace avec , et on réécrit le problème de la façon suivante :
- Trouver telle que
Typiquement, l'espace considéré est l'ensemble des fonctions continues telles que la restriction de la fonction sur une maille soit un polynôme.
Propriétés
[modifier | modifier le code]Orthogonalité de l'erreur
[modifier | modifier le code]L'une des propriétés notables des méthodes de Galerkine se trouvent dans le fait que l'erreur commise sur la solution est orthogonale aux sous-espaces d'approximation. En effet, les propriétés de la forme bilinéaire donnent :
- .
Forme matricielle du problème
[modifier | modifier le code]Du fait que l'espace d'approximation utilisé est de dimension finie , on peut décomposer la solution du problème de Galerkine sur une base de fonctions de :
Ainsi, en écrivant le problème en choisissant l'une des fonctions de base , il vient :
On obtient ainsi un système d'équations linéaires de la forme , en notant
- , ,
Systèmes symétriques et positifs
[modifier | modifier le code]Il apparait que si la forme bilinéaire est symétrique, la matrice est également symétrique. De même, est une matrice positive (définie positive) si l'est également.
Résultats sur la solution obtenue
[modifier | modifier le code]- Existence et unicité
Dans le cas où est symétrique, on peut montrer que la solution du problème existe et est unique si on a :
- continuité de sur
- ;
- coercivité de sur
- .
Il suffit alors d'appliquer le théorème de Lax-Milgram pour obtenir le résultat voulu.
Le caractère bien posé du problème écrit sur en découle naturellement.
- Qualité de l'approximation
En utilisant les mêmes propriétés de , ainsi que l'orthogonalité de l'erreur, on obtient l'inégalité pour tout :
- .
En divisant par et en passant à la borne inférieure à droite, on obtient le lemme de Céa :
Ainsi, à la constante près, la solution obtenue par la méthode de Galerkine est une des meilleures qu'on puisse obtenir par approximation sur .
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Référence
[modifier | modifier le code]- (en) Philippe Ciarlet, The Finite Element Method for Elliptic Problems, , 530 p. (ISBN 978-0-89871-514-9, lire en ligne).
- Jean-Christophe Cuillière, Introduction à la méthode des éléments finis - 2e édition, Paris, Dunod, , 288 p. (ISBN 978-2-10-074262-2), chap. 6.5 (« Hypothèse de Galerkine »), p. 104-112.