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Linos fils de Calliope

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Linos (à droite) et son élève Musée, médaillon d'un kylix du Peintre d'Érétrie, musée du Louvre

Dans la mythologie grecque, Linos (en grec ancien Λίνος), parfois donné comme Linos de Thrace, est le fils d'une Muse, généralement Calliope. Joueur de lyre hors pair, il est tué par son élève et oncle Héraclès.

Linos est partiellement confondu avec Linos, fils d'Uranie et d'Amphimaros (lui-même fils de Poséidon), inventeur de la musique et de la poésie en vers[1].

La filiation de Linos varie dans les sources anciennes, bien qu'il soit le plus souvent donné comme le fils d'une muse. Il est ainsi donné comme fils de : (1) la Muse Calliope et Œagre ou Apollon[2], (2) la muse Uranie[3] et Apollon[4], (3) Uranie et Amphimaros, fils de Poséidon[5],[6], (4) le dieu-fleuve Isménos[7], (5) Uranie et Hermès[5],[8], (6) la muse Terpsichore et Apollon[5], (7) la muse Clio et Magnès (en)[9], ( 8) Pierus (en)[10], (9) Apollon et Éthuse[11], fille de Poséidon[12] et enfin (10) Apollon et Chalciope[13]. Avec diverses généalogies données, Linus était généralement représenté comme le frère d'un autre musicien, le célèbre Orphée. Certains récits font plutôt de ce dernier son arrière-petit-fils par l'intermédiaire de Pierus, père d'Œagre.


Tableau comparatif de la famille de Linos
Relation Noms Sources
Homère Hésiode Apollodore Hygin Pausanias Diogène Souda Tzétzès Contestation
Parents Éthuse et Apollon
Uranie
Calliope et Œagre ou Apollon
Uranie et Apollo
Uranie et Amphimaros [14]
Isménos [15]
Uranie et Hermès
Terpsichore et Apollon
Éthuse
Clio et Magnès (en)
Pierus (en)
Frères et sœurs Orphée
enfants Pierus

Il est connu comme étant un grand joueur de lyre[16] et possède de nombreux disciples, parmi lesquels Orphée (qui selon d'autres traditions est son frère[17]), Thamyris et Héraclès[1].

Il existe deux principales versions de la mort de Linos. La première, mentionnée notamment par Pausanias le Périégète, indique que Linos, imbu de son talent, finit par vouloir se comparer au dieu Apollon, qui le frappe de ses flèches. La forme de Linos reste sous forme d'empreinte dans un rocher creusé en forme de grotte situé non loin du mont Hélicon, la demeure des Muses. Pausanias mentionne des sacrifices offerts en mémoire de Linos et plusieurs mentions du personnage, parfois nommé Oetolinos, chez des auteurs comme Homère et Sappho[18].

Une autre version de la mort de Linos en fait une victime d'Héraclès au moment où ce dernier est son élève. Héraclès se révèle un élève médiocre, lent à comprendre les subtilités de la musique. Un jour Linos le frappa, Héraclès furieux tue son maître – selon les versions, en le frappant avec sa lyre[1],[17],[19], son plectre[20], une pierre[21] ou un tabouret[22].

  1. a b et c Diodore de Sicile, Bibliothèque historique [détail des éditions] [lire en ligne], III, 67.
  2. Apollodore, Bibliothèque, 1.3.2
  3. Hésiode, Fragments 1
  4. Hygin, Fabulae, 137
  5. a b et c Souda, voir Linus
  6. Pausanias, Description de la Grèce, 9.29.6
  7. Pausanias, Description de la Grèce [détail des éditions] [lire en ligne], IX, 29, 9.
  8. Diogène Laërce. Vies, doctrines et sentences des philosophes illustres, Prologue 4
  9. Jean Tzétzès, Scholie sur Lycophron 831
  10. Jean Tzétzès. Chiliades, 6.53 line 933
  11. Souda, voir Homère
  12. Of the Origin of Homer and Hesiod and their Contest, Fragment 1.314
  13. Harry Thurston Peck, Harpers Dictionary of Classical Antiquities (1898)
  14. premier Linus, tué par Apollon alors
  15. later Linus killed by Heracles
  16. Déjà chez Hésiode, frag. 306 MW.
  17. a et b Pseudo-Apollodore, Bibliothèque [détail des éditions] [lire en ligne], II, 4, 9.
  18. Pausanias le Périégète, Description de la Grèce, IX, 29, 7-9. [lire en ligne]
  19. Jean Tzétzès, Chiliades, II, 213.
  20. Élien, Histoires variées [lire en ligne], III, 32.
  21. (en + grc) Souda (lire en ligne) à l'article ἐμϐαλόντα.
  22. Coupes de Douris et du Peintre de Stieglitz ; Beazley, ARV² 437,128 et 829,45.