Le Temps d'aimer (film, 2023)
Réalisation | Katell Quillévéré |
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Scénario |
Katell Quillévéré Gilles Taurand |
Musique | Amine Bouhafa |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production |
Les Films du Bélier Les Films Pelléas Frakas Productions |
Pays de production |
France Belgique |
Genre | Drame |
Durée | 125 minutes |
Sortie | 2023 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.
Le Temps d'aimer est un film franco-belge réalisé par Katell Quillévéré, sorti en 2023.
Il est présenté hors compétition dans la section « Cannes Première » et en compétition pour la Queer Palm, au festival de Cannes 2023.
Synopsis
[modifier | modifier le code]1947. Madeleine a été tondue à la Libération pour avoir fréquenté un officier allemand dont elle s'est retrouvée enceinte. À présent mère célibataire, elle travaille comme serveuse dans un hôtel-restaurant de la côte bretonne où son passé n'est pas connu. Elle rencontre François, un jeune étudiant, secret, riche et cultivé. Ils vont être attirés l'un vers l'autre, alors que chacun renferme un secret.
Fiche technique
[modifier | modifier le code]Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par la base de données d'Unifrance.
- Titre original : Le Temps d'aimer
- Réalisation : Katell Quillévéré
- Scénario : Katell Quillévéré et Gilles Taurand
- Musique : Amine Bouhafa
- Décors : Florian Sanson
- Costumes : Rachèle Raoult
- Photographie : Tom Harari
- Son : Thomas Grimm-Landsberg
- Montage : Jean-Baptiste Morin
- Production : Philippe Martin, Jean-Yves Roubin, Justin Taurand, David Thion et Cassandre Warnauts
- Sociétés de production : Les Films du Bélier, Les Films Pelléas et Frakas Productions ; France 2 Cinéma et Frakas Productions (coproductions)
- Sociétés de distribution : Gaumont (France), Cinéart (Belgique)
- Budget : 9,2 millions €[1]
- Pays de production : France, Belgique
- Langue originale : français
- Format : couleur
- Genre : drame
- Durée : 125 minutes
- Dates de sortie :
- France : (Festival de Cannes) ; (sortie nationale)
- Belgique :
Distribution
[modifier | modifier le code]- Anaïs Demoustier : Madeleine Delambre, née Villedieu
- Vincent Lacoste : François Delambre
- Morgan Bailey : Jimmy, le GI
- Hélios Karyo : Daniel, 5 ans
- Josse Capet : Daniel, 10 ans
- Paul Beaurepaire : Daniel, 18 ans
- Margot Ringard Oldra : Jeanne, 7/8 ans
- Ambre Gollut : Marthe, la serveuse de Beaurivage
- Luc Bataini : le maître d'hôtel Beaurivage
- Virginie Tardy : la patronne d'hôtel Beaurivage
- Marc Brunet : le maire du mariage de Madeleine et François
- Vincent Schmitt : le proviseur
- Thibault Maunoury : un GI provocateur
- Simon Rérolle : un GI
- Maud Léone : la chanteuse du Rodéo Club
- Dylan Hawkes : Rémi
- Michel Masiero : Henri
- Adrien Casse : Jean, l'étudiant amant de François
- Jean-Noël Martin : le père de Jean
- Stéphane Mercoyrol : inspecteur de police 1
- Romain Franscico : inspecteur de police 2
- Bertrand Bossard : le commissaire
Production
[modifier | modifier le code]Genèse et développement
[modifier | modifier le code]Début , lors d'un entretien avec La Montagne, Katell Quillévéré dit parfaire le scénario de son prochain film, déjà intitulé Le Temps d'aimer, « une saga familiale sur deux générations après la Seconde guerre mondiale »[2]. Cette histoire a « un point de départ biographique », celle de sa grand-mère qui a eu une relation avec un soldat allemand, lorsqu'elle avait 17 ans pendant l’Occupation, avant de tomber enceinte, devenir mère célibataire et rencontrer un autre homme, son grand-père, 4 ans plus tard, sur une plage en Bretagne : « […] tout le reste du film est totalement fictionné, loin de mon histoire familiale. Nous avons inventé et écrit cette histoire avec Gilles Taurand[3]. »
« Ce qui est intéressant avec les années 1950, c’est qu’il s’agit d’une époque d’après-guerre durant laquelle les gens avaient tous des blessures secrètes. Ils étaient hantés par la mort et par les regrets. C’est une époque qui est très riche en matière de fiction. Mais c’est aussi une époque qui était très corsetée, très puritaine. C’est une sorte d’écrin révélateur pour les problématiques qui sont celles du film : le mensonge, la honte, l’amour et la sexualité. Le film a été pensé comme un dialogue entre le passé et le présent. »
Le projet est produit par Justin Taurand, pour Les Films du Bélier, avec David Thion et Philippe Martin, pour Les Films Pelléas, ainsi que les Belges de Frakas Productions et de la Radio-télévision belge de la Communauté française (RTBF), et coproduit par France 2 Cinéma et Gaumont[5].
En , alors que le tournage est annoncé au printemps 2022, à Châteauroux, en région Centre-Val de Loire, la réalisatrice y est déjà « en quête de témoignages sur la vie nocturne de Châteauroux à cette époque [les années 1950], dans le souci de la retranscrire le plus fidèlement possible. Quelles étaient les boissons, quelles musiques étaient écoutées, quelles tenues étaient portées ? Et aussi, quels étaient les rapports entre les Afro-Américains de la base et la population locale[6] ? »
Tournage
[modifier | modifier le code]Le tournage commence le , en Bretagne[7]. Les équipes passent d'abord à Douarnenez, dans le Finistère, pour la façade d'une maison de la rue Hervé-Julien[8], puis à Locronan pour la place de l'Église et le cimetière[9] jusqu'au [10].
Le lendemain, elles s'installent tout au long de la semaine, jusqu'au , à Dinard, en Ille-et-Vilaine, et filment en extérieurs la villa Les Roches Brunes — la maison de François dans le film — et l’hôtel Printania — le restaurant où travaille Madeleine comme serveuse —, ainsi que l’immeuble Brise-Lame et la plage de Saint-Énogat[11].
Le , les équipes se retrouvent à Magny-en-Vexin, en Val-d'Oise, pour tourner dans les rues Villeroy, du Cygne et de l’Hôtel-de-Ville, ainsi que le passage de la Ferronnerie, durant cinq jours[12].
Le tournage a également lieu à Paris, à la fin du mois de [13], gare d'Austerlitz, où une partie de la gare est reconstituée à l'identique des années 1950, avec une locomotive à vapeur et d’anciennes voitures[14], ainsi que rue de Madrid, dans le 8e arrondissement, où se trouve l'appartement de la famille.
Les prises de vues prennent fin le [5].
Musique
[modifier | modifier le code]La musique du film est composée par Amine Bouhafa qui retrouve Katell Quillévéré après la série télévisée Le Monde de demain (2022)[15].
Dans le film figurent les chansons suivantes[15] :
- Julia Delaney, par Domaine Publk / Barde
- Swinging Good Times, par David Llong
- Chicken Reel, par Terence Gadsden
- Jumpin' Jive, par Cab Calloway et son orchestre
- Smoking Gun, par Brad Segal & Nicolaas tenBroek
- The Yellow Rose of Texas, par Don George
- Grand hôtel, par Alain Bernard Denis
- Plus je t'embrasse, par Blossom Dearie
- Good Ole Country Bumpkins, par Oded Tzur et Daniel Alcher
- Wherever You Are, par Dave Anthell
- Baby Be Mine, par Robert I. Walsh et James Fabio Moore
- Since You've Been Gone, par Chegory Sweiney, Gergi Kapsalis et Steve Geotzer
- Bad Boy, par Id Bell / Kandy Guira, Jowee et Oliver Smith
- Please Don't Cry, par Timothy William Oliver
- C'est pas prudent, par Alice Dona
- The Christmas I Remember, par Craig Gildner
La bande originale sort en même temps que le film, sous le label Original Score[15] :
- Le temps d'aimer (3:21)
- La guerre est finie (1:48)
- Une nouvelle vie (1:30)
- Le secret (2:24)
- La lettre (3:03)
- Le désir (1:36)
- Mélancolie (2:14)
- Menace (2:11)
- Le baiser (1:41)
- Halloween (2:29)
- Madeleine (1:40)
- La fin (3:21)
Accueil
[modifier | modifier le code]Festivals et sorties
[modifier | modifier le code]Le , Le Temps d'aimer fait partie de la liste des films de la sélection officielle au festival de Cannes, dans la section « Cannes Première »[16]. Il est projeté en avant-première lors de la soirée du [17]. Il est également sélectionné au festival du film de Cabourg, en juin[18], et au festival du film francophone d'Angoulême, le , où le film remporte deux Valois, l'un de diamant et l'autre du meilleur acteur pour Vincent Lacoste[19].
Critiques
[modifier | modifier le code]Véronique Cauhapé, du journal Le Monde, deux jours après la première projection du film au festival de Cannes, assure que « la réalisatrice signe un bouleversant film romanesque, avec Anaïs Demoustier et Vincent Lacoste[20]. »
Fabien Lemercier, de Cineuropa, souligne que « le film décline avec beaucoup de sensibilité maîtrisée une variante modernisée, quasi naturaliste, des classiques du mélodrame. Accordant à chacun des protagonistes (excellemment interprétés) la même attention, Katell Quillévéré tisse très habilement en trois temps (précédés d’un prologue d’archives et suivi par un épilogue dans la lignée consolatrice des meilleurs films du genre) une œuvre comme on en voit maintenant peu, un récit où le bonheur fait du funambulisme au-dessus des gouffres, porté par un désir comme celui exprimé par Stefan Zweig dans Amok : “Seulement si tu t'enflammes, tu connaîtras le monde autour de toi ! Car au lieu seul où agit le secret, commence aussi la vie”[21]. »
Quant à Sandra Onana, de Libération, elle écrit avoir assisté au film « en pure perte », avec « Anaïs Demoustier et Vincent Lacoste en couple dysfonctionnel »[22].
Dans L'Histoire, Antoine de Baecque note que « l'imagination, le travail du scénario, la forme du film achèvent et perfectionnent le processus cinématographique » avant de conclure : « Cela s'appelle un mélodrame historique, et Katell Quillévéré l'assume avec profondeur, parvenant à montrer un amour qui circule malgré tous les interdits construits par la honte. »[23].
Distinctions
[modifier | modifier le code]Récompenses
[modifier | modifier le code]- Festival du film francophone d'Angoulême 2023[24] :
- Valois de diamant
- Valois du meilleur acteur pour Vincent Lacoste
Sélections
[modifier | modifier le code]- Festival de Cannes 2023 : sélection « Cannes Première »
- Festival du film de Cabourg 2023 : sélection « Panorama »
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Le Temps d'aimer (ex Saga) », sur scriptoclap.fr (consulté le ).
- Christine Moutte, « Rencontre avec Katell Quillévéré, réalisatrice et cofondatrice du festival de cinéma de Brive », sur lamontagne.fr, (consulté le ).
- Fabien Lemercier, « Katell Quillévéré • Réalisatrice de Le Temps d’aimer », sur cineuropa.org, (consulté le ).
- « Le Temps d’aimer, l’anatomie d’un amour par Katell Quillévéré », sur festival-cannes.com, (consulté le ).
- Fabien Lemercier, « Pour Katell Quillévéré, c’est Le Temps d’aimer », sur cineuropa.org, (consulté le ).
- Bruno Mascle, « La réalisatrice Katell Quillévéré va tourner un film sur le Châteauroux américain », sur lanouvellerepublique.fr, (consulté le ).
- « EXCLU. Les Films Palléas / Les Films du Bélier : tournage en mai pour Le Temps d'aimer de Katell », sur satellifacts.com, (consulté le ).
- Julie Creignou, « À Douarnenez, la façade de sa maison choisie pour le tournage d’un film » , sur letelegramme.fr, (consulté le ).
- Julie Creignou, « L’équipe de tournage du film Le Temps d’aimer de passage à Locronan » , sur letelegramme.fr, (consulté le ).
- « Elle était figurante sur le tournage du film Le Temps d’aimer à Locronan », sur ouest-france.fr, (consulté le ).
- Marie Lenglet, « Cinéma. Un film avec Anaïs Demoustier et Vincent Lacoste tourné à Dinard », sur ouest-france.fr, (consulté le ).
- Maxime Laffiac, « Tournage d'un film à Magny-en-Vexin en juin », sur actu.fr, (consulté le ).
- « La 141 R 840 en tournage à Paris-Austerlitz », sur 141r840.com, (consulté le ).
- Prêtées par l’Association amicale des anciens et amis de la traction à vapeur en Centre-Val de Loire (AAATV CVL).
Cf. « Le Temps d'aimer : reconstitution à Paris Austerlitz », sur sncf.com, (consulté le ). - « Le Temps d'aimer (2023) », sur cinezik.org (consulté le ).
- « Les films de la Sélection officielle 2023 », sur festival-cannes.com, (consulté le ).
- « Sélections Cannes 2023 », sur pictanovo.com (consulté le ).
- « Le Temps d'aimer », sur festival-cabourg.com (consulté le ).
- Clément Massé, « Le Temps d'aimer de Katell Quillévéré, grand vainqueur du festival du Film francophone d'Angoulême », sur france3-regions.francetvinfo.fr, (consulté le ).
- Véronique Cauhapé, « Cannes 2023 : avec Le Temps d’aimer, Katell Quillévéré change la honte en amour », sur lemonde.fr, (consulté le ).
- Fabien Lemercier, « Critique : Le Temps d’aimer », sur cineuropa.org, (consulté le ).
- Sandra Onana, « Festival de Cannes : Le Temps d’aimer, en pure perte », sur liberation.fr, (consulté le ).
- Antoine de Baecque, « Deux lourds secrets », L'Histoire, no 514, , p. 94 (ISSN 0182-2411, lire en ligne, consulté le ).
- Juliette Mely, « Le jury de la 16e édition du festival du Film Francophone d'Angoulême dévoile son palmarès », sur francebleu.fr, (consulté le ).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Documentation
[modifier | modifier le code]- Fabien Lemercier, « Katell Quillévéré • Réalisatrice de Le Temps d’aimer : "Casser les codes esthétiques du mélodrame" » [interview], sur cineuropa.org, .
Liens externes
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- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Film belge sorti en 2023
- Film français sorti en 2023
- Film dramatique belge
- Film dramatique français
- Film se déroulant dans les années 1940
- Film se déroulant dans les années 1950
- Film se déroulant dans les années 1960
- Film se déroulant en Bretagne
- Film tourné à Paris
- Film tourné dans le Finistère
- Film tourné dans le Val-d'Oise
- Film tourné en Ille-et-Vilaine
- Film belge sur l'homosexualité masculine
- Film français sur l'homosexualité masculine
- Film belge sur la bisexualité
- Film français sur la bisexualité
- Film des Films Pelléas
- Film en français
- Film belge tourné en français