Léon Fellmann
Alias |
Léon Reynal (nom de résistant) |
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Naissance |
Paris 11e (France) |
Décès |
(à 95 ans) Paris 15e (France) |
Nationalité | Français |
Activité principale |
Résistant, membre d'associations d'anciens combattants et de victimes de guerre |
Distinctions |
Officier de la légion d'honneur Officier de l'ordre national du mérite Croix du combattant volontaire Médaille des blessés de guerre Médaille des évadés American Legion - Medal of Merit |
Léon Fellmann, né le à Paris et mort le dans la même ville, est un rescapé français de la rafle du Vél' d'Hiv, devenu résistant[1].
Biographie
[modifier | modifier le code]Issu d'une famille juive, Léon Fellmann est né le dans le 11e arrondissement de Paris[2]. Son père, Albert Fellmann, né le 20 novembre 1899 à Łódź en Pologne et sa mère Nessia, née Roussine le 11 mars 1906 à Daugavpils (Dvinsk) en Lettonie, ont tous deux immigré à Paris[3],[4]. Léon Fellmann est l'aîné d'une fratrie de quatre enfants[2].
Seconde Guerre mondiale
[modifier | modifier le code]Son père est arrêté en août 1941 et emmené à Drancy, puis déporté à Auschwitz le 5 juin 1942 par le convoi n°2[5]. Léon Fellmann doit alors arrêter ses études de mécanique pour subvenir aux besoins de sa famille[6].
Rafle du Vélodrome d'Hiver
[modifier | modifier le code]Le 16 juillet 1942 lors de la rafle du Vél' d'Hiv, la famille Fellmann est arrêtée à son domicile par des policiers français et emmenée dans un premier temps au Gymnase Japy[6]. Bénéficiant de la clémence de l'un des policiers au vu de leur âge, ses frères et sœurs sont relâchés[7]. Léon Fellmann et sa mère sont ensuite internés au Vélodrome d'Hiver[8]. Après deux jours de détention, Léon Fellmann s'enfuit en forçant un cordon de policiers[6]. Sa mère est emmenée à Beaune-la-Rolande, puis déportée à Auschwitz le 5 août 1942 par le convoi n°15[5].
Résistance
[modifier | modifier le code]Après sa fuite, Léon Fellmann rencontre le résistant Gabriel Boulle, reconnu en 1987 comme Juste parmi les nations pour l'avoir hébergé avec le reste de sa famille, dans sa maison à Bois-Colombes, jusqu'à la Libération[9]. Léon Fellmann intègre alors les réseaux de résistance française Goélette et Bourgogne, puis participe à des actions de sabotage et notamment au sauvetage d'une quinzaine d'aviateurs britanniques et américains abattus au-dessus du sol français[10].
Après la guerre
[modifier | modifier le code]Léon Fellmann retourne vivre dans son ancien domicile et apprend plus tard la mort de ses parents à Auschwitz, tous deux tués en août 1942[3],[4]. Il prend en charge sa fratrie et travaille en tant qu'ébéniste[10].
Il témoigne des années plus tard à travers différents médias et s'engage dans des associations d'anciens combattants et de victimes de guerre, dont celle des Fils et filles de déportés juifs de France[11]. Il exerce régulièrement la fonction de porte-drapeau lors de cérémonies officielles commémoratives[12].
Léon Fellmann meurt le 12 février 2021 à l'âge de 95 ans. Il est père de trois enfants[13].
Distinctions
[modifier | modifier le code]Léon Fellmann est promu officier de l'ordre national du mérite le 14 mai 2004 et officier de la légion d'honneur le 13 juillet 2012[11],[14].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Alain Vincenot, Vél' d'Hiv - 16 juillet 1942, Paris, L'Archipel, , 258 p. (ISBN 978-2-809-80715-8), Témoignages. Léon Fellmann.
- Blanche Finger et William Karel, Opération « Vent printanier » (16-17 juillet 1942): La rafle du Vel'd'hiv'. « Léon Fellmann »., Paris, La Découverte, , p. 105-116
- Service historique de la défense, « Dossier individuel de personnel de Fellmann, Albert », (consulté le )
- Service historique de la Défense, « Dossier individuel de personnel de Fellmann / Roussine, Nessia », (consulté le )
- Serge Klarsfeld, Le Mémorial de la déportation des Juifs de France, Paris, Fils et Filles des Déportés Juifs de France, , 812 p. (lire en ligne)
- Charles Desjardins, « Il y a 70 ans, juillet 42 : la rafle du Vel' d'Hiv ou l'infamie pétainiste », France Soir, (lire en ligne [html])
- Marie Quenet, « Pour nous, la rafle du Vel’d’Hiv, c’était ici », Le Journal du Dimanche, (lire en ligne)
- Christian Colombani, « Le quarantième anniversaire de la rafle du Vél' d'Hiv' Sous bonne garde française », Le Monde, (lire en ligne [html])
- « Dossier no 1386 », sur Yad Vashem France (consulté le )
- Mairie du 11e arrondissement de Paris, « Séance du lundi 1er mars 2021 », Conseil du 11e arrondissement, , p. 2 (lire en ligne [PDF])
- « Décret du 14 mai 2004 portant promotion et nomination », Journal officiel de la république française no 113, (lire en ligne)
- Claude Bochurberg, « Un 16 juillet marqué par l’émotion et l’exigence de lutter », Actualité Juive Hebdo, (lire en ligne)
- Marie Amelie Marchal, « Mort de Léon Fellmann, rescapé de la rafle du Vel d'Hiv à Paris », sur actu.fr, (consulté le )
- « Décret du 13 juillet 2012 portant promotion et nomination », Journal officiel de la république française n°0163, (lire en ligne)
Liens externes
[modifier | modifier le code]- INA, «Rétro Vél d'Hiv: Antenne 2, JT 20h.», sur Ina.fr, 1992 (consulté le 27 mars 2022)
- Mémorial Holocauste Montréal, «Léon Fellmann», sur Museeholocauste.ca, 2003 (consulté le 27 mars 2022)
- Radio J, «Témoignage Léon Fellmann», sur Youtube.com, 16 juillet 2013 (consulté le 27 mars 2022)
- France Télévisions, «La rafle du Vel d'Hiv, la honte et les larmes» sur FranceTvPro.fr, 11 juillet 2022
- Survivant de la Shoah en France
- Survivant français de la Shoah
- Mémoire de la Shoah
- Rafle du Vélodrome d'Hiver
- Résistant français
- Officier de la Légion d'honneur promu en 2012
- Officier de l'ordre national du Mérite
- Titulaire de la médaille des évadés
- Naissance en janvier 1925
- Naissance dans le 11e arrondissement de Paris
- Décès en février 2021
- Décès dans le 15e arrondissement de Paris
- Décès à 96 ans