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Kamper liedboek

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Le Kamper liedboek (ou Livre de chansons de Kampen) est une édition musicale fragmentaire retrouvée en 1882 dans les archives de la ville de Kampen (Pays-Bas). D’origine encore incertaine, elle est considérée comme la plus ancienne édition musicale consacrée à des chansons polyphoniques néerlandaises.

C’est en 1882 que l’archiviste municipal de Kampen retire de la reliure d’un registre relié en 1542 des feuilles de musique qui servaient de bourrage ; elles se révèlent être les parties d’alto et de basse (ainsi que l’index) d’un livre de chansons néerlandaises. L’impression en est propre et très soignée et chaque feuille est imprimée des deux côtés ; il ne s’agit donc pas d’épreuves ni de maculatures (feuilles tachées qui ne peuvent être reliées). De fait, on suppose qu'il s'agit d'un fragment d'un ouvrage qui a réellement été imprimé et diffusé, et qui en constitue la seule source connue (fragmentaire de surcroît).

Origine du Kamper liedboek

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Début de la partie de basse de la chanson Nae sinte Reijnuut soe moeten wij varen (Nous courons à notre perte) du Kamper liedboek.

On s’est vite aperçu que le caractère de musique utilisé sur le fragment était celui qui a été utilisé par l’imprimeur Peter Schoeffer, qui avait travaillé à Mayence, puis Worms (Allemagne), enfin Strasbourg. Il apparaît également que le contenu de ce livre (où les paroles sont données tout au long) est le même que celui d’un livre de chansons néerlandaises publié à Francfort, par Christian Egenolff (1502-1555)[1], dans lequel seul l'incipit des chansons est imprimé.

D’après les dernières recherches de David Fallows et la bibliographie en cours des éditions musicales d’Egenolff par Royston Gustavson[2], il ressort que :

  • le Kamper liedboek a probablement été imprimé dans les Pays-Bas par un imprimeur non identifié, probablement à Anvers, vers 1530-1535.
  • c’est l’édition d’Egenolff qui a copié le Kamper Liedboek, et non l’inverse (ce qu’on a cru auparavant). Les pièces ont été reprises dans le même ordre.

Le Kamper liedboek constitue l’édition la plus ancienne consacrée à des chansons polyphoniques néerlandaises. Les compositeurs représentés dans le Kamper liedboek sont anonymes, comme dans la copie par Egenolff, mais des concordances permettent d’en attribuer aux compositeurs Benedictus Appenzeller, Lupus Hellinck, Johannes Ghiselin, Heinrich Isaac, Pierre de La Rue, Jacob Obrecht ou Nicolas Liégeois. Ce recueil marque le début d'une série d'éditions consacrées aux chansons polyphoniques néerlandaises, avec notamment des ouvrages publiés chez Tielman Susato à Anvers, chez Jacob Baethen à Maastricht et chez Pierre Phalèse à Louvain.

  1. Exemplaire unique à Paris BnF (Mus.) : RES-VM7-504(2) lire en ligne sur Gallica. Sur ce recueil de trois livres, voir Bridgman 1955.
  2. Royston Gustavson, Associate Dean (Education), ANU College of Arts and Social Sciences, termine actuellement une bibliographie des éditions musicales de l’imprimeur Egenolff qui utilise toutes les ressources de la bibliographie matérielle. La synthèse de cette bibliographie paraîtra en été 2016. Communication privée à l’auteur faite au colloque Good Impressions : the first century of music printing and publishing (International Conference, University of Salzburg, 13–15 juillet 2015). N.B. : en principe une encyclopédie ne doit pas prendre en compte des travaux non encore édités, mais comme les nouvelles hypothèses sur l’origine du Kampen liedboek sont à l’opposé de celles qui prévalaient jusqu’ici, il a paru intéressant d’en faire la mention ici. Il est toujours loisible au lecteur de consulter les versions précédentes de l’article pour consulter les hypothèses antérieures (voir vers novembre 2014). Les références publiées seront apportées dès que possible.

Références

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  • Jan Willem Bonda. De meerstemmige Nederlandse liederen van de vijftiende en zestiende eeuw, Hilversum, Verloren, 1996, p. 27-28, 77-78 (ISBN 90-655-0545-8).
  • Nanie Bridgman . « Christian Egenolff, imprimeur de musique »’’, in : Annales Musicologiques 3, 1955, p. 77–177.
  • David Fallows, « The printed songbook at Kampen », dans Birgit Lodes (réd.), Niveau Nische Nimbus : die Anfänge des Musikdrucks nördlich der Alpen, Tutzing, Hans Schneider, 2010, p. 347–354.
  • Cornelis Willem Hendrinus Lindenburg. « Het "Kamper" liedboek », Tijdschrift der Vereeniging voor Nederlandsche Muziekgeschiedenis, vol. 16, no  1, 1940, p. 48-62.
  • Eugeen Schreurs. Het Nederlandse polyfone lied, Peer, Alamire, 1986.