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Julie Pagis

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Julie Pagis, née en 1980, est une sociologue française, spécialisée en sociologie politique.

Julie Pagis, née en 1980[1] au lieu-dit Le Chavoul à Reilhanette[2],[3], est issue d'une famille de soixante-huitards[4] : ses parents ingénieurs agronomes ont quitté leurs situations respectives à Marseille pour s'installer au pied du mont Ventoux où ils exploitent une ferme depuis 1974[5],[6].

Elle a été élève de l'École normale supérieure d'Ulm[2] en biologie avant de bifurquer vers les sciences humaines et sociales[6]. Elle étudie notamment à l'école des hautes études en sciences sociales (EHESS) au Centre Maurice-Halbwachs[7] et y présente une thèse de doctorat en sociologie en 2009, intitulée Les incidences biographiques du militantisme en mai 68 : une enquête sur deux générations familiales : des "soixante-huitards" et leurs enfants scolarisés dans deux écoles expérimentales (Vitruve et Ange-Guépin), sous la direction de Gérard Mauger[8].

Julie Pagis soutient et obtient une habilitation à diriger des recherches, toujours à l'EHESS, en mai 2024[9].

Julie Pagis a consacré sa thèse et une partie de ses recherches aux incidences biographiques du militantisme en mai 68. Elle déconstruit dans sa thèse la supposée existence d’une catégorie homogène de soixante-huitards en analysant les diverses matrices conduisant au militantisme et s’intéresse à l’héritage de mai 68 chez les enfants des acteurs militants de cette période[1],[10].

Un autre des sujets d'études de Julie Pagis est celui de la structuration des relations de sociabilité entre enfants (notamment avec Wilfried Lignier)[11]. Elle cherche à mettre en exergue le lien entre propriétés sociales des enfants (genre, origine sociale et origine migratoire) avec cette structuration[12],[13]. En 2017, elle publie avec Wilfried Lignier L'Enfance de l'ordre, dans la continuité de ses recherches[14].

Son dossier d'habilitation à diriger des recherches, en mai 2024, a pour titre Les socialisations politiques et leurs incidences biographiques, des "années 68" à aujourd'hui[9]. A travers un autre ouvrage paru en 2024, Le prophète rouge : Enquête sur la révolution, le charisme et la domination, elle revient sur des aspects moins connus de la période qui a suivi mai 68[4],[15].

Depuis la rentrée 2014, Julie Pagis est chroniqueuse chaque mois — en alternance avec Cyril Lemieux, Frédérique Aït-Touati et Nathalie Heinich — dans le journal Libération[16].

En octobre 2014, elle est l'une des 280 signataires de l'appel à des états généraux des sciences sociales critiques[17].

Publications

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  • avec Jérôme Minonzio, Entraide familiale et solidarités entre les générations, Paris, La Documentation française, coll. « Problèmes politiques et sociaux », , 200 p. (ASIN B002L4LP1Q)
  • Les incidences biographiques du militantisme en mai 68, École des hautes études en sciences sociales, (lire en ligne) (thèse)
  • Mai 68, un pavé dans leur histoire, Paris, Presses de Sciences Po, coll. « Sociétés en mouvement », , 339 p. (ISBN 978-2724615906)
  • avec Solène Billaud, Sibylle Gollac, et Alexandra Oeser, Histoires de famille : Les récits du passé dans la parenté contemporaine, Rue d'Ulm - Presses de l'Ecole normale supérieure,
  • avec Wilfried Lignier, L'Enfance de l'ordre, Le Seuil, [18]
  • Le prophète rouge : Enquête sur la révolution, le charisme et la domination, La Découverte, (présentation en ligne), essai

Références

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  1. a et b Diane Galbaud, « Mai 68 en héritage », Sciences humaines,‎ (lire en ligne).
  2. a et b Julie Pagis, Les incidences biographiques du militantisme en mai 68, École des hautes études en sciences sociales, (lire en ligne), p. 10-13
  3. « Les enfants et les différences sociales », sur telerama.fr, 28 juin 2017, mis à jour le 8 décembre 2020
  4. a et b Jean Birnbaum, « Le Prophète rouge, de Julie Pagis : quand les insoumis ont soif d’obéir », sur Le Monde,
  5. Pascale Krémer et Catherine Rollot, « La révolution tranquille des enfants de hippies », sur Le Monde,
  6. a et b Sébastien Banse, « Julie Pagis / Sur la trace des soixante-huitards », sur lejsd.com (Journal Société et Développement), .
  7. Vincent Porhel, 68’. Révolutions dans le genre ?, Presses universitaires du Mirail, , 288 p. (lire en ligne), p. 287
  8. « Les incidences biographiques du militantisme en mai 68 : une enquête sur deux générations familiales : des "soixante-huitards" et leurs enfants scolarisés dans deux écoles expérimentales (Vitruve et Ange-Guépin) », sur theses.fr
  9. a et b « Les socialisations politiques et leurs incidences biographiques, des "années 68" à aujourd'hui », sur Iris/EHESS
  10. Éric Aeschimann, « Ces soixante-huitards qui ne sont pas devenus des stars », Le Nouvel Observateur,
  11. Wilfried Lignier et Julie Pagis, « Inimitiés enfantines », Genèses, no 96,‎ (lire en ligne).
  12. Baptiste Coulmont, « L’école de la détestation », sur Le Monde, .
  13. Marie Quenet, « L’école de la méchanceté », sur Le Journal du dimanche, .
  14. Virginie Bloch-Lainé, « Julie Pagis et Wilfried Lignier : L’enfance, autant que l’âge adulte, est structurée par des conflits, des dominations », sur Libération,
  15. Pierre-Henri Lab, « Julie Pagis : « J’ai voulu démystifier le prophète » », sur humanite.fr, (consulté le )
  16. « Tous les articles de Julie Pagis publiés dans Libération », sur Libération.
  17. « Appel à des états généraux des sciences sociales critiques », sur L'Humanité, .
  18. Nicole Duparc, « Comment les enfants perçoivent-ils le monde social ? », sur Radio télévision suisse, (consulté le )

Liens externes

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