Joseph Sifakis

Fonction
Directeur de recherche au CNRS
Naissance	26 décembre 1946 (77 ans); Héraklion
Nom dans la langue maternelle	Ιωσήφ Σηφάκης
Nationalités	grecque; française
Formation	Université polytechnique nationale d'Athènes
Activités	Informaticien, ingénieur, chercheur
A travaillé pour	Centre national de la recherche scientifique; École polytechnique fédérale de Lausanne
Membre de	Academia Europaea (2008); Association for Computing Machinery (2012); Académie américaine des sciences (2024); Académie américaine des arts et des sciences; Académie des technologies; Académie des sciences; Académie nationale d'ingénierie des États-Unis
Directeurs de thèse	Jean Kuntzmann (1974), Louis Bolliet (d)
Site web	(en) www-verimag.imag.fr/~sifakis
Distinctions	Prix Turing (2007); Liste détaillée Médaille d'argent du CNRS (2001); Prix Turing (2007); ACM Fellow (2012); Grand officier de l'ordre national du Mérite; Docteur honoris causa de l'École polytechnique fédérale de Lausanne; Commandeur de la Légion d'honneur‎

Joseph Sifakis (en grec moderne : Ιωσήφ Σηφάκης, Iosif Sifakis), né le 26 décembre 1946 à Héraklion (Crète), est un chercheur en informatique français d'origine grecque^[1], directeur de recherche au CNRS et membre de l'Académie des sciences.

En 2007, il est le premier lauréat français à recevoir le prix Turing^[2]. Il a fondé et dirige le laboratoire Verimag à Grenoble qui pousse la recherche sur les systèmes embarqués critiques^[3] et offre des solutions de sécurité aux entreprises.

Biographie

Joseph Sifakis est ingénieur électricien de l’École polytechnique d’Athènes, docteur-ingénieur de l'université Joseph-Fourier (USMG)^[4]. En 1970, il arrive en France pour y poursuivre une thèse en physique théorique mais rapidement s'intéresse à l'informatique. Il devient docteur d’État en informatique de l'USMG et de l'Institut polytechnique de Grenoble^[5].

Il est directeur de recherche de classe exceptionnelle (depuis 2011, émérite) au CNRS et fondateur du laboratoire Verimag^[6] près de Grenoble (unité mixte de recherche du CNRS, de l'université Joseph-Fourier et de Grenoble INP), où il travaille encore à présent.

En 2007, il reçoit le prix Turing^[7], avec Edmund Clarke (Carnegie Mellon University) et Allen Emerson (université du Texas à Austin) pour la méthode d'énumération et de vérification de modèles (model checking)^[2]. Les récipiendaires se partagent une prime de 250 000 dollars^[8].

De 2011^[9] à 2016, il est professeur ordinaire de l'École polytechnique fédérale de Lausanne, dirigeant le Laboratoire pour la conception rigoureuse des systèmes.

Joseph Sifakis a activement travaillé pour le transfert des résultats de la recherche vers des partenaires industriels. De 2004 à 2011, il est le coordinateur scientifique du réseau d’excellence européen « ARTIST2 Embedded Systems Design » qui coordonne la recherche de 35 équipes européennes afin de développer des résultats théoriques et pratiques pour la conception de systèmes embarqués performants et robustes ^[10].

Travaux de recherche

En 2007, il reçoit le prix Turing^[7] pour la méthode d'énumération et de vérification de modèles (model checking)^[2]. Cette méthode se fonde sur une description des systèmes informatiques par des systèmes à états et transitions et sur une analyse des états accessibles dans ces systèmes, qui s'inspire des algorithmes de parcours de graphes^[11].

Son application permet de vérifier qu'un système représenté par un modèle formel satisfait des propriétés formulées dans une logique temporelle. Cette méthode est particulièrement adaptée sur des propriétés essentielles du comportement du système en fournissant la preuve formelle qu'un système est "correct" (contrairement à des méthodes de validation ad hoc fondées sur le test)^[12].

De ce fait, le model checking est particulièrement adapté pour assurer des propriétés de sûreté et par conséquent transposable à de nombreuses applications industrielles : puces, protocoles de communication, logiciels pilotes de périphériques, systèmes critiques embarqués (par exemple dans les avions, les trains, les fusées, les satellites ou les téléphones portables…) et d’algorithmes de sécurité.^[13]

Il s'est également illustré dans l'étude des systèmes hybrides.

Prix et distinctions

2001 : Médaille d'argent du CNRS^[14]
2007 : Prix Turing^[7]
2009 : Docteur honoris causa de l'École polytechnique fédérale de Lausanne^[15]
2011 : Membre de l'Académie des sciences (France)^[16]
2011 : Commandeur de la Légion d'honneur^[17] ( Grand officier de l'ordre national du Mérite en 2008^[18])
2024 : Membre de l'Académie nationale des sciences (États-Unis)^[19]

Notes et références

↑ Evangélia Moussouri, « Aperçu historique de l’immigration grecque à Grenoble », in Écarts d'identités n^o 95-96, ISSN 1252-6665, reprenant des informations d'une entrevue avec Joseph Sifakis publiée dans Des grecs, les grecs de Grenoble, Musée dauphinois, (ISBN 2-905375-08-6).
↑ ^{a b et c} « Joseph Sifakis, chercheur du laboratoire Verimag, reçoit le prix Turing 2007 », sur Grenoble INP - UGA (consulté le 29 juillet 2024)
↑ Académie des Sciences: conférence de Joseph Sifakis à l'Académie des sciences le 10 mars 2009 sur les systèmes embarqués.
↑ Modèles temporels des systèmes logiques, Université scientifique et médicale de Grenoble, 1976, sous la direction de Jean Kuntzmann.
↑ Le contrôle des systèmes asynchrones : concepts, propriétés, analyse statique, USMG et INPG, 1979 sous la direction de Louis Bolliet.
↑ « Joseph Sifakis - Homepage », sur www-verimag.imag.fr (consulté le 10 mars 2017).
↑ ^{a b et c} (en) « Professor Joseph Sifakis - A.M. Turing Award Winner », sur amturing.acm.org (consulté le 10 mars 2017).
↑ « Le « prix Nobel » de l'informatique pour un chercheur français du CNRS », sur zdnet.f, 7 février 2008.
↑ (en) Sandy Evangelista, « L'EPFL nomme de nouveaux professeurs », EPFL Actualités,‎ 30 septembre 2011 (lire en ligne, consulté le 29 juillet 2024)
↑ « membre joseph-sifakis »^{(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)}, sur academie-technologies.fr (consulté le 10 avril 2017).
↑ Gilles Dowek, Informatique et sciences du numérique : spécialité ISN en terminale S, Paris, Eyrolles, 2013, 339 p. (ISBN 978-2-212-13676-0, lire en ligne).
↑ Jeanne Morcelet, « Dans l'esprit du système », Doc Sciences,‎ 16 mars 2012
↑ « Joseph Sifakis, chercheur au CNRS, reçoit le Prix Turing 2007 », sur cnrs.fr, 4 février 2008 (consulté le 10 avril 2017).
↑ « Joseph Sifakis | CNRS », sur cnrs.fr (consulté le 27 juin 2019).
↑ (en) « RISD | EPFL », sur risd.epfl.ch (consulté le 10 mars 2017).
↑ « Des chercheurs à l'Académie », CNRS le journal, n^o 256,‎ mai 2011, p. 4 (lire en ligne)
↑ Décret du 13 juillet 2011 portant nomination (lire en ligne).
↑ Décret du 16 mai 2008 paru au Journal officiel de la République française du 17 mai 2008.
↑ (en) Académie nationale des sciences, « National Academy of Sciences Elects Members and International Members » [« L'académie nationale des sciences élit des membres et membres internationaux »], sur www.nasonline.org, 30 avril 2024 (consulté le 1^er mai 2024)

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Le prix Turing décerné à Joseph Sifakis, site de l'Université Joseph Fourier.
« Dans l'esprit du système... Portrait de Joseph Sifakis »^{(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)}, sur interstices, 2012 (consulté le 5 juillet 2014)

[1] Evangélia Moussouri, « Aperçu historique de l’immigration grecque à Grenoble », in Écarts d'identités n^o 95-96, ISSN 1252-6665, reprenant des informations d'une entrevue avec Joseph Sifakis publiée dans Des grecs, les grecs de Grenoble, Musée dauphinois, (ISBN 2-905375-08-6).

[:1-2] {a b et c} « Joseph Sifakis, chercheur du laboratoire Verimag, reçoit le prix Turing 2007 », sur Grenoble INP - UGA (consulté le 29 juillet 2024)

[3] Académie des Sciences: conférence de Joseph Sifakis à l'Académie des sciences le 10 mars 2009 sur les systèmes embarqués.

[4] Modèles temporels des systèmes logiques, Université scientifique et médicale de Grenoble, 1976, sous la direction de Jean Kuntzmann.

[5] Le contrôle des systèmes asynchrones : concepts, propriétés, analyse statique, USMG et INPG, 1979 sous la direction de Louis Bolliet.

[6] « Joseph Sifakis - Homepage », sur www-verimag.imag.fr (consulté le 10 mars 2017).

[:2-7] {a b et c} (en) « Professor Joseph Sifakis - A.M. Turing Award Winner », sur amturing.acm.org (consulté le 10 mars 2017).

[8] « Le « prix Nobel » de l'informatique pour un chercheur français du CNRS », sur zdnet.f, 7 février 2008.

[9] (en) Sandy Evangelista, « L'EPFL nomme de nouveaux professeurs », EPFL Actualités,‎ 30 septembre 2011 (lire en ligne, consulté le 29 juillet 2024)

[10] « membre joseph-sifakis »^{(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)}, sur academie-technologies.fr (consulté le 10 avril 2017).

[11] Gilles Dowek, Informatique et sciences du numérique : spécialité ISN en terminale S, Paris, Eyrolles, 2013, 339 p. (ISBN 978-2-212-13676-0, lire en ligne).

[12] Jeanne Morcelet, « Dans l'esprit du système », Doc Sciences,‎ 16 mars 2012

[13] « Joseph Sifakis, chercheur au CNRS, reçoit le Prix Turing 2007 », sur cnrs.fr, 4 février 2008 (consulté le 10 avril 2017).

[14] « Joseph Sifakis | CNRS », sur cnrs.fr (consulté le 27 juin 2019).

[:0-15] (en) « RISD | EPFL », sur risd.epfl.ch (consulté le 10 mars 2017).

[16] « Des chercheurs à l'Académie », CNRS le journal, n^o 256,‎ mai 2011, p. 4 (lire en ligne)

[17] Décret du 13 juillet 2011 portant nomination (lire en ligne).

[18] Décret du 16 mai 2008 paru au Journal officiel de la République française du 17 mai 2008.

[19] (en) Académie nationale des sciences, « National Academy of Sciences Elects Members and International Members » [« L'académie nationale des sciences élit des membres et membres internationaux »], sur www.nasonline.org, 30 avril 2024 (consulté le 1^er mai 2024)

[1]