Jardin aux Moines
Jardin aux Moines | |||||
Vue générale de l'édifice | |||||
Présentation | |||||
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Autre(s) nom(s) | Jardin des Tombes | ||||
Type | Tumulus | ||||
Période | Néolithique moyen / Âge du bronze | ||||
Fouille | 1983-1984 | ||||
Visite | Accès libre | ||||
Caractéristiques | |||||
Matériaux | Schiste et quartz | ||||
Mobilier | poteries, silex | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 48° 01′ 11″ nord, 2° 17′ 24″ ouest | ||||
Pays | France | ||||
Région | Bretagne | ||||
Département | Morbihan | ||||
Commune | Néant-sur-Yvel | ||||
Géolocalisation sur la carte : Forêt de Paimpont
Géolocalisation sur la carte : Morbihan
Géolocalisation sur la carte : Bretagne (région administrative)
Géolocalisation sur la carte : France
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Le Jardin aux Moines, appelé aussi Jardin des Tombes, est un tumulus situé à Néant-sur-Yvel dans le département français du Morbihan.
Historique
[modifier | modifier le code]L'existence de plusieurs tumulus aux confins des communes de Néant-sur-Yvel et Tréhorenteuc est mentionnée dès le milieu du XIXe siècle sous les noms de Jardin des Tombes ou Butte aux Tombes[1]. La première description détaillée est due à Cayot-Delandre en 1847 qui mentionne une dizaine de tumulus[Note 1] dont un correspond au Jardin aux Moines : « le plus remarquable des monuments druidiques de cette petite commune est une figure trapézoïdale de 24 m sur 5 m, formée d'une soixantaine de pierres de 1,30 m à 1,60 m de haut, et dont une partie est renversée »[2]. Vers 1920, des pierres du site auraient été prélevées par les habitants du bourg de Néant-sur-Yvel pour construire leur maison. Peu à peu le site retombe dans l'oubli et disparaît sous les broussailles[1].
Jacques Briard y mène une campagne de fouilles en 1983-1984[1].
Description
[modifier | modifier le code]Le site correspond aux vestiges d'un tumulus qui s’élève à environ 0,80 m au dessus du sol naturel. Il mesure 25 m de long côté nord, 23 m de long côté sud pour une largeur comprise entre 5 et 6 m. Le tumulus est orienté est-nord-est/ouest-sud-ouest. Il est délimité par 26 blocs côté nord et 27 blocs côté sud. Tous les blocs utilisés sont en schiste rouge et en poudingue blanc, disposés de manière alternée surtout sur le côté sud. Sur le côté nord, les blocs en poudingue sont plus hauts et majoritaires. Le schiste rouge correspond au substrat rocheux local mais le gisement le plus proche de poudingue est situé à au moins 3 km dans le vallon de Tréhorenteuc. Le tumulus a été très perturbé par des remaniements successifs ou des fouilles clandestines mais la fouille a pu montrer qu'il comportait des structures transversales, comme des cloisons internes, réalisées avec des dalles en schiste. Cette disposition pourrait indiquer que le cairn fut construit en plusieurs étapes[1].
Mobilier archéologique
[modifier | modifier le code]Les restes d'un foyer ont été découverts dans la partie nord. Le mobilier lithique découvert est constitué de deux pointes de flèche à pédoncule et ailerons, d'un grattoir, d'un petit trapèze longiligne, d'éclats de débitage de silex et de quelques percuteurs en quartz. Les tessons de céramique correspondent à des poteries, sans décor et pâte grossière, datées du Néolithique moyen. Une datation au carbone 14 des charbons de bois du foyer correspond à une période calibrée de à
Le mobilier découvert est assez pauvre mais il couvre une période très longue : le petit trapèze en silex du type Téviec atteste d'une fréquentation du site dès le Mésolithique, avant la construction du tumulus, tandis que le reste du mobilier lithique et la céramique sont attribuables au Néolithique moyen, période probable de construction. Le foyer, daté de l'Âge du bronze, correspondrait à une réutilisation ou une intrusion postérieure[1].
Folklore
[modifier | modifier le code]Bien que situé dans la forêt de Paimpont, le site n'a pas été associé à la légende arthurienne comme bon nombre d'autres sites mégalithiques. Selon la légende, les seigneurs et les moines de Tréhorenteuc passaient leur temps à ripailler. Un jour, saint Méen les surprit sur la lande et les somma de se confesser et de cesser leurs orgies, ce dont ils n'eurent cure. Ils furent aussitôt changés en pierres à l'endroit même de leur péché[1]. Selon une autre tradition, les pierres seraient les participants à une chasse à courre que le seigneur Gastern de Tréhorenteuc avait mené un jour de Toussaint[1].
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Parmi la dizaine de tumulus mentionnés par Cayot-Delandre, quatre sont encore visibles aux environs du Jardin aux Moines : à environ 200 m au nord-est, un long tumulus de 70 m de long sur 5 m de large, dit la Butte aux Tombes, ne comportant plus que deux pierres ; au sud du parking du site un petit tertre de 5 à 6 m de long ; à environ 500 m au sud-ouest, un second tertre de 15 m de long sur 5 m de large et 2 m de haut comportant trois dalles verticales au sommet ; à 300 m à l'ouest-sud-ouest un cairn circulaire de 20 m de diamètre et environ 45 m dit la Butte Ronde.
Références
[modifier | modifier le code]- Briard et al. 1989.
- F.M. Cayot-Delandre, Le Morbihan, son histoire, ses monuments, Vannes-Paris,
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Jacques Briard, M. Briard, J. Chalavoux, M. Houeix, G. Larcher, J.-P Muratore, F. Quérat et S.Pennec, « Le tertre néolithique du Jardin aux Moines à Néant-sur-Yvel (Morbihan) : fouilles de 1983-1984 », dans Mégalithes de haute Bretagne, Maison des sciences de l'Homme Paris, coll. « Documents d'Archéologie Française » (no 23), , 133 p. (ISBN 2735103366, lire en ligne), p. 41-52
- Philippe Gouezin, Les mégalithes du Morbihan intérieur, Rennes, Institut culturel de Bretagne, , 127 p. (ISBN 9782868220547), p. 85