Aller au contenu

James Laughlin

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
James Laughlin
James Laughlin, portrait photographique (1963).
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 83 ans)
NorfolkVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
Membre de
Distinction
Archives conservées par

James Laughlin, né le à Pittsburgh dans l'État de la Pennsylvanie et mort le (à 83 ans) à Norfolk dans l'État du Connecticut, est un poète, écrivain, essayiste et directeur de la publication américain, fondateur de la maison d'édition New Directions Publishing.

Jeunesse et formation

[modifier | modifier le code]
Portrait photographique de l'industriel et philanthrope James Laughlin, 1806-1882,

James Laughlin naît à Pittsburgh, fils de Henry Hughart et de Marjory Rea Laughlin. Les Hughart-Laughlin sont liées à une famille d'importants industriels, propriétaires de la Jones and Laughlin Steel Company (en) (J&L Steel), l'un des principaux conglomérats producteurs d'acier aux États-Unis. Cette société fut développée par son arrière-grand-père, James Laughlin (en) (1806-1882), un migrant d'origine irlandaise.

Il fait ses études secondaires et préparatoires à la Choate Rosemary Hall[2],[3] de Wallingford dans le Connecticut. Pendant les cours de littérature donnés par Dudley Fitts, James découvre des écrivains qui le marqueront comme Gertrude Stein et Ezra Pound.

En 1933, il est reçu à l'université Harvard où il suit, entre autres, des études de latin et de littérature italienne. Ses parents attendent de lui qu'il prenne place au sein du conseil d'administration de l'entreprise J&L Steel et s'y investisse, ce qu'il refuse pour se tourner vers l'art et la littérature[4],[5],[6].

En 1936, il utilise 100 000 dollars donnés par son père pour fonder la maison d'édition New Directions[7] qui publie durant ses premières années des anthologies contenant des œuvres d'Elizabeth Bishop, E. E. Cummings, Marianne Moore, Ezra Pound, Wallace Stevens, William Carlos Williams, Henry Miller, Tennessee Williams, Randall Jarrell, Karl Shapiro[8], William Saroyan, Delmore Schwartz, Dylan Thomas, Thomas Merton, John Hawkes, Denise Levertov, James Agee, Bertolt Brecht et Laughlin lui-même sous le pseudonyme de Tasilo Ribischka. Après la Seconde Guerre mondiale, James Laughlin est reconnu comme découvreur de talents dans les cercles littéraires américains[9].

La vie de James Laughlin est intimement liée à sa maison d'édition qui fait connaitre ceux qui vont devenir les figures notables de la littérature nord-américaine. Il résistera aux foudres de l'Amérique puritaine, à toutes les pressions sociales pour continuer la diffusion des auteurs dits « sulfureux » ou « subversifs »[10].

Entre 1952 et 1956, il est le directeur de publication de Perspectives U.S.A., un périodique diffusée en Europe, financé par la Fondation Ford, participant ainsi à la guerre froide idéologique et culturelle anti-soviétique[11].

James Laughlin s'est efforcé durant toute sa vie de maintenir l'indépendance de sa maison d'édition et y est parvenu, au-delà de sa disparition par des dispositions testamentaires, une forme de trust.

En 1990, il reçoit la médaille Robert Frost décernée par la Poetry Society of America, puis en 1992, le National Book Award, pour l'ensemble de son œuvre poétique et éditoriale.

Laughlin meurt à l'âge de 83 ans, dans sa maison située à Norfolk (Connecticut).

Vie privée

[modifier | modifier le code]

Laughlin s'est marié trois fois. Avec sa première épouse, Margaret Keyser, il a eu deux enfants. En 1955, il épouse en secondes noces Anne Clark Resor, avec laquelle il a également deux enfants. En 1990, il épouse enfin Gertrude Huston (1919-1998), qu'il avait embauché dans sa société en 1945 comme directrice artistique et qui fut sans doute l'amour de sa vie.

En 1986, l'un de ses fils, Robert, souffrant de dépression, se suicide dans la maison familiale, en se poignardant : James Laughlin, profondément choqué, écrit le poème Experience of Blood, un texte poignant, dont The New Yorker a rendu compte dans ses pages.

Recueil de poèmes

[modifier | modifier le code]
  • Some Natural Things, New York, New Directions, , 48 p.,
  • A Small Book of Poems, éd. New Directions, 1948,
  • The Wild Anemone & Other Poems, éd. New Directions, 1957,
  • Confidential Report and Other Poems, Gaberbocchus Press, 1959,
  • In Another Country, éd. City Lights Books, 1978,
  • Tabellae, éd. Grenfell Press, 1986,
  • Selected Poems: 1935-1985, éd. City Lights Books, 1986,
  • Selected Poems: 1935-1985, éd. City Lights Publishers, 1986,
  • The Owl of Minerva, éd. Copper Canyon Press, 1987,
  • The Bird of Endless Time, éd. Copper Canyon Press, 1989,
  • Secret Language, avec des illustrations de Vanessa Jackson[12], éd. Cast Iron Press, 1994,
  • Hayden Carruth (dir.), The Collected Poems of James Laughlin, Wakefield, Rhode Island, Moyer Bell (réimpr. 2011, 2014) (1re éd. 1994), 616 p. (LCCN 91032232, lire en ligne)
  • The Man in the Wall (préf. Guy Davenport), New York, New Directions, , 136 p. (ISBN 9780811212366, lire en ligne),
  • Country Road, Cambridge, Massachusetts, Zoland Books, , 166 p. (ISBN 9780944072462, lire en ligne),
  • Phantoms, éd. Aperture, 1995,
  • The Secret Room, New York, New Directions, , 196 p. (ISBN 9780811213448, lire en ligne),
  • The Lost Fragments, éd. Dedalus Press, 1998,
  • A Commonplace Book of Pentastichs: Poetry (préf. Hayden Carruth), New York, New Directions, , 104 p. (ISBN 9780811213868, lire en ligne),
  • The Love Poems of James Laughlin, éd. New Directions Publishing, 1998,
  • Christmas Poems, éd. New Directions Publishing, 2008

Essais et autres écrits

[modifier | modifier le code]
  • New Directions in Prose and Poetry 22, éd. New Directions, 1970.
  • Master of Those Who Know: Pound the Teacher, éd. City Lights Books, 1986,
  • Pound as Wuz : Essays and Lectures on Ezra Pound, éd. Graywolf Press, 1987,
  • Random Essays: Recollections of a Publisher, éd. Moyer Bell Ltd, 1991,
  • Remembering William Carlos Williams, éd. New Directions Publishing Corporation, 1995,
  • Byways: A Memoir, éd. New Directions Publishing Corporation, 2005,
  • Barbara Epler (dir.) et Daniel Javitch, The Way It Wasn't : From the Files of James Laughlin, New York, New Directions, , 354 p. (ISBN 9780811216678, LCCN 2006023505, lire en ligne)

Correspondances

[modifier | modifier le code]

Articles et poèmes publiés à part

[modifier | modifier le code]
  • « Ezra Pound's Propertius », The Sewanee Review, vol. 46, no 4,‎ octobre / décembre 1938, p. 480-491 (12 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « Easter in Pittsburgh », Poetry, vol. 55, no 6,‎ , p. 314-317 (4 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « The Avalanche; The Shape of Love », Poetry, vol. 66, no 2,‎ , p. 72-74 (4 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « In Another Country », Ambit, no 73,‎ , p. 2-3, 5-6 (4 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « A Visit », William Carlos Williams Newsletter, vol. 4, no 1,‎ , p. 1-9 (9 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « An Interview By Robert Dana », The American Poetry Review, vol. 10, no 6,‎ novembre / décembre 1981, p. 19-32 (14 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « 'Byways' », Ambit, no 131,‎ , p. 89-96 (8 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « 'Byways 2' », Ambit, no 132,‎ , p. 89-95 (7 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « Harvard, Fair Harvard 1934-35 », Ambit, no 147,‎ , p. 88-95 (8 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),

Œuvres traduites en français

[modifier | modifier le code]
  • 1954 : l'Academy of American Poets crée le James Laughlin Award, ce prix couronne le second recueil de poésie d'un auteur. Le lauréat reçoit une somme de 5 000 dollars et un séjour d'une semaine tous frais payés à l'hôtel Betsy à Miami Beach[13].

Prix et distinctions

[modifier | modifier le code]
  • 1992 : lauréat du prix de la National Book Foundation[9].

Références

[modifier | modifier le code]
  1. « http://hdl.handle.net/10079/fa/beinecke.laughlin »
  2. (en-US) « Home - Choate Rosemary Hall », sur www.choate.edu (consulté le )
  3. (en-US) « Notable Alumni - Choate Rosemary Hall », sur www.choate.edu (consulté le )
  4. (en-US) Ann T. Keene, « Laughlin, James », American National Biography,‎ (lire en ligne)
  5. (en-US) « James Laughlin », sur Academy of American Poets, (consulté le )
  6. (en-US) « James Laughlin », sur Poetry Foundation, (consulté le )
  7. « New Directions Publishing Company - James Laughlin », sur New Directions Publishing Company (consulté le )
  8. (en-GB) Christopher Hawtree, « Karl Shapiro », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  9. a et b « Biography of James Laughlin, Winner of the 1992 Distinguished Contribution to American Letters Award, National Book Foundation, Presenter of National Book Awards », sur www.nationalbook.org (consulté le )
  10. « James Laughlin, Publisher & Poet - Poetry Society of America », sur www.poetrysociety.org (consulté le )
  11. (en) Greg Barnhisel, Cold War Modernists: Art, Literature, and American Cultural Diplomacy, NYC, Columbia University Press, 2015, p. 214.
  12. « Vanessa Jackson, Contemporary Artist », sur www.vanessajackson.co.uk (consulté le )
  13. (en) aapone, « James Laughlin Award », sur James Laughlin Award, (consulté le )

Pour approfondir

[modifier | modifier le code]

Bibliographie

[modifier | modifier le code]

Notices dans des encyclopédies et manuels de référence

[modifier | modifier le code]
  • (en-GB) Ian Hamilton & Jeremy Noel-Tod (dir.), The Oxford Companion to Modern Poetry, Oxford, Oxford University Press, , 719 p. (ISBN 9780199640256, lire en ligne), p. 338-339,
  • (en-US) Ian S. MacNiven, "Literchoor Is My Beat": A Life of James Laughlin, Publisher of New Directions, New York, Farrar, Straus and Giroux, , 616 p. (ISBN 9780374299392, lire en ligne),

Articles anglophones

[modifier | modifier le code]
  • Richard E. Ziegfield, « Dear God / Dear Bill : The William Carlos Williams-James Laughlin Correspondence », William Carlos Williams Newsletter, vol. 5, no 2,‎ , p. 5-20 (16 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • Robert Dana, « An Interview By Robert Dana », The American Poetry Review, vol. 10, no 6,‎ novembre / décembre 1981, p. 19-32 (14 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire)
  • Donald Hall, « The Difference of James Laughlin », Conjunctions, no 1,‎ hiver 1981/1982, p. 273-283 (11 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire)
  • Lawrence Clark Powell, « James Laughlin », Conjunctions, no 1,‎ hiver 1981 / 1982, p. 144 (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • Peter du Sautoy, « James Laughlin », Conjunctions, no 1,‎ hiver 1981/1982, p. 223-224 (2 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire)
  • Richard Ziegfield, « James Laughlin, The Art of Publishing No. 1, Part 1 », Paris Review, no 89,‎ (lire en ligne Accès libre)
  • Askold Melnyczuk, « James Laughlin, Poet », Agni, no 37,‎ , p. 309-312 (4 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • « In Memoriam James Laughlin », Agni, no 48,‎ , p. 1 (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • Hayden Carruth, « he Afterlife: Remembering Matches: In memoriam, James Laughlin (1914-1997) », The American Scholar, vol. 67, no 2,‎ , p. 27-28 (2 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • Greg Barnhisel, « Ezra Pound, James Laughlin and New Directions », Paideuma:, vol. 29, no 3,‎ , p. 165-178 (14 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • Demetres Tryphonopolos, « James Laughlin's "Visual Couplet Metric" », Paideuma: Modern and Contemporary Poetry and Poetics, vol. 31, nos 1/3,‎ , p. 335-351 (17 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • Emily Mitchell Wallace, « A Bridge over Worlds », Paideuma:, vol. 31, nos 1/3,‎ , p. 163-242 (80 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • Leslie A. Morris, « "Make it New" : James Laughlin and the Houghton Library », Paideuma, vol. 31, nos 1/3,‎ , p. 259-266 (8 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • Penelope Laurens Fitzgerald, « And in the Bond which Endured between us », Paideuma, vol. 31, nos 1/3,‎ , p. 134-158 (25 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • Hugh Witemeyer, « Williams, James Laughlin, and "Many Loves" », William Carlos Williams Review, vol. 24, no 2,‎ , p. 79-85 (7 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • Evan Brier, « Constructing the Postwar Art Novel: Paul Bowles, James Laughlin, and the Making of "The Sheltering Sky" », PMLA, vol. 121, no 1,‎ , p. 186-199 (14 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • Lawrence Pitkethly, « Basil Bunting on Ezra Pound : Interview by Lawrence Pitkethly with James Laughlin », Paideuma, vol. 38,‎ , p. 3-28 (26 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire),
  • Greg Barnhisel, « James Laughlin, Robert Hutchins, and Cold War Cultural Freedom », The Princeton University Library Chronicle, vol. 75, no 3,‎ , p. 385-405 (21 pages) (lire en ligne Accès libre),
  • Greg Barnhisel, « James Laughlin’s New Directions », Los Angeles Review of Books,‎ (lire en ligne Accès libre)
  • Dwight Garner, « A Literary Life in Portrait Detail », The New York Times,‎ (lire en ligne Inscription nécessaire)
  • Greg Barnhisel, « Modernism and Antimodernism at Harvard: James Laughlin's Early Poetry », Journal of Modern Literature, vol. 39, no 3,‎ , p. 1-21 (21 pages) (lire en ligne Inscription nécessaire)

Liens externes

[modifier | modifier le code]