Hōjōki
Hōjōki (方丈記 ), diversement traduit Notes de ma cabane de moine ou La Cabane de dix pieds carrés, est un important petit texte japonais de Kamo no Chōmei, rédigé à l'époque de Kamakura (1185-1333). Écrit en 1212, il relate les catastrophes qui s'abattent sur la population de Kyoto, des tremblements de terre à la famine et aux incendies. Chōmei se fait moine bouddhiste et se retire de plus en plus dans les montagnes pour finalement vivre dans une cabane de dix mètres carrés. L’œuvre appartient au genre zuihitsu.
La première phrase du Hōjōki est célèbre dans la littérature japonaise en tant qu'expression du mujō, le caractère éphémère de ce monde : « Le courant de la rivière qui s'écoule ne s'interrompt pas et pourtant l'eau n'est pas la même eau qu'auparavant. La mousse qui flotte sur les eaux stagnantes, qui disparaît, qui réapparaît, ne reste jamais la même très longtemps. De même en va-t-il avec les gens et les abris de ce monde. »
Cela rappelle le panta rhei (« tout s'écoule ») caractéristique d'Héraclite, qui emploie la même image de la rivière changeante et les adages latins Omnia mutantur et Tempora mutantur (en).
Le texte est fortement influencé par le Chiteiki (982) de Yoshishige no Yasutane[1]. Par ailleurs, Chōmei construit sa petite cabane et beaucoup de ses conceptions philosophiques d'après les méditations du sage indien Vimalakīrti dans le Sūtra de Vimalakīrti[2].
Manuscrits
[modifier | modifier le code]Le manuscrit original de Chōmei a disparu mais de nombreuses copies en ont été faites et distribuées. Ces copies se répartissent en deux principales catégories : kōhon (complète) et ryakubon (incomplète). La catégorie kōhon se subdivise en deux autres catégories, kohon (ancienne) et rufubon (populaire), tandis que la ryakubon est divisée en Ère Chōkyō, Ère Entoku et Mana. Les éditions Chōkyō et Entoku sont nommées d'après la date de l'ère ultérieure et les deux comportent des passages supplémentaires. Les éditions mana sont écrites entièrement en kanjis à la place du kana dans les éditions kohon[3].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Hōjōki » (voir la liste des auteurs).
- Kubota, 2007, p. 315.
- Yanase Kamo, 1967, p. 57, 68.
- Yanase Kamo, 1967, p. 154-157.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Hōjōki, Kadokawa Bunko, (ISBN 4-04-403101-0).
- Kamo no Chōmei (trad. R. P. Sauveur Candau), Notes de ma cabane de moine, in Urabe Kenkô, Les Heures oisives, coll. « Unesco d'œuvres représentatives », Série japonaise, Paris, Gallimard, 1968.
- Kamo no Chōmei (trad. Donald Keene), An Account of My Hut, in Anthology of Japanese Literature, Grove Press, (ISBN 0-8021-5058-6).
- Kamo no Chōmei (trad. Anthony H. Chambers), An Account of a Ten-Foot-Square Hut, in Haruo Shirane, ed., Traditional Japanese Literature : An Anthology, Columbia University Press, (ISBN 978-0-231-13696-9 et 0-231-13696-X).
- Kamo Chōmei; Trad. Yasuhiko Moriguchi and David Jenkins, Hojoki : Visions of a Torn World, Stone Bridge Press, (ISBN 1-880656-22-1).
- (ja) Jun Kubota, Iwanami Nihon Koten Bungaku Jiten, 2007, Iwanami Shoten (ISBN 978-4-00-080310-6).
- Trad. A. L. Sadler (en), The Ten Foot Square Hut and Tales of the Heike, Tuttle Publishing, (ISBN 0-8048-0879-1).
- The Ten Foot Square Hut and Tales of the Heike, Sydney, Angus & Robertson, .
- William R. LaFleur, The Karma of Words : Buddhism and the Literary Arts in Medieval Japan, University of California Press, , 204 p. (ISBN 0-520-05622-1, lire en ligne).
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- (ja) « Hōjōki, texte original », sur aozora.gr.jp, Aozora Bunko (consulté le ).
- (en) Robert N. Lawson, « Traduction en anglais du Hōjōki », sur washburn.edu, Université de Washburn (consulté le ).
- Alexander Ricius (traduction en latin), « Hojoki (Eremitorium) », sur pitaka.ch (consulté le ).
- (en) « Chasing a Recluse: Kamo no Chōmei », sur alexwarofka.com (consulté le ).