Gustav von Schmoller
Historiographe de l'État prussien (d) | |
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Député de la chambre des seigneurs |
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Friedrich von Schmoller (d) |
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Johann von Helferich (d) |
Directeur de thèse |
Carl Wolfgang Christoph Schüz (d) () |
Distinctions | Liste détaillée Ordre Pour le Mérite pour les sciences et arts (d) () Ordre bavarois de Maximilien pour la science et l'art () Ehrengrab () Anoblissement |
Conseiller princier |
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Gustav von Schmoller (Heilbronn, - ) est un économiste prussien.
Il est l'un des économistes à avoir défendu et approché, le plus possible, dans ses idées une pluridisciplinarité (économie politique, histoire et sociologie). Il est considéré comme un chef de file de l'école historique allemande et du socialisme de la chaire. Il fut également éditeur et coéditeur de nombreuses revues allemandes, notamment le Schmollers Jahrbuch.
Biographie
[modifier | modifier le code]Fils d'un employé de l'administration de Heilbronn, il étudie les sciences politiques à l'université de Tübingen, parallèlement les cours de philosophie, d'histoire, de sciences techniques et naturelles. En 1887, il décroche son doctorat et se lance dans la vie professionnelle en travaillant brièvement dans l'administration des finances du Wurtemberg. Son destin s'accomplit quand il commence à enseigner à Halle (1864-72). Après Halle, il se rend à Strasbourg (1872-82), et enfin à Berlin (1882-1913).
Très vite, il va devenir le chef de file de l'école historique allemande.
Il adorait l'actualité, comme en témoigne d'ailleurs son livre Die Straβburger Tucher-und Werbezunft dans lequel il parle du commerce allemand. Il fut par ailleurs un défenseur de la monarchie.
Œuvre
[modifier | modifier le code]Importance de l'œuvre
[modifier | modifier le code]Aujourd'hui tombé dans un oubli relatif, Schmoller a été la figure dominante du monde économique universitaire allemand entre 1875 et 1910. Ses travaux ont un rôle central à l'époque dans le renouveau de l'école historique allemande et il est le chef de file de l'ordre universitaire établi (les Kathedersozialisten, ou « socialistes de la chaire ») doublé d'un polémiste de talent. Il est d'ailleurs surtout connu de nos jours pour sa participation à la polémique du Methodenstreit, qui l'opposa à la jeune école autrichienne et par laquelle celle-ci se fit connaître avec succès.
Il est, selon C. Diebolt, un maître dans l'analyse historique comparée des institutions, et ce faisant, représente indéniablement un précurseur de la branche northienne de la cliométrie[1].
Principaux travaux
[modifier | modifier le code]Les travaux de Schmoller concernent différents domaines.
Il va défendre la méthode inductive et s'opposer à la méthode hypothético-déductive en économie, qu'il juge trop abstraite. Pour lui, plutôt que d'engager des recherches fondées sur la déduction et le raisonnement logique, il est plus judicieux de mettre en place une approche interdisciplinaire qui tienne compte des aspects historiques, psychologiques, sociologiques et philosophiques de la réalité économique. Cette prise de position l'amène à engager des recherches historiques très documentées. Il s'intéresse par exemple à l'histoire de la guilde des tisserands de Strasbourg, à l'industrie de la soie en Prusse au XVIIIe siècle, à l'histoire de la politique financière en Prusse, à l'évolution des villes allemandes, etc.
Au niveau purement théorique, Schmoller a contribué de façon décisive à améliorer la connaissance des mécanismes par lesquels les classes sociales se sont développées. Il focalise aussi ses travaux sur le changement institutionnel et ses conséquences sur la performance économique. Sur ce point, il a reçu le soutien de Joseph Schumpeter.
Il a également consacré une grande partie de ses recherches à l'étude du mercantilisme.
Engagement politique
[modifier | modifier le code]Schmoller est contemporain des grandes réformes sociales paternalistes allemandes menées par Otto von Bismarck et l'influence entre les deux a été réciproque. Complètement dans l'air du temps, la pensée de Schmoller est placée sous le signe des réformes sociales et de la justice sociale. Si ces concepts tiennent chez lui une place prépondérante, la politique sociale qu'il défend a pour objectif à moyen-terme d'accroître le niveau matériel et culturel de la classe laborieuse, son but in fine étant de prévenir une éventuelle révolution.
Partisan d'une politique sociale active, il est néanmoins monarchiste et traditionaliste, attaché à la glorification d'un État prussien fort et centralisé. Selon lui, la culture allemande traditionnelle est parfaitement compatible avec des objectifs ambitieux de réforme sociale. Les générations suivantes jugent généralement cet ensemble de positions comme contradictoires entre elles. Ce courant de pensée est qualifié de socialisme de la chaire, même si Schmoller fustige les socialistes de son temps. Ses écrits présentent par ailleurs des aspects antisémites nettement affichés, représentatifs en cela du monde académique conservateur allemand de l'avant Première Guerre mondiale.
Publications
[modifier | modifier le code]- Die nationalökonomischen Ansichten in Deutschland während der Reformation, Tübingen 1860 (Dissertation)
- Über einige Grundfragen der Sozialpolitik und der Volkswirtschaftslehre
- Band 1: Über einige Grundfragen des Rechts und der Volkswirtschaft, 1874–1875
- Band 2: Die Gerechtigkeit in der Volkswirtschaft, 1881
- Grundfragen des Rechts und der Volkswirtschaft, 1875
- Die Straβburger Tucher-und Werbezunft, 1879
- Zur Literaturgeschichte der Staats- und Sozialwissenschaften, 1888
- Preussisch Seidenindustrie im 18. Jahrhundert und Ihre Begründung durch Friedrich den Grossen, 1892
- Über einige Grundfragen des Rechts und der Volkswirtschaft, 1898
- Umrisse und Untersuchungen zur Verfassungs-, Verwaltungs- und Wirtschaftsgeschichte besonders des Preussischen Staates im 17. und 18. Jahrhundert, 1898
- Grundriß der allgemeinen Volkswirtschaftslehre, 2 Bände, 1900
- Die Entwicklung der deutschen Volkswirtschaftslehre im neunzehnten Jahrhundert, 1908
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (de) Jens Herold, Der junge Gustav Schmoller : Sozialwissenschaft und Liberalkonservatismus im 19. Jahrhundert, Gœttingue, Vandenhoeck & Ruprecht, coll. « Bürgertum ; Neue Folge » (no 19), , 336 p. (ISBN 978-3-525-31722-8, OCLC 1117550272).
- Stéphane Jonas, « Gustav Schmoller et la sociologie allemande naissante », Revue des sciences sociales, no 40, 2008, p. 28-35.
- Acta Borussica, Band 10 (1909–1918) (PDF; 2,74 MB).
- Pauline R. Anderson: Gustav von Schmoller. In: Hans-Ulrich Wehler: Deutsche Historiker, Band 2, Vandenhoeck & Ruprecht, Göttingen 1971, S. 147–173.
- (de) Hans-Otto Binder (de), « Schmoller, Gustav », dans Biographisch-Bibliographisches Kirchenlexikon (BBKL), vol. 9, Herzberg, (ISBN 3-88309-058-1, lire en ligne), colonnes 506–510
- (de) Knut Borchardt, « Schmoller, Gustav Friedrich von (preußischer Adel 1908) », dans Neue Deutsche Biographie (NDB), vol. 23, Berlin, Duncker & Humblot, , p. 260–262 (original numérisé).
- Carl Brinkmann (de): Gustav Schmoller und die Volkswirtschaftslehre, Kohlhammer, Stuttgart 1937.
- Genealogisches Handbuch des Adels, Adelige Häuser. B Band XIII, Band 73 der Gesamtreihe, C. A. Starke Verlag, Limburg (Lahn) 1980, (ISSN 0435-2408), S. 344.
- Eckhard Hansen, Florian Tennstedt (Hrsg.) u. a.: Biographisches Lexikon zur Geschichte der deutschen Sozialpolitik 1871 bis 1945. Band 1: Sozialpolitiker im Deutschen Kaiserreich 1871 bis 1918. Kassel University Press, Kassel 2010, (ISBN 978-3-86219-038-6), S. 139 f.; uni-kassel.de (PDF; 2,2 MB).
- Jens Herold: Der junge Gustav Schmoller. Sozialwissenschaft und Liberalkonservatismus im 19. Jahrhundert, Vandenhoeck & Ruprecht, Göttingen 2019, (ISBN 978-3-525-31722-8).
- Birger P. Priddat: Die andere Ökonomie. Über G. v. Schmollers Versuch einer „ethisch-historischen“ Ökonomie im 19. Jahrhundert. Metropolis, Marburg 1995.
- Bertram Schefold (de): Die großen Ökonomen. Schäffer-Poeschel, Stuttgart 1996, (ISBN 3-7910-1044-1).
- Arthur Spiethoff: Gustav von Schmoller und die deutsche geschichtliche Volkswirtschaftslehre. Duncker & Humblot, Berlin 1938 (Nachdruck: (ISBN 978-3-937872-92-6)).
- Joachim Starbatty (Hrsg.): Klassiker des ökonomischen Denkens. Nikol Verlag, Berlin 1989 (Neuauflage 2008, (ISBN 978-3-937872-92-6))
Notes et références
[modifier | modifier le code]- En 1914, il fut un des signataires du Manifeste des 93.
- C. Diebolt, Gustav von Schmoller et les problèmes d'aujourd'hui http://cdiebolt.free.fr/pdf/autres/Gustav_Schmoller.pdf
Liens externes
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- Ressources relatives à la recherche :
- Ressource relative à la vie publique :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Britannica
- Brockhaus
- Den Store Danske Encyklopædi
- Deutsche Biographie
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- Enciclopedia italiana
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- Hrvatska Enciklopedija
- Internetowa encyklopedia PWN
- Nationalencyklopedin
- Proleksis enciklopedija
- Store norske leksikon
- Treccani
- Universalis
- Visuotinė lietuvių enciklopedija
- (en) Gustav von Schmoller sur le site de la New School University
- (fr) Politique sociale et économie politique (1902)
- Député de la Chambre des seigneurs de Prusse
- Membre du conseil d'État prussien (1817-1918)
- Économiste prussien
- Manifeste des 93
- Recteur de l'université Humboldt de Berlin
- Enseignant à l'université de Strasbourg
- Étudiant de l'université de Tübingen
- Docteur honoris causa de l'université de Breslau
- Récipiendaire de l'ordre bavarois de Maximilien pour la science et l'art
- Récipiendaire de la croix Pour le Mérite (ordre civil)
- Naissance en juin 1838
- Naissance à Heilbronn
- Naissance dans le royaume de Wurtemberg
- Décès en juin 1917
- Décès à Bad Harzburg
- Décès dans le duché de Brunswick
- Décès à 79 ans
- Personnalité inhumée au cimetière du Souvenir de l'Empereur Guillaume