Gadès
Gadès Gadir, Agadir, Didýme | |||
L'archipel gaditain (actuelle baie de Cadix) | |||
Localisation | |||
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Pays | Espagne | ||
Communauté autonome | Andalousie | ||
Coordonnées | 36° 32′ 05″ nord, 6° 17′ 56″ ouest | ||
Géolocalisation sur la carte : Empire romain
Géolocalisation sur la carte : Espagne
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Histoire | |||
Époque | Antiquité : Phéniciens | ||
Carthaginois | |||
République romaine | |||
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Gadès (Gadir en punique, Agadir en berbere, Didýme en grec ancien), est le nom de la ville actuelle Cadix. Toujours considérée comme une île, elle a été décrite par les auteurs comme Pomponius Mela (De chorographia, livre III, chapitre VI, évoquée dans le IX[1]) et Pline l'Ancien (livre IV, chapitre XXXVI. de son Naturalis Historia[2]). Antonio García y Bellido en fait le commentaire suivant « La ville disposait de deux centres urbains, l'un dans les îles et l'autre dans le continent, c'est de là que lui vient le nom de Didýme, en Grec didyma signifie « jumeau ». ».
La cité fut fondée vers 1100 av. J.-C. par les Phéniciens, au sud de l'Ibérie, à l'entrée du détroit de Gibraltar, sur le golfe atlantique de Gadès. Ses habitants, les Gaditains, étaient des commerçants et des marins réputés.
Étymologie et dénomination
[modifier | modifier le code]Il y a différentes hypothèses sur l'étymologie du nom de la ville de Gadès. Son nom pourrait être d'origine soit phénicienne, punique soit berbère.
Certains ont faire le rapprochement avec la racine GDR donnant phénicien et agadir en berbère.
On peut relever la similitude frappante entre le terme Gadès et la racine berbère GDZ ou GDŠ donnant les termes et expressions « se réunir en masse » (egdez), « visiter » (gedez) ou encore les nominaux « foyer » ou « famille »[3]. Cette même racine donnant le nom de la ville touarègue d'Agadez qui se retrouve aussi sous les formes Egedeh/Égedez/Égedeš. Dans ce cas de figure le linguiste berbérisant Salem Chaker réfute un lien entre la racine phénico-punique GDR et la racine berbère GDZ[3].
Fondation et débuts
[modifier | modifier le code]Conquête de Gadir
[modifier | modifier le code]Les Carthaginois s'emparèrent de la ville en 501 av. J.-C.. La deuxième guerre punique entre la République de Carthage et la République romaine commença par un différend sur l'hégémonie sur Sagonte, une ville côtière hellénisée et alliée de Rome. Après de nombreuses batailles entre les Romains et les Carthaginois dans la péninsule Ibérique, seul Gadir avec l'aide de Magon Barca résista un certain temps, mais assiégée par Scipion l'Africain, elle se rend sans condition à la République romaine en 206 av. J.-C., tout en maintenant sa forte activité commerciale.
Développement de la cité : Augusta Urbs Gaditana
[modifier | modifier le code]Lors de la conquête romaine, la cité acquit le statut de civitas foederata (cité fédérée de Rome). Ce privilège permit à la ville de garder son autonomie politique et économique et ce qui profita à l'économie de la cité, qui en plus de considérablement augmenter, bénéficia d'exemption de paiement des impôts.
La ville disposait de sa propre monnaie pour faciliter le commerce. Le recto montrait Hercule, son fondateur, et le revers montrait un ou deux thunnus.
La cité disposait aussi d'un phare échelonné, typiques des villes de la Méditerranée. Les représentations antiques montrent un phare de douze corps, avec des escaliers extérieurs. Jusqu'au XIIe siècle fut préservé un phare-tour de trois corps qui exaltait une statue géante d'Hercule.
Avec la conquête romaine, les communications terrestres de Gadès se sont renforcées avec le reste de la péninsule et avec Rome, notamment grâce à la voie initialement dénommée Vía Hercúlea et, plus tard, la Via Augusta. Un cirque romain, un aqueduc et des temples furent construits, ainsi que d'autres bâtiments. C'est à cette époque que les exportations gaditaines de garum sont devenues célèbres. L'autre changement structurel est l'apport de l'eau à la ville à travers un aqueduc depuis Tempul ; car cela signifiait la fin du système phénicien basé sur les citernes et établissait de nouvelles relations avec le territoire environnant. Lors de la décadence de la Gadès romaine cet aqueduc disparaît, la cité reviendra au système des citernes et jusqu'à la deuxième moitié du XIXe siècle, il n'y aura pas de conduite d'eau depuis la terre ferme.
La nouvelle ville est construite à l'initiative de Lucius Cornelius Balbus Minor, dont nous pouvons admirer les vestiges archéologiques avec le théâtre.
Jules César accorda à ses habitants la citoyenneté romaine en 49 av. J.-C. car ils avaient pris parti pour lui et chassé les pompéiens[4].
La ville fut détruite par les Wisigoths au Ve siècle . En 711, elle fut prise par les Maures, qui la reconstruisent.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- "En face des côtes que j’ai parcourues depuis l’angle de la Bétique, sont plusieurs îles sans célébrité et même sans nom; mais parmi celles qui me paraissent dignes d’être citées, je nommerai d’abord l’île de Gadès, qui touche au détroit, et n’est séparée du continent que par un petit bras de mer semblable à un fleuve. Du côté de la terre, ses bords suivent une ligne presque droite ; du côté de l’Océan, elle forme une courbe terminée à droite et à gauche par deux promontoires, sur l’un desquels est une ville florissante du même nom, et sur l’autre un temple d’Hercule égyptien, célèbre par ses fondateurs, par la vénération des peuples, par son antiquité et par ses richesses. Ce temple fut bâti par des Tyriens ; il doit sa sainteté aux cendres d’Hercule qui y sont déposées; son origine remonte aux temps de Troie ; ses richesses sont le produit des siècles. [...] comme l’assure Népos, un certain Eudoxe, fuyant la colère de Lathurus, roi d’Alexandrie, sortit du golfe Arabique et parvint par mer à Gadès" (Lire en ligne)
- "Au commencement même de la Bétique, à 25.000 pas de l'ouverture du détroit, est l'île de Gadis, longue, d'après Polybe, de 12.000 pas et large de 3.000. Dans le point le plus rapproché du continent, elle n 'en est pas à 700 pieds ; ailleurs, la distance est de plus de 7,000 pas (II, 112). L'étendue qu'elle présente est de 15.000 pas ; elle renferme une ville jouissant du droit romain, et appelée Augusta Julia Gaditana. Du côté qui regarde l'Espagne, à environ 100 pas, est une autre île allongée et large de 3.000 pas, où se trouvait la première ville de Gadis ; elle est appelée par Éphore et Philistidès Erythie, par Timée et Silène Aphrodisias, par les Indigènes île de Junon. Timée dit que la plus grande a été appelée Cotinusse ; les Romains l'appellent Tartessus, les Carthaginois Gadir, mot qui, en langue punique, signifie une haie ; elle fut appelée Erythrie parce que les Tyriens, fondateurs de cet établissement, passaient pour venir de la mer Erythrée. Quelques-uns croient qu'elle fut habitée par les Géryons, dont Hercule emmena les troupeaux. Il y en a qui pensent que l'île des Géryom est différente, et que, située en face de la Lusitanie, elle porta jadis ce même nom d'Erythie." (Lire en ligne)
- https://journals.openedition.org/encyclopedieberbere/898?lang=en#tocto1n4
- Dion Cassius, 41, 24.
Annexes
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- (es) C. Alfaro Asíns, Las monedas de Gadir/Gades, Madrid, .
- (es) C. Alfaro Asíns, « La ceca de Gadir y las acuñaciones hispano cartaginesas », dans VII Jornadas de arqueología fenicio-púnica. Numismática hispano-púnica, Ibiza, , p. 27-61.
- (es) Manuel Moreno Alonso, Vida de Lucio Cornelio Balbo "El Mayor". Análisis más detallado de la realidad gaditana de la época, .
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Ressource relative à la géographie :