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Ella Asbeha

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Ella Asbeha
Monnaie de Kaleb.
Fonction
Roi d'Aksoum
Biographie
Naissance
Décès
Vers Voir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Enfant
Gebre Meskel (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Étape de canonisation
Fête

Kaleb (c.520) est le roi d'Aksoum dont l'histoire est probablement la mieux documentée. Procope de Césarée l'appelle Hellestheaios[1], une variante de son nom de règne Ella Atsbeha ou Ella Asbeha, déformé en Elesbaan ; Jean Malalas et Jean de Nikiou l'appellent Andas et Jean d'Éphèse Aidog[2]. Selon Jacqueline Pirenne il règne vers 518-525 [3] Il est considéré comme saint par les chrétiens ; selon les sources, il est fêté localement le 15 mai[4] ou le 27 octobre[5] par l'Église catholique romaine, et le 24 octobre[6] par les Églises orthodoxes.

Histoire et tradition

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Sur les monnaies frappées à son effigie retrouvées à Aksoum ainsi que sur les sources hagiographiques éthiopiennes, il détient le titre de fils de Tazena[7]. Pour certains historiens, il serait Saizana, frère d'Ezana. Il pourrait aussi correspondre à l'"Atsbeha" ou "Asbeha" des légendes éthiopiennes d'Abreha et Asbeha.

Procope de Césarée, Jean d'Éphèse, et d'autres historiens de l'époque relatent son invasion du Yémen, autour de l'année 520, contre le roi Himyarite Yusuf Asar Yathar (aussi connu sous le nom de Dhu Nuwas) de confession juive et qui persécutait les chrétiens dans son royaume. Après d'âpres combats, les soldats de Kaleb mirent en déroute l'armée de Yusuf et tuèrent le roi. Kaleb nomma Sumuafa' Ashawa'[8], un autochtone chrétien, vice-roi d'Himyar. Néanmoins, ce dernier se déclare indépendant aussitôt après. Kaleb lance contre lui deux expéditions militaires, qui échouent à le ramener à l'ordre[9].

Son intervention pour protéger les chrétiens, fut la raison de sa canonisation au XVIe siècle par le cardinal Caesar Baronius qui l'ajouta dans son édition du Martyrologe sous le nom Saint Elesbaan, bien qu'il fût non-chalcédonien.

La mainmise d'Aksoum sur le Sud de la péninsule arabique dura jusqu'en 525, quand Sumuafa' Ashawa' fut déposé par Abraha, qui s'autoproclama roi. Procope mentionne un certain nombre de tentatives infructueuses de Kaleb afin de rétablir son autorité sur ces territoires d'outremer. Seul le successeur de Kaleb fut à même de concrétiser la paix avec Abraha qui reconnut l'autorité d'Aksoum et versa un tribut.

Notes et références

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  1. Ellistée, en grec : Hellestheaios, Ἑλλησθεαῖος. Voir (fr + grc) Procope de Césarée, « histoire de la guerre contre les Perses, Livre I, Chapitre XX »
  2. (en) Stuart Munro-Hay, « A Sixth Century Kebra Nagast ? », Annales d'Éthiopie, no 17,‎ (lire en ligne).
  3. Jacqueline Pirenne et Gigar Tesfaye, LES DEUX INSCRIPTIONS DU NEGUS KALEB EN ARABIE DU SUD, vol. 15, Institute of Ethiopian Studies, , p. 105-122 (18 pages)
  4. Nominis : Saint Elesbaan d'Éthiopie.
  5. Martyrologe romain, au 27 octobre (p. 265 dans cette édition en ligne) : Saint Elesbaan d'Éthiopie. "En Éthiopie, saint Elesbaan, roi. Après avoir dompté les ennemis du Christ, il envoya sa couronne royale à Jérusalem, au temps de l'empereur Justin ; puis, après avoir mené la vie monastique, selon le vœu qu'il en avait fait, il s'en alla vers le Seigneur." Autre référence : The Roman Martyrology, au 27 octobre : "In Æthiópia sancti Elésbaan Regis, qui, Christi hóstibus expugnátis, ac, témpore Justíni Imperatóris, misso régio diadémate Hierosólymam, monásticam vitam, ut vóverat agens, migrávit ad Dóminum."
  6. Forum orthodoxe.com : saints pour le 24 octobre du calendrier ecclésiastique.
  7. S. C. Munro-Hay, Aksum: An African Civilization of Late Antiquity (Edinburgh: University Press, 1991), p. 84.
  8. Esimiphée, en grec : Hesimiphaios, Ἐσιμιφαίος, Voir Procope, ibidem
  9. Jean Doresse, Histoire de l'Ethiopie, PUF, , p. 25

Articles connexes

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Liens externes

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