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Danielle Arbid

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Danielle Arbid
Description de cette image, également commentée ci-après
Danielle Arbid en 2019.
Naissance (54 ans)
Beyrouth, Liban
Nationalité Française
Profession réalisatrice, scénariste, actrice
Films notables Un homme perdu
Peur de rien
Passion simple

Danielle Arbid, née le à Beyrouth au Liban, est une réalisatrice française d'origine libanaise.

Origines et formation

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D'origine libanaise, Danielle Arbid est née et a grandi à Beyrouth, excepté une période pendant laquelle sa famille se replie dans un village en montagne, lorsque les combats de la guerre civile libanaise les mettent en insécurité.

Elle s'installe à Paris à 17 ans[1]. Elle y étudie la littérature comparée à l'université Sorbonne-Nouvelle et le journalisme au CFPJ. Elle est ensuite pigiste pour différents journaux, dont Courrier international ou Le Magazine littéraire.

Carrière : cinéma et vidéo

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L'écriture d'un scénario qu'elle envoie au Groupe de recherches et d'essais cinématographiques (GREC), un département du Centre national du cinéma, lui vaut un prix en 1997 pour sa réalisation. Ce premier court métrage s'intitule Raddem et ouvre sa carrière de réalisatrice[1],[2].

Son premier documentaire, Seule avec la guerre reçoit le Léopard d'argent vidéo au festival de Locarno et le prix Albert-Londres[3] en 2001, faisant d'elle une des plus jeunes lauréates du prix. Trois ans plus tard en 2004, elle reçoit, toujours à Locarno, le Léopard d'or vidéo pour l'essai Conversations de salon, décerné par le jury de Chantal Akerman et, la même année, elle est lauréate de la Villa Médicis hors les murs pour le documentaire Aux frontières.

En 2004 et 2007, ses deux longs métrages de fiction, Dans les champs de bataille et Un homme perdu, sont sélectionnés successivement à la Quinzaine des réalisateurs au festival de Cannes, recevant le Label Europa Cinemas et le grand prix du festival de Milan ou le Reflet d'or au festival de Genève, entre autres.

Un homme perdu est en partie inspiré des voyages en Orient de l'écrivain américain William T. Vollmann et, surtout, de la vie du photographe français Antoine d'Agata, qui a collaboré au scénario.

Elle tourne Beyrouth hôtel en 2011, téléfilm pour Arte, programmé en , qui réalise une des meilleures audiences fiction de la chaîne[4].

Presque tous ses films ont été censurés ou interdits au Liban, son pays d'origine, et au Moyen-Orient, pour atteinte aux bonnes mœurs ou à la sécurité de l’État. En 2012, elle intente un procès à l’État libanais pour avoir censuré Beyrouth hôtel[5] et pour abroger la loi sur la censure[6], procès qu'elle a perdu.

« En général mes films exposent des secrets. À cause de cela beaucoup de gens estiment que je suis une provocatrice, que je pose la caméra là où ça dérange, que je le fais avec une impertinence jouissive. Et que je ne suis pas du tout représentative du monde arabe d'où je viens. Moi je trouve même dans cette détestation, une force pour faire encore des films. Car au-delà de la provocation pure, c'est la désobéissance qui m'intéresse » explique-t-elle dans une interview du journal du festival de la Rochelle en 2012.

En 2015, elle réalise son troisième long métrage de fiction, Peur de rien[7], avec notamment Vincent Lacoste et Dominique Blanc. Le film reçoit le prix de l'académie Lumière de la Presse étrangère en France et, entre autres, le prix de la meilleure actrice au festival des Arcs pour Manal Issa[8] qu'elle révèle dans ce film.

En 2020, elle termine son quatrième long métrage de fiction, Passion simple, adaptation du roman éponyme d'Annie Ernaux[9],[10] avec, dans les rôles principaux, l'actrice française Laetitia Dosch et la star du ballet Sergueï Polounine[11],[12]. Passion simple est annoncé en sélection officielle du festival de Cannes 2020, en compétition au festival de San Sebastian, puis à Toronto, Zurich, Busan, Lumière, Les Arcs, etc.[13],[14],[15],[16],[17],[18],[19]

En 2017, elle fait l’objet d’un film portrait, Danielle Arbid, un chant de bataille, réalisé par Yannick Casanova dans la série Cinéastes de notre temps dirigée par André S. Labarthe[20].

En 2022, elle représente le Liban à la Biennale de Venise[21] avec l'essai vidéo Allô Chérie. Le pavillon libanais est sélectionné[Quoi ?] par Le Monde[22], le Financial Times et le Le Quotidien de l'art, etc.[23],[21],[24]

Toujours en 2022, elle réalise les quatre premiers épisodes et mené la direction artistique d'une série pour Canal+ intitulée 66.5.

Festivals, rétrospectives…

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Sélectionnés par de nombreux festivals en France et dans le monde, ses films, fictions, ou documentaires ont été primés à plusieurs reprises[25],[26].

Plusieurs rétrospectives ont été organisées autour de ses films notamment au festival de Gijon (2007) et au festival international du film de La Rochelle (2008)[27] et au Festival dei Popoli à Florence (2016).

Ses œuvres vidéos ont été présentées notamment au Centre Pompidou[28], au Museum Moderner Kunst Stiftung Ludwig Wien, au musée d'Art contemporain du Val-de-Marne, à la Fondation Boghossian[29] et au musée des Beaux-Arts de Rennes.

Autres activités

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Danielle Arbid est aussi photographe et, occasionnellement, actrice.

Avec un article intitulé « Annie Ernaux, une punk »[30], elle est l'une des contributrices à l'ouvrage collectif des Cahiers de l'Herne consacré à l'écrivaine, .

Elle est membre du collectif 50/50 qui a pour but de promouvoir l’égalité des femmes et des hommes et la diversité dans le cinéma et l’audiovisuel[31],[32],[33].

Filmographie

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Comme réalisatrice

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Courts métrages

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  • 1998 : Raddem (fiction, 17 min)[34]
  • 1999 : Le Passeur (fiction, 13 min)
  • 2000 : Seule avec la guerre (documentaire, 59 min)[35]
  • 2002 : Étrangère (fiction, 45 min)
  • 2002 : Aux frontières (documentaire, 58 min), diffusion Arte
  • 2004 : Conversation de salon 1-2-3 (vidéo essai, 29 min)
  • 2005 : Nihna/Nous (vidéo essai, 11 min)
  • 2008 : This smell of sex! (vidéo essai, 20 min 25 s)[36]
  • 2009 : Conversation de salon 4-5-6 (vidéo essai, 30 min)
  • 2012 : Saat Saat (vidéoclip)
  • 2016 : Balcoon (vidéoclip pour Bachar Mar-Khalifé)[37]
  • 2017 : Le Feu au cœur (vidéo pour la 3e scène de l'Opéra)
  • 2020 : Blackjack (vidéo essai)
  • 2021 : L'Art de la cuisine & Souvenirs de violence (vidéos essais)
  • 2015/2022 : Allo Chérie (vidéo essai, 21 min)[38],[39]

Longs métrages de fiction

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Comme actrice

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Prix et récompenses

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Notes et références

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  1. a et b Luc Le Vaillant, « Le portrait. Danielle Arbid, passion compliquée », Libération,‎ (lire en ligne).
  2. (ang) Edwin Nasr, « Chatting with Lebanese rebel filmmaker Danielle Arbid », sur Reorient.
  3. « Danielle Arbid, prix Albert-Londres », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. Écran total, « Meilleures audiences des fictions inédites par chaîne », .
  5. Bettina Braun, « Liban : Beirut Hotel de Danielle Arbid interdit de projection », Les Inrockuptibles,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. Colette Khalaf, « Danielle Arbid vs l’État libanais », L'Orient-Le Jour,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. « Numéro 25. La fougue de Danielle Arbid », sur France Culture (consulté le ).
  8. « Avril 2017 – n° 732 », Cahiers du cinéma (consulté le ).
  9. (en) Melanie Goodfellow, « Sergei Polunin, Laetitia Dosch join cast of Danielle Arbid's 'Passion Simple' (exclusive) », sur Screen, (consulté le ).
  10. (en-US) Laura Cappelle, « A Voice in French Literature: Her Own », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le ).
  11. « “J’aurais pu être meilleur danseur si je n’avais pas passé toutes mes soirées en boîte, ni pris autant de coke.” Rencontre avec le danseur star Sergei Polunin », sur Numéro Magazine, (consulté le ).
  12. (en) Kaleem Aftab, « Sergei Polunin on burnout, tattoos and why he’s still not ready to say sorry: ‘A public apology is so unreal’ », sur Inews, .
  13. (en-US) Guy Lodge, « ‘Simple Passion’ Review: Explicit But Not Exploitative Erotic Drama Benefits From a Sharp Female Gaze », sur Variety, .
  14. « The Official Selection 2020 at the Busan International Festival », sur WebWire.
  15. « Toute la présence française au 68e Festival de San Sebastián », sur unifrance.org.
  16. (en) Jonathan Romney, « ‘Passion Simple’: San Sebastian Review », sur Screen, (consulté le ).
  17. (en-US) Paul Carlson, « TIFF 2020 film review: 'Passion Simple' », sur Escape Into Film.
  18. Fabien Lemercier, « Critique : Passion simple », sur Cineuropa, .
  19. « Cannes à Lyon : Danielle Arbid, réalisatrice de Passion simple »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur festival-lumiere.org (consulté le ).
  20. « Cinéma de notre temps : Danielle Arbid, un chant de bataille », Cinéma du réel (consulté le ).
  21. a et b « Danielle Arbid et Ayman Baalbaki au pavillon libanais », sur Le Quotidien de l'art (consulté le ).
  22. « La Biennale de Venise met les femmes à l’honneur », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne).
  23. Kristina Foster et Dalia Dawood, « What not to miss in and around the Venice Biennale », Financial Times,‎ (lire en ligne).
  24. « Hors-série », sur Le Quotidien de l'art, .
  25. Philippe Azoury, « Arbid, aux frontières de l'image », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  26. Pas la peine de crier / Marie Richeux, « Danielle Arbid 1/5 », France Culture.
  27. « Danielle Arbid - Festival international du film de La Rochelle », sur festival-larochelle.org via Wikiwix (consulté le ).
  28. « Danielle Arbid - La leçon des images », sur centrepompidou.fr (consulté le ).
  29. « How will it end? », sur Fondation Boghossian (consulté le ).
  30. « Cahier Annie Ernaux », sur editionsdelherne.com (consulté le ).
  31. « Femmes dans le cinéma : "La parité n'est pas qu'un problème de nana !" », sur LExpress.fr, (consulté le ).
  32. « Le collectif 5050 », sur collectif5050.com (consulté le ).
  33. « Septembre 2012 – n°681 », sur Cahiers du cinéma (consulté le ).
  34. Zena Zelzal, « Danielle Arbid ou comment le journalisme mène au cinéma », sur L'Orient le Jour.
  35. Philippe Azoury, « Danielle Arbid machine », sur pointligneplan.
  36. « Photomed 2016, travaux vidéo de Béatrice Pediconi, Danielle Arbid, Louidji Beltrame et Antoine d'Agata », sur Videodrome 2, (consulté le ).
  37. « Bachar Mar-Khalifé déclare son amour à Beyrouth dans un nouveau clip », sur Les Inrocks, (consulté le ).
  38. « film-documentaire.fr - Portail du film documentaire », sur film-documentaire.fr (consulté le ).
  39. « Biennale de Venise 2022 : les dix œuvres qui nous ont mis des étoiles dans les yeux », sur Télérama, .
  40. Florie Delacroix, « Critique : Dans les champs de bataille, de Danielle Arbid », sur Critikat, (consulté le ).
  41. « Dans les champs de bataille (Maarek Hob) », sur Quinzaine des réalisateurs (consulté le ).
  42. Gael Gohlen, « Un homme perdu », sur Premiere.fr.
  43. « Un homme perdu », Quinzaine des Réalisateurs.
  44. AlloCine, « Un homme perdu: Les critiques presse ».
  45. Clement Ghys, « Peur de rien, un nerf de liberté », Libération,‎ (lire en ligne).
  46. Claire Micallef, « Peur de rien de Danielle Arbid : un film lumineux, viscéral et plein de souffle », L'Obs,‎ (lire en ligne).
  47. « Danielle Arbid souffle un vent de liberté », France Culture (consulté le ).
  48. (ang) Sophie Brown, « Simple Passion shows us a woman in the thrall of love », sur Sight & Sound, .
  49. « Danielle Arbid, cinéaste : "Je voudrais qu’on désire les acteurs que je filme" », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  50. « Passion simple : l’aventure des corps amoureux filmée par Danielle Arbid, d’après Annie Ernaux », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  51. Marie Sauvion, « Avec Passion simple, Danielle Arbid donne chair à une écriture à l’os », Télérama,‎ (lire en ligne).
  52. « Annie Ernaux et Danielle Arbid : “L’attente d'un rapport sexuel est la plus grande des jouissances” », Les Inrocks,‎ (lire en ligne).

Liens externes

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