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Collegium Trilingue

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Façade actuelle du « Collegium Trilingue » à Louvain, année 2010.

Le Collegium Trilingue, Collège des Trois Langues[1] ou aussi Collegium Trium Linguarum[2] et Collegium Buslidianum, en néerlandais de l'époque Collegie der Dry Tonghen[3], appelé usuellement Dry Tonghen[4], était un collège académique indépendant, basé sur l'enseignement des trois langues, hébreu, grec, latin, (d'où le terme trilingue), créé par un groupe d'humanistes de l'entourage d'Érasme qui voulaient suppléer à l'enseignement jugé par eux dépassé dans le domaine des lettres de l'Université de Louvain. Il a été fondé, en 1517, grâce au mécénat de l'humaniste luxembourgeois Jérôme de Busleyden, en latin Hieronymus Buslidius.

Suivant ce modèle François Ier fonda, en 1530, le Collège royal (actuel Collège de France). Il chercha à y attirer Érasme qui déclina l'offre.

Le Collegium Trilingue, en fait inspiré par Érasme qui était l'ami de Busleyden, fut inauguré en . C'était l'un des nombreux collèges, pédagogies et fondations qui unies corporativement, mais gardant leur autonomie, et agréées par les autorités académiques, formaient cette nébuleuse qu'était l'Université des Études de Louvain (Universitas studiorum) ou l'université de Louvain qui les chapeautait. Le mot Universitas, rappelons-le, avait à l'époque toujours son sens de « corporation. »

Ce collège avait été fondé par un groupe d'humanistes qui voulaient répandre l'humanisme et le renouveau des belles-lettres qui n'étaient pas en faveur à l'Université. Ils promouvaient l'enseignement des trois langues anciennes : le latin, le grec et l'hébreu.

Certes, comme l'écrit Léon E. Halkin[5], « Érasme n'enseigne pas lui-même, mais il recrute les meilleurs maîtres de latin, de grec et d'hébreu. Cette tâche lui convient admirablement. Elle plaît moins à ses adversaires de la faculté de théologie qui voient s'installer en face d'eux les disciples d'Érasme, partisans d'une rénovation de la théologie par l'étude des trois langues sacrées. »

La chaire de latin n'est plus occupée après 1768 et le Collegium Trilingue, comme le reste de l'université, est aboli sous l'occupation française en 1797 ; les bâtiments ont été vendus.

Après le rétablissement de l'université en 1834, le collège ne fut jamais rétabli. Une tentative du recteur Paulin Ladeuze, au début du XXe siècle, non seulement de récupérer les bâtiments de l'université mais aussi de recréer un centre international d'humanisme, a échoué en raison des événements de la Première Guerre mondiale. Un « plan directeur » ultérieur datant des années 1970 n'a pas non plus été réalisé.

Maîtres de latin

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Maîtres de grec

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Maîtres d'hébreu

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  • 1518-1519 : Mattheus Adrianus
  • 1519-1519 : Robertus Wackfeldus
  • 1519-1519 : Robertus Shirwodus
  • 1520-1531 : Johannes Campensis
  • 1532-1568 : Andreas Gennepius
  • 1568-1569 : Johannes Guilielmus Harlemicus
  • 1569-1577 : Petrus Pierius a Smenga
  • 1612-1655 : Valerius Andreas
  • 1656-1679 : Joannes Sauterus
  • 1679-1704 : Jean Herrys
  • 1704-1723 : Jean Guillaume van Hove
  • 1726-1750 : Gilbert Joseph Hagen
  • 1755-1772 : Jean-Noël Paquot
  • 1774-1782 : Gerard Deckers
  • 1782-1786 : Joseph Benoit de Mazière
  • 1790-1797 : Étienne Heuschling, devint ensuite professeur à l'Université d'État de Louvain.

Bibliographie

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  • Félix Nève, Mémoire historique et littéraire sur Le Collége (sic) des Trois-Langues à l'Université de Louvain, M. Hayez, Bruxelles, 1856 [lire en ligne]
  • (en) Henry de Vocht, « History of the foundation and the rise of the Collegium Trilingue Lovaniense : 1517-1550 », Humanistica Lovaniensia, nos 10-13,‎ 1951-1955
  • Henry de Vocht, Les Débuts du Collège Trilingue de Louvain, 1517-1550, Uytspruyt, Louvain, 1958 (OCLC 82380422).
  • Le Collège des Trois Langues de Louvain 1517-1797 : Érasme, les pratiques pédagogiques humanistes et le nouvel institut des langues, dir. Jan Papy ; édition française préparée en collaboration avec Lambert Isebaert et Charles-Henri Nyns, Louvain, Peeters, 2018, 230 p. (ISBN 978-90-429-3675-1).

Notes et références

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  1. [1]
  2. Histoire universelle de Jacques-Auguste de Thou: depuis 1543 jusqu'en 1607, traduite sur l'édition latine de Londres, Londres, 1734, p. 187: « Jérôme Busleiden fonda ce Collège au commencement du seizième siècle, pour y enseigner le Latin, le Grec et l'Hébreu. On l'appelle pour cela Collegium trium linguarum, et en Flamand dry tonghen. »
  3. En néerlandais moderne Drietalencollege.
  4. Antonie Hendrik Gerrit Paul van den Es, Het Collegie van de Dry Tonghen, 1858.
  5. Léon E. Halkin, Érasme parmi nous, Paris, Fayard, 1987, p. 174-175.