Chapelle Saint-Symphorien de Boussargues
Chapelle Saint-Symphorien de Boussargues | |
Présentation | |
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Culte | catholique |
Type | chapelle |
Début de la construction | XIIe siècle |
Style dominant | Art roman languedocien |
Protection | Classée MH (1984) |
Géographie | |
Pays | France |
Région | Occitanie |
Département | Gard |
Ville | Sabran |
Coordonnées | 44° 08′ 22″ nord, 4° 35′ 05″ est |
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Saint-Florent de Boussargues
La chapelle Saint-Symphorien de Boussargues est une chapelle romane, située à Sabran dans le département français du Gard en région Occitanie.
Cette ancienne possession supposée des Templiers mais réellement hospitalière, aujourd'hui cachée dans les bois, est restée intacte[1].
Localisation
[modifier | modifier le code]La chapelle se situe à trois kilomètres au sud-est de Sabran et à une égale distance au sud-ouest de Bagnols-sur-Cèze, non loin de la route D274 entre Cadignac et Colombier, deux hameaux de Sabran.
Elle se dresse dans une propriété privée, isolée au milieu des bois, à l'arrière du château de Boussargues.
Historique
[modifier | modifier le code]Le domaine de Boussargues aurait été donné à l'ordre du Temple par Guillaume Ier de Sabran, seigneur de Tresques[2].
La chapelle Saint-Symphorien date des XIe siècle et XIIe siècle[2]. Selon le site du château de Boussargues « elle fut construite en remplacement d'un édifice plus ancien, probablement de l'époque carolingienne, dont on retrouve les traces au niveau de l'assise de l'abside et sur les murs latéraux dont l'appareillage de pierre diffère de celui utilisé au XIIe siècle »[3]. Cet édifice ancien avait probablement lui-même remplacé un édifice romain [3].
Depuis, une controverse est née sur le nom et l'origine templière de cette chapelle : l'historien Pierre-Albert Clément mentionne le don de la maison forte de Boussargues directement aux Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem par la famille de Sabran et cette chapelle correspond en réalité à celle dite de Saint-Florent de Boussargues[4]. Saint-Florent de Boussargues était membre de la commanderie de Saint-Christol au sein du grand prieuré de Saint-Gilles et de la langue de Provence (Saint-Florent de Boissargues)[5],[6].
Boussargues faisait partie de la viguerie de Bagnols et du diocèse d'Uzès[7].
Toponymie
[modifier | modifier le code]Le village de Boussargues est mentionné dès 1384 sous le nom de Brossanicæ[7].
La chapelle est mentionnée sous le nom de Prieuré de Boussargues en 1620[7].
Statut patrimonial
[modifier | modifier le code]La chapelle fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le [2].
Elle a subi une importante restauration à la fin du XXe siècle[3].
Architecture
[modifier | modifier le code]Maçonnerie et couverture
[modifier | modifier le code]La chapelle est édifiée en blocs de pierre de taille assemblés en grand appareil très régulier et est recouverte d'une toiture en bâtière composée de lauzes.
Façades
[modifier | modifier le code]À l'ouest, la chapelle présente une austère façade, plus haute que large. Cette façade, qui est percée de nombreux trous de boulin[2] (trous destinés à ancrer les échafaudages), est percée dans sa partie basse d'un portail cintré et dans sa partie haute d'une baie cintrée à simple ébrasement.
La façade méridionale, elle aussi percée de nombreux trous de boulin, présente près du chevet une large zone de maçonnerie dont l'appareillage diffère de celui utilisé au XIIe siècle et qui date probablement de l'époque carolingienne[3].
Elle est percée d'une porte cintrée et de deux baies cintrées à simple ébrasement.
L'arc de la porte est surmonté de deux fragments de frise qui forment un fronton triangulaire[3]. Ces remplois de l'époque romaine, probablement repris des édicules romains qui ont précédé la chapelle[3], sont ornés respectivement de rosettes et de feuilles. L'angle que forment les deux frises est occupé par une palmette qui surmonte la clé d'arc. À droite de cette palmette, au-dessus de la frise, une pierre est ornée de marguerites sculptées.
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La porte.
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Palmette et frises de la porte.
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La façade sud et la zone de maçonnerie qui date probablement de l'époque carolingienne.
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Baie cintrée de la façade sud.
Chevet
[modifier | modifier le code]Abside
[modifier | modifier le code]L'édifice possède un chevet roman constitué d'une abside semi-circulaire percée d'une fenêtre axiale cintrée à simple ébrasement et surmontée d'une corniche faite de deux rangs de pierres moulurées.
L'abside repose sur un soubassement fait de quatre assises de pierres plus petites et d'une couleur légèrement différente, qui date probablement de l'époque carolingienne comme une partie de la façade sud[3].
Sa maçonnerie, percée de quelques trous de boulin, est composée de blocs de pierre de taille finement ajustés, sans zone de réfection sauf peut-être l'assise qui soutient la corniche. On y aperçoit, gravées dans la pierre, des croix de pèlerinage qui rappellent que la chapelle est située sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle[3].
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L'abside et sa fenêtre axiale.
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Vue latérale de l'abside.
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Croix de pèlerinage gravées sur l'abside.
Pignon oriental
[modifier | modifier le code]Le pignon qui surmonte l'abside est orné de remarquables marques de tâcheron, laissées par les tailleurs de pierre. Ces marques d'une taille impressionnante sont presque aussi grandes que les blocs de pierre eux-mêmes et prennent la forme de lettres P ou b, à simple ou à double barre ainsi que de croix groupées par deux ou par trois.
Certains des blocs de pierre du pignon présentent en surface un layage prenant la forme d'arêtes de poisson[2], de chevrons, de losanges et de cercles[1].
Le haut du pignon est percé d'une fenêtre profonde dont le tympan est orné d'une palmette.
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Le clocheton.
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La baie du pignon.
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Pierres du mur-pignon ornées de marques de tâcheron gravées et de layage.
Références
[modifier | modifier le code]- Guide Tourisme FranceLa notice de la base Mérimée emploie le conditionnel en ce qui concerne sa donation aux Templiers.
- Notice no PA00103190, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Site du château de Boussargues
- Pierre A. Clément, Églises romanes oubliées du bas Languedoc, Presses du Languedoc, , 474 p. (présentation en ligne), p. 247
- Abbé C. Nicolas, « Histoire des grands prieurs et du prieuré de Saint-Gilles faisant suite au manuscrit de Jean Raybaud 1751-1806 : tome III », Mémoires de l'Académie de Nîmes, t. XXIX, , p. 91, lire en ligne sur Gallica La description faite en novembre 1761 des membres de Saint-Christol ne laisse pas place au doute quant au fait que Saint-Florent de Boissargues correspond bien à la chapelle Saint-Symphorien de Boussargues : « Le membre de Saint-Florent de Boissargues, distant d'une demi-lieu de Bagnols [Bagnols-sur-Cèze] , consiste en une chapelle et en des terres ». Dans son ouvrage publié en 1989, Pierre A. Clément précise que ce sont les archéologues qui ont rebaptisé à tort Saint-Florent de Boussargues en Saint-Symphorien.
- Emmanuel-Ferdinand de Grasset, Essai sur le grand prieuré de Saint-Gilles de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, suivi du catalogue des chevaliers, chapelains, diacots, donats et servants d'armes de la vénérable langue de Provence, dressé sur les titres originaux, Paris, (lire en ligne), p. 33-34
- Eugène Germer-Durand, Dictionnaire topographique du département du Gard, Imprimerie impériale, Paris, 1868, p. 34.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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