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Canon électromagnétique

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Les canons électromagnétiques, qui peuvent être soit des canon électrique [railgun ou Electro-Magnetic Rail Gun - EMRG] dont le principe de fonctionnement repose sur la force de Laplace, soit des canon magnétique (ou canon de Gauss [coilgun ou Gauss cannon]) à propulsion assurée par attraction/répulsion magnétique, sont des armes expérimentales ou en cours de développement. Ils procurent une vitesse à la bouche très supérieure à celle qu'atteint un obus tiré par une pièce classique à charge propulsive à poudre, leur portée est beaucoup plus importantes, la défense anti-aérienne est améliorée par la réduction du temps de vol, la létalité augmentée par la forte vitesse d’impact, la capacité d’emport de munitions accrue et les risques d'explosion diminués, du fait de l’absence de charges propulsives[1].

En raison de son caractère expérimental et futuriste, ce type d'arme est fréquemment utilisé dans les œuvres de science-fiction, les jeux vidéo

Les débuts

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Le premier projet de canon électrique au monde fut proposé en 1884 par un avocat daxois, Maître La Lauze. À une époque où l'énergie électrique était encore balbutiante, il fut qualifié par la Direction de l'Artillerie de Bayonne de « curiosité de laboratoire ». En 1908 un nouvel engin fut proposé par un certain Ponteux mais il resta dans les tiroirs. Durant la Première Guerre Mondiale des études sérieuses furent menées par M. Fauchon-Villeplée sur un canon électrique dans lequel le champ magnétique créé par un fort courant parcourant le « tube » propulsait des fléchettes de 50g. Des essais permirent d'atteindre la vitesse de 200 m/s.

La construction d'un démonstrateur en vraie grandeur fut lancée en 1918 mais l'engin arrivait trop tard et le prototype inachevé fut abandonné le 3 novembre 1918[2].

États-Unis

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En 2007, General Atomics, une entreprise de défense et de physique nucléaire basée à San Diego en Californie, a conçu le prototype de canon électromagnétique Blitzer. Après de nombreuses améliorations, le Blitzer a réussi à lancer des projectiles à la vitesse de Mach 5 et des niveaux d'accélération supérieurs à 60 000 G lors de phases de tests en 2009 et 2010.

En , la marine des États-Unis a reçu son premier canon électromagnétique grandeur nature fabriqué par BAE Systems, une entreprise britannique travaillant dans les secteurs de la défense et de l'aérospatiale.

Un canon électromagnétique est capable d'exploiter une énergie de 32 mégajoules apportée par des supercondensateurs. L'organisme de recherche scientifique de la Navy, l'Office of Naval Research (ONR), a lancé en 2012 une phase de test des canons électromagnétiques qui devait durer jusqu'en 2017. L'ONR espérait à cette date pouvoir tirer des projectiles de 18 kg à une vitesse d'environ 9 600 km/h sur une distance de 90 à 350 kilomètres[3]. En 2024, faute de crédits suffisants, le projet tourne au ralenti[4].

La France lance très discrètement en 1987 un projet de canon dans le cadre de l’Institut franco-allemand de recherches de Saint-Louis (ISL), avec le concours de MBDA, Naval Group, Nexter Systems (Aujourd'hui KNDS France) et Nexter Munitions. Soutenu par le dispositif RAPID de la DGA, il aboutit en 1997 au développement d’un premier prototype d’une puissance de 10 MJ, le canon « Pegasus »[5],[6].

En juin 2020, l’Institut franco-allemand de recherches de Saint-Louis a annoncé l’apparition d’un consortium afin de mettre au point, à l’échelle européenne, un canon électromagnétique d’une portée de 200 km[7],[8]. L'étude de faisabilité de ce projet, nommé Projectiles for Increased Long-range effects Using ElectroMagnetic railgun (PILUM) dans le cadre du Programme de recherches Action préparatoire sur la recherche en matière de défense [PADR] de l’Union européenne [UE], a débuté en avril 2021 et doit durer deux ans[9]. L'ISL dispose de « plusieurs démonstrateurs en laboratoire », dont le canon NGL-60 [New Generation Launcher], un lanceur de calibre 60 mm capable de tirer des projectiles de l’ordre du kilogramme, et le canon RAFIRA [RApid FIre RAilgun], un lanceur de calibre 25 mm pouvant tirer des salves de projectiles de petit calibre à des cadences de tir extrêmement élevées ». En mai 2024, l’ISL annonce que les ministères japonais, français et allemand de la Défense venaient de signer un accord de type TOR [termes de référence] « ouvrant la voie à une coopération » sur la technologie des armes électromagnétiques[4].

En octobre 2023, l’agence du ministère japonais de la Défense pour la technologie, les acquisitions et la logistique [ATLA] a réalisé un premier tir avec un canon électrique depuis un navire. D’une puissance d’au moins 5 mégajoules, ce canon aurait été en mesure d’expédier des projectiles de 40 mm à la vitesse de 2230 m/s [soit Mach 6,5].

La Chine a suggéré qu’elle avait testé un canon électromagnétique depuis le navire d’assaut amphibie Haiyang Shan. Sans confirmation à ce jour[1].

Notes et références

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  1. a et b Laurent Lagneau, « Le canon électromagnétique destiné à la Marine nationale pourra lancer des projectiles à la vitesse de Mach 8,7 », sur Zone Militaire, (consulté le )
  2. « Modelstories », sur modelarchives.free.fr (consulté le )
  3. Canon électromagnétique à supercondensateur : 350 km de portée !, sur le site supercondensateur.com.
  4. a et b Laurent Lagneau, « Le Japon se joint à la France et à l'Allemagne pour développer un canon électromagnétique », sur Zone Militaire, (consulté le )
  5. Nathan Gain, « Le très discret canon Pegasus », sur FOB - Forces Operations Blog, (consulté le )
  6. « ISL - Accélération électromagnétique », sur www.isl.eu (consulté le )
  7. « Armement : un canon révolutionnaire développé par l'industrie européenne », sur La Tribune (consulté le )
  8. Futura, « Le magazine des technologies de demain », sur Futura (consulté le )
  9. (en) « PADR PILUM project gets started », sur eda.europa.eu (consulté le )