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Canis dirus

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Aenocyon dirus · Loup sinistre

Canis dirus
Description de cette image, également commentée ci-après
Reconstitution de Canis dirus ; la sous-espèce à gauche étant répandue en Amérique du Nord et celle de droite en Amérique du Sud.
Classification
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Mammalia
Sous-classe Theria
Ordre Carnivora
Sous-ordre Caniformia
Famille Canidae
Genre Canis

Espèce

 Canis dirus
Leidy, 1858

Statut de conservation UICN

( EX )
EX  : Éteint

Répartition géographique

Description de l'image Canis dirus range.png.

Canis dirus (littéralement « loup sinistre ») est un canidé qui a habité l'Amérique du Nord et la Sibérie au Pléistocène et s’est éteint il y a environ 10 000 ans.

Caractéristiques physiques et sociales

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Comparaison de la taille avec l'humain.

Canis dirus était plus gros que le loup gris en taille et en allure, il mesurait environ 1,50 m de long et pesait en moyenne 68 kg pour la sous-espèce la plus grosse, le Canis dirus dirus. Il est probable que ces loups vivaient en meutes, unies par des liens de famille, et qu’ils chassaient en groupes. La principale différence entre les deux espèces se trouve dans la structure du squelette, plus massif et plus lourd chez Canis dirus. Ses jambes étaient proportionnellement plus courtes, sa tête plus grande et plus lourde (une tête retrouvée en Yakoutie en 2018 est longue de 41,5 cm, correspondant ainsi à la moitié du corps d'un loup contemporain), mais la capacité crânienne était moindre. Ses dents, plus grandes et plus fortes que celles du loup gris, étaient capables de broyer des os. De telles caractéristiques suggèrent que c'était un moins bon coureur que les loups actuels et qu’il se nourrissait d'animaux peu rapides et de grande taille, ou de proies affaiblies et de charognes, un peu comme les hyènes d’aujourd’hui, mais aussi comme d’autres prédateurs qui vivaient à son époque, les félins à dents de sabre comme le smilodon, qui eux aussi présentaient des adaptations évolutives pour la chasse d'animaux de grande taille.

Répartition et chronologie

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Sketch
Illustration de deux Canis dirus contre un Smilodon avec une carcasse de Mammuthus columbi à La Brea par R.Bruce Horsfall[1]. Cette concurrence a probablement dû se dérouler, car ces deux animaux ont vécu à la même époque dans toute l'Amérique.

En Amérique, Canis dirus apparaît dans le registre fossile de l'Amérique du Nord il y a environ 100 000 ans. Il est rapidement devenu un superprédateur mais il a commencé à décliner il y a 16 000 ans, ce qui coïncide avec l'arrivée des premiers hommes sur le continent américain à travers le détroit de Béring. Les causes de son extinction ne sont pas établies clairement, mais on suppose qu’elles doivent être en rapport avec l'impact de l'homme sur la mégafaune de l'Amérique du Nord, ainsi que le changement climatique qui suit la dernière glaciation. Au fur et à mesure que disparaissaient peu à peu ses proies traditionnelles, comme Megatherium (des paresseux géants), Canis dirus a été réduit à un régime essentiellement nécrophage et s’est éteint voici 10 000 ans. Au contraire, le loup gris, qui se nourrissait d'animaux plus petits et plus rapides, a survécu à l'arrivée de l'homme et s’est maintenu jusqu’à nos jours.

Squelette de Canis dirus.
Reconstitution d'après le squelette.

Les premiers restes fossiles de Canis dirus ont été découverts par Francis Linck sur les rives du fleuve Ohio en 1854, mais le principal gisement pour cette espèce se trouve dans les puits de bitume de La Brea en Californie où on en a découvert plus de 3 600 spécimens.

Une tête de loup congelée dans le pergélisol sibérien a été mise au jour en 2018, correspondant à un Canis dirus âgé de 2 et 4 ans. À elle seule la tête, longue de 41,5 cm et dont le cerveau, les dents et la fourrure sont préservés, correspond à la moitié du corps d'un loup contemporain, montrant que ce loup des steppes du Pléistocène était bien plus grand que nos loups et couvert d'une épaisse fourrure[2].

Taxonomie et évolution

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En 2020, cinq génomes provenant de fossiles vieux de 13 000 à plus de 50 000 ans montrent que Canis dirus, bien que morphologiquement similaire au Loup gris actuel, appartiennent à une lignée qui s'est séparée des autres Canidés il y a environ 5,7 millions d'années. Contrairement à de nombreux exemples d'hybridation chez les Canidés, ils ne montrent aucun flux génique entre Canis dirus et les loups gris d'Amérique du Nord ou les coyotes. Cela suggère que Canis dirus a évolué indépendamment des ancêtres pléistocènes de ces espèces. Ces résultats soutiennent également une origine précoce dans le Nouveau Monde, tandis que les ancêtres des loups gris, des coyotes et des dholes ont évolué en Eurasie et n'ont colonisé l'Amérique du Nord que relativement récemment[3].

Canis dirus avait été classé en 1918 dans le genre Aenocyon (« Loup terrible »)[4]. L'étude génétique de 2020 tendrait à restaurer cet ancien classement[3].

Références culturelles

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  • Le groupe américain Grateful Dead a nommé une des chansons « Dire Wolf », c'est-à-dire Canis dirus en anglais ; cette chanson figure sur l'album Workingman's Dead (1970).
  • Dans la série de romans Le Trône de fer, ainsi que dans son adaptation télévisée Game of Thrones, les loups géants, ou direwolves en anglais, de la famille Stark sont inspirés de Canis dirus.
  • Dans le jeu Ark: Survival Evolved, on peut trouver dans la région de neige et de glace des Canis dirus alias Loup Sinistre.
  • Dans le manga Cage of Eden, on peut retrouver une meute de ces loups dans les chapitres 43 à 47.
  • Dans le light novel chinois Occultiste du Monde des Mages (巫界术士, Warlock of the Magus World), on peut trouver une meute de ces loups dans les chapitres 9 à 11.
  • Dans le manga Moi, quand je me réincarne en slime (Tensei shitara slime datta ken), on peut trouver une meute de "direwolves" à partir du chapitre 3.
  • Dire Wolf est un éditeur de jeux de société américain, basé à Denver dans le Colorado.

Notes et références

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  1. (en) College of Arts and Sciences de l'Université Case Western Reserve, « Rancho la Brea Tar Pool. Restoration by Bruce Horsfall for W.B. Scott » [jpg], sur cwru.edu, (consulté le )
  2. « Sibérie : cette tête de loup vieille de 32 000 ans livre ses secrets », sur Sciences et Avenir,
  3. a et b (en) Angela R. Perri, Kieren J. Mitchell, Alice Mouton, Sandra Álvarez-Carretero, Ardern Hulme-Beaman et al., « Dire wolves were the last of an ancient New World canid lineage », Nature,‎ (DOI 10.1038/s41586-020-03082-x).
  4. (en) J. C. Merriam, « Note on the systematic position of the wolves of the Canis dirus group », Bull. Dept. Geol. Univ. California, vol. 10,‎ , p. 531-533.

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