Bruno Reidal
Réalisation | Vincent Le Port |
---|---|
Scénario | Vincent Le Port |
Musique | Olivier Messiaen[1] |
Acteurs principaux |
Dimitri Doré |
Sociétés de production | Stank |
Pays de production | France |
Genre | Biographie |
Durée | 101 minutes |
Sortie | 2021 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.
Bruno Reidal est un film français réalisé par Vincent Le Port, sorti en 2021. Il s'agit du premier long métrage du réalisateur et de l'histoire vraie de Jean-Marie Bladier, qui a décapité un enfant dans le Cantal au début du XXe siècle[2].
Il est sélectionné à la Semaine de la critique du festival de Cannes 2021.
Synopsis
[modifier | modifier le code]Le , Bruno Reidal, jeune paysan séminariste cantalien de 17 ans, s'accuse du meurtre de Francois Raulhac, 12 ans. En prison, pour tenter de comprendre son geste, le professeur Alexandre Lacassagne et deux autres médecins lui font raconter sa vie.
Fiche technique
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- Titre original : Bruno Reidal
- Titre international : Bruno Reidal, Confession of a Murderer[3]
- Réalisation et scénario : Vincent Le Port
- Musique : Olivier Messiaen[1]
- Décors : Arnaud Lucas
- Costumes : Véronique Gély
- Photographie : Michaël Capron
- Son : Marc-Olivier Brullé (ingénieur) et Charlotte Butrak (montage)
- Montage : Jean-Baptiste Alazard
- Production : Roy Arida et Pierre-Emmanuel Urcun (Stank)
- Coproduction : Thierry Lounas (Capricci)
- Sociétés de production : Stank ; Capricci et Arte France Cinéma (coproductions) ; SOFICA Cinéventure 5
- Sociétés de distribution : Capricci (France) ; Maison 4:3 (Québec)
- Budget : 1,5 million d’euros[4]
- Pays de production : France
- Langue originale : français
- Format : couleur
- Genre : biographie, drame
- Durée : 101 minutes
- Dates de sortie :
- France : (Festival de Cannes)[3] ; (sortie nationale)
- Québec :
- Classification :
- France : Interdit aux moins de 16 ans lors de sa sortie en salles et à la télévision
Distribution
[modifier | modifier le code]- Dimitri Doré : Bruno Reidal
- Roman Villedieu : Bruno Reidal, 10 ans
- Alex Fanguin : Bruno Reidal, 6 ans
- Jean-Luc Vincent : Lacassagne
- Tino Vigier : Blondel
- Nelly Bruel : la mère
- Rémy Leboucq : le berger
- Ivan Chiodetti : le père
- Tristan Chiodetti : François
- René Loyon : le supérieur
Production
[modifier | modifier le code]Genèse et développement
[modifier | modifier le code]En , on apprend que Vincent Le Port a mis cinq ans pour écrire le scénario, ayant pour titre définitif Bruno Reidal, d'après le pseudonyme donné à Jean-Marie Bladier par Alexandre Lacassagne dans sa publication de 1907[5]. Il s'agit de l'histoire vraie d'un jeune paysan de 17 ans qui, en 1905, a assassiné et décapité un enfant de 12 ans dans le village de Raulhac, dans le Cantal[6] : « J’ai découvert son existence en 2011 dans le livre Serial Killers de Stéphane Bourgoin. […] Le fait divers et la personne de Bruno m’ont immédiatement fasciné, par cet ancrage temporel et géographique inhabituel, par l’atrocité du meurtre qui contrastait avec l’image que tout le monde se faisait de Bruno (celle d’un bon élève, pieux, timide, chétif), et aussi par un paradoxe assez inexplicable, à savoir que l’assassin n’avait apparemment aucun remords, mais qu’il s’était pourtant livré de lui-même aux autorités », explique-t-il dans un entretien[N 1],[7].
Distribution des rôles
[modifier | modifier le code]Lors de son entretien, Vincent Le Port raconte qu'avec la directrice de casting Bahijja El Amrani, il a mis 8 mois pour trouver les trois Bruno[N 2] dans « un casting pour des acteurs non professionnels, car nous souhaitions qu’ils soient du coin »[8]. Il y trouve Alex Fanguin pour interpréter Bruno Reidal à 6 ans parce qu'il « apportait la rudesse de cette fin du XIXe siècle […] et avait ce regard singulier et énigmatique », Roman Villedieu « le plus « contemporain » des trois » dans celui de 10 ans et Dimitri Doré, conseillé par l’acteur Jean-Luc Vincent — étant engagé à incarner le professeur Alexandre Lacassagne — qui l'avait remarqué dans une pièce, pour incarner Bruno à 17 ans : « Il fait exactement la même taille et le même poids que le vrai Bruno Reidal, sa voix aiguë était exactement ce que j’avais en tête, le fait de n’avoir jamais joué au cinéma me plaisait[N 2]. »
Tournage
[modifier | modifier le code]Le tournage a lieu du au , entre les villages de Campouriez, Thérondels (Aveyron) et Jabrun (Cantal), ainsi qu'Autun (Saône-et-Loire), Magnac-Laval, Montrol-Sénard et la forêt de Saint-Léger-la-Montagne (Haute-Vienne)[9],[10]. Il reprend du 11 au 20 décembre 2019, notamment à la chartreuse Saint-Sauveur de Villefranche-de-Rouergue[4].
Tous les plans décoratifs du début XXe siècle s'inspirent des photographies et des cartes postales d’époque[N 3].
Musique
[modifier | modifier le code]Une partie significative de la musique du film[11] est tirée du Quatuor pour la fin du temps, pièce instrumentale en huit mouvements composée en Allemagne en 1941 par l'organiste, pianiste et professeur de composition Olivier Messiaen (1908-1992), qui était alors prisonnier dans un stalag parmi beaucoup d'autres soldats de l'armée française. L'extrait choisi est le cinquième mouvement, intitulé Louange à l'Éternité de Jésus. Il fait intervenir un violoncelle solo accompagné par un piano (sans les autres instruments du quatuor). L'inspiration de Messiaen a pour origine l'Apocalypse de l'apôtre Jean.
Accueil
[modifier | modifier le code]Festival et sortie
[modifier | modifier le code]Le film est sélectionné et projeté le au Festival de Cannes, dans la catégorie des « Séances spéciales » de la Semaine de la Critique[3]. Il est sorti le dans toute la France.
Critiques
[modifier | modifier le code]Autres critiques :
Selon Marilou Duponchel des Inrockuptibles, c'est « un premier film fascinant (…) très audacieux et mystérieux »[12]. Luc Chessel de Libération écrit que dans son « premier film acéré, Vincent Le Port sublime l’histoire vraie d’un jeune séminariste meurtrier qui raconte ses pulsions, admirablement interprété par la révélation Dimitri Doré »[13]. Pour Première, « Vincent Le Port (…) signe un film d’une épure quasi divine qui contraste parfaitement avec l’intériorité bouillonnante du jeune homme prisonnier de ses pulsions de mort. Nous voilà donc avec un film terrassant »[14].
Camille Nevers du Libération souligne : « Voici une étude au naturalisme aride de la haine, du mal comme possible fête, de la mort comme joie, mais sans plus d’épiphanie que ce grand dégoût de soi, de l’autre, que l’incompatibilité de soi à soi, aux hommes, à Dieu, au monde[15]. » Céline Rouden de La Croix prévient que « le réalisateur ne cherche pas pour autant à analyser les ressorts psychologiques de son geste, plutôt à faire entendre sans jugement la part de souffrance et donc d’humanité de ce jeune paysan magnifiquement interprété par Dimitri Doré (…) »[16].
Distinctions
[modifier | modifier le code]Récompenses
[modifier | modifier le code]- Festival Premiers Plans d'Angers 2022 : prix d'interprétation masculine pour Dimitri Doré[17]
- Festival international du film de Bari 2022 : meilleur réalisateur[18]
- Prix du Syndicat français de la critique de cinéma et des films de télévision 2023 : meilleur premier film français
Nominations et sélections
[modifier | modifier le code]- Festival de Cannes 2021 : Semaine de la critique
- Festival Premiers Plans d'Angers 2022 : grand prix du jury du meilleur film[19]
- César 2023 :
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Dossier de presse Bruno Reidal, p. 14.
- Dossier de presse Bruno Reidal, p. 30.
- Dossier de presse Bruno Reidal, p. 22.
Références
[modifier | modifier le code]- Thomas Chalamel, « Bruno Reidal : Sous le soleil du Cantal », sur Close-Up, (consulté le ).
- « Le drame de Raulhac », Le journal du Cantal, vol. Huitième année, no 204, , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
- « Bruno Reidal » (consulté le ).
- Marie-Christine Bessou, « Décor d’un film sur un séminariste assassin », La Dépêche du Midi, (lire en ligne, consulté le ).
- « L'affaire Jean-Marie Bladier (Bruno Reidal au cinéma) », sur cantalpassion.com (consulté le ).
- Isabelle Barnérias, « Les "gens du coin" recrutés pour tourner un film », La Montagne, (lire en ligne, consulté le ).
- Charles Tesson, « Entretien avec le réalisateur Vincent Le Port », sur Semaine de la critique (consulté le ).
- Teresa Vena, « Vincent Le Port : Réalisateur de Bruno Reidal », sur Cineuropa, .
- « Ça s'est tourné près de chez vous : Bruno Reidal », sur Film France (consulté le ).
- « Sur le tournage de Bruno Reidal », sur Fondation Gan (consulté le ).
- (en) Kevin Jagernauth, « Bruno Reidal, Confession Of A Murderer Is An Empty, Misguided True Crime Provocation [Cannes Review] », sur The Playlist, (consulté le ).
- Marilou Duponchel, « [Cannes 2021] Bruno Reidal, le premier film fascinant de Vincent Le Port », Les Inrockuptibles, (lire en ligne, consulté le ).
- Luc Chessel, « Sanglant : Bruno Reidal, la palme Doré », Libération, (lire en ligne, consulté le ).
- « Cannes 2021 - jour 7 : Wes Anderson enfin ! L'interview d'Adèle Exarchopoulos, La Fièvre de Petrov », sur premiere.fr, (consulté le ).
- Camille Nevers, « Bruno Reidal, l’immonde parfait », sur liberation.fr, (consulté le ).
- Céline Rouden, « Bruno Reidal, confession d’un meurtrier », sur la-croix.com, (consulté le ).
- « Festival Premiers Plans d’Angers. Le palmarès de la 34e édition », sur ouest-france.fr, (consulté le ).
- (en) « International Panorama Competition awards », sur bifest.it (consulté le ).
- M-J LR., « Angers. Primé à Premiers Plans, le film Bruno Reidal sort sur les écrans ce mercredi 23 mars », sur ouest-france.fr, (consulté le ).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Alexandre Lacassagne, Auguste Rousset et André Papillon, Les Archives de l'anthropologie criminelle, t. 22, Lyon, A. Rey, , 881 p. (lire en ligne), « L'affaire Reidal, un cas de sadisme sanguinaire congénital », p. 665-766.
- Philippe Artières, Un Séminariste assassin : L’affaire Bladier, 1905, Paris, CNRS, , 150 p. (ISBN 978-2-271-13330-4, lire en ligne).
- Bruno Reidal (Jean-Marie Bladier) (préf. Yvan Quintin), Onze cahiers de confession (Texte intégral), Cassaniouze, ErosOnyx, coll. « Documents », , 202 p. (ISBN 291844460X, lire en ligne).
Document
[modifier | modifier le code]- Bruno Reidal (Dossier de presse), Bordeaux, Capricci, , 40 p. (présentation en ligne)
- [interview] Charles Tesson, « Entretien avec le réalisateur Vincent Le Port », sur Semaine de la critique, .
- [interview] Teresa Vena, « Vincent Le Port : Réalisateur de Bruno Reidal », sur Cineuropa, .
- [vidéo] Conversation avec Vincent Le Port autour du film "Bruno Reidal", Vincent Le Port sur Arte (, 6 minutes)
- [vidéo] La Semaine de la Critique, « Dimitri Doré, acteur de Bruno Reidal », sur YouTube, (consulté le ).
- [interview] Sandra Onana, « Portrait : Dimitri Doré et Vincent Le Port, chasseurs de crime », Libération, (lire en ligne).
- [interview] Nicolas Moreno et Grégoire Benoist-Grandmaison, « "J’ai essayé de filmer des gens qui sont comme moi", entretien avec Vincent Le Port et Dimitri Doré », sur tsounami.fr,
Liens externes
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- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Film français sorti en 2021
- Film biographique français
- Film dramatique français
- Film historique français
- Film se déroulant dans les années 1900
- Film se déroulant dans le Cantal
- Film tourné dans l'Aveyron
- Film tourné dans le Cantal
- Film biographique sur une personnalité criminelle
- Film biographique sur une personnalité LGBT
- Film français sur l'homosexualité masculine
- Film d'Arte
- Premier long métrage sorti en 2021