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Bataille de Manbij (2024)

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Bataille de Manbij
Description de cette image, également commentée ci-après
Évolution de la situation dans le nord-est de la Syrie :
Légende :
Informations générales
Date -
Lieu Manbij
Issue En cours
Belligérants
Armée nationale syrienne
Drapeau de la Turquie Turquie
Forces en présence
Inconnues Inconnues
Pertes
218 morts au moins[1]

Guerre civile syrienne

Batailles

Coordonnées 36° 31′ 36″ nord, 37° 57′ 23″ est
Géolocalisation sur la carte : Syrie
(Voir situation sur carte : Syrie)
Bataille de Manbij

La bataille de Manbij se déroule du au , pendant la guerre civile syrienne. Elle s'achève par la victoire des forces de l'Armée nationale syrienne (ANS), qui prennent la ville de Manbij aux Forces démocratiques syriennes (FDS).

Le 27 novembre, Hayat Tahrir al-Cham lance une offensive depuis le gouvernorat d'Idleb, qui entraîne la chute d'Alep, puis l'effondrement des Forces armées arabes syriennes[2]. Le 30 novembre, l'Armée nationale syrienne, soutenue par la Turquie, lance sa propre offensive depuis la région d'al-Bab et assaille aussi bien les positions du régime que celles tenues par les Forces démocratiques syriennes[2]. Le 1er décembre, elle prend Tall Rifaat et poursuit ensuite en direction de Manbij[3].

La ville de Manbij est alors contrôlée par les Forces démocratiques syriennes depuis août 2016, date de la précédente bataille de Manbij qui les avait opposées à l'État islamique. En 2018, un accord avait été conclu entre la Turquie et les États-Unis pour laisser le contrôle de la ville au Conseil militaire de Manbij, affilié aux FDS.

Déroulement

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Le 7 décembre, les forces de l'Armée nationale syrienne lancent une offensive sur la ville de Manbij, tenue par les Forces démocratiques syriennes[4]. Le lendemain, elles entrent dans la ville et s'emparent de plusieurs quartiers[4],[5],[1]. Des factions de l'ANS déclarent alors dans un communiqué avoir « pris le contrôle de la ville de Manbij à l'est d’Alep après des batailles acharnées »[1].

Les forces de l'ANS sont appuyées par des frappes aériennes turques dans la région de Manbij et celle de Kobané[6]. Ahmad Arag, secrétaire général de l'Alliance nationale démocratique syrienne, déclare le 10 décembre au journal Le Monde : « En ce moment, des milliers de personnes fuient Kobané par peur de l’Armée nationale syrienne affiliée à la Turquie. Une peur bien plus grande que celle inspirée par Hayat Tahrir al-Cham, qui jusqu'ici n'a commis aucune violation, massacre ou attaque contre les civils. À l’inverse, l'ANS reçoit ses directives de l’État turc, et elle procède à l’élimination des Kurdes »[6].

Le 10 décembre, d'après l'OSDH, des combattants de l'ANS s'emparent d'un hôpital au nord de Manbij et massacrent des dizaines de blessés du Conseil militaire de Manbij qui y étaient soignés[7],[8],[9].

Le 11 décembre, Mazloum Abdi, le commandant en chef des FDS, annonce la conclusion d'une trêve avec la médiation des États-Unis : « Nous sommes parvenus via une médiation américaine à un accord de cessez-le-feu à Manbij. [...] Notre but est de parvenir au cessez-le-feu dans toute la Syrie pour commencer un processus politique en faveur de l’avenir du pays »[10],[6]. Il ajoute que les combattants du Conseil militaire de Manbij « se retireront de la zone dès que possible »[11].

Le 8 décembre, l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) déclare qu'au moins neuf hommes de l'ANS et 17 membres des FDS sont tués lors des affrontements[1]. Le 11 décembre, il annonce un bilan d'au moins 218 morts en trois jours de combats parmi les combattants des deux camps[10],[12].

Malgré la trêve, l'ANS lance une attaque le 18 décembre près du barrage de Tichrine, à 25 kilomètres au sud-est de Manbij[13],[14]. Selon l'OSDH, l'attaque est repoussée par les forces du Conseil militaire de Manbij et au moins 21 combattants pro-turcs sont tués[13],[14].

Les 29 et 30 décembre, des combattants des FDS font une incursion à l'intérieur de la ville de Manbij, tandis que de nouveaux combats éclatent près du barrage de Tichrine[15]. Selon l'OSDH, au moins cinq combattants des FDS et 26 de l'ANS sont tués lors de ces affrontements[15].

Le 2 janvier 2025, l'ANS lance un assaut contre deux villages au sud de Manbij[16]. Les FDS affirment avoir repoussé l'attaque, menée selon eux « avec le soutien de cinq drones turcs, de chars et de véhicules blindés »[16]. Elles revendiquent la mort de « dizaines de mercenaires » et la destruction de six véhicules blindés, dont un char[16]. L'OSDH donne pour sa part un bilan « non définitif » d'au moins 23 morts pour l'ANS et un tué pour le Conseil militaire de Manbij[16].

Entre le 2 et le 5 janvier, les forces de l'ANS lancent de nouvelles attaques près du barrage de Tichrine et dans plusieurs villages au sud-est de Manbij[17],[18],[19]. Selon l'OSDH, ces combats font au moins 101 morts, dont 85 pour l'ANS et 16 pour les FDS[17].

Le 9 janvier, de nouveaux combats dans la région de Manbij font au moins 37 morts selon l'OSDH, dont 26 pour l'ANS, 6 pour les FDS et 5 du côté des civils[20]. L'OSDH rapporte alors que l'ensemble des combats livrés dans cette zone ont alors fait au moins 322 morts depuis fin décembre[20].

Notes et références

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  1. a b c et d Syrie : 26 morts lors d'une attaque de groupes pro-turcs contre une zone contrôlée par les Kurdes, AFP, 8 décembre 2024.
  2. a et b [vidéo] Syrie : Ce que l'on sait de l'offensive rebelle à Alep, France 24, 30 novembre 2024.
  3. Des forces proturques ont pris Tal Rifaat, ville stratégique tenue par les Kurdes dans le nord de la Syrie, AFP, 1er décembre 2024.
  4. a et b Les rebelles syriens entrent dans la ville de Manbij - source turque, Reuters, 8 décembre 2024.
  5. Les rebelles syriens pro-turcs attaquent des positions kurdes à l'est d'Alep, OLJ, 8 décembre 2024.
  6. a b et c Ghazal Golshiri et Marie Jégo, En Syrie, la Turquie veut étendre la zone tampon en repoussant les forces kurdes, Le Monde, 11 décembre 2024.
  7. Having been besieged by faction | Injured combatants of “Manbij Military Council Forces” extrajudicially executed in eastern Aleppo, OSDH, 10 décembre 2024.
  8. Scenes of horrific crime committed by Turkish occupation army in Manbij Hospital, ANHA, 10 décembre 2024.
  9. Turkish-backed fighters accused of executing Kurdish soldiers in hospital, The Telegraph, 11 décembre 2024.
  10. a et b Syrie : les forces prokurdes annoncent une trêve sous l’égide de Washington avec les combattants proturcs à Manbij, Le Nouvel Obs avec AFP, 11 décembre 2024.
  11. [vidéo] Syrie : les rebelles se sont emparés de la ville de Deir Ezzor dans l'est, France 24, 11 décembre 2024.
  12. بعد أكثر من 8 سنوات على سيطرة “قسد” على منبج.. اتفاق بوساطة أمريكية يقضي بانسحابها من المدينة وتسليمها للفصائل الموالية لتركيا, OSDH, 11 décembre 2024.
  13. a et b Plus de vingt combattants proturcs tués dans le nord, AFP, 18 décembre 2024.
  14. a et b Violating ceasefire | 21 members of Turkish-backed factions kil*led in attack on residential areas in Aleppo, OSDH, 18 décembre 2024.
  15. a et b Syrie : 31 morts dans des affrontements entre Kurdes et soldats proturcs, Le Figaro avec AFP, 30 décembre 2024.
  16. a b c et d Nord de la Syrie Au moins 24 morts dans des combats entre factions proturques et forces kurdes, AFP, 2 janvier 2024.
  17. a et b Syrie : combats entre Kurdes et proturcs, plus de 100 morts selon une ONG, Le Figaro avec AFP, 5 janvier 2025.
  18. Syrie: violents combats entre les factions pro-turques et les Kurdes dans le nord du pays, Le Figaro avec AFP, 5 janvier 2025.
  19. Military escalation | Clashes renew between “SDF” and “National Army” in Sad Teshrin, OSDH, 3 janvier 2025.
  20. a et b Syrie : 37 morts dans des affrontements entre forces dominées par les Kurdes et pro-turques, AFP, 9 janvier 2025.